Plus tard pouvait être bien trop tard et je détestais ça. Frustration grandissante à l’idée de trop attendre. Désir s’intensifiant en imaginant devoir me brider des heures encore. Des heures… C’était bien trop long oui. Alors, je ne pouvais m’empêcher de ronchonner avec une moue boudeuse devant mon petit-copain espérant ainsi le faire céder à mes envies. Envie partagée… Non ? Je l’espérais même si Mio Amore venait à soupirer devant mes mots. Un soupir avec un sourire alors qu’une proposition tombait. J’acquiesçais doucement. Deux verres avant de partir pour faire un tour autre qu’un tour sur le dos de mon copain. Deux verres avant de pouvoir emmener mon amoureux loin de tout le monde pour assouvir ce qui cognait en moi. Deux verres. Je devais simplement tenir deux verres. Espérons que Mio Amore ne les fasse pas trop traîner quand même. J’acceptais le deal et je me tenais sagement grimpant sur le dos que mon copain présentait. Un copain qui me faisait rire en se comportant comme un réel destrier. Un copain que je m’amusais à provoquer mordillant le lobe de son oreille. Cependant, lorsque la menace tombait, j’arrêtais tout. La question tombait n’obtenant pas de réponses précises. Soit je connaissais la réponse, soit ce serait une surprise. Les doigts de l’homme que j’aimais pinçaient mes fesses et, provocateur, je soufflais « J’suis sûr que tu veux m’y emmener juste pour que je joue ta groupie pendant que tu es sur scène… » Rire léger entre mes lèvres tandis que d’autres images s’invitaient dans ma tête. Des images donnant bien plus chaud. Des images que je balayais en attrapant les deux bouteilles de champagne. Mon copain se dirigeait vers les autres refusant de me poser sous cette excuse qu’il lançait. Sourcils froncés, je recevais un baiser sur la joue et je ronchonnais « Une douche de champagne ça aurait pu être amusant ! » Et ça l’aurait poussé à partir plus vite aussi sans doute. Mes prunelles se relevaient sur Aaron qui apportait deux coupes en s’adressant à mon copain. Je rétorquais dans un sourire « T’peux avoir mieux qu’un autographe… Si Monsieur l’artiste veut bien me poser, vous pouvez faire une photo ensemble… » Plan machiavélique prenant place dans la tête.

Perché sur le dos de mon petit-ami, la provocation s’était bien vite arrêtée lorsque la menace avait cogné dans l’air. Je savais que j’aurai pu continuer sans me poser réellement de question. Ce n’était qu’un menace que Mio n’appliquerait pas. Je le savais. Cependant, je décidais tout de même de me comporter sagement comme si j’avais réellement peur de cette menace. Je l’interrogeais sans obtenir de réponse précise et je lançais une provocation. Une provocation qui faisait doucement rire l’homme que j’aimais. Cet homme qui me lançait un scénario qui me faisait grimacer. L’attendre dans sa loge avec un calepin et un crayon ? Non. Ça ne me plaisait guère. Un soupir passait la barrière de mes lèvres et je sifflais « Alors petit un, hors de question que je loupe ton passage sur scène sinon j’suis pas une vraie groupie. Petit deux, je peux t’attendre dans ta loge, mais ce sera pas pour un autographe. Et petit trois, j’irai t’y attendre nu… Et tant pis si quelqu’un d’autre entre… » Sifflotant sagement, j’attrapais les deux bouteilles que Mio Amore me donnait avant qu’on ne retourne vers tout le monde. Le sexy musicien refusait de me reposer au sol et je ronchonnais face à son excuse alors qu’il me demandait de ne pas râler. Mes yeux se levaient au ciel et Aaron intervenait en quête d’un autographe. Je proposais bien plus que ça. Je proposais de les prendre en photo ensemble si Mio Amore voulait bien me poser au sol. Et j’attendais juste ce moment. Ce moment où mon copain comprendrait qu’il n’allait pas avoir le choix que de me poser. Ce moment où Aaron allait réclamer la photo. Ce moment où je pourrais donner vie à la douche de champagne proposée par mon copain. Cette idée ne m’avait même pas parcouru la tête avant qu’il n’en parle.

Attendre Mio Amore dans sa loge pendant qu’il passait sur scène n’était guère un scénario intéressant pour moi. Ça me déplaisait grandement. Quand bien même je pouvais être THE groupie numéro un, je n’avais aucune envie de louper son passage sur scène et je tentais de trouver des arguments pour aller à l’encontre de cette punition. Mes arguments faisaient rire mon petit-ami qui s’empressait de reprendre la parole. Il m’annonçait que je pourrais profiter du concert d’une autre façon dans la loge et mes sourcils se fronçaient. Je n’y comprenais rien là. En quoi pourrais-je profiter de quelque chose fermé tout seul dans la loge ? Je m’approchais sagement à la demande de mon copain pour que les mots glissent à mon oreille. Il soufflait ce qui pourrait se passer si je me trouvais dans la loge et je sentais les frissons remonter le long de mon corps alors que mon palpitant se déchaînait dans ma poitrine. Oh merde… En fait, ce n’était pas un si mauvais scénario que ça. Je déglutissais difficilement avant d’hocher la tête comme si je donnais mon accord à une telle situation. Situation que j’oubliais lorsque la voix d’Aaron résonnait. Un rire glissait entre mes lèvres lorsqu’il soufflait qu’il voulait nous laisser à nos questions existentielles de groupie. Des questions qui s’effaçaient lorsque mes pieds se retrouvaient enfin au sol. Bouteille de champagne à la main, j’attrapais une coupe de l’autre main pour venir trinquer avec les garçons à la victoire de ce soir. Je m’éloignais à peine pendant que Mio Amore et Aaron étaient en train de papoter à propos d’un possible renvoi d’Aaron pour qu’il puisse boire avec nous. Posant ma coupe, je venais secouer la bouteille de champagne que j’avais en main. Et sourire diabolique aux lèvres, je m’empressais de l’ouvrir. Mains bien placées, j’agitais la bouteille en direction de Mio Amore et d’Aaron pour qu’ils deviennent les victimes trempées de cette douche au champagne pendant que j’étais écroulé de rire.

Gamin aux idées folles. Adulte qui au final n’était encore qu’un gosse désireux de s’amuser et de faire des conneries. Je n’avais pas eu d’idées particulières ce soir. Cependant, Mio Amore n’avait pas tarder à m’en souffler une. L’idée avait germé lentement et je pouvais la mettre en marche maintenant que je me retrouvais les pieds au sol. J’observais mon copain griffonner sur le bras d’Aaron un autographe que je regarderai plus tard. Il y avait plus important pour le moment. Bouteille de champagne en main, je l’agitais un instant. Et, sourire diabolique aux lèvres, je l’ouvrais dirigée droit sur mon petit ami et Aaron pour qu’ils soient trempés de champagne. Le rire glissait entre mes lèvres bien trop incontrôlable. Un rire qui s’accentuait à la réaction d’Aaron. Mon copain ne tentait même pas de me défendre et j’en rajoutais une couche répliquant « J’suis censé l’être, mais j’le suis pas… » Grand sourire sur les lèvres, j’haussais les épaules fier de moi et j’attrapais au vol le t-shirt qu’Aaron me lançait dessus. La menace ne tardait pas à glisser entre ses lèvres et je lui tirais la langue joueur marmonnant un « J’attends d’voir ça ! » déjà prêt à subir cette attaque. Mes prunelles étaient attirées par Mio Amore qui retirait son t-shirt avant d’attraper la seconde bouteille. Vengeance immédiate ? Non. Même pas. Enfin… Ce n’était pas le genre de vengeance que j’attendais alors qu’il ouvrait la bouteille. Il ne m’arrosait pas. Je restais au sec. Et ma bouche s’ouvrait un peu trop lorsque Mio Amore versait ce champagne sur lui glissant sa main dans ses cheveux avant de m’envoyer un baiser. Oh f*ck… Il m’allumait. Je détournais le regard pour m’empêcher de lui sauter dessus portant la bouteille de champagne à mes lèvres et priant pour qu’il reste un peu d’alcool dedans parce que j’en avais vraiment besoin. Besoin si je ne voulais pas kidnapper Mio Amore sur le champs. Lui qui voulait boire quelques verres ici avant de partir.