Mains glacées coincées sous mes avant-bras afin de gagner un rien de chaleur. Toujours en cellule, je sautille de froid, me moquant tout à fait d'être ridicule. Mes hormones sont en ébullition depuis quelques jours : j'enrage facilement, je m'émeus d'un rien, et bonjour les nausées. Rien que l'odeur de ladite cellule me donne envie de rendre jusqu'à mon âme.Hey les poulagas je connais mes droits !! Il est où le légiste pour m'examiner ? Et le coup de fil c'est pour quand? que je m’époumone joyeusement jusqu'à ce que l'on m'entende enfin. Un membre de la grande famille poulaga me fait sortir pour me conduire jusqu'à un bureau afin que je puisse effectivement appeler quelqu'un. Il ne me faut pas trois secondes pour décider de mon interlocuteur, tout en ayant conscience de la bronca que je risque de me prendre dans les tympans. C'est à l'ancien juge que je parle... que je commence presque timidement. Je suis au poste. Enfin en garde à vue. Non je ne me fous pas de toi, j'adorerais en fait ! Ça m'éviterait d'avoir un gros porc qui me matte le cul... En un mot comme en cent, j'ai besoin de lui. Le voir. Qu'il me rassure. Pouvoir m'exprimer sur ce qui s'est passé pendant cette fameuse soirée. Par chance je suis rapidement conduite jusqu'à une salle où je vais pouvoir échanger avec l'ancien juge. Son côté glacial me pousse à me raidir, et la pâleur de mon visage laisse pleinement entrevoir la fatigue, l'abus d'alcool ainsi que le manque cruel de chaleur dans mes membres. Une froideur qui s'efface aussitôt que nous sommes seuls, alors que Clive embrasse mon front. Délinquante ? Un sourire amusé s'empare bientôt de mes lèvres, mais avant que d'énoncer un mot supplémentaire, je fonds entre ses bras. Juste quelques secondes de chaleur... Mon corps tremble avec violence et j'essaie de le contrôler au moment où je m'éloigne de quelques centimètres afin de raconter ce qui m'est arrivé la veille. Trois fois rien, quand on y pense. En fait... j'étais en soirée avec une nana que j'adore, qui est flic ici. On a pas mal picolé et on s'éclatait dans notre coin, entre meufs, quand plusieurs types ont cru bon de venir nous emmerder avec leur lourdeur de mâle en manque. On a été « polies » d'abord, mais au bout d'un moment ils ont tellement insisté qu'on s'est battues, elle comme moi. Sauf qu'une voiture de police nous a pris la main dans le sac, en train de botter le cul de ces enfoirés. Du coup cellule, nuit de merde et je te passe. Alors je suis peut-être une délinquante, mais je me suis juste défendue en fait. Dommage que je puisse pas démonter la tronche de la flicaille qui a perdu la vue devant mon cul. T'es en colère ? Je replace mes mains contre mes aisselles afin de gagner un brin de chaleur. En même temps je suis toujours dans la petite robe rouge relativement courte, alors autant dire que je me les gèle autant que je suis sexy. Mais ce qui m'importe là, tout de suite, c'est de savoir si Clive va péter un câble – à raison – ou bien s'il compte me rassurer. Dis un truc s'il te plaît...

Délinquante. Merde je ne pensais pas un jour être qualifiée de la sorte mais je n’ai pas franchement envie de trop tirer sur la corde, de peur que Clive ne me laisse moisir dans cette sale qui empeste… un peu de tout en vérité, et je n’ai pas envie de trop mettre de mots précis dessus. J’avoue être secouée de nausées depuis plusieurs heures et si j’ai évité par on ne sait quel miracle que lesdites nausées ne se transforment en autre chose… ce n’est pas pour craquer maintenant. Je veux bien être votre délinquante alors, Maître... J’esquisse un tout petit sourire, ne sachant pas encore franchement s’il est en rogne contre moi et s’il se retient de me souffler dans les bronches. Il me détrompe rapidement, cependant, en laissant entrevoir la rage qu’il semble ressentir mais pas à mon égard… plutôt à nos assaillants, à Carmella et moi. T’inquiètes pas, on a refait quelques pifs façon puzzle, même le meilleur chir esthétique pourra rien pour eux... Je murmure bien évidemment ces propos, craignant toujours qu’un flic ait la mauvaise idée de laisser la caméra allumée. On n’est jamais trop prudent, bien que ce ne soit pas légal légal, je reste persuadée que parfois, la loi, certains se torchent avec. Je sais pas où ils sont. Les flics nous on séparés, on a été embarquées mais bizarre plus trace de ces abrutis de mes… bref tu vois le tableau. Curieusement, dès lors que Clive parle de Thanksgiving, je blêmis. Putain on est Thanksgiving ?! Passer à la questionnette de mes parents alors que je suis dans un état proche de l’Ohio, je m’en serais honnêtement bien passée. J’adore mes parents, ils sont mes plus fidèles supporters et soutiens, mais là… Je ne te lâche pas, aucun risque. Juste… j’ai tellement la gerbe depuis des heures que de penser à la dinde aux marrons c’est… pas racontable ! En oubliant le fait que je n’ai pas dormi et que je n’ai qu’une envie, c’est de me cacher sous mon oreiller pour autant deux jours. Tu fais sortir ta délinquante de taule et je te promets de mettre le paquet sur la prairie en boîte pour cacher la nuit… chaotique que je viens de passer. Deal ? Et surtout enlever cette robe moulante qui semble me coller littéralement à la peau là, tout de suite.