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Tes écouteurs enfoncés dans les oreilles, tu descends du bus à l’arrêt le plus près de la baraque où vit Pluton. Tu disparais ensuite dans l’obscurité en prenant soin d'éviter les lampadaires et leur lumière trop agressive. Sur ton chemin, tu shootes violemment dans une canette, la larme à l’oeil. Un chat bondit d’une poubelle, sûrement réveillé par l'objet que tu as envoyé dans sa cachette. Tu cris alors de surprise et l’insultes en lui courant après comme une folle. Grâce à ce sprint, tu te rapproches toujours plus du domicile du Dunster, incapable de savoir si tu sauras lui cacher tout ce qui te rend si malheureuse en ce moment. Soudain, une goutte, puis deux et des tonnes se mettent à assommer ton crâne blond. Il ne manquait plus que ça, une averse. « Toujours autant de pluie chez moi… » murmures-tu en répétant les paroles qui grésillent dans tes écouteurs. Décidément, on se fout bien de ta tronche aujourd’hui. Trempée jusqu’aux os, tu arrives enfin devant la piaule du suédois. T’actionnes la poignée pour éviter de chercher les clés et miracle, ça s’ouvre. Tu te faufiles à l’intérieur. Un silence de plomb t'accueille. Tu tâtonnes et suis les murs du bout des doigts comme une aveugle. Tu grimpes les escaliers et te glisses dans la chambre de ton petit-ami en toute discrétion. Tu retires ensuite ton manteau et ton écharpe pour les faire sécher sur le dossier d’une chaise. C’est son univers ici. L'univers de Pluton. Tu te sens tellement bien, même si tout le monde te met en garde contre lui. Il te plaît, peut-être un peu plus que ça d’ailleurs. En tout cas, tu chéris sincèrement votre alchimie. Plongée dans la pénombre, tu t’assois à même le sol, sous la fenêtre non protégée de ses volets. La pluie fouette la vitre sous les rafales de vent qui gagnent en puissance. Tu te recroquevilles et décides de fermer un peu tes yeux fatigués. Tu te laisses alors bercer par le bruit si réconfortant de la nature en colère. Tu commences d'ailleurs à somnoler plusieurs minutes jusqu'à ce que la lumière s’allume et illumine tes paupières d'une multitude de points colorés. Entrouvrant tes yeux, tu aperçois la silhouette de Pluton pénétrant dans la pièce. Tu t'appuies sur tes paumes et grinces des dents en sentant tes fesses ramollies. « Hey, tu m’aides à me relever ? » Pitié, qu'il ne fasse pas de crise cardiaque parce que tu n'as jamais réussi à mémoriser les gestes de premiers cours.

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Cette histoire de job me faisait flipper, clairement. Et j’étais sûrement un peu trop pâle quand je suis sorti du Nirvana. Mais voilà, il fallait que je le fasse pour Louison, qu’elle reste avec moi et que ses parents ne l’obligent pas à rentrer en France. Parce qu’elle me plait vraiment cette fille, je m’attache un peu plus chaque jour et il y a même des chances que je puisse tomber amoureux pour le coup. Alors ouais, je voulais avoir une chance d’être heureux pour une fois, à ses côtés. Quitte à me mettre en danger pour que ce soit possible. C’était d’ailleurs pour cette raison que je mettais du temps à rentrer chez moi, histoire de reprendre un peu de couleurs pour ne pas inquiéter Louison. Elle ne devait pas savoir ce que je devais faire, dans quelle merde je m’étais mis. Mais il fallait les $10,000 assez rapidement et c’était le seul moyen que j’avais trouvé. J’aurais pas pu les prendre sur mes comptes épargnes, mes parents m’auraient engueulé, Neptune et Jupiter également. Et du coup, mon esprit divaguait sur tous mes proches durant le trajet que je faisais à pied, sous la pluie, sans aucune capuche sur la tête. C’était alors trempé que j’arrivais chez moi, dans la pénombre. Je refermais alors à clé derrière moi, ne sachant pas s’ils étaient de sortie ou en train de dormir. Montant doucement jusqu’à mon dernier étage privatisé, je finissais par ouvrir la porte de ma chambre, passant ma main dans mes cheveux pour  en retirer le plus d’eau possible avant d’être surpris en allumant la lumière par la présence de ma petite amie assise au sol. « Mais… » que je disais surpris avant de l’entendre me demander de l’aider à la relever. Je m’approchais d’elle et attrapais ses mains pour qu’elle se retrouve sur ses deux pieds face à moi. Bon, j’avais les mains trempées mais je m’en fichais pas mal et je supposais qu’elle aussi. Posant mes lèvres mouillées sur les siennes, laissant les gouttes de mes cheveux tomber sur sa peau, je me mis à rire avant de me reculer. « T’attends depuis longtemps ? Qu’est-ce que tu faisais par terre ? » 

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Tes pensées s’accrochent et se décrochent. Liam, Esteban, Suzy et de l’autre côté, Pluton. Pluton qui se casse vraisemblablement le cul pour te sortir de tes ennuis financiers. C’est quoi ce job au juste ? Si cela se passe la nuit, cela ne présage rien de bon. Tous les vices se réveillent lorsque le soleil se couche, t’es pas stupide. Assise sur le sol, tu te laisses bercer par les éléments qui se déchainent à l’extérieur, au point d’entrer dans un état comateux. Néanmoins, quelques minutes à peine plus tard, le Dunster t’extrait de ta somnolence en allumant sa chambre. Tu bougonnes dans ton coin et lui demandes de t’aider à te relever, ce qu’il fait. Il t’embrasse tout ruisselant. Tu te fais trop d’idées, il a l’air décontracté là. Regarde, il rit même. Pourtant, pour une fois, il ne parvient pas à te transmettre sa bonne humeur. Tu restes froide, impassible et inquiète. « Pas trop longtemps nan. Je pensais à toi, c’est le meilleur endroit pour me connecter à toi ici… » Tu te rapproches de lui et l’encercles dans tes bras tout en frottant ta joue sur ses vêtements humides « Ça ne va pas Pluton » chuchotes-tu en t’imprégnant de sa respiration encore saccadée par l’effort. « J’crois que tout est de ma faute. Je… Déjà, j’aurais dû te le dire plutôt, mais il s’est passé un truc quand j’suis allée voir Liam la veille où j’ai découvert être fauchée… Et la situation a empiré aujourd'hui » Tu le relâches, encore incapable de mettre des mots sur tout ce qui s’est passé et dit avec ton meilleur ami « Je veux pas te perdre et j'ai besoin que tu me crois. Mais finalement, pourquoi tu me croirais moi ? Est-ce que tu me fais confiance ? J'ignore comment tu me perçois... Est-ce que toi et moi, c'est un nous contre le reste du monde ou pas du tout... » Tu t'éloignes et t'assois sur le bord du lit en le fixant avec crainte. Ton menton posé sur tes phalanges, tu en rajoutes une couche avec une pointe de mélancolie dans l'écho de ta voix « C'est moi qui ne doit pas te mériter... »  

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Fallait pas que je montre à quel point ça pouvait mal se passer mes histoires de job avec Wolf. Non, c’était bien pour ça que je prenais mon temps sous la pluie, quitte à choper une pneumonie. Et vu la chance que j’ai, c’était fort probable que je l’ai déjà. Mais qu’importe, en arrivant chez moi, je montais directement dans ma chambre, ne serait-ce que pour prendre une douche bien chaude pour ensuite prévenir Louison qu’elle pouvait venir, même si c’était pas judicieux de sortir par ce temps si pourri. Enfin, c’était sans compter le fait qu’elle était déjà là. C’était ce que j’avais remarqué en ouvrant ma chambre, la découvrant au sol, installée face à la fenêtre. Depuis quand était-elle là, dans la pénombre ? Je n’en avais aucune idée. Mais je m’avançais vers elle, trempé, l’aidant à se relever pour l’embrasser sans attendre. « Tu sais que tu peux venir quand tu veux de toute façon » que je disais avant de poser mon menton sur le haut de son crâne alors qu’elle restait contre moi, bien que trempé jusqu’aux os. Et finalement, elle se livrait à moi, expliquant que ça n’allait pas et je fronçais les sourcils, reculant ma tête pour la regarder alors qu’elle se déchargeait de quelque chose qui semblait noircir son cœur. Et j’étais pas sûr de tout comprendre, pire encore quand elle s’éloignait de moi, s’installant sur le bord du lit en disant ne pas me mériter. « Attends, qu’est-ce que tu racontes là ? Pourquoi tu me mériterais pas ? » que je finissais par la questionner, incapable de savoir vraiment quel était le but de cette conversation. « Bien sûr que c’est un nous… je ferai pas tout ça pour toi si ça mènerait à rien » Tout ça… genre mettre ma vie en danger pour ses beaux yeux.

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Ton catastrophisme apparent alarme Pluton et c’est bien normal. Il n’a pas toutes les cartes en mains pour comprendre ces phrases à l’accent dramatique que tu prononces. Tes fesses dérapent sur le bord du lit et atterrissent sur le sol recouvert d’un tapis. « J’ai tellement été méfiante à ton sujet, qu’inconsciemment, peut-être que mes proches te perçoivent maintenant comme un trou du cul qui va prochainement me faire du mal... » Seulement, tu ne veux pas y croire à leur interprétation. Tu ne veux croire que celui qui te fait tourner la tête nuit et jour… Celui qui se trouve à un fichu mètre de toi et qui possède un charisme étourdissant. « Je sais que tu ne ferais pas tout ça, c’est bien pour ça que je suis prête à ne rien entendre » lui confirmes-tu en espérant qu’il ne te déteste pas après la phrase précédente. Te relevant de ta position inconfortable, tu te rapproches du Dunster et attrapes le bas de son sweat-shirt pour le faire passer au dessus de sa tête « Tu vas attraper froid, tu n’as même pas mis la capuche, t’es inconscient Pluton, tu veux choper la grippe pour ne pas m’emmener au bal c’est ça ? » Tu souris, histoire de faire passer la pilule et dissiper une quelconque once de gêne. Tes yeux sont irrémédiablement attirés sur son torse moite et frigorifié « Regarde ça, t’es juste… j’ai pas de mots… » Ton regard parcourt son torse avant que tes doigts se rajoutent. Tu effleures à peine son épiderme, toujours aussi craintive que cela ne soit qu’un rêve, qu'il ne soit qu'un mirage, une foutue illusion qui s'évanouira en un clignement d'yeux « Avant que tu te fâches, je veux juste t’embrasser… Je peux ? » Bah oui, tu n’as pas encore osé parler de Liam et cela t’étonnerait que ton petit-ami à la mémoire hors du commun ait loupé ton teaser.  

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Sortir avec Louison pouvait quelques fois relever du challenge. Je n'avais pas tout à fait le traducteur officiel, ce qui ne me permettait pas de la comprendre en tout temps. Et du coup, j'avais du mal à saisir ce qu'elle voulait me dire, d'où mes interrogations. Après tout, c'était assez légitime, j'étais bien avec elle, je commençais à envisager une vraie relation stable et durable avec des sentiments naissants mais là, j'étais plus perdu qu'autre chose. « Tes proches sont pas fans de moi...? » C'était ce que je croyais comprendre en tout cas. Putain mais sérieusement, de quoi me parlait-elle ? L'angoisse commençait à s'emparer de moi. Malgré les paroles qu'elle débitait, j'avais l'impression de faire face à une rupture et je n'étais pas prêt à ça, pas maintenant que je m'attachais toujours un peu plus à elle. Seulement, elle ne se concentrait pas sur la conversation qu'elle avait elle-même abordé, préférant s'occuper de moi et de mes vêtements trempés par la pluie. Je me retrouvais d'ailleurs rapidement torse nu face à elle, muet parce que je ne savais même pas comment réagir en fait. Elle semblait tracassée par quelque chose et c'était pas ses problèmes d'argent, pour sûr. Ca semblait toucher à notre couple, notre relation et je sais pas, je le sentais mal. « Arrête, tu sais que je veux y aller avec toi » soufflais-je alors que ses mains étaient sur ma peau. Quelque part, ça me réchauffait. « Mais me fâcher de quoi Louison ? » que je demandais en me reculant. Non, j'allais pas l'embrasser, elle en avait trop dit pour le coup et j'avais peur qu'elle ait fait une connerie ou qu'elle vienne à rompre ou je sais pas. Elle ne me rassurait pas et j'avais besoin de réponse. Me reculant jusqu'à mon armoire, j'en tirais un t-shirt sec histoire de me réchauffer un minimum avant de prendre une douche. « Qu'est-ce qui se passe ? »

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La tête baissée, tu fixes la pointe de tes converses en remuant nerveusement ces dernières de gauche à droite. Tu hoches ta tête positivement face à l’interrogation du brun érigé devant toi « Oui… Et c’est de ma faute Pluton. Je crois. Ou alors tu t’es fait une mauvaise réputation et ça circule encore un peu… Je m’en fous si tu savais. Comme dirait un de mes amis, je veux me sacrifier pour toi, je m’en balance des blessures que je pourrais récolter » Tu te relèves et empruntes maladroitement un autre chemin de discussion. Tu t’attardes ainsi sur ses vêtements trempés et la crève qu’il pourrait choper avec ces conneries. Le Pluton que tu connais est un homme prudent, il mettrait au moins la capuche, il ne se laisserait pas arroser à ce point. Est-ce que c’est de ta faute ? Est-ce que tu le tords d’une manière ou d’une autre ? Il est si pâle ce soir... Il est précieux Pluton, tu ne veux pas qu'il lui arrive quoique ce soit. Tu le débarrasses alors de son sweat en le gardant dans une de tes mains le long de ton corps. Ta respiration s’interrompt lorsque tu lui demandes un baiser et qu’il se replie. Tu marmonnes quelques sons en ne lâchant pas du regard sa silhouette se mouvant dans la pièce. Tu tournes toutefois les talons et inspires dans son sweat avant de l'abandonner au bout du lit. Tu continues ensuite ton chemin pour éteindre la lumière au plafond afin d'allumer une lampe d’appoint sur le chevet. Tes yeux te remercient et ta bouche s’entrouvre de nouveau pour lâcher le morceau qui t’était resté sur l’estomac depuis le début de la semaine « Quand j’suis allée chez Liam, il m’a sauté dessus. Il m’a embrassé, la bouche, le cou, il… il a commencé à me déshabiller, j’ai rien vu venir » lui avoues-tu comme une gamine qui aurait été attaqué et qui en serait encore traumatisée. En fait c’est le cas. Bien que tu connais Liam depuis que t’es gosse, quand il t’a plaqué contre ce mur et que t’étais prise au piège, t’as failli te laisser faire pour ne pas te prendre un coup ou autre. Parfois, les gens qu’on croit inoffensif peuvent se révéler dangereux. Bien entendu, tu n’as pas soufflé tout ceci à ton ami, par peur de le faire culpabiliser ou autre... Heureusement, car il t'a révélé entre temps des sentiments qu'ils ressentaient subitement pour toi. Mais merde, ça n'explique pas non plus ce dérapage « J’ai rien compris à ce qui m’est arrivé et je préfère ne pas y penser depuis, c’était fou Pluton… » Une boule ou une sorte de noeud surgit dans ta gorge. Ton coeur bat à vive allure. Tu attrapes ton pendentif noué à ton cou, celui que ton frère t'a offert à ton dix-huitième anniversaire. Tu le serres fort entre tes doigts, totalement terrorisée « Tu m’en veux ? »

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Ok, déjà que j’avais passé la soirée à me chier dessus tant je m’étais embarqué dans une histoire qui me dépassait, pour elle en plus. Pour effacer ce trou béant dans son compte en banque. Et même s’il était peu probable qu’on vienne retrouver qui est la cause de ce vol, il fallait juste combler le trou pour qu’elle puisse rester ici à mes côtés. Et ouais, je me démène le cul et ses proches sont pas fans de moi ? C’était le monde à l’envers. « Qu’est-ce qu’ils ont ? Mis à part le week-end où… Enfin, je t’ai jamais rien fait » soufflais-je. Certes, j’avais toujours les sentiments pour Camila qui étaient là, en background, que je compartimentais doucement mais sûrement ailleurs pour me concentrer uniquement sur elle, cette française qui me retournait la tête. Et puis elle s’occupait distraitement de mes vêtements, de ce sweat trempé que je portais et qu’elle me retirait. Mais quand elle me demandait de l’embrasser, je ne pouvais pas, elle semblait avoir quelque chose sur le cœur et j’étais incapable de faire l’amoureux transit alors qu’un truc allait forcément me perturber. Alors ouais, je filais enfiler un t-shirt qui trainait dans le but de ne pas attraper froid, pendant qu’elle s’occupait de baisser la luminosité de la chambre. Mais là, moi j’attendais juste qu’elle crache le morceau en fait. Et là, elle me parle de son meilleur ami, Liam le Dunster. Et ouais, je commence à voir rouge en fait parce que je ne m’étais pas attendu à ça en fait. « Tu rigoles là j’espère ? » que je finissais par dire, le visage fermé, incapable de sourire, de trouver ne serait-ce qu’un ton d’humour. Là, je voyais noir. Il l’a agressé sexuellement, c’est ça que je comprends là, c’est ça que j’intégrais doucement dans ma tête et la colère montait, montait toujours plus haut et au bout d’un moment, je me retournais pour donner un coup dans la porte. Ok, mauvaise idée, maintenant j’ai super mal à mon poing. Mais c’était clairement pas ma soirée et maintenant, j’avais juste envie de crier ma frustration à perdre le contrôle de ma vie. « Même plus il te touche, même plus tu le vois et je suis sérieux Louison » et sûrement que mon sérieux se voyait sur mon visage parce que j’avais même une veine qui ressortait sur le côté droit de mon front. « J’t’en veux pas à toi mais à lui, il a pas à te faire subir ça mais… putain, quel genre d’ami c’est ce mec ? Il connait pas le respect? T’as porté plainte j’espère ? » Ok, peut-être trop de questions mais je m’en fichais pas mal, il fallait qu’il paye.

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La preuve est là. Voilà pourquoi il ne te mérite pas du tout. Alors qu’il cherche un moyen de colmater la brèche dans ton compte en banque, tu oses le dynamiter avec les événements les plus perturbants de ta semaine. Tu introduis l’avis négatif de tes proches à son encontre et étrangement, Pluton sort la potentielle raison à ce jugement dont il est « victime ». Tu n’as rien dit et il en est venu directement là où ça te blesse toujours. Oui, tu souffres à cet instant, en te remémorant notamment cette pause et l’état de ses sentiments actuels pour son ex. Tu ne lui en as pas reparlé depuis et t’ignores si c’est sain ou non de garder ce sujet à distance. C’est de toute façon ta pire hantise à l’heure actuelle, pire que le pognon. « Laisse tomber, on s’en fout. J’assume » ponctues-tu froidement avant de débarrasser le Dunster de son pull gorgé d’eau. Tu tentes un rapprochement, mais ne récoltes qu'un mistral bien mérité. Maintenant que tu as ouvert ta bouche et que tu as intrigué Pluton, il est évident qu’il ne va pas répondre à tes demandes affectives. Tu l’as suffisamment fait monter en pression, il veut que tu craches, c’est normal. L’estomac retourné, tu t’éloignes du suédois et parviens enfin à balancer l’histoire qu’il s’est produit quelques jours plus tôt. Le verbaliser te démonte le coeur. Pluton réagit aussitôt en te demandant s’il s’agit d’une plaisanterie et tu ne trouves qu’un hochement de tête pour lui répondre. La honte te submerge sous forme de larmes, une fois de plus. Quand est-ce que tes glandes lacrymales seront victimes de sécheresse bordel ? Pluton se referme et tu sens que l’atmosphère s’électrise. « Non ! » le cri sort tout droit de tes entrailles quand il expédie son poing dans la porte. Tu te rues instinctivement sur lui en empoignant son bras pour qu’il évite de s’abîmer inutilement. « Quoi ? » lui demandes-tu tout examinant ses articulations. Tu aimerais lui promettre tout ce qu'il te demande, mais Liam est une de tes faiblesses. Depuis petite, t’es une des seules à pouvoir l’empêcher de faire d’énormes conneries quand ça part en couilles. Seulement, en jaugeant le regard noir de ton petit-ami, tu pourrais quasiment accepter sa demande sur le champ. C'est un peu lui avant tout le monde à présent. Relâchant sa main complètement rouge, tu mordilles nerveusement l’intérieur de ta bouche pour continuer tes confessions troublantes « Mh, aujourd’hui, il m’a dit que… j’peux pas te le dire, regarde » Tu contournes le brun et pars fouiller dans ton sac sur le bureau. Tu en sors ton portable et le ramènes à Pluton en ouvrant la conversation que vous aviez eu, et plus particulièrement en montrant son message qui ressemblait à une déclaration.

Spoiler:

Avalant péniblement ta salive, tu fais un pas en arrière, effrayée par la réaction que pourrait avoir Pluton « Je vois pas pourquoi, tout à coup, il en pincerait pour moi. Je crois que je ne devrais pas le prendre au sérieux bébé, c’est peut-être un moyen d’excuser son geste… Personnellement, je pense qu’il est vraiment perdu dans ses histoires avec son paternel… »

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Bien sûr que ça me foutait un coup. J'avais l'impression qu'elle était malheureuse puisque ses proches la voyaient comme ça. Comme si je ne lui apportais rien de bon. Peut-être que c'était le cas après tout, qu'à chaque fois qu'on était pas ensemble, elle se plaignait de moi et.. ouais, non, je sais pas. Je préférais de loin ne pas me prendre la tête mais des fois, c'était compliqué. Comme là, à cause de ces fichus proches qui ne m'avaient pas dans leur coeur. Bordel quoi. Tss. Mais parce que la soirée était déjà pas assez pourrie comme ça, avec Wolf, la pluie et les proches de Louison qui ne m'appréciaient guère, je devais également apprendre que son meilleur ami l'avait violée sans qu'elle s'y attende, sous prétexte que... En fait, je n'avais aucun prétexte à lui donner. Il avait clairement manqué de respect à ma petite amie, à notre relation et il était clairement un criminel à cet instant précis. Alors oui, je pétais un câble, littéralement. Foutant mon poing contre la porte, je me faisais plus mal qu'autre chose mais j'avais réussi à libérer une pression de la frustration que je ressentais en ce moment même. « Quoi quoi ? » que je disais sèchement. Bien sûr qu'elle devait porter plainte, son meilleur ami l'a violée !! C'était pas anodin comme truc, si ? Le pire dans tout ça était sûrement le manque de réaction de la part de ma petite amie qui n'était pas si indignée que ça. Alors oui, c'était son meilleur ami et elle l'appréciait, mais en rien ça n'excusait les agissements du Dunster, loin de là. Et visiblement ce n'était pas fini. Elle me montrait son téléphone qu'elle avait récupéré dans son sac pour me sélectionner un message qu'il lui avait envoyé. Et ouais, la rage naissait en moi et j'avais juste envie de lui écrabouiller la gueule à ce type, il se prend pour qui ? « Comment tu peux prendre sa défense alors qu'il t'a violée ? » Du moins, c'est comme ça que je l’interprétais, loin de me douter que je pouvais être bien loin du compte. « Je veux plus que tu le vois » Et c'était peut-être une crise de jalousie ou de la possessivité, mais le gars veut clairement se mettre entre nous et je ne laisserai pas ça arriver. Jamais de la vie.