soulagement lorsqu'il accède à ta demande. tu n'avais pas envie de projeter ta vie dans les mois à venir. si ce n'est avec lui, mais où et comment, ce n'était pas le moment d'y penser. son front contre le sien, tu sentais sa respiration se répercuter sur ta peau. tu fermais les yeux, cherchant à entendre les battements de son coeur dans le silence installé. ton visage se penchait pour aller déposer ton menton sur son épaule alors que tes mains glissaient le long de ses bras. — y'a tout ce qui se bouscule dans ma tête chuchotais-tu à son oreille. le stress venait faire emballer ton cœur. — j'ai envie de toi et en même temps j'ai pleins de réticence tu te cachais un peu plus dans son cou. tu ne pouvais pas nier ton attirance envers lui mais les questionnements s'enchainaient dans ton esprit.

J'allais pas aller contre ton gré, au contraire. L'idée c'était d'y aller à un rythme convenable, réapprendre à se côtoyer, se connaître. Combler ces cinq ans de trou dans nos vies respectives par des histoires et des anecdotes. C'était que comme ça qu'on retrouverait petit à petit cette complicité d'antan. Même si, pour être honnête, on était plutôt bon pour la retrouver rapidement. Il suffisait de voir la position dans laquelle nous étions tous les deux maintenant. L'un sur l'autre, les torses se touchant, les fronts collés ensemble. C'était loin d'être platonique. Et pourtant, il ne se passait pas grand chose. La respiration légèrement saccadée, il n'y avait rien de sexuel et pourtant, mon corps brûlait d'envie de toi. Et à ta gestuelle, je comprenais que l'hésitation te gagnait, ce que tu ne tardais pas à me partager. « on est pas... obligés, de faire quoi que ce soit » soufflais-je alors, déposant mes lèvres sur la peau de ton cou. « qu'est-ce qui te passe par la tête ? » J'essayais de jouer au fin psychologue, même si je comprenais ce que tu voulais dire. Après tout, je ressentais la même chose. La peur était présente, sans pouvoir l'expliquer.

la respiration s'accélère. tu ne sais pas comment ce climat s'installe, mais il est bien là. une tension légère, palpable si l'on est attentif. la proximité physique n'aide pas. tu te redresses un peu mettant de la distance entre vos visages mais pas entre vos corps. — t'en as pas envie? le sourcil s'arque. corps changé, marqué, encore plus difficile à assumer qu'avant. — ça aussi.. c'est pas comme avant.. tu mordilles l'intérieur de ta joue. les billes brunes évitent à moitié son regard, peur de sa réponse, du retour qu'il pourrait te faire qui ne te conviendrait pas.

Forcément, je n'étais qu'un homme. Mes envies et mes pulsions sont quasi constantes. Alors quand tu mélanges ça à des sentiments, ça donne quelque chose de décuplé. Peut-être que j'avais pas tant changé de ce côté-là en tout cas. Étonné de ce que tu venais de dire, je fronçais les sourcils, cherchant à capter ce que tu avais compris de ce que j'avais dit avant. De ce que j'pouvais interpréter, c'est que tu pensais que j'avais pas envie de toi... Et quand ça me percutait, je me mis à sourire. Secouant la tête négativement, je cherchais alors à te rassurer. « ah non... non, j'ai envie. très envie même » confiais-je alors, les mains glissant sur tes fesses pour te garder contre moi. « c'est juste que... si on couche ensemble là... j'suis pas sûr de réussir à aller doucement. tu me connais, j'ai toujours eu envie de toi, que ce soit au début de notre relation ou à la fin. j'vais être demandeur et tu risques de me mettre des stops... et on connait déjà l'histoire » Et encore une fois, autre chose qui n'avait pas changé : je réfléchissais trop.

sa réponse te fait percuter la véracité des faits. il te connait que trop bien. et toi, tu ne peux pas lui garantir de ne pas le repousser certaines fois. c'est dans ton adn de souffler le chaud et le froid certaines fois. tu hoches la tête de haut en bas doucement, comprenant son point de vue. — comme tu veux répondais-tu d'une voix faible. canaliser vos envies était peut être la meilleure des choses à faire? t'en savais rien. les émotions se bousculent à une vitesse folle en toi que tu pourrais passer de lui sauter dessus, à ne plus avoir envie. les montagnes russes, toujours. instabilité irritante, qui s'intensifie en période de vulnérabilité. — ouais.. comme tu veux répètes-tu pour te convaincre à cent pour cent de ses dires. tu te reculais de son corps pour ne pas nourrir la tentation. — t'as fini de manger? tu jetais un rapide coup d'oeil à la table basse encore pleine de nourriture.

Depuis que je t'ai rejoint dans cette chambre d'hôtel, c'est toi qui n'a cessé de mettre des stops quand j'essayais de me projeter de nouveau avec toi. Alors ouais, cette fois-ci, c'était moi. Ton fils n'était pas loin et il tarderait pas à se réveiller, on irait se promener et tout restera platonique. Je préférais ça comme ça plutôt que me retrouver de nouveau dans l'intimité d'une relation avec toi, et jouer aux montagnes russes selon tes humeurs. J'avais assez donné fut un temps et je n'étais pas particulièrement fan de qui j'étais dans ce genre de situation. Je sentais la déception émanant de ta voix, de ta posture. Tu finissais par t'éloigner totalement de moi. Je soupirais alors, sans pour autant regretter cette décision. C'était la meilleure chose à faire. « ouais » Le regard se posant sur toi, tandis que je me mordais l'intérieur de la joue. J'avais bien conscience d'avoir jeté un froid mais, encore une fois, c'était la meilleure chose à faire. Alors je me redressais et m'installais sur le canapé qui avait servi de dossier depuis tout à l'heure. Si c'était vraiment la meilleure chose à faire, alors pourquoi l'image de moi en train de te sauter dessus ne cessait de tourner dans ma tête, hein ?

tu t'étais éloignée de quelques centimètres de lui, venant marquer une distance pour ne pas céder à la tentation et respecter sa volonté. se tenir à carreau était peut être la décision la plus sage ceci-dit. tu ne t'attendais pourtant pas à cette marque de rejet si violente quand il se redressa pour s'installer sur le canapé qui jusqu'ici servait de dossier. tu t'étais relevé, entrainée par son mouvement. tu inspiras profondément tout en restant stoïque, debout devant lui quelques instants. une poignée de secondes qui paraissaient des heures. tu réussissais à te retirer de ton ancrage au sol pour te diriger vers l'autre pièce où julian dormait. tu poussais la porte, jetais un coup d'oeil pour t'assurer que tout allait pour le mieux. rien à signaler. tu revenais dans la pièce et t'affalais sur l'autre partie du canapé sans rien dire. tu laissais tomber ta tête en arrière, le regard dirigé vers le plafond et ses moulures. — je ne sais pas à quelle heure il va se réveiller, si tu veux y aller parce que tu veux pas attendre pour te promener... je t'en voudrais pas tu te redressais et nouait tes cheveux dans un vague chignon bloqué par une des baguettes attrapée sur la table. — enfin, je te jette pas dehors. tu peux rester si tu veux tu t'étais rendu compte que tout tes faits et gestes pouvaient être interprété comme signaux contradictoires à ce que tu voulais vraiment : lui.

Je me rendais compte que l'ambiance avait pris un tournant totalement différent et c'était en partie ma faute. Je savais pas tellement comment me positionner, savoir que faire, quoi dire. On retentait mais les règles n'étaient pas totalement définie. De ce que j'ai capté - et que tu as répété à plusieurs reprises - tu voulais prendre ton temps. Seulement, pas sûr que tu apprécies la façon dont je le mettais en pratique, laissant entrevoir cette contradiction qui t'était propre. Je savais pas tellement si ma présence ici était souhaitée, par mes choix de distance. Tu t'éclipsais pour aller voir ton fils et je ne pouvais pas m'empêcher de me facepalm en ton absence. J'avais clairement fait un choix de merde en me relevant mais en même temps, c'était compliqué de gérer tout ça. Trop... d'informations, de sentiments, d'envies et de désirs. Mais aussi trop de distance entre nous. Une retenue qu'on ne connaissait pas tellement et avec laquelle, je savais pas sur quel pied danser. Puis tu revenais, t'installant de l'autre côté du canapé. Mâchoire serrée, je détournais le regard de toi, sachant pas tellement si tu voulais que je reste ou non. Chaussures retirées, je finissais par me caler face à toi, contre l'accoudoir. Regard rivé sur toi, je finissais par écarter les jambes. « viens t'installer contre moi... s'il te plait » Tenter de ne pas rester dans un entre-deux chelou. La communication devait primer sur le reste.

étendue sur le canapé, le plafond en guise de repère pour réfléchir. ou plutôt pour arrêter de réfléchir. difficile de se mettre sur off. aucune réponse ne t'es fourni par ses soins, seulement une invitation à le rejoindre. tes doigts massaient tes tempes, profit du silence pour réfléchir. — plus on est proches et plus c'est difficile de résister mèche de cheveux trop courte pour être attaché dans ton chignon, que tu places derrière ton oreille. tu ne te faisais pas prier longtemps pour autant. à quatre pattes, tu rejoignais son étreinte. tu faisais plus que s'installer contre lui puisque tu venais t'allonger de tout ton long, sur lui. menton calé sur son épaule, la tête qui s'appuie contre un coussin. — le meilleur plan serait de faire la sieste et de se laisser réveiller par julian.. dis-tu alors que tes lèvres sont indéniablement attirés par son cou où tu finis par les déposer délicatement. — et après on pourra sortir chuchotes-tu en fermant les yeux pour tenter d'intégrer à ton idée.

On avait nos propres triggers, nos propres blessures. Et on allait devoir vivre avec ça, composer nos vies autour de tout ça. Et ça commençait maintenant. Cette impression d'être mis à la porte était bien vite oubliée quand tu venais t'installer sur moi, de tout ton long. Ton visage sur mon épaule, tes lèvres trouvant ma peau, je n'avais aucune autre sensation que la plénitude qui s'emparait de moi en cet instant. Toi seule avait le pouvoir de m'apaiser de cette façon et mes bras venaient t'entourer pour pas que tu me quittes. Dans mes bras, toi aussi tu étais en sécurité. « c'est une bonne idée... tu as besoin de dormir » Ma main remontait jusqu'à ta nuque et descendait doucement le long de ta colonne vertébrale pour te faire des papouilles. « laisse-moi t'enlever ça... » que je disais en retirant la baguette que tu venais tout juste de mettre dans tes cheveux. « je peux plus facilement te faire des papouilles comme ça » Toi comme moi savions que c'était ta kyrptonite, les papouilles dans les cheveux. Souvenir vestige des vendredis post-traitement. Puis petit à petit, à force de geste répétés pour te caresser le cuir chevelu, je finissais par m'endormir. Il n'y a pas de meilleur endroit pour ça que dans tes bras.