f*ck those fucking feelings @Alekseï Volkov

Sans une ni deux, tu suis la cadence. Marche dans les pas du frangin, sourire disparate par ci et là. Tu reconnais quelques faciès dans la foule attroupée devant la scène mais poursuit ton chemin en direction du bar. T'es comme happé par les effluves des cocktails. âme errante à la recherche de jours meilleurs, c’est le seul moyen que t'aies trouvé de faire taire ton encéphale. L'insolence dans le regard espiègle, tu t'exclames « On commence par quoi ? »

le genre d'ambiance que tu ne connais que trop bien. un monde de la nuit, ton monde. celui qui donne du rythme à ta vie, qui éveille ton esprit. envie dévorante de consommer jusqu'à l'excès. boire, même si tu n'as plus soif. combattre ton propre corps, poussé au-delà de ses limites. tu joues à un jeu dangereux, bien trop souvent. ton cul posé sur le tabouret du bar. le serveur s'approche. "on commence par une petite bouteille de vodka ?" ton péché mignon.

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Ambiance de la nuit, effluves dionysiaques qui berce les lieux. Tu te sens chez toi, tu te sens toi. Tu te sens libre. Libre de tous tracas, libre toutes émotions superflues. Ce soirée n'appartenait qu'à toi et Alek. Alors quand tu l'entends parler de Vodka, cela ne fait qu'un tour dans ta tête. Tu acceptes sans broncher et fais signe au barman de vous ramener deux verres. Autant faire les choses bien non ? « A ta santé » Regard de braise qui se croise, tintement de verre qui retentit à peine, que tu portes la boisson à tes lippes, prêt à engloutir la bonne vieille Greygoose.

tu peux le sentir, ce liquide qui coule dans ta gorge. comme une piqûre de rappel, laissant remonter tes origines. cet alcool que tu connais si bien, fraîcheur qui parcourt le haut de ton corps pour descendre dans ton ventre. dos au bar, coudes posés, tu regardes autour de toi. ton bras qui passe derrière lui, pour l'attraper par l'épaule. "ça m'avait manqué ce genre de moment avec toi." et tu ne pourra jamais t'en lasser. ça non jamais.

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Elixir de vie qui serpente jusque dans ta gorge, tu le sens te réveiller ce doux brevage - brasier ardent qui s'éveille, excitation qui monte sans jamais faiblir. A peine fini que tu en remplis à nouveau ton verre. Tu souris à Alek, plus que satisfait de passer cette soirée en sa compagnie, trépignant d'impatience que commence les hostilités. Parce que si pour autant dans ta tête il n'y avait plus d'place pour les envies et les lubies. pour la vie et les sentiments. pour elle. dans ton myocarde se joue une guerre ouverte d'égos frappés par l'fatal. guerre ouverte d'fiertés que plus rien n'apaisait. pansement qui ne pourrait bientôt plus contenter la plaie. Alors tu tentes d'panser l'mal avant d'voir les gouttes perler. et lorsqu'la voix résonne, c'est l'ignorance qui subsiste. c'est l'regard dans l'vague -- phalanges prêtes à s'briser tant elles s'serrent fort contre le cristal. circulation sanguine qui s'broie, qui pulse contre le cœur. si fort que t'en craches un énième soupire. « C'est qui les cibles ce soir ? » Opales qui s'auréolent autour des clacs d'ses talons qui cogne contre l'bitume, de ses silhouettes qui gigotent et se trémoussent.

un verre de plus. loin d'être le dernier. tu ne sais pas t'arrêter, tu ne sais pas dire non. une symbiose parfaite. ton frère, ta boisson, ton milieu. incapable de trouver mieux dans ce bas monde. tu te laisses porter par cette joie, enivrante, débordante. ton crâne réceptif à ce qu'il vient de dire. ton cœur, qui dit non, qui te force à ce choix, si difficile. tourmenté par une âme, présente à chaque instant. réalité comme dans les rêves, tu peux la voir. cette brune sulfureuse, qui te rend fou. "si tu veux, je peux activer le radar et choisir pour toi." avec tes yeux, perçant, regardant chaque visage, chaque courbe, cherchant la perle rare pour combler ses désirs. mais toi, tu ne peux pas. tu sais que tu vas peut-être le décevoir, mais c'est plus fort que toi. "je... je dois tenir une promesse, petit frère. envers elle."

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Allez et ça commence. Un autre Aidan en puissance. Qu'est-ce que les gars avaient tous à se foutre en couple ? Question incessante. Question qui n'a de cesse de te tourmenter, d'autant que tu sais qu'à les voir ca les rend heureux. Toi t'es tout sauf heureux - âme en peine qui cherche proie désolée pour en finir. Sans offense ou quoi mais hormis ses traits que tu connais si bien, tu ne reconnais pas ton frère dans ses réactions mais soit tu le laisses faire te contentant de l'incendier dans ta barbe. « Bah vas-y choisi. » que tu lui lances sans bien grande considération.

tu sais très bien ce qu'il se passe dans sa tête. ce qu'il doit penser de toi, sur ce moment. après tout, c'est ton frère, tu le connais très bien maintenant. d'habitude, vous êtes les prédateurs, briseurs de cœur professionnel. peur de rien, pas d'attache, pas de sentiment. mais c'est quelque chose qui commence à changer de ton côté. ta main vient se poser derrière son crâne, pour le rapprocher de toi. "fait pas la gueule comme ça, j'sais ce que tu penses." et tu veux passer une bonne soirée, rien de plus. ne pas gâcher ce moment juste pour ça. tu regardes les filles en face de vous. le regard qui juge, tu cherches la perle rare pour lui. pour ce soir. "la petite blonde en face, t'en pense quoi ?" tout en te servant encore une fois, un verre de plus.

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cœur pourtant sombre de raison. la quiétude ayant laissé place à l’orage de ton âme. sentiment d’amertume qui semblait le hanter. encore et encore. lettres s'encastrent et roulent sur l'bout d'la langue. liquide qui pour le peu corrompt les syllabes. rappelle les souvenirs lointains. d'un monde presque oublié parfois. d’un monde sans Jade Beauregard. nouvellement racines de ce mal qui te ronge -- égosillées par les flaques pourpres. les balles envoyées droit dans l'viseur avec la certitude d'ne pas rater l'coche. visé en plein cœur. T’sais pas comment tu tiens encore debout. T’as cette rage qui pulse, en dépit de ce rictus sur les lèvres. « J’en pense rien. Je m’en branle grave. Tu verras bien vite que c’est mieux le célibat » Tu dégages aimablement le bras de ce dernier tandis que tu dévisages cette blondinette qu’il te montre, à mille lieues de faire le poids, incapable que de te faire oublier Jade ne fit-ce que pour la nuit. « Numéro ? Meetsa ? Ou la totale ? Parce que j’en ai pour 3 minutes max. »

votre jeu est maintenant son jeu. tu voudrais rentrer dans la partie avec lui, pour lui prouver que tu es toujours là même personne, ce frère qu'il connaît si bien. pour que cette soirée soit mémorable. mais c'est plus fort que toi, tu ne peux pas. tu es le premier étonné de ça, un changement si radical, soudain. difficile de faire disparaître un passé de débauche, à la recherche d'un futur meilleur. "si c'est le cas et que ça arrive, au moins, tu auras l'occasion de dire que tu avais raison." mais ça, c'est impossible de le prévoir, sans avoir essayé auparavant. cette fille, tu le sais, il est capable d'en faire qu'une bouchée facilement, rapidement. ce n'est pas un défi, juste de quoi s'amuser pour une nuit. "tu connais déjà la réponse ! la totale bien sûr !" sourire en coin, tu es prêt à le voir à l'œuvre et profiter du spectacle.