ta tête oscille de gauche à droite. ahurit par le parfait crime qu'elle est entrain de te décrire. tu pourrais croire qu'elle avait tout planifié à l'avance, mais tu sais bien que ce n'est pas le cas. forcé de constater qu'elle a fait ce qu'elle devait faire, tu ne rajoutes rien à ton interrogatoire. tu te laisses simplement tomber dans le canapé. électrochoc qui parcours ton corps à ce prénom. la tête adossée dans le dossier du canapé, regard fixé au plafond. — c'est la meilleure celle là tu soupires, n'ayant même plus la force de t'énerver. — est-ce qu'un jour ce mec ne fera plus parti de ta vie, définitivement? ouais, t'es entrain de balayer d'un revers de main son histoire de meurtre, pour t'attarder sur alec et la place qu'il prend dans la vie de sierra.

je te vois faire les cents pas, dépassé par ce que je te raconte. et en même temps tu n'as plus l'air en colère. t'es en train de process les informations plus vite que ce que je pensais. mon coeur bat toujours la chamade, il ne s'arrête pas, j'ai l'impression qu'il peut s'arrêter à chaque seconde. il me fait mal, dans ma poitrine. Ilan s'il te plait.. je voudrais approcher de toi mais j'ai peur que tu me repousses, alors je serre le coussin dans mes bras, c'est fou comme je peux être capable de me montrer vulnérable avec toi. non. non il fera toujours partie de ma vie et tu le sais. il a une part du Donovan's, c'est mon ex mari et on partage ce secret ensemble mais ça ne veut pas dire qu'il pourrait récupérer sa place, ça non. je l'ai appelé lui ce soir là parce que je voulais pas te mêler à ça. je voulais pas prendre le risque de gâcher ta vie c'était avant que toi et moi on se retrouve et qu'on lie nos vies l'une à l'autre.

le temps que tu restes avachi dans les coussins moelleux ne dure pas. écourté par les bombes qu'elle lance à nouveau à propos de son ex. assis bien droit, ton visage se tourne vers elle. regard qui la fusille. — arrête ça. tout, mais pas ça. tu veux bien tout entendre, tout pardonner, mais pas lorsqu'elle le défend comme si.. il comptait encore. — pourquoi tu te recroquevilles comme ça comme si t'avais peur que j'te fasse un truc? un sourcil arqué, étonné par la posture qu'elle prend. — et donc je dois en faire quoi de ces infos maintenant? qu'est-ce qu'elle voulait finalement puisqu'elle sa petite affaire a été gérée avec ce cher alec.

je ne cherche pas à en rajouter, quand tu me dis d'arrêter ça, je vois ton regard noir et je ferme ma gueule. mon visage à présent sec est fermé et ne laisse transparaitre aucune émotion.  j'ai pas peur que tu me fasses quelque chose. c'est juste pas évident à dire ce que je viens de confesser, tu voulais quoi ? que je sois assise à l'aise, les jambes écartés en buvant une petite bière ? ma carapace qui reprend le dessus, parce qu'à trop m'ouvrir ça me fait mal. alors très vite je reprends mon agressivité naturelle.  j'en sais rien. j'ai pas réfléchis à après. ce week-end quand on était chez tes parents je t'ai vu, la manière dont tu me regardais et comment t'étais et j'voulais pas te mentir plus longtemps.. maintenant je sais que ce que j'ai dis c'est quelque chose d'énorme. alors si tu veux plus de moi je peux le comprendre, si tu préfère que je quitte ton appartement, je le comprendrais aussi ton appartement. cette fois j'ai pas dit que c'était chez nous. j'ai mis moi même une distance et je le sais, mais c'est pour que la chute fasse moins mal.

tu connais bien mon langage corporel, et même si je t'ai verbalisé d'arrêter de me parler de lui, si je n'avais rien dis, mon regard t'aurais sûrement fait passer le message. la mâchoire qui se serre, t'essayes tant bien que mal de garder ton calme. à quoi servirait que ta colère explose? las d'être remué par la moindre chose qui relie sierra à son ex, passes au dessus, qu'tu te dis.  — ok réponds-tu simplement. parce qu'elle ne savait pas comment te dire les choses depuis des mois, toi, tu ne sais pas quoi lui dire non plus. ce n'est pas tous les jours qu'on vous annonce qu'on a tué quelqu'un. au contraire, t'es plutôt habitué aux personnes qui font tout pour nier. rictus qui se transforme en un rire nerveux. — ouais t'as raison, tu devrais peut être te barrer tu lèves les yeux au ciel et hausses les épaules.  — pourquoi je te quitterais? parce que t'as tué un mec, soit dit en passant une sombre merde, pour protéger ta soeur? qu'importe puisque le corps est perdu dans la terre et sous des tonnes de béton.

t'es en train de transformer ta colère du début en une froideur impassible. je crois que c'est cette facette de ta personnalité que je déteste le plus après ton attrait pour l'alcool. elle me fait mal, elle est douloureuse, elle me tient à l'écart et elle me fait me sentir coupable. t'es là, avachit dans le canapé, à regarder le plafond comme si t'étais mon père et que ta petite fille venait de te décevoir. ce que tu finis par dire libère ma colère. je jette le coussin dans ta direction, me lève comme une furie.  que je te mette en colère, que je te déçoive ok. mais par contre ça me fait pas du tout rire quand je te dis qu'une de mes craintes c'est que tu ne veuille plus de moi après mon aveux et que tu me balances ça. je ne prends même pas la peine de répondre à ta question, je me contente de te tourner le dos et de partir dans la chambre pour m'habiller. je sors mon sac de voyage de sous le lit et je commence à le remplir. pas ça Ilan, pas ce genre de phrase balancé en mode passive agressive après ce que je viens de te dire, après les larmes et l'appréhension.

t'as tendance à gérer ta colère de manière à l'occulter plutôt qu'elle n'explose. alors tu deviens plus froid, plus distant. et c'est exactement ce qu'il est entrain de se passer. tu réponds par l'attaque. le sarcasme dans toute sa splendeur. bien sûr que non tu ne veux pas qu'elle s'en aille de chez vous, mais apparement elle prend ta réflexion au pied de la lettre. tu la regarde se lever, s'en aller et tu la suis par automatisme. — qu'est ce que tu fou? ses affaires volent entre le placard et le sac de voyage, alors tu viens t'interposer. — eh oh ! c'est bon là ! t'attrapes ses bras pour qu'elle arrête de s'affairer dans tous les sens. — tu me déçois pas, tu vas pas partir d'ici, et tu vas arrêter de t'énerver alors que c'est moi qui devrait l'être, compris ? ta voix est plus douce, plus rassurante. tu t'attendais pas à une telle réaction de sa part. tu comprends même pas pourquoi elle a vrillé alors que tu lui montrait seulement que t'étais ok avec ce qu'elle t'avouait. que la déception du mensonge était plus infime que ton amour pour elle. tes mains lâchent ses poignets pour entourer son visage et capturer son regard. — tu vas pas partir sierra répètes-tu doucement.

elle monte la pression, elle s'installe la colère. elle se nourrit des mois d'angoisse et de sensation de trahison que je ressentais à chaque fois que j'ai eu envie de tout t'avouer. ça m'a brulé les lèvres tellement de fois. mais j'avais peur de te décevoir, de te faire peur ou même encore de voir la honte dans ton regard. j'avais peur de me faire rattraper et que tu te retrouves dans la merde à cause de moi, que ta carrière en prenne un coup. alors j'ai rien dis, mais ça m'a pesé Ilan, si tu savais. alors tout ça, c'est en train de ressortir là, c'est en train de s'exprimer alors que j'ai du le réprimer si longtemps. je balance mes affaires du placard jusqu'à ma valise, j'ai l'air d'une dingue mais je suis décidé à m'en aller. laisse moi. t'attrapes mes poignets. laisse moi j'te dis que je gueule un peu plus fort. y a pas que toi qui a le droit d'être en colère. et quand tes mains encadrent mon visage, que ton regard emprisonne le mien, le lâche tout. je me mets à pleurer à chaude larme. si j'suis en colère ! je m'en veux d'avoir fait ça sans penser aux conséquences que ça aurait sur les gens qui sont dans ma vie. je m'en veux d'avoir cédé à une pulsion de colère comme ça. ça veut dire quoi de moi ? que j'suis pas capable de garder mon sang froid ? que j'peux plus faire mon boulot correctement ? et si ça voulait juste dire que j'suis un mauvais flic ? et si on finissait par le retrouver ? tu serais dans la merde Ilan, ta carrière serait entachée, tu serais obligé de témoigner contre moi. j'peux détruire ta vie et j'ai égoïstement pas pensé à ça putain les larmes qui coulent à flot, les paroles balancés entre mes sanglots.

tu vois la colère monter en elle, s'installer et être prête à exploser. elle gronde, comme l'orage qui approche. t'arrives facilement à distinguer à ses traits, à ses gestes, l'agacement qui surgit petit à petit. ouais, ça ne manque pas, au bout de quelques minutes elle laisse tout sortir. tes mains relâchent ses poignets mais pour l'unique raison de l'entourer avec tes bras. elle gesticule, parle fort, pleure et tout ce que tu cherches à faire, c'est à canaliser ses émotions. lui faire ressentir, physiquement, que tu ne la lâcheras pas. — ça veut rien dire de toi. rien du tout sierra. et il se passera rien parce que son corps est sous des tonnes de béton et que personne ira jamais déterrer quoi que ce soit là bas ok ? t'essayes tant bien que mal de la rassurer et le ton de ta voix a changé. — t'as voulu défendre siloé et.. qui t'es pour blâmer ça ? — j'aurais fais la même chose si j'avais été à ta place tu soupires. elle sait que c'est vrai. elle sait que tu ferais n'importe quoi pour protéger tes soeurs. du revers de la main, t'envoies le sac à moitié rempli de fringues dépliées, au sol. ton étreinte qui enveloppe la sienne de ses bras, l'entraine pour l'assoir sur le bord du lit. de tes pouces, tu viens essuyer les larmes qui coulent sur ses joues. — calme toi s'il te plait chuchotes-tu. — si tu veux me raconter plus, je t'écoute, si non on s'en tiendra là la porte ouverte à des aveux plus poussés ou non. tu sais pas ce qu'elle veut vraiment là. avoir plus de détails te mettrait un peu plus dans la merde, mais après tout, t'y étais déjà.