Les doigts tremblants... Le souffle court... Le cœur battant à tout rompre... Voilà l'état dans lequel je me trouvais à cet instant précis alors que je m'étais échoué sur la terrasse du chalet dans lequel je me trouvais en compagnie de Lukas pour le week-end. Une fois couché dans notre lit, mon mollet avait commencé à me lancer à tel point qu'il avait fallu que je me lève. La douleur était trop horrible pour que je reste simplement allongé. Et, dès que je m'étais retrouvé sur la terrasse, la vague de panique s'était empressée de déferler sur moi. Une vague de panique que je ne parvenais guère à gérer et que mon sexy musicien tentait de calmer via les textos que nous étions en train d'échanger. Les yeux rivés sur mon téléphone, je relisais d'ailleurs le dernier texto que Lukas venait de m'envoyer. Je commençais à taper une réponse avant de l'effacer en intégralité. Un soupir tremblant glissa entre mes lèvres. J'hésitais. Quelques secondes. Quelques secondes durant lesquelles je sentais le regard de Lukas peser sur moi. Putain... J'étais en train de lui faire vivre un enfer non ? J'étais en train de gâcher tout ce week-end... Je finissais par me laisser tomber dans l'une des chaises présentes sur la terrasse. Et, presque aussitôt, mon doigt appuyait sur le bouton d'appel. Je portais lentement l'appareil à mon oreille relevant les yeux pour voir que Lukas avait déjà décroché. J'entendais son souffle à l'autre bout du fil. Est-ce qu'il entendait le mien si précipité ? Est-ce qu'il entendait mon cœur qui cognait si violemment dans ma poitrine ? Je m'empressais de prendre la parole soufflant « Je... S'il te plaît... Laisse moi parler... Juste écoute... » Ma langue passa sur mes lèvres comme pour me faire gagner quelques secondes. Je glissais ma main tremblante dans ma poche portant rapidement une cigarette à mes lèvres. Je perdais deux minutes à l'allumer tant mes doigts tremblaient. Un souffle passa la barrière de mes lèvres, tremblotant lui aussi, et je finissais par rouvrir la bouche  « Je... T'aime Lukas... Oh bordel ouais je suis amoureux de toi... Mais... Je... Putain Mio Amore... J'sais pas ce qu'on est en train de foutre... Je... Malgré ce que je ressens, je... J'suis pas prêt pour me mettre en couple... J'suis pas prêt pour m'enfermer dans une relation... Je... Putain... J'ai tellement peur bébé... J'ai tellement peur parce que je veux pas te perdre... Mais je... Je peux pas t'offrir tout ce que tu mérites... Pas tout de suite en tout cas... Et je... J'ai pas le droit de te dire de rester là et d'attendre... Pas alors que moi je continue d'aller voir ailleurs... Je... Je... Putain... Tout est si intense entre toi et moi... Tout va si vite et je... J'sais plus comment gérer... Bordel, en plus, j'sais comment je suis... J'ai tellement peur de te faire du mal... J'ai tellement peur de te briser bébé... Je... J'veux pas que ça arrive... Non... Je... J'crois bien que... Que c'est tout c'trucs qui provoquent ma crise de panique parce que je... J'y pense trop... Et putain j'm'en veux bébé... Ce... J'voulais que tu passes un bon week-end... J'voulais que tu puisses te reposer... Et putain faut que tout déconne et que j'fasse une putain de crise... Je... Bordel bébé je t'aime... Je... J'veux pas tout foutre en l'air, mais je... J'crois que je suis déjà en train de le faire... » Je tirais nerveusement sur ma cigarette laissant les larmes glisser le long de mes joues sans la moindre gêne. Je n'osais même pas lever le regard pour voir la réaction du jeune homme suite à mes aveux... Putain, mais qu'est-ce que je venais de faire ?!

Non… Oh bordel non… Qu’est-ce que je venais de faire ? Cela n’aurait jamais dû arriver. Je n’aurais jamais dû laisser l’occasion à ce moment d’exister. Certainement pas ce week-end. Certainement pas derrière un putain de téléphone. Ce n’était pas bien. Ce n’était pas correct. Putain de merde… Tout était foutu n’est-ce pas ? Je regrettais de ne pas avoir pris mes médicaments pour le week-end. J’avais stupidement cru que tout se déroulerait à la perfection et qu’aucune crise ne viendrait pointer le bout de son nez. J’avais idiotement cru que tout irait parfaitement bien pour moi. Pour lui. Pour nous. Mais, merde, j’aurais dû prendre mes médicaments afin de pouvoir glisser une pilule miracle dans ma bouche cette nuit. Cela m’aurait sans doute évité de faire cette énorme connerie. Je venais d’ouvrir la boîte de Pandore sans savoir comment tout contrôler. Je venais d’ouvrir la porte et ça me dépassait. Les mots avaient glissé d’eux-mêmes. Ils s’étaient précipités entre mes lèvres me poussant à avouer trop de choses. Tellement de choses. Et, damn, je venais sans doute de blesser le jeune homme à qui je tenais réellement. Tellement. Lukas… Je l’aimais. Ouais, je l’aimais. Je le savais depuis longtemps, trop longtemps sans doute. Et, à présent, mon sexy musicien était au courant lui aussi. Je l’avais réellement dit. J’étais conscient de lui avoir soufflé. Je tirais nerveusement sur ma cigarette attendant que Lukas réponde à mes aveux. Putain, mais à quoi je m’étais attendu ? Je m’étais attendu à ce qu’il me dise que ce n’était pas grave et que tout irait bien… Je m’étais attendu à ce qu’il me souffle qu’il m’aimait toujours malgré mon trouble, malgré mes difficultés, malgré mes amants… Je m’étais attendu à ce qu’il me souffle que nous allions simplement prendre notre temps et ralentir cette voiture, notre voiture, qui fonçait trop vite dans le mur… Je m’étais attendu à ce qu’il m’avoue qu’il était sûr et certain que lui et moi ça pouvait fonctionner… J’étais trop ridicule hein ? C’était tellement idiot de ma part de croire de telles choses. Qu’est-ce que je venais de faire ? J’étais complètement stupide d’avoir soufflé tout ça. Je ne savais pas exactement comment Lukas réagissais… Enfin, il avait cogné sur la vitre à un moment comme sous un sursaut de colère et je n’avais rien fait… J’aurais tant voulu me faufiler à l’intérieur du chalet pour le prendre dans mes bras. Mais, je ne m’en sentais pas capable. Plus après tout ça. Pas tant que je n’avais pas de réponses. Les larmes continuaient leurs courses sur mes joues. Et, je supportais le silence qui me répondait à l’autre bout du fil. Il n’y avait rien d’autre. Rien d’autre qu’un silence trop destructeur et un souffle tremblant à l’autre bout du fil. Mes prunelles se relevaient pour apercevoir mon sexy musicien là derrière la vitre et mon cœur se tordait de douleur. Mon ventre se tordait de panique. Je tentais de capter son regard suppliant « Putain… Je... Je… J’t’en supplie bébé… Dis quelque chose… » Ouais, putain, je voulais qu’il dise n’importe quoi. Qu’il me crie dessus. Qu’il me renvoie chier au loin. Même qu’il me dise de partir. Je voulais qu’il me dise qu’il m’aimait ou même qu’il me voulait. Bordel. Tout. N’importe quoi. Je désirais simplement entre sa voix. Je voulais autre chose que ce silence destructeur. Je tirais nerveusement sur ma cigarette baissant de nouveau les yeux incapable de regarder Lukas, incapable de voir tout ce que je venais de foutre en l’air. Et, là, au milieu de mes sanglots, je rajoutais « Je… J’veux pas te perdre…Mio Amore… Bébé… Je… J’tiens tellement à toi » Peut-être que je n’aurais pas dû écouter Kat’ au final… Peut-être que j’aurais mieux fait de ne pas ouvrir autant mon cœur à Lukas… Peut-être que tout était mieux avant que je ne fasse cette connerie…

Les doigts crispés sur mon téléphone portable, j’attendais… J’attendais que mon sexy musicien brise le silence dans lequel il s’était plongé. Le cœur battant à tout rompre, je sentais l’angoisse qui montait de plus en plus. Je sentais ce serpent de panique qui s’enroulait partout autour de moi et qui ne cessait jamais de serrer. De plus en plus fort. Je commencer à étouffer sous cette panique. Alors, j’attendais suspendu dans le temps. J’attendais que Lukas mette fin à ce supplice dont j’étais victime comme je le suppliais de faire. Putain, je ne pouvais plus supporter ça. Je ne pouvais plus me contenter d’entendre son souffle à l’autre bout du fil. Je ne pouvais plus supporter ce silence qui ne me permettait pas de savoir ce que le jeune homme pensait de tous ces aveux que je venais de lui faire. Ces aveux qui avaient glissé entre mes lèvres à cause de cette putain de vague de panique qui s’était abattue sans prévenir sur moi. Ou peut-être pas sans prévenir au final… Elle débarquait sans doute suite à la conversation que j’avais eue avec Katalia tout au long de la journée. Oh, oui, surement… Soudainement, je me crispais dans la chaise parce que la voix de mon sexy musicien se mettait à résonner à l’autre bout du fil. Enfin… La délivrance. Il parlait pour me dire qu’il ne savait pas ce que j’attendais de lui. Il voulait juste profiter de ces instants avec moi se foutant d’être un couple ou pas… Wait… What ? Lukas ne voulait pas être en couple avec moi ? Il ne voulait pas mettre d’étiquette sur notre histoire ? Il ne voulait pas nous enfermer dans une case ? Il ne voulait pas quelque chose d’exclusif ? Il ne voulait pas que je ne sois qu’à lui ? Je baissais la tête alors que mes sourcils se fronçaient et que je perdais encore plus la tête. Merde, est-ce que j’avais juste tout compris de travers ? Est-ce que j’avais trop rêvé en pensant être devenu essentiel à la vie du sexy musicien ? Est-ce que j’avais juste trop rêvé en croyant qu’il me voulait pour lui tout seul ? Oh putain… Je mordais violemment ma lèvre pour ne pas balancer la petite table qui se trouvait devant moi. Je ne comprenais plus rien à toute cette histoire et ça me faisait si mal. Les yeux fermés, je me concentrais sur la voix de Lukas pour ne pas péter un câble. Mon sexy musicien soufflait qu’il voulait juste être avec moi. Il m’aimait, mais il voulait juste du temps avec moi. Il ne voulait pas que je le considère comme m’appartenant. Boum. Boum. Boum. Les mots venaient de tomber alors que je relevais soudainement la tête face à cet aveu trop inattendu. Outch ? Est-ce que c’était mon cœur qui se cassait un peu trop ça ? « Je… Je… » Bordel, je ne savais même pas ce que je voulais dire. Je ne parvenais même pas à savoir ce que j’étais en train de penser. C’était un véritable labyrinthe à l’intérieur de ma tête. Mes doigts tremblaient tellement que je ne parvenais plus à tirer sur ma cigarette. Elle se consumait seule à l’air libre. Je ramenais ma jambe gauche contre mon torse avant de demander timidement « Tu… T’ve… T’veux continuer à… À coucher avec d’autres personnes ? Tu… veux… Envisager des histoires avec d’autres personnes ? » La question tombait en même temps que l’inquiétude naissait dans mon ventre. Est-ce que je n’étais qu’un passe-temps ? Est-ce que je n’étais qu’un amusement intéressant jusqu’à ce qu’il trouve quelque chose de sérieux avec une autre personne ? Un sanglot passa entre mes lèvres à cette idée alors que je déposais ma tête contre mon genou. Mon sexy musicien reprenait la parole soufflant qu’il n’avait pas envie de me perdre non plus, mais que je devais me calmer d’abord. Il me demandait si j’étais d’accord et je me contentais de relever à peine la tête pour acquiescer doucement avec l’espoir que Lukas était bien en train de me regarder depuis la fenêtre. Les yeux toujours fermés, je tentais de prendre sur moi, mais c’était tellement compliqué. Lukas et moi étions allés trop vite. Ça avait été si intense. Et, putain, nous n’avions jamais pris le temps de discuter rendant alors tout si difficile à présent. Putain, est-ce que nous avions tout foutu en l’air ? Est-ce qu’il n’y avait aucun espoir pour que Lukas et moi formions un vrai couple exclusif un jour ? Je relevais les yeux croisant le regard larmoyant de mon sexy musicien. Mes prunelles s’ancraient dans les siennes alors qu’il me disait qu’il m’aimait. Ça aurait dû apaiser mon cœur ça… Non ? Putain, pourquoi est-ce que j’avais toujours aussi mal ? La voix de Lukas résonnait de nouveau et je savais ce qu’il était en train de faire. Il était en train de mettre de côté la discussion sérieuse pour m’aider à calmer la vague de panique. Cette foutue vague qui avait tout déclenché. Je fermais les yeux laissant les mots qu’il soufflait m’envahir et je finissais par murmurer « Oui… Hier… Cette nuit… Ce matin… Cette journée dans la neige… Ton sourire… Ton rire… Tes lèvres… Ton bonheur… Mon bonheur… Tellement bien… Heureux… » Un petit sourire passa sur mon visage à ces souvenirs. Mon souffle se calmait lentement. J’avais toujours si mal partout, mais je sentais la vague régressait. Lentement. Sûrement. Ma langue glissa sur mes lèvres et je murmurais « Je… Je t’aime Mio Amore… » parce que je voulais qu’il l’entende encore une fois. Je voulais qu’il sache que ce n’était pas que la panique qui m’avait fait lâcher ces mots. Je les pensais.

La vague de panique ne m’aidait guère à me concentrer afin d’y voir clair au sein de toute cette histoire foutrement trop intense. Merde. J’avais bel et bien prévu de parler avec Lukas de toute cette histoire. De toute notre histoire. J’avais tellement besoin d’y voir plus clair. J’avais tant besoin de poser des mots sur ce que nous étions. Non pas pour nous enfermer dans une case ou nous coller une étiquette. Non, c’était plutôt pour tenter de trouver le bon équilibre et être sûr et certain que je n’étais pas en train de détruire l’être exceptionnel qui faisait pulser mon cœur si délicieusement. Cependant, ce n’était guère de cette façon que nous aurions dû en parler. Ce n’était pas de cette manière que nous pouvions réellement y voir clair. J’étais trop perdu dans ma crise de panique. Et, Lukas devait sans doute être trop perdu dans son inquiétude pour moi. Non ? Si, sans doute. Putain. Nous aurions dû nous installer tranquillement l’un face à l’autre afin d’en discuter en toute  franchisse. Sans le moindre secret. Mais, non… Il avait fallu que la crise survienne et que je craque. Il avait fallu que je réagisse au quart de tour et nous étions là à en parler et ce n’était pas bon. Je savais que je risquais de ne pas retenir la moitié des choses qui étaient soufflées au téléphone cette nuit. Je n’allais même pas être foutu de poser toutes les questions que j’aurais dû laisser passer pour une telle mise au point. Au final, je risquais d’être aussi perdu que je l’étais avant. Foutu gamin trop stupide. Les mots de Lukas cognaient en moi et je n’y comprenais rien en fait. Il ne voulait pas que je le considère comme m’appartenant… Est-ce que cela signifiait que je ne pourrais jamais souffler qu’il était MON copain ? Est-ce que cela voulait dire qu’il ne serait jamais mon copain ? Que nous n’aurions jamais une réelle histoire exclusive ? Je ne savais pas. J’étais trop perdu. Et tout semblait faire si mal que je finissais par me renfermer sur moi ramenant ma jambe gauche contre mon torse. J’osais questionner mon sexy musicien comme pour tenter de lever le voile sur des mots que je n’avais pas compris. Et, la réponse ne tarda pas à tomber. Lukas reprenait la parole pour dire qu’il n’y aurait jamais personne d’autre et, malgré moi, mon cœur se soulageait à cette information. Mais… Putain… Attendez… Est-ce que ça voulait dire qu’il était partant pour se mettre en couple avec moi ? Là ? Tout de suite ? Bordel, je n’y comprenais rien. Une grimace de concentration glissa sur mon visage, mais ça ne servait à rien. Je ne parvenais pas à tout comprendre. J’avais l’impression que les choses n’étaient pas soufflées noir sur blanc et ça ne m’aidait pas pour m’en sortir. Mon sexy musicien soufflait d’ailleurs qu’il n’était pas à moi, qu’il ne m’appartenait pas et… Ouais, ça y était, j’avais la migraine maintenant. Cependant, lorsqu’il ajouta qu’il ne voulait pas que je fasse ce que je voulais de lui, qu’il voulait être avec moi et pas être à moi comme un objet, comme un jouet, la lumière se faisait lentement dans ma tête. Ouais, je comprenais mieux. Il ne voulait pas être ce que moi j’avais été pour Antonio. Il ne voulait pas de cette position où on finissait par se perdre en laissant l’autre prendre le dessus au point de nous faire faire tout ce qu’il voulait. Je le comprenais… Enfin, je pensais le comprendre. Et, je ne voulais pas vivre ce genre de chose. Je ne comptais certainement pas imposer une telle histoire à Lukas. Je soufflais « Je… Oui… J’comprends… Ce… C’logique mais tu… T’es pas à moi… J’ai jamais considéré que tu étais à moi… Tu… Non… T’es pas ça… » Je secouais négativement la tête comme pour faire ancrer le message entre nous. Lukas n’était pas mon jouet. Il ne le serait jamais. Il n’était pas cet objet que je prenais, que j’utilisais et que je jetais. Non. Il était un être à part entière totalement libre de me dire non. Libre de me rejeter. Libre de me repousser. Libre de faire ce qu’il voulait. Je n’avais pas de pouvoir sur lui. Je ne voulais pas en avoir. Mon souffle était saccadé et je glissais ma langue sur mes lèvres essayant d’y voir clair malgré ma panique. Malgré cette vague douloureuse, je tentais de faire un point sur cette histoire babillant alors « Mio Amore…  Je… Il… Ce… On est d’accord alors ? On… On passe du temps ensemble… On en profite… On est libre… Et je… Pas d’étiquettes… Pas de… Pas d’obligations… Pas de… Pas d’exclusivité… » C’était bien ça non ? Je voulais juste être sûr d’avoir compris ce qu’était notre histoire. Au moins pour le moment. Je voulais être certain que les termes soient clairs entre Lukas et moi. Il fallait que je sois sûr de ne pas le blesser. Il fallait que je sache qu’il était sur la même longueur d’ondes que moi. Et, lentement, réellement, nos yeux finissaient par se capter. Nos prunelles s’accrochaient et elles ne se détachaient plus. Nous en avions trop besoin. Lukas tentait de m’aider à faire reculer cette vague de panique qui avait tout déclenché en faisant remonter les doux souvenirs de ces derniers jours. Je les énumérais laissant les images et les sensations m’envahir. Le sourire se dessinait sur mon visage au travers des larmes. Et, Lukas était toujours là. Si doux. Si encourageant. Alors, je murmurais que je l’aimais. Et la vague régressait réellement. Il posait sa paume sur la fenêtre doigts écartés et je souriais un peu plus alors qu’il me disait qu’il m’aimait… C’était bien ça qu’il me soufflait dans sa langue natale. Ça retournait mon ventre délicieusement. Ça accélérait mon cœur de la meilleure des manières. Et, j’avais juste envie de me précipiter à l’intérieur du chalet pour déposer mes lèvres sur les siennes. D’ailleurs, j’étais déjà en train de reposer ma jambe gauche sur le sol cherchant mes béquilles des yeux. Soudainement, Lukas disait qu’il venait me cherchait  et je m’exclamais soudainement « Non ! Non… Je… Sors pas… Je rentre… » Je ne voulais pas que ce soit lui qui fasse les premiers pas. Je voulais lui montrer que je pouvais le rejoindre moi aussi. J’écrasais ma cigarette dans le cendrier trônant sur la table et je me penchais pour récupérer mes béquilles au sol afin de rentrer au chaud pour retrouver les bras de Lukas.