Jamais il ne s'arrête de parler. Il a toujours quelque chose à dire. Tellement bavard que ça lui arrive de se parler à lui même. Se tenir à distance quand il est en possession d'un quelconque objet. La maladresse l'a frappé et c'est pas prêt de s'arranger tête en l'air qu'il peut être. Pourtant il sait être minutieux mais seulement quand il arrive à canaliser son énergie, que rien ne le sort de sa concentration. Persévérant, peu importe les échecs il recommencera jusqu’à atteindre ses objectifs. Il ne rendra jamais les armes. Le pacifiste qu’il est ne rentrera jamais en conflit avec quiconque. Toujours à régler les soucis de manière sereine, sans prise de tête, sans partir au quart de tour. A l’écoute ça ne le dérangera pas de passer des heures à écouter les maux de quelqu’un, que cela soit un inconnu ou une connaissance. Malgré la bonne humeur qu’il dégage, sa sensibilité le rattrape au moindre tumulte de sa vie.

I
Busan, 19 Octobre 1996 : un jour maussade d’automne comme les autres sauf pour la famille Chae qui venait d’accueillir son premier enfant prénommé Woobin.

II
Avec un père directeur d’une grande chaîne de commerce alimentaire et une mère designeuse de renommé, le petit Woobin n’est pas resté très longtemps dans sa ville natale. Seulement quelques mois avant de rejoindre la capitale pour une durée indéterminée.

III
5 Février 2004, la famille Chae est à deux doigts de vivre un drame. La mère de Woobin transportée d’urgence à l’hôpital entre la vie et la mort pour un problème cardiaque. Les larmes se déversent sur ses joues alors que sa mère lutte pour survivre. Une attente interminable. Le soulagement quand le médecin annonce que tout s’est bien déroulé.

IV
Juillet 2006 marque un nouveau départ direction New-York encore une fois pour des raisons professionnelles. Une nouvelle aventure l’attend.

V
S’adapter à une nouvelle culture ça ne lui fait pas peur. Ce n’est pas ça qui l’empêchera de réaliser son rêve. Il prend des cours de langue pour mieux communiquer avec les autres.

VI
Il se lie d’amitié avec une de ses camarades. Une amitié sans ambiguïté qui se solidifie au fil des années. Ils partagent les mêmes ambitions, toujours là pour s’encourager l’un et l’autre. C’est son pilier.

VII
Il intègre, avec son acolyte, Harvard en Septembre 2014. Les portes de la faculté de médecine s’ouvrent à lui, une fierté pour laquelle il a du mal à contenir sa joie.

VIII
Studieux il valide ses années avec brio devenant interne. Enfin il commence à toucher du bout des doigts son souhait de sauver des vies. Jusqu’à cette soirée du discours du maire où tout bascule.

IX
L’horreur se répand dans la ville et il fait parti de ceux qui voient les personnes défiler dans le service des urgences. L’inquiétude s’empare quand il aperçoit sur un des brancards celle qui compte tant dans sa vie. Le dénouement n’est pas celui qu’il aurait voulu. Il l’a vu partir sous ses yeux. Impuissant face aux blessures de son amie.

X
Un traumatisme qui le contraint à se rendre à un rendez-vous chez un psychologue qui le déclare inapte à reprendre ses obligations d’interne. Un malheur n’arrive jamais seul.

XI
Il quitte les Etats-Unis, retourne dans son pays natal pour poursuivre son suivi psychologique post-traumatique. Mais surtout pour essayer de panser cette douleur ancrée dans son âme.

XII
Il ne peut pas jeter les armes aussi facilement, il doit continuer à poursuivre son rêve. Après de longs mois à l’autre bout du monde il retourne à Harvard en Septembre 2019. Evidemment son année fut blanche, il doit retaper sa cinquième année. Mais il se devait de reprendre le contrôle de sa vie. Il commence à faire le vide de son esprit, le voilà de nouveau prêt à affronter les misères de la vie la tête haute.

XIII
Il collectionne les pièces de monnaies étrangères, certaines sont des souvenirs de voyages d’autres sont celles qu'il a réussi à chiner.

XIV
On dit souvent de lui au premier abord qu’il est déstabilisant, qu’il impressionne, quoi de pire pour quelqu’un qui en réalité ne ferait pas de mal à une mouche, lui grand sociable qu’il est.

XV
Il ne faut pas lui demander d’être discret car il ne sait pas ce que ça veut dire. Il a plutôt tendance à se faire remarquer à être aussi bruyant quand il parle ou ricane.

XVI
Farceur à ses heures perdues il aime confronter les gens à leurs peurs pour qu’ils les surpassent.

XVII
Matérialiste il a bien du mal à se séparer d’un objet qui lui appartient. Pour lui trop de biens ont une valeur sentimentale, alors il a tendance à tout conserver.