Le discours du Maire ? Qu'importe. Nous, ce qui nous intéressait, c'était la fête foraine, l'esprit enfant et l'odeur de friandises dans l'air. C'était monter sur la grande roue et voir tout Boston, ainsi que la colline non loin de la ville, celle sur laquelle prendra forme notre future maison, dans le cas où on resterait ici. Est-ce qu'on allait vraiment passer notre vie sur le continent américain ? J'en avais aucune idée. La France était pas mal, la Suède aussi. Qu'importe après, tant qu'on était ensemble. « Je suis une merde à la carabine, t'es sûre que tu veux que j'y joue ? » que je demandais à ma petite amie, en marchant dans les allées, à la recherche du stand tant convoité. Et puis, c'était aussi prendre le risque que  celui qui gère le stand finisse par recevoir une de ces billes de plomb quelque part sur son corps. « A moins que ce soit toi qui joue ? » Ce qui était fort probable aussi. Je sais pas ce qu'elle voulait, mais moi, je la suivrai n'importe où, tant qu'elle garde ce sourire sur les lèvres. Elle est belle mon amoureuse.

J’reste française, ce qui se passe aux États-Unis, je m’en balance un peu. Si si, je suis toujours branchée sur BFM moi, pas sur CNN. C’est l’actualité de la France qui m’importe, ce qui signifie que .. je me vois pas forcément vivre ici pour les années à venir. Ce qui signifie également que nous allons devoir trouver une colline en Europe, mais je me fais pas de souci pour ça, il y en des milliers sur ce continent. Par conséquent, le discours du maire, on le zappe volontiers pour se rendre à la fête foraine. L’odeur de barbe à papa me donne l’eau à la bouche. Nos doigts liés, on progresse au coeur de la foire et je replonge totalement en enfance, bien que mes désirs de femme soient toujours là. « Oui, je veux que tu me gagnes une peluuuuche, même si c’est la minuscule, elle ira à mon porte-clé » Tant que tu décroches n’importe quoi et que tu me l’offres, ça m’ira. Je veux pas cesser d’empiler des fragments de toi. « Une partie chacun ? Au pire il y a la pêche aux canards, c’est plus ‘pacifique’ non ? » Je pouffe de rire en songeant à notre discussion par texto, celle où tu me confiais tes goûts. Je me remémore aussi celle où nous avons causé de nous et d’un serment qui pourrait nous unir, mais dont tu n’es pas encore prêt. Et à ce sujet, j’ai acheté quelque chose qui pourrait encore plus nous lier, plus que nos deux tatouages assortis. C’est dans mon sac, mais c’est en opposition à une de tes préférences. J’hésite. « Voilà le stand de tir à la carabine !! Tu veux que je te guide pour ton premier tir ? » Je me rapproche alors de ton oreille pour déposer un murmure « Imagine mon corps collé au tien, mes lèvres près de ton oreille, nos index qui pressent la gâchette ensemble .. »

Encore une preuve que je ne suis qu'un grand enfant. Plutôt que d'écouter les choses sérieuses que le maire de... mais en fait non, je n'habite même pas à Boston, quel est l'intérêt d'écouter son discours ? Moi je préfère m'amuser sur les stands qui sont tout autour de nous, qui nous lancent des notes musicales attirantes et des cris pour nous faire tomber dans le piège de la consommation pure et dure. Mais qu'importe, moi je décrocherai la lune à ma copine. Louison était à côté de moi, main dans la main tout en nous frayant un chemin parmi la foule. « Nan, nan, la carabine ça me va » Je me pinçais les lèvres, espérant grandement que je n'allais pas créer le moindre accident. Imaginez si je fous le feu à la roulotte ? Non mais pire boulet que moi, ça n'existe pas. « J't'ai dit que j'irai me battre pour toi, même contre des ballons flottants qui sont la clé pour une peluche » Je m'approchais d'elle pour lui voler un baiser tout en avançant, jusqu'à ce qu'on arrive à destination. Et alors qu'elle se proposait pour m'aider à faire le premier tir, je la sentais se rapprocher... putain, elle aura ma peau. « Une fois qu'on a ta peluche, faudra qu'on s'éclipse quelque part, histoire de presser une autre gâchette » Portant mes mains sur ses fesses, je venais m'emparer une nouvelle fois de ses lèvres avant de finir par mordre sa lèvre inférieure. « Viens là bébé, je veux te décrocher le gros lot » Je sortais alors un billet de 5$ pour le filer à l'organisateur, tout en attrapant une carabine chargée au préalable. « Bébé, tu viens? » Tout contre moi. Allez, montre moi comment on manie l'arme.

c’est comme si la vie sadique voulait à tout prix se venger de nous, nous obligeant à se regarder encore et encore. à se fréquenter toujours en sachant combien on est lamentable quand on est tout les deux, combien c’est dangereux de rester près l’un de l’autre. c’est comme si cette chienne de vie voulait qu’on perde tout, même ce qu’on a pas, même ce qu’on ne veut pas et qu’on s’arrache tout pour en rester encore plus inerte qu’au début. et le pire dans tout ça, c’est qu’on y prends bêtement goût. j’en prends bêtement goût. - ça nous vulnérables tu veux dire. me fait pas croire que je suis seule à souffrir de nous. - entre nous y’a jamais vraiment eu de gagnant pourtant.. tu peux te vanter si tu veux, moi je sais qu’on a surtout beaucoup perdu toi et moi. - si t’arrives à exploser cinq ballons au jeu de la carabine, t’as droit de me lancer un défi. que je lance en venant me caler en face de toi, caler mes bras de parts et d’autres de tes hanches pour m’appuyer sur le comptoir. - celui que tu veux. que j’ajoute en arquant un sourcil, le sourire vicieux étirant mes lèvres. - si tu perds, c’est moi qui t’en lances un. et je penche la tête sur le côté, joueuse. - ça te vas ?

Je vois quelques visages familiers, mais je les ignore. Je suis obnubilée par toutes les couleurs, toutes les lumières, les sons et les odeurs qui accaparent la majorité de mes sens. Le toucher est occupé par toi, par ta main toute douce liée à la mienne. Bref, parmi toutes les attractions, je voudrais tester la carabine, mais je sais que t’es pas fan des armes, qu’elles soient vraies ou fausses. « Wouah, mon homme est prêt à s’attaquer à des ballons pour moi, je suis en extase » J’écarquille mes yeux et gonfle mes pommettes sous mon sourire narquois. De l’amour déborde de partout. Tu m’embrasses sur le chemin pour le stand et pour te donner un peu de motivation, j’érotise la situation qui nous attend. Je chuchote quelques mots pour réchauffer ton sang. Ta réplique me fait ensuite mourir de rire. Je lâche ta paluche et je frappe dans mes mains pour ponctuer ta phrase « Quelle gâchette, la mienne ? Ou tu veux que je palpe tes balls ? » Irrécupérable la Chamberlain. Je sourcille malicieusement et sursaute lorsque tu me barres la route pour plaquer tes mains sur mes fesses. Tant de possessivité en public, je meurs. T’imitant, je glisse mes doigts dans les poches arrières de ton jean et je réponds fiévreusement à ton baiser. « Dans le pire des cas, je l’ai déjà décroché mon gros lot. J’ai déjà ma grosse peluche tous les soirs et elle est irremplaçable » Se détachant, on effectue quelques pas de plus et on se présente au comptoir où tu paies le forain pour obtenir une carabine. L’arme entre tes mains, je me positionne contre toi, comme promis. Je place mon menton au-dessus de ton épaule. Je tends tes bras vers les cibles mouvantes. Je superpose nos index sur la gâchette et abaisse de quelques degrés l’arme. « Tu es trop grand bébé, vise un peu plus vers le bas » Inconsciemment, je me frotte peut-être un peu trop contre toi, simple réflexe de femme amoureuse. « Lorsque tu es prêt, arrête de respirer et appuie ok ? »

Aujourd'hui, c'est la grande fête à Boston et tu aurais tord de pas en profiter. Tu es avec quelques potes et vous allez fêter ça dignement ouais. D'autant plus qu'une fête foraine éphémère se déroule et toi il t'en faut pas plus pour être à fond Maverick. De la barbe à papa dans une main que t'es entrain de manger avec un féroce appétit. Tu regardes de tes yeux gamins la grande roue. Faire le saut de l'ange en tournant et en prenant un petit truc au passage, pourquoi pas ? T'as décidé de t'éclater ce soir et tu sais pas encore à quel point ça va être le cas.

Whaaaaaaaaaaaat ? La grosse douille pour moi. Je parle à cette fille qui se prénomme Romina (Lucrezia) que j'ai difficilement reconnu et j'vois ces autres filles arrivés.... Entre mes exs, Louve, Louison, y'a aussi Mila et Alexia (à qui d'ailleurs, j'offre un petit clin d'oeil). Putain, j'me sens chaud comme le feu là, j'ai envie de tout allumer. J'veux surtout qu'on allume mon cigare à moi, ouais. J'reprends mes esprits, mon regard sur l'italienne. Hum, j'ai eu du mal à te reconnaître, j'avoue. Pour me pardonner..... je te passe un bout de ma pomme d'amour. Oh, j'te jure, y'a pas que ça que je veux que tu croques, parce que t'es diablement sexy, hein. Et mon regard ne peut pas s'empêcher d'être sur cette Louison et son mec pas beau, j'suis vert. Mais, j'tente de rien montrer. La carabine, ça te dit ? J'peux te montrer un peu comment tenir un fusil. J'attends pas que tu dises oui, j'prends ta main et t'y amène. Oh, on est à côté du suédois et de la française. Je donne le billet, prend la carabine que je te tends à toi mon italienne de la journée. Tu le prends comme ça, faut vraiment bien que la crosse soit bloquée pour compenser le recul. Je te souris, je calcule pas le couple à côté.

du sucré, hallelujah. il avait prit la bonne décision parce que sincèrement, c'était le must dans les fêtes foraines, c'était de se prendre un bon chichi ou une barbe à papa et profiter de toute cette dose de sucre qu'on pouvait s'enfourner. un sourire se forma à la commissure de mes lèvres avant que je n'agisse inconsciemment  de façon mignonne et enfantine. et je laissais entendre un petit rire tandis que nous nous étions arrêtés à un stand, attendant notre tour pour commander. " vous devriez peut-être pas trop rester près de moi cher Minho." lâchais-je ironiquement avant de sentir ses lèvres se poser rapidement sur mon front. le rouge me montait doucement aux joues et que tandis qu'il passait son bras autour de mes épaule, je venais à pivoter, coincer ma face contre lui et entourer sa taille. " je sais pas ? j'espère qu'il me laissera quand même, j'veux la peluche et j'vais pas le soudoyer pour l'avoir..." dis-je en haussant les épaules avant de sentir mon téléphone vibrer dans ma poche. je checkais pour voir qui avait l'audace de me déranger en plein date et gloussa avant de remettre le téléphone dans la poche, sans vraiment ouvrir le texto. " Ryu va venir à la fête apparemment mais si tu veux qu'on reste seuls, on s'éclipsera en cachette."  

@Min-Ho Jo @Ryu-Jin Nam-Kim

Emmitouflé dans mon blouson j’avançais dans la fête à la recherche de mon frère. J’avais promis de lui gagner une peluche Carapuce, alors je tiendrais parole. Il y avait déjà pas mal de monde alors j’essayais de reconnaître la tête de mon frère parmi la foule, évitant certaines personnes déjà bien enthousiastes par la soirée. Je remarquais plusieurs manège a sensation et j’avais clairement envie de monter dans plusieurs d’entre eux. M’avançant vers les jeux de tirs voir si mon frère n’avait pas eu la même idée que moi avant de lui envoyer un message pour lui demander où il était si je n’arrivais pas à mettre la main dessus. J’avais visé juste en le voyant un peu plus loin. Sortant les mains de mes poches, je trottine rapidement vers lui, l’agrippant au cou par derrière. « Tu as trouvé ton bonheur ? Un jolie Carapuce ? » Je me laisse glisser pour retrouver totalement les pieds sur terre et remarquant la présence de quelqu'un que je ne connais pas avec mon frère.

@Ryu-Jin Nam-Kim @Hyun-Do Yeo-Lee