SIRIUS MOON ► cho seungyoun

S I R I U S

01. c’est les utopies qui ennuient, sévérité des traits du visage, un père en quête d’une perfection - digne d’une académie de héros. sirius, l’enfant déchu d’une paralysie des songes, le cadet toujours si fier des proses qu’il lit, des poèmes qu’il récite, parfois la voix d’ange qui les chantonne, les comptines. à répétition les remontrances, à ce que le môme rêveur reprenne ses esprits, les pieds sur terre doit-il avoir, quand ce sont les aînés de la fratrie qui semblent suivre le chemin exemplaire. et lui, l’idiot, s’attache à eux, comme le papillon qui acquit la feu, douceur et chaleur dans les étreintes, en quête d’un amour désespéré. d’une attention pour les rêves échoués 02. croissance interminable, s’enfuit quelques fois, dans les rayons des bibliothèques interdits. entre les lutins et les farfadets - c’est à la limite tolkien qui lui apprend, parfois, comment la vie peut-être jolie, avec un peu de fantaisie. les notes médiocres qu’il ramène, quand il griffonne sur les tests. sévérité, toujours les joues creusées par les salines, enfant terrifié par la réalité qui effraie. il est doux, l’enfant lunaire, il ne sait pas réellement, les conséquences d’une vie en dehors des mots 03. richesse au bout des lippes, le mal du pays. l’anglais qui rencontre l’inconnu, à piétiner les idéaux de thé, l’accent prononcé quand il ne sait guère comprendre les curieux qui lui causent. séoul, sk. il découvre, les cultures différentes, les us et coutumes. on le lie, à la littérature, à celle qu’il chérit tant, l’adorée - et nymphe de son imagination débordante. il charme, joli minois, populaire de son charme, les traits posés lorsqu’il comprend les maux des personnages divers et variés, de son imaginaire aux œuvres de brontë. et il est merveilleux, l’étranger, on l’aime, aduler des filles, et pourtant, c’est elle qu’il remarque, belle dans sa laideur, lorsqu’on la déteste, lui l’aime comme les muses des écrivains 04. il connaît les horreurs, celles de poison sur leurs lèvres déchirées. l’utopiste qui ne sait comprendre la cruauté de l’humain, les filles qui osent parfois, lui arracher un semblant de souffle. étranger qui manie bien la langue, les expressions, hautaines, parfois piquantes. la muraille, l’enfant qui grandit trop vite, défend la jeune fille. sa laideur est belle, à l’intérieur, elle, beauté surprenante, la bonté qui séduit, les airs innocents qui font faillir. c’est là qu’il découvre, les sentiments nouveaux, à ceux qu’il lit dans les bouquins, sans jamais croire que l’imaginaire sait être la réalité 05. l’amour idyllique, brisé, amouraché de ce qu’il ne doit pas être. et de ça, il délaisse le goût. avide d’un rien. elle rejette, et ça sonne comme une fausse symphonie. le gamin n’est plus, le bel adorateur des amours envolés, en déteste le goût divin quand elle le lui retire, brusque, tentatrice qui ose. arraché aux rêves, c’est ceux-là qu’il rejette. à tous les bouquins jetés au feu. l’amour n’a pas de sens, c’est juste une foutaise. continue ses études, triomphant, les notes plus que satisfaisantes, et c’est harvard qu’on lui offre, plateau d’or tendu. il n’est plus l’erreur, il devient la fierté, à oublier parfois le môme égaré.

W H A T A B O U T N O W
les pieds qui foulent harvard, à charmer de sa langue qui glisse si aisément sur les paroles - des promesses éternelles, ça a le goût du paradis, avec lui. il ne sait plus réellement, ce qu’est présentement croire en des sentiments si facilement étouffés. sirius, enfant utopique, qui ne croit qu’en la sincérité de l’amitié - des pouvoirs dont on se moque bien souvent. foule encore l’existence éternelle des émotions, sans jamais que l’amour ne lui frôle l’esprit. les souvenirs d’avoir été muraille d’une seule fille, incapable aujourd’hui de se souvenir du grain de sa peau, ni même des sourires qu’elle savait lui arracher. fierté naissante, excellent étudiant, il sait se plaire sur les traits du visage moins sévères, les géniteurs fiers de l’astre lunaire. le cadet suit, lui, le chemin prédestiné. astre heureux, à briller dans la société de ces étudiants bourrés de rêves, qui parfois, se taisent dans une dystopie à foutre en l’air les songes. sirius, le gamin encore un peu trop rêveur, dans son coin, à perdre les mots sur le reflet de ses lunettes, à s’offrir à ce qui n’existe plus. beau comme une œuvre grecque, malade d’amour, en quête éternelle d’un monde où il pourrait s’effacer.