Les affaires étaient une base dans ce monde d’hommes, j’avais surtout négocier récemment des pièces pour une vieille voiture, de collection, au père d’Iwan et j’avais pas lâcher le morceau.. Alors oui, c’était pas le même genre d’affaires, mais j’avais une idée de ce genre de négociation… Et d'énergumène. Alors je ne me laisserais pas faire. Même si à chaque pas vers lui. Mes jambes étaient de plus en plus faibles, manquant de me lâcher.

Bien droite, mon regard dans le sien, je n’allais pas défaillir, pas maintenant. 60 000 en trois mois.. Mise à part avec la Demon, je n’aurais jamais pu réussir une telle chose… Et pour le moment c’était un tas de ferraille sous une bâche. « Je vois… Plus rapidement je vous paye, plus vite vous me lâcher la grappe, et après je n'entendrais plus jamais parler de vous. » Ma voix cassante, d’un froid toujours trop important pour moi qui était si joyeuse habituellement, ça ne me ressemblait pas, c’en était perturbant. Mon regard descendit légèrement sur ses bras lorsqu’il les croisa. Soulagement de cette barrière entre nous, mais bien trop vite je les redressais dans ses iris pour ne pas fixer trop intensément son corps.

Ma main bien moins assurée que la sienne se glissa contre sa paume. Mon coeur me fit défaut, ratant un battement, mon souffle se bloqua dans mes poumons, alors qu'une chose traversa ma paume, se glissant sous mon épiderme, remontant jusqu'à l'intérieur de moi, pour tout renverser. Je dus détourner le regard en lâchant sa main un peu brusquement. Mon coeur put reprendre son rôle, et mon esprit se calmer légèrement. « Deal. »

Un regard à la peinture brillante de mon bijou. « Elle le sera, je pense que vous n'avez pas de doute à avoir là dessus. » Moins d’un mois encore avec elle. Une excuse valable… Aucune.. Il savait que je ne pouvais la vendre alors forcément il aurait des questions.

Je ne pus lui dire que le plaisir n’était pas partagé, encore sous le choc de ce qui venait de se produire, je ne pouvais pas répondre à cette dernière attaque, signe de victoire de sa part… Mais le bruit de ses pas qui se stoppe, mon corps se tends à nouveau. Pas un moment de répit. Mon instinct me dit de fuir, mais je fronce les sourcils, nous apprécier. Il … Vraiment? J’avais du mal à y croire, il avait gagné, il avait réussi à tirer son épingle du jeu, et pourtant il était venu pour de l’argent, il avait trouvé une solution. Certes qui l’arrangeait mais je ne serais plus avec cette dette, enfin pas la même, pas le même créancier… Je ne devais pas lui trouver d’excuse, c’était un escroc rien d’autre.

Pour le coup ses paroles étaient sensées, comme toutes celles qui sortaient d’entre ses lèvres à vrai dire, même si je bataillais pour qu’elles soient fausses, détournées, et que je ne voulais pas y croire, il avait encore raison. Mais forcément ses mots avaient un prix, toujours…
« Vous faire confiance ?.. » Je murmure en me demandant s’il est sérieux. Il va encore me faire payer cet appel, et pourtant il a raison, mon père allait s’inquiéter… « Qu’est ce que vous voulez ? » J’acceptais je savais que ça pourrait encore plus détruire la santé de mon père. J’avance un peu vers lui. « Dîtes moi d’abord ce que vous voulez et après … faîtes le. » Je m'arrêtais à quelques mètres de lui.

Pourquoi continuer d’accepter son petit jeu ? Pourquoi ne pas simplement lui dire d’aller se faire voir ? Mes jambes qui flancheraient, mon cœur qui vacillerait, la peur qui envahirait tout mon être… Assez de raison pour le laisser prendre le dessus, un coup d’avance sur moi à chacune de ses paroles viles.
Son sourire vainqueur se perd, et il pianote sur son téléphone. Il connaît le numéro par cœur ? Ce type était bien trop impliqué et je ne voulais plus qu’il soit proche de mon père. Pas un mot sur la chose que je devrais lui donner… Évidemment, il ne lâcherait pas le morceau si rapidement.

J’écoute patiente la discussion entre l’homme de ma vie, mon père et ce truand. Lorsqu’il décroche un poids, tombe sur mes épaules, j’avais peur de la suite, s’il révélait toute notre entrevue ? La confiance, … Je n’avais pas vraiment d’autre choix. Mes iris dans l’océan des siennes, je scrutais ses expressions au moindre de ses mots. Patron de Chuck ? Le type qui venait nous voir habituellement ? Je n’eus pas le temps de me poser davantage de question que cette chaleur monta de nouveau en moi. Pas de Buttercup, pas de Princesse, mais… Le fait qu’il rassure mon père, de ne pas s’inquiéter… Angèle, tu dérailles !

Attentive à la proposition qu’il ferait à mon père, je compris rapidement… Une peinture complète et un intérieur entier à changer... Du sang, une voiture qu’on ne doit pas retrouver. C’était souvent ce qui causait un tel changement. Je soupirais, pas vraiment ravie de ce deal… Je ne voulais pas mêler le garage à ce genre de magouilles. Son clin d’œil me fit lever les yeux au ciel. Savait-il que jamais mon père ne pourrait le faire en étant malade… Qu’il se tuerait à la tâche pour combler ladite fausse dette avant d’en mourir ? Que c’était moi qui allais avoir cette mission et pas lui ? Par contre la suite de l’appel ne me plaît guère.

Je croise les bras sur ma poitrine et m’avance vers l’homme qui menace mon père… Sauf que ses paroles me stoppe net. Moi ! L'étonnement dans mon regard. Non pas possible. Il jouait sur les sentiments en me mettant comme une otage si jamais le deal ne tenait plus.
J’étais à quelques pas de lui. « Bien vu, mais ne le menacez plus jamais… » Mon corps se détendit, ce n’était pas une réelle menace. Il n’aurait pas laissé ses « collègues » me faire de mal ? Pas vrai ? … Je ne connaissais rien de cet homme, je n’avais aucune raison de penser qu’il m’aurait protégé et encore moins qu’il ne m’aurait pas livré à eux.
« J’avais demandé à savoir cette…Faveur, avant. » Glissais-je pendant qu’il marquait une pause avant d’attendre patiemment qu’il m’indique le prix de cet appel.

D’abord un regard surpris avant de lâcher un petit rire qui me fait monter ma main sur mes côtes. Aïe, je ne devais pas rire, ce n'était pas bon pour ce vilain bleu. « Freddy Krueger, vous n’exagérez pas un peu ? » Pas adepte des films d’horreur, je savais tout de même qui il était. « J’aurais plutôt dit le Jocker, Il a un peu plus de classe. » Un petit sourire marque la fin de ma phrase, mon regard dans le sien, quelques secondes, juste un petit moment de légèreté dans cette entrevue… Un moment hors du temps et de ce qui vient de se passer, avant que tout ne reprenne sa place et que mon sourire se fane… « Vous l’avez eu… » Je murmure sans plus aucune assurance... Pourquoi ai-je souri de cette manière à cet homme ? « Il y a autre chose ? »