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Finalement cela t’importait peu l’avis des uns et des autres. Quand tu avais souffert le martyr courant janvier, aucun d’eux n’avaient été là. Alors, qui étaient-ils pour juger ce qui était bon ou mauvais pour toi ? T’avais beaucoup pardonné à certains, mais tu n’oubliais pas. Tu n'oubliais qu'il n'y en avait qu'un seul qui était resté, le même que tu avais démoli en te servant de lui pour guérir... Le sujet n’était de toute façon plus sur ces quelques avis négatifs, il portait à présent sur Liam et son attaque incongrue à son appartement. Pluton s’emporte et c’est compréhensible. Si les rôles avaient été inversés, tu en aurais fait de même, pire, tu serais peut-être déjà en chemin pour dépecer la personne en question. Oui bon, c’était exagéré pour quelques baisers et mains baladeuses. « J’aime pas quand tu parles comme ça… » C'est rare quand tu aperçois Pluton aussi cassant et ça te fout la chair de poule. Après cette confession, tu poursuis le grand déballage en apportant au Dunster le message suspect que t’as envoyé Liam le lendemain de cette mini-agression. Tu ne veux rien cacher à Pluton, tu as suffisamment planqué des trucs par le passé et tu as bien retenu la leçon. L’honnêteté protège. « Violer ? Nan, t’abuse là bébé, je t’assure » le reprends-tu en récupérant ton mobile pour le verrouiller et le ranger où tu l’as trouvé « Mais… Je ne pense pas que cela se reproduira… De toute façon quelque chose s’est pété entre nous depuis. Je préfère l’éviter » Revenant vers le brun, tu balaies ses cheveux humides derrière ses oreilles en le regardant tendrement. Une lueur d'inquiétude est toutefois en arrière-plan « Tu vas pas tenter quoique ce soit avec lui hein ? Certes, ça me toucherait, mais je crois pas que ça en vaille la peine » Tu te recules ensuite et te jettes sur le lit, bras et jambes écartés. Tu fixes le plafond et les ondulations qui reflètent là-haut, complètement songeuse « Bref… C’est les aléas de la vie tout ça. Et toi ? Ton entretien ? » lui demandes-tu en te redressant sur tes coudes tout en retirant tes pompes « Complètement hors sujet, y a pas de jacuzzi dans la piaule par hasard ? J’ai froid et j’ai envie de me détendre en t’écoutant me raconter ta journée… À part si tu ne me veux plus dans l'coin parce que toute cette histoire t'a carrément dégoûté de Louison Chamberlain aka la poissarde. »  

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J'avais la rage, littéralement. Comment pouvait-elle prendre cette situation à la légère quand son propre meilleur ami avait abusé d'elle ? Ca me dépassait, et il fallait que j'évacue cette frustration qu'elle était en train de créer en moi. Je n'avais pas la force pour l'affronter en face à face, mais je pouvais très bien lui faire passer un message de vive voix. Après tout, c'était la meilleure chose à faire pour ce genre de situation. Dans quel monde t'abuse comme ça sans avoir les répercussions ? « Quoi, il t'a pas forcé à coucher avec lui ? » C'était comme ça que je l'avais compris, puisqu'elle avait laissé du suspens dans sa voix. Et puis même, que ce soit un viol ou une agression sexuelle mineure, ça restait grave en soit et j'étais pas vraiment un adepte des injustices impunies. « De toute façon, tu ne le verras plus et tu parleras plus avec lui » Et putain j'étais sérieux là. J'allais pas accepter qu'elle puisse de nouveau le côtoyer, que ce soit par message ou en face à face. S'il a fait ça une fois, il est totalement capable de le refaire par la suite. « Bien sûr que si » Et ouais, j'avais pris ma décision et il fallait que je le confronte en face à face, je n'avais pas le choix. Je la regardais s'installer sur le lit alors que je faisais les cents pas dans la chambre afin de me calmer. Il ne l'avait pas violée mais il avait quand même bien abusé et il n'allait pas rester sans avoir des nouvelles de ma part. Et j'espérais que Louison serait assez mature pour comprendre qu'il était bien mieux pour elle d'éviter tout contact avec ce mec. Visiblement, elle avait bien du mal à s'entourer de personnes raisonnables et clairement pleines de bonnes intentions envers elle. « Ça va » Je préférais ne pas en parler. Preuve étant que je flippais rien que d'y penser et que je ne savais même pas quand j'allais devoir bosser. « Ma journée a rien d'exceptionnel » Ouais, je crois qu'il me faudrait un moment pour redescendre, pour me calmer et me détendre. De toute évidence sur les nerfs, il fallait que je trouve un moyen de me calmer, de décompresser.

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« Non, enfin… Il m’a sauté dessus et tout, mais après l’avoir repoussé quelques fois, il s’est finalement arrêté. Il n'y a pas eu pénétration si tu veux les détails » T’aurais jamais imaginé à quel point cela aurait pu être coûteux d’avouer cette chose à voix haute. Tes traits se durcissent et se tordent de dégoût. Si tu n’avais pas eu cette force de caractère pour le faire redescendre sur Terre, peut-être que cela aurait pu être pire. « Donc je dois le supprimer de mon répertoire et de ma vie ? Et si jamais je le croise ? Et si euh » Tu te dérobes, pour ne pas poursuivre tes pensées dangereuses qui affluent et se dirigent jusqu’au bout de ta langue. En gros, et si toi, Pluton, tu disparaissais dans deux semaines, vers qui Louison se tournerait-elle si elle envoie son meilleur ami loin d'elle ? Le doute, le revoilà. « Bien sûr que si ? Tu vas aller le voir ? » Cela ne t’arrangeait pas vraiment de remuer le couteau dans la plaie par personne interposée, pire, par ton petit-ami. Tu ne voulais pas que Liam te maudisse. Tu savais que ce n’était qu’un malentendu et que tout pourrait se tasser avec le temps. Enfin, Liam n’était peut-être pas un si bon ami en fin de compte. T’en sais plus rien à l’heure actuelle, il n’y a qu’un individu au monde qui t’importe et c’est ce Dunster là, né à Stockholm, un vendredi 13. Te relevant du lit, tu te rapproches de lui pour prendre de ses nouvelles et plus particulièrement de cet entretien d’embauche qu’il devait passer aujourd’hui. Sauf que ton petit-ami ne semble pas prêt à s’ouvrir. Tes confessions l’ont amené à se barricader. T’es dehors, hors de la citadelle où Pluton s’est abrité pour ne pas exploser encore plus « Toutes tes journées mériteraient d’être exceptionnelles, et ce n’est pas avec moi que ça arrivera, j’sais » Tu te sens de trop et comme un boulet attaché à sa cheville. Ta main enveloppe sa nuque tandis que tes lèvres s’écrasent sur sa joue. « Je vais te laisser respirer Pluton, je sens que tu es à fleur de peau. Je vais aller fumer une cigarette sous le porche et si la pluie cesse, je rentrerais bientôt… » Tu t’éloignes de son espace vital et attrapes un de ses casquettes que tu fixes sur le sommet de ton crâne « Tu sais, je préfèrerais largement te fumer, j’ai pas envie de m’éloigner de toi, j’ai pas envie du tout même… Mais je comprends que cela fasse beaucoup à digérer. Sache que ça va pour moi, je t'assure...» Tu te rapproches de ton sac et attrapes ce qu'il te faut avant de te diriger vers l'embrasure de la porte « Prends une douche bien chaude chéri… Ça te fera sûrement du bien » lui dis-tu en te retournant avant d'entrebâiller la porte. Et reviens moi... penses-tu tout bas en t'approchant des escaliers.

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« Ok » que je disais. Ok, ce n’était pas un viol mais ça restait une putain d’agression sexuelle. Le mec avait tout de même été jusqu’à la forcer pour l’embrasser à plusieurs reprises malgré son refus. Et lui, il traine en liberté alors que c’est un danger public ? Non, je n’étais pas d’accord. Encore moins qu’elle vienne le fréquenter alors qu’il pourrait la blesser ou la choquer psychologiquement. « Tu veux encore le voir après ce qu’il t’a fait ? Et s’il te viole VRAIMENT la prochaine fois ? » Elle s’en prendra qu’à elle même, pour sûr. Et ouais non, j’étais pas calme, j’étais dans une colère noire qui me bouffait à petit feu. Parce que j’étais incapable de rester impassible quand on s’en prenait à mes proches. Et en toute honnêteté, Louison était certainement la personne la plus importante pour moi en ce moment, à m’aider à aller de l’avant dans ma vie. Alors ouais, j’aurais aimé qu’elle décide d’elle même de ne pas le voir pour ne pas se mettre une nouvelle fois en danger. Mais elle restait maîtresse de ses choix et je ne pouvais l’obliger en rien malheureusement. « Tu penses sérieusement qu’après ce qu’il t’a fait, je vais rester ici à me tourner les pouces ? » C’est une blague, non mais je rêve… Soupirant, je commençais à faire les cents pas, incapable de me calmer. Elle était sur le lit, à chercher à m’arracher les mots pour que je lui raconte ma journée mais non, je pouvais pas faire comme si de rien était. Je pouvais pas faire comme si un mec cherchait à la ruiner émotionnellement et psychologiquement, que d’autres n’adhéraient pas à notre couple et.. ouais, c’était trop. Surtout que j’étais quand même prêt à beaucoup de choses pour elle, choses que j’étais incapable de lui dévoiler ce soir. Mais elle était revenue face à moi, s’approchant proche, très proche, et elle décidait de me laisser respirer, le temps de la soirée. J’en avais besoin, clairement. Elle faisait le bon choix et je ne la retenais pas. Prenant une de mes casquettes, elle récupérait toutes ses affaires, ses chaussures et ouais, elle était prête à partir. Quelque part, je voulais juste relâcher la pression et aller mieux, je savais que c’était seul que j’y arriverai. Soupirant en la laissant s’en aller, je récupérais quelques affaires propres, un jogging et un boxer pour filer sous la douche. Et je crois bien que j’y restais dix bonnes minutes, juste sous l’eau chaude, pour laisser la chaleur imprégner mes muscles tendus, avant que je finisse par vraiment me laver et sortir. La pression était déjà plus basse mais je savais que je pouvais pas rester seul ce soir. Attrapant mon téléphone, ma serviette autour de la taille, j’envoyais un message à Louison dans l’espoir qu’elle soit encore en bas. “Si t’es encore sur le porche, tu peux remonter dans ma chambre” que je finissais par envoyer immédiatement. Le temps que je me rhabille, ce sera la surprise de voir si elle serait là ou non. Je me sèche, je sèche aussi mes cheveux à l’aide de ma serviette et puis une fois habillé, je me rendais dans la chambre, pour y passer le reste de la soirée.

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Tes questions sur Liam étaient bien évidemment d’une stupidité déconcertante. Pluton élève la voix en soulignant ton inconscience. Tu lèves tes mains, comme si des flics pointaient leurs armes vers toi. Tu lâches prise, tu t’inclines. Tu vas couper contact. T’façon la liaison Liam-Louison était devenue pas mal brouillée, tu ne remarqueras probablement pas grand chose. « Ok. » Tu crains juste que ton petit-ami et sa cape de justicier aille agrandir le malaise régnant désormais entre toi et Liam. Pourtant ça te plait, aussi pervers que cela puisse paraître. Pluton réagit, il fulmine et semble agité, c’est que tu as donc de l’importance pour lui. Ce sont des signes que tu ne peux pas nier. À moins que cela soit encore sa possessivité et sa jalousie de mâle qui parlent ? « Je ne sais pas Pluton. Je me demande si cela en vaut la peine… » Si TU en vaux la peine plutôt. Ce sujet de discorde commence à charger l’atmosphère en électricité, ainsi, tu essaies de renouer avec Pluton en s’intéressant à sa journée. Aucune réponse. C’est concis et fermé. Tu n’as aucune marge de manoeuvre. Tu dois sortir. C’est le moment où tu dois savoir disparaître pour lui laisser de la place. Ce n’est pas aisé de quitter la seule personne qui pourrait t’aider à aller mieux, mais c’est une décision qui apaisera sûrement les tensions. Tu tournes alors les talons pour te réfugier sur le porche avant de la maison. Sur le chemin menant à l’extérieur, tu dérobes de quoi boire dans le frigo avant de filer t’asseoir sur la balancelle posée sur la terrasse couverte. Une bière dans une main, la cigarette dans l’autre, tu te balances en fixant la rue et la pluie qui s’abat non-stop. Intérieurement, tu pries pour que la pluie ne cesse pas, pas avant que Pluton ait décidé si tu pouvais réintégrer l’aventure à ses côtés. Après avoir terminé ta cigarette et ta bière, tu t’allonges sur la banquette en fixant les lames de bois au plafond. T’es exilée et c’est assez pénible à supporter, surtout quand tu sais que celui que tu veux n’est qu’à quelques mètres. Au bout de plusieurs minutes, ton portable vibre sur ton abdomen. Tu zieutes le message venant du Dunster et tardes à répondre « J’ai besoin d’une autorisation maintenant, ça craint… » renvoies-tu en gigotant sur le banc pour te bercer par le mouvement de balancier. Plus les secondes passent, plus tu te sens conne d’avoir envoyé ces mots teintés d’agressivité « Excuse moi, impulsivité » T’envoies et composes vite un autre texto derrière « J’sens la chaussette mouillée, j’ai honte de moi et je ne veux pas t’énerver encore plus… Ça me fend le coeur quand tu me cries dessus » Tu te relèves et entres en catimini dans la baraque par la baie vitrée que tu refermes tout doucement derrière toi. Tu montes les escaliers sur la pointe des pieds et tapes deux coups sur la porte de Pluton « Je cherche mon chéri, c’est ici ? » demandes-tu en enfonçant tes mains dans les poches arrière de ton jean. Un autre surnom mourrait d'envie de sortir, mais était-ce le bon moment ? N'était-il pas trop chargé en signification ?

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Et peut-être que je prenais ça trop à cœur, j’en sais rien mais Louison ne méritait pas que son “meilleur ami” agisse comme ça avec elle et revienne par la suite la bouche en cœur en s’excusant, laissant l’opportunité de recommencer quelques semaines plus tard. Je refusais qu’elle se laisse embarquer dans une relation si malsaine alors qu’elle méritait un meilleur ami des plus corrects avec elle. Pas un pervers sexuel qui la voyait comme un objet. Sûrement qu’on avait une vision assez différente pour le coup et je m’en rendais compte. « Si » Si, ça en valait la peine. Merde quoi, qu’est-ce qu’elle avait à se rabaisser de la sorte, elle qui m’aidait en tellement de choses. Je ne comprenais pas mais je ne cherchais pas plus loin. Elle décidait de s’en aller, de me laisser de l’espace et je ne la retenais pas, parce que ouais, j’en avais besoin. Entre ce qui s’était passé avec Wolfgang, puis apprendre qu’on avait des ennemis de notre couple ou encore que son meilleur ami l’avait agressée sexuellement, ouais, c’était bien trop pour moi. J’étais monté en pression assez rapidement et il faudrait le temps pour que ça redescende. Après une bonne douche chaude, mes muscles détendus, je lui envoyais un message pour qu’elle remonte dans ma chambre, si elle était encore là. Commençant à me sécher, j’entendais mon téléphone vibrer et je regardais l’écran, découvrant le message de ma petite amie. Soupirant, j’étais prêt à lui répondre qu’elle pouvait rentrer chez elle mais non, elle s’excusait rapidement avant d’envoyer encore un message. “Tu prendras une douche et des affaires à moi” et je reposais le téléphone, sans répondre au reste, pour finir de me sécher et m’habiller. Une fois dans ma chambre, je m’allongeais dans le lit, attendant qu’elle vienne me rejoindre. Mais je fixais le plafond, soupirant à plusieurs reprises, avant d’entendre deux coups sur la porte et, baissant le regard, je voyais la silhouette de ma petite amie juste face à moi. « Il parait ouais. Tu peux aller prendre une douche si tu veux… tu peux te servir dans mes vêtements aussi » glissais-je alors, sans bouger de mon lit. En fait, je voulais juste l’avoir dans mes bras là et passer le reste de la soirée comme ça, juste tous les deux l’un contre l’autre. Je savais pas quoi dire ou quoi faire pour qu’elle comprenne que je ne voulais que son bien dans l’histoire. Je ne voulais pas la priver de son meilleur ami par plaisir, c’était surtout parce que je voulais sa sécurité et c’était loin d’être le cas quand elle était à proximité de cet homme. « J’ai juste besoin de toi… » soufflais-je doucement avant de fermer les yeux avant de mettre mes deux mains sur le visage pour ensuite me redresser en position assise sur le lit, le regard posé sur elle.

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Enterrer, c’est le mieux. Tu vas enterrer ce qui s’est passé avec Liam et tant qu’il ne te contacte pas, tu ne le contacteras pas. C’est ta spécialité ça, le ghosting. Pendant que tu te calmes sur cette balancelle et que la pluie tombe encore et encore, ton téléphone sort de son silence pour t’alerter que Pluton est de nouveau opé à te recevoir. Sur le coup, tu as l’impression d’être une enfant envoyée au coin par son papa pas content. Tu réponds avec peu de tact et te reprends aussitôt pour ne pas envenimer la situation. Pluton reste succinct. Tes nerfs chauffent, mais tu te canalises pour ne pas éclater ton téléphone et disparaître dans la nuit. Pour une fois, tu prends le chemin inverse et refuses de fuir, ce qui est bien rare. Pluton demeure encore une énigme, cela ne fait que quelques semaines que tu le côtoies, tu dois l’apprivoiser. Tu sors de ta position de foetus et remontes les escaliers de la baraque pour te pointer dans l’embrasure de la porte menant à la chambre du Dunster. Tu essaies de garder ton amertume loin de toi en faisant preuve d’enthousiasme et bim, tu te pètes la tronche une fois de plus. « Ok » murmures-tu avec un malaise grandissant qui te conduirait quasiment à faire demi-tour pour de bon. Pluton ne bouge pas d’un millimètre sur son lit. Seuls ses yeux se déplacent dans ses orbites pour suivre tes mouvements. Tu traînes ta carcasse devant son armoire et en tires un tee-shirt au hasard. Ta soupape de sécurité est vraiment pas loin d’exploser. T’as rien fait de mal, t’as juste été là au mauvais moment, face à un mec qui agit impulsivement. L’austérité de Pluton te déchire le coeur et t’es juste impuissante. Te retournant pour prendre la direction de la salle de bain, le brun t’intercepte avec quelques mots murmurés. Ta tête effectue une légère rotation en sa direction « M’envoies pas chier alors… Tu crois que j’ai besoin de qui moi ? Y a que toi qui comptes pour moi maintenant, que toi ! » Tes joues flambent tandis que ta voix s’éraille sur la fin. « Si tu m’éloignes quand je me sens merdique, j’fais quoi ? » Tu soupires et passes une main sur ton front bouillant. Tu reprends ensuite ta route et pénètres dans la pièce d’à côté en retirant tes couches de vêtements humides et poisseuses. Tu la laisses la porte entrouverte pour éventuellement entendre Pluton s’il souhaite te parler « À toute à l’heure, j’essaie de faire vite » annonces-tu assez fort avant de filer sous la douche pour te décrasser. Tu te dépêches vraiment en frottant énergiquement ta peau jusqu’à la faire rougir pour ôter une saleté qui est plus psychologique que physique. La pression accumulée se relâche subitement, tu pleures à chaudes larmes en profitant du bruit de l’eau pour masquer ton chagrin. Tu te laisses recouvrir par le torrent, les yeux clos. Quand tu te sentiras enfin prête, tu le retrouveras, mais là, t’as juste besoin de tout lâcher jusqu’à ce que tu sois à sec. Pis vaut mieux pas qu’il te voit dans cet état-là.

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Je sais bien que j’étais pas fair play ce soir et que j’étais surtout égoïste, mais j’étais prêt à risquer ma vie pour elle, c’était bien pour cette raison que je me retrouvais dans cette situation. Mais voilà, elle était partie fumer pendant que je prenais ma douche et je ne voulais pas qu’elle rentre chez elle. Je ne voulais pas me retrouver seul, comme un lion en cage ce soir, alors ouais, je l’avais invitée à revenir et puis j’aviserai quand je serai face à elle. Peut-être que je n’avais pas l’attitude la plus adéquate mais je m’en fichais bien. Elle savait que je l’appréciais non ? Elle savait aussi que je l’ai.. enfin, en quelque sorte. Je l’appréciais vraiment beaucoup et je ne voulais pas la perdre. Allongé dans le lit, les cheveux encore mouillés de la douche, je la voyais arriver et malgré moi, je restais sec alors que j’en avais pas envie. Mais ouais, c’était malgré moi et je sentais que ça la frustrait légèrement. Elle attrapait alors des vêtements dans mon armoire et moi, je me redressais pour être assis sur le lit, le regard fixé sur elle. Je soupirais alors à ses mots, baissant la tête, sortant un simple « Je suis désolé… je voulais pas » Parce que ouais, je me rendais compte que je n’étais pas forcément idéal dans cette situation mais j’espérais simplement que cette journée ne soit plus rien qu’un mauvais souvenir. Plus facile à dire qu’à faire malheureusement. Je la voyais alors s’éloigner pour aller dans la salle de bains qui m’était dédiée et je me tâtais à aller la rejoindre ou non. Je restais alors comme ça dans mon lit, assis, avant de prendre mon visage dans mes mains. Un grognement de frustration sortait alors avant que je ne décide d’aller dans la pièce où elle se trouvait. Pénétrant dans cette pièce humide où l’eau coulait à flot dans la douche, je restais là, à regarder sa silhouette à travers la vitre embuée. « Je suis désolé Louison, je voulais pas je… » Et peut-être qu’elle voulait que je m’en aille, qu’elle reste seule durant ce moment d’intimité où elle était encore une fois en tête à tête avec elle-même. Mais je savais pas y faire moi, j’avais toujours eu du mal dans certaines situations et preuve étant que je n’étais pas parfait. J’avais moi-même mes failles, mes faiblesses et il m’était incapable de bien réagir à certaines situations. « Si tu veux que j’te laisse, je t’attends dans la chambre » finissais-je par dire, me grattant l’arrière du crâne.

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Tu montes dans les tours, tu t’en prends à Pluton, parce qu’il est là et qu’il ne te soutient pas comme tu l’attendrais. Tu l’entends soupirer et s’excuser, mais ça rentre dans une oreille et ça ressort par l’autre. « C’est bon… » Tu t’enfuis dans la salle de bain et laisses la porte entrouverte à cause de ta claustrophobie liée à ton kidnapping en décembre dernier. Tu te déshabilles et te faufiles sous l’eau bouillante pour te débarrasser de ta honte à coup de savon. T’espères que ce symbolisme nettoiera ta conscience embrouillée. Alors que tu sanglotes sous cette pluie artificielle, la voix du suédois stimule tes tympans anesthésiés par le bruit continu de la douche. Tu sursautes et te pinces le nez pour bloquer ta respiration bruyante. Il te parle et tu ne réponds pas. Ta voix est beaucoup trop fragile pour prononcer quelque chose. Tu préfères faire la sourde oreille, le temps qu’il t’interpelle de nouveau. « Oui, laisse-moi s’il te plaît, je vais bientôt arriver de toute façon » Tu inspires profondément et te débarrasses de ton shampooing sur le sommet de ton crâne en serrant fort tes lèvres entre elles pour étouffer ton chagrin « Tu as l’air très fatigué, va t’allonger Pluton, c’est rien » Ta voix tremblote, mais t’essaie quand même de la contrôler pour rassurer le brun et le renvoyer dans la chambre. « Ça ne sert à rien de rester ici, y a rien d’intéressant, vas réchauffer le lit, je te rejoindrais bientôt, promis » C’est à ton tour de te montrer un peu cassante et c’est pas si facile que ça comme exercice. Tu préférerais largement lui dire de rester ou même lui demander de te rejoindre malgré qu’il soit déjà propre comme un sou-neuf. L'envoyer bouler est un vrai supplice. C'est la faute à ta fierté, la garce a remporté la bataille contre tes sentiments pour lui. De toute façon, il t’a bien trop vu pleurer ces derniers jours, désormais, tu préfères cacher cette facette toute fragile, du moins pour cette fin de soirée.

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Notre relation était en train de connaître un nouveau bas et je savais très bien que j’en étais encore une fois le fautif. Mes réactions n’étaient sûrement pas ce qu’elle avait attendu mais je ne pouvais pas non plus les changer. Disons que j’étais assez nature comme mec et je ne faisais pas semblant. Ce qu’elle m’avait dit plus tôt, ça me touchait, plus qu’elle ne pouvait le croire. Ses proches n’adhéraient pas à notre couple et.. ouais, ça faisait mal, mine de rien. Est-ce qu’ils pensaient qu’elle valait mieux que moi ? Que je ne valais rien et que je ne pouvais pas la rendre heureuse ? J’en sais rien… J’en sais rien et ça m’bouffe quand même. Et puis cette histoire avec son meilleur ami, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Comme quoi, je tenais à elle plus que j’aurais pu le croire. Rien que d’imaginer quelqu’un poser ses mains sur elle.. ça me rendait fou de rage. Et du coup, je m’étais excusé auprès d’elle mais elle s’en fichait pas mal, se précipitant dans la salle de bains pour se laver et s’isoler surement. La porte restant ouverte - je retrouvais le même comportement chez moi à cause de mon enlèvement de fin novembre - je m’immisçais dans la pièce pour lui parler à nouveau, m’excusant encore une fois mais je ne savais pas tellement comment elle réagirait. Et ouais, elle préférait être seule malheureusement et de toute évidence, j’étais de trop dans la pièce. Alors je m’exécutais. « Ok… » soufflais-je de façon presque inaudible pour quitter la pièce, laissant entrouvert, comme je l’avais trouvée. Et puis je m’installais dans le lit, téléphone en main, regardant vite fait les réseaux sociaux puis je m’attardais sur les photos de nous. De ce Spring Break, d’après. D’il y a encore deux jours. Ouais, je crois que je craquais réellement pour elle, au delà d’un simple crush. Mais j’étais incapable de dire ce que je ressentais alors j’agissais simplement par les mots. Parce que c’était plus facile comme ça. C’était plus simple. Et puis elle savait comme ça qu’elle n’était pas rien pour moi. Louison n’était pas rien pour moi, elle était la part la plus importante de ma vie à l’heure actuelle, et je n’avais pas envie de la perdre.