Est-ce le bateau qui tangue ou bien est-ce que c’est elle ? Elle aimerait pouvoir affirmer que la vérité se trouve dans la première solution, mais il y a une force en elle qui pousse son esprit sans une once de délicatesse en direction de l’aliénation. « Le tutoiement s’accorde mieux avec les jurons que tu emploies. » Oui mais, le fait est qu’elle se sent tellement énervée, blessée à l’excès. Dans son orgueil atrocement heurté. Qu’elle n’est plus certaine de posséder l’art et la manière de se comporter. De se contrôler. Comment a-t-il pu faire semblant de ne pas la connaître ? Quand elle, elle a l’impression d’avoir appris l’entièreté de son être. « On y est bientôt. » Peut-être, néanmoins dans l’esprit d’Haiwee tout part à vau-l’eau.

Alors toujours accolée à son corps, comme s’ils étaient toujours proches, faux-couples qui n’a, de toutes les manières, jamais été vrai. Faces au rideau que le précédemment duo vient de passer, l’étudiant Adams en contrôle de l’instant, pour le pousser, attend. « Tu voulais savoir comment on s’amuse dans le milieu… » Seulement Haiwee, elle égare petit à petit la candeur qu’elle s’était trouvée, à la faveur de la lueur qui se trouve dans ses yeux.
Et les mots résonnent dans sa tête, savoir comment on s’amuse dans le milieu, à la mesure des pas qu’ils réalisent, des personnes se trouvant en ce lieu. Malgré tout, c’est la gêne qui s’empare d’elle dans un premier temps, quand elle entrevoit et comprend. Le regard fuyant, elle n’ose regarder aucun des tableaux trop longuement. Les hommes, les femmes, le tout se mélangeant. Elle n’y connait rien, sur le moment, elle ignore même les limites entre le mal et le bien. Ses paupières s’abaissant, elle éprouve cette étrange sensation d’être spectatrice, de ne pas être dans son corps, de voir la scène de dehors. « Voilà pourquoi je préfère voyager. » Mais et quand il ne voyage pas ? Et si ce soir, il n’avait pas joué en leur faveur, le hasard ? « Pour ne pas avoir à répondre à leurs invitations. » A combien de soirée a-t-il assisté depuis qu’il est entré dans la vie de la Haiwee ? Combien de fois, il s’est adonné à ces jeux là ? La peur et la douleur mélangées dans le creux de son estomac.

Mais elle reste pendue à ses crochets, sa paume, c’est celle de l’étudiant qu’elle va trouver. Les ongles plantés dans la chair de sa main, elle n’ose plus lui parler par crainte de rendre les armes face au malsain. Âme en perdition, elle approche de son visage, galvanisée par cette impression de devoir conserver un secret, de rester discrets. « J’comprends pas. » expiré, honnête, elle tente de contenir un elle-ne-sait-quoi. Elle ne comprend pas, ou elle ne veut pas comprendre, c'est plus simple d'être crédule, n'est-ce pas ? « Ce que t’aimes, c’est ça ? » Elle aurait voulu hurler les mots, incapable de gérer des choses telles que celles-là. « J’vais… » vomir ou sombrer. De la finalité de sa phrase, elle n’en a aucune idée. Pourtant, contre tout ce qu’elle peut éprouver, la déception mêlée à l’appréhension, elle se risque à, la suite, la quémander, « Et après ? » Qu’est-ce que tu aurais fait ? Qu’est-ce qu’ils auraient fait ? Où et comment le grand méchant loup comptait la dévorer ?