l'angoisse qui monte, qui prend le pas sur tout les pensées rationnelles. j'essaie d'anticiper mais, on ne peut pas prévoir l'avenir, qui aurait pensé que toi et moi on serait fiancé ? personne, surtout il y a un an. je veux que le nuage au dessus de ma tête disparaisse, que le monde s'éclaircisse, que l'orage passe. les larmes dévalent mes joues. j'voulais juste qu'il arrête de lui faire du mal... je baisse la tête, j'ai du mal à te regarder dans les yeux. malgré tes mots rassurant, j'ai peur d'y lire la déception. et puis les mots que tu prononces à nouveau me réchauffe le coeur. toi aussi t'aurais fait ça pour une de tes soeurs. tu comprends ce que j'ai ressenti, l'urgence de la situation, l'impulsivité du geste non pas dans un moment de vengeance mais parce que tout ça devait cesser, ma soeur ne devait plus être entre ses mains. je veux pas te décevoir Ilan. je veux pas que tu penses que je suis une mauvaise personne ou que tu aies peur de moi. t'envoie valser mon sac et tu me serres contre toi. j'entends le son apaisant de ton coeur qui m'enveloppe d'un sentiment de calme et d'amour. t'as le don, le don de me faire voir la vie en couleur, de m'agacer autant que je peux t'aimer. à présent assise sur le bord du lit, tu sèches mes larmes, délicatement. j'sais pas quoi dire de plus. pose moi des questions si tu veux savoir quelque chose. j'te mentirais plus. que je dis en reniflant. j'ai appris une chose ces derniers temps : ce n'est pas à moi de te protéger, c'est à nous de nous soutenir.

gérer tes propres émotions étaient un défi mais lorsqu'il fallait recevoir les émotions des autres, c'était une tout autre personne que tu étais. aussi bien dans le cadre professionnel que personnel. distant et pudique avec ta famille, au petit soin avec la femme que tu aimes. — je sais mon amour, je sais et sur ses mots tu serres son corps contre le tien. c'est à ce moment que tu comprends qu'elle partage la même peur que toi: te décevoir à un point tel qui amènerait à ta perte. les sourcils froncés, tu secoues la tête pour affirmer la négative. — jamais sierra. ça arrivera jamais ça. je ne suis rien sans toi, peu importe ce que tu feras. c'était toi et elle, elle et toi. tu ne voyais plus une seule seconde de ta vie sans savoir qu'elle est a tes côtés. tu pouvais risquer tout ce qui était cher pour toi, pour elle. tes doigts attrapent délicatement son menton pour relever son visage vers toi. — je ne sais pas quoi te demander à vrai dire. tu soupires longuement. — et vu l'état dans lequel ça te met.. j'en sais rien, je veux pas que ce soit pire, que tu t'effondres plus que ça. je déteste te voir comme ça. tu lâches son menton et tes bras se croisent sur ta poitrine. — est-ce que tu te sens mieux depuis tu sais qu'il ne fera plus rien à siloë ? au fond, t'imagines bien que oui.

quand ton corps se presse contre le mien, je sens déjà une sorte de soulagement. t'as un don Ilan que personne n'a jamais eu sur moi : tu sais m'apaiser. tu calmes mes angoisses rien que par ta voix, tu me rassures par des gestes. t'acceptes mes bosses et mes creux, tu me soutiens coute que coute, même quand je retire la vie à un être humain. à mes côtés jusqu'à ce que la mort nous sépare, cette phrase prend à présent tout son sens. ta voix qui apaise mes sanglots, mon corps qui se retrouve dans une bulle, contre le tien. et tes mots.. tes mots font tout le reste du boulot. mes iris qui fixent les tiennes, je ne dis rien pendant quelques secondes, parce que parfois rien ne vaut un silence. je ferme les yeux un instant avant de te fixer à nouveau. j'suis rien sans toi non plus. j'ai besoin de toi. rien que de toi. jusqu'à la fin de ma vie. j'en étais déjà sur mais là c'est acté, c'est la claque, c'est la certitude. tu es l'amour de ma vie et je veux passer celle-ci à tes côtés. mon rythme cardiaque qui se calme, les larmes que je sèche d'un revers de la main, replaçant mes cheveux. oui. j'regette pas ce que j'ai fait. je l'ai fait pour elle. que sais que ça parait atroce, je sais que ce que j'avance est horrible mais la réalité aussi dur soit elle est là : je ne regrette pas d'avoir buter cette merde. viens j'attrape ta main, te tire vers moi pour qu'on s'installe dans le lit. je pousse la couette, remet les oreilles en place et m'allonge sous la couverture. je t'invite à faire pareil, m'approchant de toi, allongée sur le côté, face à toi. ma main qui caresse ta joue. j'ai besoin qu'un moment de tendresse s'installe et perdure. pose moi les questions que tu veux Ilan. vas-y je suis prête.

sierra, elle est tout ce que tu as de plus cher. personne, ni même ta famille, pourrait t'apporter ce qu'elle est capable de t'apporter. t'es imprégné d'elle jusque dans la moindre parcelle de ton corps. ses paroles viennent t'arracher un sourire. c'est bon d'entendre qu'elle ressent la même chose que toi. ton regard ne la quitte pas, un regard pleins de tendresse, d'amour et d'affection. et puis elle te tire dans le lit et tu la suis sans rechigner. tu ajustes la couette derrière elle comme pour la border entre toi et la couverture. tu dégages ses mèches de cheveux, tombantes, de son visage. un long soupire se perds dans le silence qui s'est crée durant quelques minutes. tu prends le temps de réfléchir à ce que tu veux savoir puisque tu es partagé entre tout savoir dans les moindres détails ou ne rien savoir du tout. mais tu en savais déjà trop pour faire l'ignorant. alors tu te lances, tant bien que mal. — comment tu t'es retrouvée à être avec lui ? c'était prémédité ? le bras plié sous ta tête, l'autre qui se cale dans le creux de son dos, et les yeux rivés sur elle.

étrangement soulagée, je viens de partager avec toi mon plus gros secret. une part de moi à peur que ça puisse te causer des ennuies, mais une autre ressent le besoin de partager, parce qu'on va se promettre d'être là l'un pour l'autre, pour le meilleur et pour le pire. allongée dans le lit, face à toi, comme dans une bulle rassurante, je plonge mon regard dans le tien, pour m'accrocher à ton âme, pour voir dans tes yeux l'amour que tu me portes. je fermes les yeux un instant quand tes doigts délicats viennent repousser une mèche de mes cheveux. je prends une grande inspiration, j'essaie de ne pas me mettre à pleurer à nouveau. c'était pas prémédité. j'suis passée le voir pour lui demander de laisser Siloé tranquille mais j'avais pas prévu ce qu'il s'est passé ensuite. j'ai agis sur un coup de tête, j'ai agis par pulsion, par colère. je me suis laissée aveuglée et je n'ai rien contrôlé. je m'en veux d'avoir été un monstre au point de passer à l'acte. mais je ne regrette pas que Julian ne soit plus là pour faire du mal à ma soeur.