Moment qui s'éternise. J'ai aucune idée de combien de temps tu restes là à observer les vagues faire des aller retour jusqu'à tes pieds. Invitation qui autrefois m'avait rendu complètement folle. Je finissais par détourner le regard et m'allonger complètement. C'était plus facile de regarder le ciel. Un déconfort. Je me perdais même dans le tourbillon de la terre quand tu revenais vers moi. Toute la chaleur que tu avais à mon égard s'était évaporé. Il était triste ce moment de basculement entre l'amour et la haine, entre l'importance et l'insignifiance. Je ne pouvais pas t'en vouloir, j'aurais dû simplement mieux me préparer à tout cela. Chambre séparée, retour à la réalité plus rapide que prévu. _ Tu peux prendre la chambre, je vais rester ici. Les étoiles sauront me réconforter. _ J'peux aussi appeler un taxi si tu veux être seul sur le chemin du retour. L'envie de m'excuser me brûle les lèvres, mais je me retiens. Je l'ai voulu.

Je pouvais rester à l'extérieur, je l'avais déjà fait. Il me suffisait simplement de me couvrir d'un plaid et de vêtement chaud. De toute façon, je savais que je n'allais pas réussir à fermer l'œil de la nuit. Mais tu en décidais autrement. Tu avais beau me détester à cet instant, t'étais toujours là pour veiller sur moi, pas vrai ? J'allais pas te contredire plus longtemps. Si tu tenais à prendre une autre chambre, soit. Je me levais du transat avec mes quelques affaires et je redressais la tête à temps pour t'observer quand tu m'adressais à nouveau la parole. L'animosité ne perdait pas de temps à pointer le bout de son nez, déjà les reproches fusaient. Il nous manquait quelques choses dans cette histoire. Après avoir relâché mes affaires, j'attrapais ton poignet pour être certaine que tu restes en place. _ Hurle moi dessus plutôt que de commencer les reproches. Vide ton sac. J'allais encaisser, je me savais assez forte pour les confrontations du genre, étant loin d'être ma première.

Ce n'était pas vraiment que je prenais mal la remarque, mais autant y allait de bon coeur et une bonne fois pour toute s'il y avait des choses à partager. J'étais prête à assumer les conséquences de mes actes. Certes une rupture n'était pas plaisante à entendre, mais elle ne l'était pas à dire non plus. J'avais mes raisons qui m'avaient poussées jusqu'ici, il ne fallait pas l'oublier. J'acceptais complètement de passer pour une connasse, mais ce n'était pas utile de se trainer dans une amertume. Puisque nous étions en train de communiquer, autant continuer sur notre lancée. Je levais mes mains, paumes ouvertes, quand tu te défaisais de mon emprise. Je ne te toucherais plus, message reçu. Cela ne servait à rien de répondre si ce n'était que pour envenimer la situation. Je te laissais partir en te regardant disparaitre jusqu'à l'hôtel. C'était fini et toi aussi, tu me le faisais comprendre à ta façon. Douloureusement.