f*ck those fucking feelings @Alekseï Volkov

complaisance, plaisirs d’adulte. tu te plais à jouer à ce jeu enivrant, abandon de la clarté au profit de cette guérison soudaine qui t’enivre, qui t’empêche de penser à tout ce qui pourrait te blesser. les effluves d’alcool percutant ton palais comme masque à la honte qui te rattrapait et l’ivresse recherchée qui viendrait sans doute donner excuse à ton comportement lourd.
Nouveau silence, salutation presque arrêtée à son vol, oscille entre l’habitude de jouer de son charme et les images de la belle au beau regard qui te revienne - semaines écoulées, tu rejoues les scènes, vous revoyant bras dessus bras dessous ; vos corps animés par cette passion animale. Tu continues doucement de t’approcher de la blonde, sourires échangés. Tu suis son rythme tandis que s'échangent les palabres. acide déversé. mots oubliés. à peine prononcés. Te voilà en train de lui susurrer à l’oreille.

même seul à ce bar, tu te met à rigoler. il est fort, très fort. toi, en observateur, ton verre à la main, qui descend un peu trop vite. il disait trois minutes, mais il n'en faut qu'une seule, avant qu'elle se retrouve proche de lui. des mots qu'il lui envoie à l'oreille, des mots que tu as sans doute déjà utilisé, toi aussi. ses techniques sont tes techniques. et inversement. un partage entre vous. la Russie s'en souvient bien. Boston aussi, maintenant. c'est un véritable roi, qui porte bien sa couronne. mais jusqu'où est-il capable d'aller, est-ce qu'il veut vraiment cette fille. non, tu le sais. c'est juste idiot, mais il doit sûrement avoir besoin de faire ça. sa façon à lui de penser à autre chose, car il en a besoin. c'est pour ça que vous êtes ici, après tout, pour qu'il se change les idées.

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distance imposée qui se rétrécit de plus en plus. astres qui vont jusqu’à bientôt se mêler l’un à l’autre. pas qui valsent au gré de la musique qui sonne. corps qui se rapproche plus encore. murmures inaudibles - souffle qui passent par-delà la nuque, main qui glisse près du dos. doigts qui décomposent ce qu’il y a devant eux, qui pianotent jusqu’à frôler le bas de l’échine. mal pour un bien. pourtant, tu vois comme le mal consume. tu vois le mal partout et rien d'autre. sur un regard posé en coin, d'un suspens bercé du bout des lèvres. du nombre de fois où tu aurais aimé lui dévoiler toute la vérité. Que t’en aime une autre. Sentiments pourtant pas réciproque. Mais t'as juste jamais eu ton mot à dire dans cette danse bafouée. le soupir s'émancipe de tes lèvres. Numéro qu’elle te murmure à l’oreille. Numéro que tu notes d’une main agile sur ton mobile. Que tu envoies à Alek, signé d’un “Fait.”

tu termines la bouteille, fier de ta connerie. enfin, de sa connerie à lui. son regard qui en dit long. ton téléphone qui vibre. son numéro, suivi d'un sourire. tu savais très bien que c'était plus que facile pour lui. en soit, son numéro, tu n'en veux pas, rien à battre de cette fille. c'est juste pour le jeu, mais elle ne le sait pas. elle ne se doute de rien. une victime de plus, sur une longue liste, entre ton frère et toi. tu lui fais un signe de la main, pour lui dire de revenir vers toi. après tout, il a réussi, pas de temps à perdre avec cette fille. c'est avec toi, qu'il partage cette soirée. "alors, toujours aussi efficace ?"

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Tu finis par prétexter devoir aller récupérer des verres. Tu ne sais pas même si tu lui reviendras. Elle te parait quelconque, fade. Sans bien grand intérêt - désintérêt bien plus important. Vous êtes de deux monde différent. profonde désillusion, quand tu te rend compte que ce n'est pas ce qui te permettra de retrouver Jade. Métronome à l'avarice certaine. aux pas calfeutrés derrière le tourbillon tumultueux de sa vie sans fond. y a les peines qui s'échappent. ne prennent plus part au combat. les minutes qui passent, sont juste des briques amassées par le temps. avant de s'effriter, vieillies. Tu retournes auprès d’Alek.  « Barman, donne-moi ce que t’as de plus fort. » tes billes qui viennent sonder l'âme de ton frangin  « T’en doutais ? »  

tu voudrais le voir sourire, pour de vrai. pas juste parce qu'il passe une bonne soirée. mais tu sais que son esprit est ailleurs. qu'il pense à quelque chose d'autre. du moins, une autre personne. coupable, tu ne veux pas en parler. remuer le couteau dans la plaie, ce n'est jamais bon. tu ne veux pas lui faire ça. donc le faire profiter de cette soirée, c'est le mieux. pour lui. "donne-moi pareil !" en parlant au barman, après sa demande. la vodka, c'est de l'eau, n'est-ce pas jake ? il doit avoir l'habitude, à force de passer son temps avec toi. "je doute jamais de toi. t'es même plus fort que moi, à ce jeu." et tu as beaucoup appris de lui, il faut le dire. "c'est quoi la suite du coup ?"

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la voix en suspens et le brouhaha qui les entoure. d'un raclement de gorge. quand les paroles perdent l'équilibre et percutent de plein fouet l'âme. fait frémir le plus docile. le ténébreux de ses iris, collision nocturne des non dits. des mots au bord des lèvres qui ne dévoileront pourtant, aucune nuance. et tu aimerais crier combien ça te bouffes.. rancœur désabusée. tu te contente d'un sourire amer. posé là, au coin de ses lèvres avant de laisser ses yeux glissés vers le sol à ses pieds.  « Et ca va être comme ça tout le temps ? » Tu choppes la bouteille à peine arrivée, bouteille bue au goulot. « Y’a pas de suite Alek. Fais pas style Tu vas rentrer voir ta Sofia et puis c’est tout. »

et ça commence. le débordement. la conversation qui ne devrait pas avoir lieu. tu avais peur de ça, qu'il commence à parler d'elle. tu n'as pas voulu le suivre pour la drague. ton bras repoussé un peu plus tôt. son air froid avec toi. tu aurais du t'en douter. et maintenant, le ton change, esprit qui s'échauffe. "comment ça tout le temps ? tu veux vraiment parler de Sofia, ici, maintenant ?" c'est pas utile, c'est pas du tout ce que tu veux. mais tu ne peux pas l'éviter. "sérieux, c'est quoi ton problème ? un jour t'es heureux pour moi et maintenant, tu vas me faire des reproches ?"

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franchement désabusé. T’as envie de passer à autre chose et faire comme si de rien n'était. Entre tout ce qui se passe dans ta vie, Aidan qui pète la tête, Jade qui refuse d’accepter ce qui se passe entre vous. La seule chose qu'il te reste c’est Alek. ton frère, celui qui est censé te suivre dans tes conneries. Celui pour qui t’as genre tout plaquer pendant un an. alors, d'un mouvement émancipé, tu pètes la bouteille sur le bar. Vodka devenu tesson Tu sens comme le lien qui vous unie est chancelant. à peine palpable. pourtant, si fort depuis qu'ils ont tous les deux noués ce lien. lumières vacillantes. esprit passant du vert au rouge. du bleu au noir. d'un néant semant le doute à tes pieds. « J’ai pas de reproches à te faire. Juste tu casses les couilles Alek. Va faire ton Aidan là-bas. Vous me faites tous chier putain. » Barman qui perd le nord qui ne sait plus quoi, sécurité qui tente de te calmer « C’est bon, je l’ai payé de toute façon. Le client est roi non ? »

tension qui devient de plus en plus palpable entre vous. la bouteille qui explose, tout comme cette soirée. le bonheur qui se transforme en haine. ton sang qui commence à bouillir. tu te lève de ton tabouret. le poing se serre, mais tu n'en fait rien. tu ne peux pas. impossible, c'est ton frère. tu n'as pas le droit. c'est trop, beaucoup trop. cette histoire commence à partir un peu trop loin. "c'est toi qui casses les couilles ! avec ton humeur changeante juste parce que t'es bourré, tu penses que t'as le droit de me parler comme ça ?" tu n'as plus de filtres. le ton devient même menaçant. les gorilles de la sécurité qui arrivent. "c'est bon, vous n'avez pas besoin de venir, on va régler ça !"