we're soaring, flying
there's not a star in heaven
that we can't reach
— bobamsin

Je sais pas si j'aime ou si je déteste ça. Je sais pas si c'est une bonne chose ou une mauvaise chose. La seule chose que je sais, c'est que je l'aime entendre en parler. J'aime m'y intéresser et j'aime avoir des réponses, constituer un peu l'homme qu'il est, au fur et à mesure. "Si tu veux vulgariser le truc, on peut dire ça, oui." La tête va de haut en bas en souriant. Je comprends pas la relation, cela dit chacun fait ce qu'il souhaite, alors je respecte ça. "Oh, si. Il vient de temps en temps. Pas spécialement me voir moi. Adrian, plutôt. Puis c'est ma mère qui le traîne un peu. Il pose des questions. Mais j'suis pas complètement con. Je suis des cours de droit en mineur, ça me permet d'y répondre." C'est malin, il a prévu le coup, pour les rencontres avec son père. "C'est une bonne idée." et je suppose que vu que jouer la comédie c'est son truc, son père n'y voit presque rien. La fin d'Harvard signera donc certainement la fin de sa relation avec son père. "Oh.. Crois-moi, quand je vais quitter Harvard et qu'il va constater que je ne deviendrai pas avocat, c'est lui qui va couper les ponts avec moi." je fronçais les sourcils et haussais les épaules. Je sais de quoi certains parents sont capables, j'en ai l'un des meilleurs exemples. "Au moins, tu saura pourquoi il aura coupé les ponts." je souris, douce. Il aura une raison d'en vouloir à son père, il saura d'où vient l'erreur. "Donc toi, ton père est un homme bien ?" le sourire du paternel fait sourire, déjà. La tête se hôche, "C'est le meilleur." mais je suis pas forcément la plus objective là dessus, puisqu'il est celui qui m'a éduqué, qui m'a offert cet humour un peu pourri et les goûts en musique, films et séries qui sont pas forcément au top. "Et j'peux te dire qu'une Tamsin adolescente, il fallait savoir gérer !" un démon ambulant, qui sortait, faisait le mur et qui s'est retrouvé au commissariat. Au final, il m'a pris à mon propre jeu, il mettait une échelle jusqu'à ma chambre en me laissant un mot dessus, il savait recevoir tous mes cavaliers, il a même réussi à être parent d'élève en plus de tout ça. "J'essaie de le voir le plus souvent possible, il me manque beaucoup trop." souris, hausse les épaules. Le plus compliqué, c'est de ne pas l'avoir près de moi, mais on s'appelle souvent alors ça contre balance. Mon corps s'avance vers le sien, les bras s'enroulent autour du torse, lentement, caressant la peau du bout des doigts. Le visage se pose sur l'épaule, déposant un baiser dans la nuque, "J'lui ai dis qu'un type bizarre s'était pris une balle en se jetant sur moi." le sourire au coin des lèvres, taquine, "Il m'a dit qu'un homme comme ça, fallait le garder ! Il voulait même que j't'envoie des fleurs." ou un bouclier, une médaille, et toute la reconnaissance possible. S'il pouvait t'offrir le monde, mon père, il le ferait, rien que pour ce geste qui nous a tellement rapproché depuis les attentats. On se serait jamais connu, sans ça.

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there's not a star in heaven
that we can't reach
— bobamsin

J'ai pas la meilleure relation avec mon paternel. Ce serait mentir que de dire que dans ma jeunesse, je ne jalousais pas la façon dont il regardait mon frère. Ce regard plein de fierté, quand celui posé sur moi n'était fait que de condescendance. Mais en grandissant, j'ai commencé à percevoir de plus en plus l'homme qu'il était. Ce qu'il avait fait, aussi. Et pour le coup, son regard ne me tenait plus du tout à cœur. Cependant, j'ai toujours besoin de lui pour Harvard, et j'suis donc obligé de jouer la comédie lorsqu'il est dans le coin. C'est pas très gênant, car c'est mon truc, faire semblant. Et puis, vivant en Australie, les visites se faisaient rares. "C'est une bonne idée." J'hausse les épaules, met un croc dans ma pizza. "Au moins, tu saura pourquoi il aura coupé les ponts." J'souris en coin. "S'il a besoin d'une quelconque raison, il en trouvera, t'en fais pas." Il est fort, dans l'art de la manipulation. J'ai dû prendre ça de lui, d'ailleurs. Impossible que ce soit de ma mère en tout cas. Elle est trop pure, et surement un peu trop naïve. On dérive sur son père, à elle. C'est surement plus intéressant. "C'est le meilleur. Et j'peux te dire qu'une Tamsin adolescente, il fallait savoir gérer !" J'la regarde de bas en haut puis ris légèrement. "Ouais, j'veux bien te croire.." Rien ne m'étonne, jusque là. Elle a l'air d'avoir un sacré caractère. Si elle le tenait de son père, les repas chez les Watts devaient être amusants. "J'essaie de le voir le plus souvent possible, il me manque beaucoup trop." Voilà une énorme différence entre nous. Le mien ne me manquait pas du tout. J'pose la croûte qu'il reste de ma part de pizza, lorsque je sens les bras de Tamsin entourer mon torse, et ses lèvres se poser sur ma nuque. Un frisson me parcoure. "J'lui ai dis qu'un type bizarre s'était pris une balle en se jetant sur moi. Il m'a dit qu'un homme comme ça, fallait le garder ! Il voulait même que j't'envoie des fleurs." J'hausse les sourcils, un peu surpris par ses propos. "Le garder ?" J'me tourne vers elle, replace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Pour le coup, ça m'étonnerait qu'elle écoute les conseils de son père. "J'suis pas fan de fleurs, mais je n'suis pas contre une Nintendo Switch.." Je souris légèrement, passe mes mains sur ses hanches pour la tirer contre moi et venir retrouver ses lèvres.

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— bobamsin

Ca m'attriste pour lui et pour son père, mais je suppose qu'il pourrait penser la même chose de mon avis sur ma mère, alors je préfère ne rien dire dessus, ne pas trop en faire. "S'il a besoin d'une quelconque raison, il en trouvera, t'en fais pas." Je me mords la lèvre, c'est dommage d'en arriver là. Le sujet de mon père me rends un peu plus joyeuse. "Ouais, j'veux bien te croire.." je souris en le regardant, ça veut dire quoi, ça ? J'ai l'air si terrible que ça ? Je sais que je l'étais, mais j'espère m'être calmée avec l'âge. On a toujours eu une bonne relation et jamais de grosse dispute, les critiques se finissaient toujours par des rires, aussi bizarre que cela puisse sembler. Je glisse mes bras quand même autour de lui, parce que j'aime ce contact, j'aime sentir mes mains dessiner son corps, le parcourir, et je ne peux m'empêcher de sourire quand je remarque le frisson. "Le garder ?" Ouais, parce que je garde personne et mon père commence à se demander quand est-ce que quelqu'un passera la porte. Il n'a vu qu'une seule personne à mon bras de toute sa vie, alors il s'inquiète. Je tais l'information et ne fait qu'hôcher la tête. "J'suis pas fan de fleurs, mais je n'suis pas contre une Nintendo Switch.." Je souris et prolonge son baiser, restant contre ses lèvres pour murmurer, "Moi, j'te suffis pas ?" je glisse ma main dans la sienne, mes lèvres se pincent ; "J'te kidnappe jusqu'à ta chambre pour la peine." et mes idées ne sont pas saines. On peut dire qu'on ignore comment ça va se finir, on le sait tout les deux. On s'amuse, on en profites, mais bientôt un mur remplacera les soupires, un mur auquel on se heurtera.