we're soaring, flying
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— bobamsin

Je sais pas pourquoi je demande ça, c'est juste que Ama l'a sous-entendu et ça me fait autant plaisir que ça me fait peur, alors je veux juste savoir si c'est vrai ou si c'est sa version des choses, un peu comme ma sexualité. On est jamais à l'abris d'une incompréhension. Il souris quand même, et c'est contagieux, ça arrive jusque sur mes lèvres. "Je crois que j'ai trop parlé.." Je le regarde, me mords la lèvre. Donc c'est vrai ? Son front s'impose contre le mien, ses doigts dans mon dos me tirent quelques frissons. "Moi, elle m'a pas dit ça.." Je rigole un peu, glisse mes mains dans son cou tendrement. "C'est parce qu'on se protège, entre amies." enfin, j'espère que c'est le cas, du moins. "Et tu sais ce qu'on dit, le coeur d'une femme est un océan de secret !" les lèvres viennent à la rencontre de ceux de l'homme, comme pour confirmer l'impensable. Certains secrets sont parfois mieux lorsqu'ils sont bien gardés. Alors j'efface les questions d'un baiser, comme si ça suffisait. "et j'vais garder encore un peu le secret, si tu le veux bien.." et les lèvres s'imposent de nouveau, la distance des corps se réduit. C'est plus facile à gérer, une relation, quand ça reste léger.

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— bobamsin

C'est vrai que je suis attaché à elle. J'vois pas à quoi ça me servirait de le nier. A me protéger, ptêt ? Qu'elle ne me voit pas comme acquis ? Oh, mais je suis loin de l'être. Je suis pas du genre à m'attacher, de base. On n'est donc pas à l'abri que je me détache également très vite. Je souligne le fait qu'Ama ne m'ait pas révélé que Tamsin était attaché à moi. J'ai bien envie de l'entendre de sa bouche, par contre. Celle-là même qui s'étire en un sourire lorsqu'elle apprend mon attachement. Et encore une fois, je n'aurai pas de véritable réponse. "C'est parce qu'on se protège, entre amies. Et tu sais ce qu'on dit, le coeur d'une femme est un océan de secret !" J'arque un sourcil, prêt à répliquer, mes ses lèvres trouvent le chemin des miennes avant même que j'ai le temps d'ouvrir la bouche. Je prolonge le baiser, la serrant doucement contre moi. "et j'vais garder encore un peu le secret, si tu le veux bien.." Elle m'embrasse de nouveau, colle son corps au mien. Je prolonge un instant, souris quand le baiser prend fin. "J'trouve que t'as déjà pas mal de mystères.." Lève les yeux au plafond. "La maladie, la bisexualité.. C'est quoi la prochaine étape ?" J'allait pas tarder à apprendre qu'elle était en couple ou quoi ?

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— bobamsin

Je pense qu'Ama n'a rien dis pour le protéger, pour me protéger, aussi un peu. Parce que je sais pas encore où est ma place dans cette histoire, que je viens de sortir d'une étape que je qualifierai d'importante dans ma vie, que j'allais mal, il y a pas si longtemps. "J'trouve que t'as déjà pas mal de mystères.." je le regarde, sans comprendre vraiment aux premiers abords, "La maladie, la bisexualité.. C'est quoi la prochaine étape ?" je le regarde en souriant doucement, me pinçant les lèvres. "La prochaine étape ?" vraiment ? Je me retire de sur lui, m'assoit à côté en tailleur, utilisant l'accoudoir comme dossier, me tournant de manière à être face à lui. "Demande." puisque tu veux brûler les étapes et tout savoir directement. Hausse les épaules, "Demande n'importe quoi, vas y." c'est pas comme si ma maladie ou ma bisexualité me définissait en tant que tel. Je ne me présente pas en l'annonçant aux gens, alors, puisqu'il a des doutes sur qui je suis, autant qu'il demande directement.

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"La prochaine étape ?" Elle se retire de moi, se pose à côté, me regarde dans les yeux. J'arque un sourcil, sans broncher. "Demande." Je regarde ses lèvre,s puis ses yeux de nouveau. "Demande n'importe quoi, vas y." Il y aurait un milliard de questions, que je pourrais lui poser, là, maintenant. J'pouvais lui demander n'importe quoi, apparemment. Mais rien ne disait qu'elle allait répondre à ce n'importe quoi. J'commençais à comprendre un peu le personnage. Le genre de nanas qui n'aiment pas trop en dire sur elle, qui ne veulent pas exposer la moindre faiblesse. "J'connais rien de toi.." J'la regarde dans les yeux. J'pense pas que c'est brûler les étapes de savoir deux-trois choses sur elle, lorsqu'on devient un peu plus intime que je ne l'ai jamais été avec quelqu'un avant. "J'sais pas si t'as des frères, des sœurs. J'sais pas si tu t'entends bien avec tes parents. J'sais pas d'où tu viens, où t'es née, où t'as grandi." Je fronce légèrement les sourcils puis hausse les épaules.

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Si il veut savoir, il peut demander. J'ai rien à cacher, je suis un livre ouvert. Presque ouvert. Il faut détenir quelques clefs, débloquer quelques passages, détruire quelques murs. "J'connais rien de toi.." Je souris et secoue la tête. C'est faux. Il sait des choses, il sait mon caractère, il sait ce qu'il a vu de moi, mes gestes, la manière dont je parle, ça compte pour beaucoup ça déjà. "J'sais pas si t'as des frères, des sœurs. J'sais pas si tu t'entends bien avec tes parents. J'sais pas d'où tu viens, où t'es née, où t'as grandi." Ah oui, ce genre de chose là. Je sais pas ce que ça change, d'avoir ce genre de connaissance là, mais soit. "Je suis fille unique, mon père est la personne la plus précieuse à mes yeux et ma mère nous a abandonné quand j'étais petite." changeons le sujet, c'est pas mon sujet préféré, "Je suis née et j'ai grandis à Toledo, en Ohio, c'est une ville entre Detroit et Cleveland." regarde l'homme, "On était en maison, on a eu deux chiens, des poissons rouges et sous mes caprices, un lapin nommé Aragorn." le sourire s'élargit, comme d'une nostalgie. Ca me manque, là bas. "J'ai jamais eu d'affreuse belle-mère, j'suis une fille à papa, pour faire court." beaucoup d'informations pour si peu de questions, au final. "Et toi, alors ?" puisqu'on est là, autant que tu débales tout.

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— bobamsin

J'ai envie d'apprendre à la connaitre. Et ça semble la surprendre. Ça devrait pas. Quand j'commence à apprécier quelqu'un, j'aime connaitre sa vie. Et c'est rare. En général, je m'en fous de la vie des autres, j'ai déjà assez à faire avec la mienne. "Je suis fille unique, mon père est la personne la plus précieuse à mes yeux et ma mère nous a abandonné quand j'étais petite. Je suis née et j'ai grandis à Toledo, en Ohio, c'est une ville entre Detroit et Cleveland. On était en maison, on a eu deux chiens, des poissons rouges et sous mes caprices, un lapin nommé Aragorn. J'ai jamais eu d'affreuse belle-mère, j'suis une fille à papa, pour faire court." Je ne l'interrompt pas. J'souris à certains moments, un peu moins à d'autres. Et voilà, rien qu'avec ça, j'avais l'impression d'un peu plus la connaitre. Pas elle, pas la personne qu'elle était, mais ce qu'elle avait vécu, ou ce qu'elle vivait. "Et toi, alors ?" J'sais pas si elle me demande ça par politesse ou si elle a véritablement envie de savoir, mais s'étant prêté au jeu, je me devais de faire de même. "J'suis né au Japon, j'y suis resté jusqu'à mes 12 ans. Puis j'suis parti en Australie, pays d'origine de mes parents, j'y suis resté jusqu'à mes 18. Ensuite, je suis venu ici. J'ai deux grandes sœurs, des jumelles. J'ai un frère jumeau également. Il est à Harvard également, donc évite de sauter sur un mec qui me ressemble dans les couloirs.." Je souris légèrement, finis par reprendre. "J'suis proche de ma mère. Pas de mon père. Il a mené une double vie, et a eu une enfant avec une autre femme. D'ailleurs leur gosse, ma demi-soeur apparemment, est à Harvard. Grosse ambiance." J'hausse les épaules. "Il a aussi aucune idée du fait que j'prend des cours de théâtre, car il veut que je devienne avocat, pour rentrer dans la belle lignée de la famille d'avocats et de docteurs, comme mon frère et mes sœurs. Seule ma mère est au courant, et mon frère, qui me soutiennent." Je la regarde dans les yeux, me rends compte que j'me suis un peu emporté sur le racontage de life, souris en coin. "Déso. J'sais que ça t'intéresse pas tout ça." J'me redresse, me lève du canapé. "Tu veux de la pizza ?"

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— bobamsin

J'ai tellement peu l'habitude de parler de moi, de parler de mon père, de ma vie d'avant, de mes sentiments, que ça me semble bizarre, de dire tout ça à voix haute. Ma mère n'est clairement pas mon sujet favori, considérée comme inexistante, mon père est trop précieux alors que je le garde au chaud, pour moi. J'ai l'impression qu'en racontant mon enfance, on se créé une proximité, on élargit la connaissance à plus que nos gestes, nos paroles. Est-ce que j'en avais envie ? Est-ce que c'était une bonne chose, de se lancer làl dedans ? Au final, je suis juste une simple américaine, qui a réussi à voyager pendant quelques spring break, qui endette le père de quelques frais médicaux. Et je lui demande à son tour. Pas par politesse, non ça, je sais m'en passer. Juste parce que c'est plus facile quand on s'interesse aux autres plutôt qu'à soi même. Au final, on est très différents. Il a connu d'autres cultures, il a vu d'autres pays, il a voyagé. Il est pas fils unique, et quand il parle, j'entends toutes nos différences. C'est tout ce qui me frappe ; ô combien on est différent, ô combien nos parcours sont éloignés. Comment t'explique qu'on se sente si proche, alors ? J'essaie de m'accrocher à des similitudes, j'essaie de m'accrocher à des points communs, mais rien. Bordel, rien du tout. Comme assomée, et en même temps intriguée. "Tu veux de la pizza ?" Relève les yeux, avait un instant oublié, "Ouais, carrément." et repasse les derniers mots, en retiens certains, j'aimerais en savoir plus sur tout. Tout ce qu'il m'a dit, je veux creuser, j'ai envie de connaître les détails. "Pourquoi tu cache à tout le monde que tu fais du théâtre ?" aucune honte à ça, au contraire, même. "Enfin, c'est pas comme si le fait que ton père te soutienne soit important, alors pourquoi te cacher ?" C'est ce que tu fais, ce que t'aimes faire. Ce pourquoi, possiblement, tu es né. Que ton père te renie, c'est pas si important, puisque de ton côté, tout ce que j'entends, c'est que tu l'a déjà renié.

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— bobamsin

D'en raconter un peu plus sur nos vies, j'ai l'impression que ça nous rapproche d'autant plus. Je raconte rarement ce genre de faits sur moi. Pas que j'en ai honte ou quoi. Seulement parce que je suis pas du genre à aimer parler de ma vie, de ma famille, normalement. Mais avec elle, je sais pas.. J'ai envie de partager. On peut remarquer qu'on a pas du tout le même parcours. Elle est toujours restée aux États-Unis, alors que je n'y suis que depuis cinq ans. On parle la même langue, mais on n'a pas la même culture, sinon. J'ai peur que la conversation ne prenne une tournure qui ne plaise pas à Tamsin. J'me dis que c'est le genre à préférer que le mystère reste entier entre nous. Que nous raconter toutes ces choses risquerait de nous lier. Ce qu'il faudrait probablement éviter. Alors, retournons plutôt vers cette pizza. "Ouais, carrément." Je souris légèrement, me lève pour retourner vers la cuisine en sa compagnie. J'prend l'une des pizzas et la met à réchauffer. J'suis pas du genre à l'aimer froide. "Pourquoi tu cache à tout le monde que tu fais du théâtre ?" J'arque un sourcil, me tournant de nouveau vers elle. "Enfin, c'est pas comme si le fait que ton père te soutienne soit important, alors pourquoi te cacher ?" Surpris qu'elle veuille en savoir d'avantage, j'hoche la tête avant de répondre. "Oh, je ne le cache pas à tout le monde. Seulement à lui." J'me mord la lèvre, joue avec la roulette à pizza. "Disons que si. C'est important qu'il me soutienne, financièrement." Je lève les yeux vers elle. "Pas de papa. Pas de Harvard." Clairement pas les moyens de m'offrir ce genre d'université. Ni n'importe quelle autre d'ailleurs. "Il pense que je n'étudie que le droit. S'il savait pour le théâtre, crois-moi qu'on ne serait pas en train de se parler en ce moment." Et ce serait dommage, non ?

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— bobamsin

J'apprends jamais réellement à connaître les gens. Je me dis que dans la mesure où je ne prévois pas de m'y accrocher, il n'y a pas de réel intérêt. Surtout que apprendre à connaître, c'est s'y attacher, et arrive une boucle sans fin, dans lequel se mélange un tout. Mais bizarrement, il m'intéresse. Je sais pas, j'essaie d'en savoir plus parce que je pense qu'il y a quelque chose là dessous, et j'ai envie d'en savoir plus. "Oh, je ne le cache pas à tout le monde. Seulement à lui." Je le regarde, me pince la lèvre. Juste à son père ? Ca me semble particulier comme idée, pourquoi tout le monde le saurait sauf lui ? "Disons que si. C'est important qu'il me soutienne, financièrement." J'hausse les sourcils, je comprends mieux. "Pas de papa. Pas de Harvard." je souris et hoche la tête. J'ai bien compris, ça. "Il pense que je n'étudie que le droit. S'il savait pour le théâtre, crois-moi qu'on ne serait pas en train de se parler en ce moment." je prends une nouvelle part de pizza, croque dedans, "Donc t'utilise ton père comme un portefeuille ambulant ?" je tiens tellement à mon père que ça me semble dingue de pouvoir faire ça. "Il pose jamais de question ou ne vient jamais te voir ?" il doit bien se rendre compte que quelque chose. Il doit bien voir qu'il a un de ses fils qui vit dans le mensonge, qui l'utilise, qui lui ment ? Je ne juge pas sa famille ni même sa relation avec son père, je demande juste. "Une fois que t'a fini les études, tu comptes plus du tout avoir de lien avec lui, j'imagine ?" puisque papa n'est utile que pour Harvard, je me dis qu'une fois sorti d'ici, il va probablement couper les ponts avec lui.

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— bobamsin

Je ne suis pas des plus à l'aise lorsqu'il s'agit de parler de moi-même. En général, je n'aime pas trop ça. J'suis plutôt du genre mystérieux sur ma famille, sur ma vie, sur mes sentiments. C'est une part de moi que je préfère garder, même si je n'en ai aucunement honte. Mais avec Tamsin, ça roule tout seul. Je lui parle de ça comme si je la connaissais depuis des années. Ou même si elle pouvait comprendre ce que je vivais. Ce qui ne semblait pas être le cas, à en juger par ses questions. J'étais toutefois agréablement surpris qu'elle cherche à en savoir plus, à creuser. "Donc t'utilise ton père comme un portefeuille ambulant ?" J'hausse les sourcils, récupère une part de pizza, évitant l'hawaïenne. "Si tu veux vulgariser le truc, on peut dire ça, oui." J'hausse les épaules, met un croc dans la pizza avant de regarder la jeune femme de nouveau. "Il pose jamais de question ou ne vient jamais te voir ?" J'souris légèrement, hoche la tête de haut en bas en avalant ma bouchée. "Oh, si. Il vient de temps en temps. Pas spécialement me voir moi. Adrian, plutôt. Puis c'est ma mère qui le traîne un peu." Hausse une épaule. "Il pose des questions. Mais j'suis pas complètement con. Je suis des cours de droit en mineur, ça me permet d'y répondre." Et j'ai horreur de ces cours, d'ailleurs. Ils ont au moins le mérite de m'avoir affirmé que je n'étais pas fait pour ce domaine, ou ce milieu. "Une fois que t'a fini les études, tu comptes plus du tout avoir de lien avec lui, j'imagine ?" Je ris légèrement, me mord la lèvre. "Oh.. Crois-moi, quand je vais quitter Harvard et qu'il va constater que je ne deviendrai pas avocat, c'est lui qui va couper les ponts avec moi." Pour ce que ça va changer, de toute façon. C'est pas comme si j'avais des conversations passionnantes, ou comme si nous avions quoi que ce soit en commun. "Donc toi, ton père est un homme bien ?" A ce que j'ai compris. Ça doit être cool.