Team Skylar for the win.

with @George Cavendish & @Kristofer Vermeer
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17.07.23 Ocean.

Il avait la désagréable impression de tromper Perceval alors qu’il sillonnait sur l’eau avec d’autres membres de la faculté en direction des mammifères marins qui étaient devenus, sans le vouloir, leur fil rouge. Malheureusement, le beau blond n’avait pu le rejoindre mais était parvenu à le convaincre de s’y rendre sans lui, sous couvert de lui faire de belles photos et afin de les lui partager ultérieurement. Cela serait l’occasion pour le professeur de rencontrer davantage de ses collègues de travail et notamment celui avec qui il devait travailler en symbiose pour le bien être des élèves. Il s’était alors plié au jeu, ayant finalement l’habitude de ce genre d’évènement de par ses années à Los Angeles. Après avoir observé le ballet toujours aussi merveilleux de ces géants des mers et en avoir filmé la plupart des danses, il passa par la case toilette pour adresser d’autres genres de photographie à celui qu’il ne considérait pas encore comme un petit ami mais bien plus qu’une simple relation purement sexuelle. Skylar serait ravie de savoir qu’il avait bien évolué de cette manière et que chaque jour passé aux côtés du beau blond lui permettait d’effacer et d’apaiser un peu plus l’image lancinante et douloureuse de son ex petit ami. Peut-être qu’il pourrait même lui présenter s’ils décidaient de passer leurs vacances en Europe.

Revenant à l’abri de l’air marin, il salua la foule de professeurs et notables appartenant à la prestigieuse université, se présentant à ceux qui ne le connaissaient pas, saluant ceux qui le connaissaient. Si le milieu universitaire n’avait jamais été son monde, il se mêlait à la perfection avec eux, démontrant par la même ses talents d’acteur sans même qu’il ne le soupçonne. Au bout de quelques minutes de discussion sur le conflit larvé entre Ukraine et Russie avec deux professeurs d’histoire, il s’eclipsa. “L’air du large, ça creuse!” donna-t-il comme explication, la faim commençant à le tenailler. Il avait déjà évidemment graillé dès son arrivé, faisant une razzia des petits fours délicieux, engloutissant minis tatins de foie gras sur mini cake feta courgettes sur brochette de mini-cannelés au chorizo sur mini-pizza d’aubergine. Mais il s’était surtout arrêté sur les canapés de chèvre et raisins rôtis. C’était d’ailleurs sur ces derniers que tout son intérêt se portait alors qu’il saisissait à la volée le dernier représentant de cette longue lignée englouti. Il ferma les yeux, appréciant la saveur et la lente descente vers son estomac, avant de les rouvrir vers un individu qui n’avait pas eu la main assez rapide et qui s’adressait à lui.

“Oh, désolé, tu en voulais ?” s’excusa-t-il, le ton de sa voix, ne démontrant cependant aucune contrition à l’égard de l’ancien mari de sa meilleure amie. Si les choses s’étaient apaisées et qu’il avait appris à ne plus se mêler des histoires des autres, il ne pouvait s’empêcher d’avoir une attitude revêche à l’égard de George. D’accord, il l’avait peut être un peu aidé à décrocher un travail à l’université mais son CV avait suffisamment impressionné la doyenne pour qu’elle décide de lui donner sa chance, et avec raison au vu des commentaires dithyrambique qu’il recevait de ses élèves. D’accord, le sémillant quarantenaire était désormais libre comme l’air et avait bien le droit de s’amuser avec les étudiantes ou autres mais Kitt n’oubliait pas les larmes versées par Skye et le mépris ressenti pour celui qui lui faisait face. Etait-ce si difficile de s’assumer de nos jours ? “Cha va.” répondit-il la bouche pleine de ces délicieux canapés. “Et toi ?” Est-ce qu’il attendait une autre réponse que oui ? “Un délice ! Tu les as goûté ?” l’interrogea-t-il avant d’engloutir la dernière des bouchées. “Vraiment très bon choix de traiteur.”

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17.07.23 Ocean.

“J’espère que je t’ai fais gagné alors.” répondit-il, sans savoir s’il en pensait un traître mot, uniquement satisfait d’avoir pu s’en emparer en premier après avoir fait la razzia comme le pauvre petit professeur qu’il était. Même s’il sortait depuis quelques temps avec un homme qui pouvait facilement l’entretenir, il était buté par l’idée de gagner son propre argent et de subvenir à ses besoins même si les pâtes à l’eau étaient bien souvent son repas habituel. Il planta son regard dans celui outremer de son interlocuteur, ce dernier lui assurant que cela allait, et tenta d’analyser chaque détail de son visage, la manière dont sa voix traînait. Regrettait-il d’avoir perdu la femme la plus importante de leur vie repartie de l’autre côté de l’océan ? Se rendait-il compte désormais qu’elle était le sel de son existence et le soleil de son ciel ? Ou, au contraire, était-il soulagé de ce que il avait fini par les faire souffrir l’un et l’autre soit désormais terminé et leur permettait ainsi de passer à autre chose ? Kitt ne savait pas encore réellement comment se comporter avec l’ex mari de sa meilleure amie. Leur relation avait toujours été complexe, aimant différemment la même femme. Kitt avait toujours été protecteur à l’égard de la jolie brunette et avait néanmoins facilement accepté celui qui lui faisait face, persuadé qu’il était l’homme idéal pour la belle. Il s’en était mordu les doigts quand il l’avait fait souffrir. Et depuis lors une animosité certaine s’était subtilement glissé entre eux. Depuis le départ de Skye, il tentait néanmoins de la taire et de retrouver cette complicité qu’ils auraient pu avoir par le passé. Après tout, c’était en partie grâce à George qu’il pouvait s’acheter des pâtes.

“Ouais…” commenta-t-il face à l’évidence de la remarque. S’étaient-ils même parlé depuis que la jolie brunette avait plié bagage ? Il avait des doutes. “Ca se passe bien, très bien même. Merci encore pour le bon plan.” Peut-être était-il temps de passer à autre chose et de ne plus prendre le parti de sa meilleure amie qu’elle même ne tenait plus et n’avait jamais réellement eu. Plutôt que de se faire souffrir réciproquement, il valait mieux pour l’un et l’autre d’être séparé et l’acteur néerlandais n’aurait plus à jouer l’arbitre au parti pris. “C’était vraiment très sympa de ta part.” Il lui posa la main sur l’épaule avant de la reprendre. “Tu veux quelque chose à boire ?” Il le proposait d’autant plus que ce n’était pas lui qui payait mais l’université. “Le département théâtre de l’université m’a proposé de monter une pièce. Je la joue depuis trois semaines environ. Tu devrais venir. Elle a un petit succès.” Il ne savait pas s’il pouvait tirer des plans sur la comète mais décida tout de même de se vanter. “J’ai un gros projet cinématographique à la rentrée qui arrive avant de reprendre les cours en Janvier.” Il n’était pas peu fier de la bonne voie sur laquelle il était lancée et, même si ça le sciait de l’admettre, c’était en grande partie grâce à George. “Et toi ? Comment ça se passe ? Le boulot, les amours, toussa, toussa ?” Petit espion pas si discret mais qui n’en établirait tout de même pas de rapport à sa meilleure amie.

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17.07.23 Ocean.

Il ne put s’empêcher de pouffer face au commentaire alimentaire de son interlocuteur. “A qui le dis-tu.” Tous les goûts étaient dans la nature et il avait conscience que chacune de ses paroles pouvaient s’apparenter à une piqûre de méduse à l’instar de celles présentées dans Bridget Jones. Le pire était cependant qu’il ne se rendait pas forcément compte des flèches verbales qu’il lançait de temps à autre et qui fonçait droit sur leur cible. Certains pourraient considérer qu’il était un cliché ambulant. Mais on l’appréciait également pour ça. Il ne faisait jamais dans la dentelle et disait les choses comme il les pensait. Et pour le coup, même s’il prenait évidemment le parti de sa meilleure amie et pensait à investir dans une poupée vaudou pour planter des aiguilles dans son entrejambe en imaginant qu’il s’agissait de l’ex mari de cette dernière, il devait bien admettre que depuis qu’il lui avait tendu la main, sa vie semblait se résoudre d’elle même. Le malheur des uns faisait sans doute le bonheur des autres. En l’occurrence, le bonheur de Kitt et c’était bien largement suffisant.

Il haussa les sourcils presqu’aussi surpris d’entendre George répondre par l’affirmative à sa proposition que lorsqu’il s’était entendu le lui proposer. Néanmoins et malgré sa bonne résolution de se tenir aux côtés de sa Skye, il devait bien admettre que la conversation avec l’ancienne moitié de cette dernière était des plus plaisantes. Il fut un temps, pas si lointain, où ils s’entendaient à merveille et même si les choses s’étaient compliquées depuis lors, la nostalgie pouvait guetter de temps à autre. Il en aurait presque oublié combien le Vice-Président de Harvard était quelqu’un d’agréable et sociable. “Cela me ferait plaisir, oui.” s’entendit-il lui répondre du même ton sincère et s’enthousiasma à cette idée. “Au Farkas Hall, dans l’enceinte du département. On remplace mes élèves durant les mois d’été.” répondit-il, assez fièrement. “C’est une pièce comme tu n’en as pas vu d’autres jusqu’à présent.” Il haussa les yeux vers le ciel. “Un peu sexuel évidemment, tu me connais. Mais ça ne devrait pas te gêner et avec un peu de chance, tu pourras apercevoir mes jolies fesses musclées.” Si les rôles tournaient à chaque représentation et que le hasard décidait des partitions à orchestrer, Kitt trouvait toujours le moyen de montrer son physique à tomber à la renverse.

Il haussa les épaules. “Le talent, tu sais ce que c’est.” Pour dire la vérité, il était néanmoins quelque peu nerveux à l’idée de reprendre le chemin des studios et plus encore dans un univers cinématographique qu’il ne connaissait pas et qu’il n’imaginait pas même connaître un jour. Plutôt que de se laisser submerger par l’angoisse naissance et l’anxiété de classique des artistes, il but une nouvelle gorgée de champagne avant de scruter le regard océan de George. Il se contenta de hocher la tête, ne formalisant pas le manque qu’avait laissé le départ de Skylar pour lui comme pour le néerlandais même s’il se doutait que le vide était encore plus profond pour le séduisant blond. Malgré lui et son parti pris, il lui adressa un sourire de sympathie. Il réfréna cependant l’envie de le rassurer. Il était passé par là : il avait souffert une torture incommensurable lorsque Wade avait rompu avec lui et ils n’étaient pas même mariés. Il ne pouvait imaginer ce que traversait George mais le devinait. Le temps l’aiderait. Un jour, peut-être, son coeur le surprendra en battant à nouveau. Peut-être pour quelqu’un d’autre ; peut-être pour lui-même.

“Oh mais, c’est génial ! Un gros projet du coup. Ca doit être passionnant d’être Indiana Jones en vrai, non ?” Bon, on passait sans doute plus de temps à brosser des cailloux dans la vraie vie, mais il fallait bien rêver un peu. “Tu projettes d’aller sur place alors ? Ou pas du tout ?” La proposition le décontenance mais pour quelques secondes seulement. Il se reprit rapidement et adressa un clin d’oeil au financeur. “Ca ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. La prochaine fois peut-être ?” Il haussa les épaules. “Ou peut-être que d’ici un an je serai déjà devenu la star internationale que je devrais être et que c’est moi qui financerait la prochaine pièce.” plaisanta-t-il à moitié, persuadé de son destin extraordinaire. “Ne t’inquiète pas pour celle de cette année. Je suis pas mécontent d’avoir un tel succès sans autre chose que le bouche à oreille. C’est gage de qualité.” Même s’il n’en doutait pas.