— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
j’savais pas si les gens comprenaient à quel point je pouvais être fatiguée de tout ça. j’étais pas le genre de fille à me battre. j’étais pas le genre de fille à chercher les histoires et les galères. j’crois que clairement, on pouvait dire que j’avais le coeur sur la main. je faisais toujours tout pour aider les autres, j’étais engagée dans tellement de cause humanitaire que parfois, je me tuais à la tâche juste pour être certaine que je faisais quelque chose de bien pour le monde alors non.. clairement, j’étais pas façonnée pour affronter autant de problème en si peu de temps. et j’arrivais pas à comprendre pourquoi est-ce que mes proches semblaient autant s’acharner sur moi alors que concrètement, j’avais rien demandé. j’voulais pas me battre avec elliot. vraiment pas. et peut être qu’idiotement, j’avais espéré que quelqu’un se range enfin de mon côté sauf que c’était pas le cas. j’avais juste la sensation qu’on me faisait passer pour ce que je n’étais pas et ouais, j’étais fatiguée de tout ça. et je pouvais pas nier que sentir tes bras venir m’entourer, ça me faisait du bien. vraiment. alors je me laissais aller contre toi en même temps que tu me soufflais tes excuses. depuis quand est-ce qu’on se bouffait comme ça elliot ? parce que si y avait bien un truc qui avait toujours été facile c’était la relation que l’on pouvait entretenir. j’voulais pas que ça change.. « j’pourrais jamais être vraiment fâchée contre toi » que je finissais par souffler simplement. « arrête juste de croire que t’es pas important pour moi.. » pas quand j’en suis à me demander si j’ai pas envie que ça soit toi le parrain de mes enfants à venir.

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
alors ouais, t’as pas le droit de dire que je m’en fiche. que t’es pas à la même hauteur que les autres. puis, depuis quand est-ce que l’on part sur les comparaisons ? c’est nul, ça sert à rien. t’as pas à te sentir inférieur à sullivan ou a eliot pour la simple et bonne raison que tu n’es pas eux. t’es elliot. mon âme soeur, celui à qui je confie tout et n’importe quoi, celui que j’épaule peu importe les épreuves. et bien sûr qu’on a pas tous les même relations mais ce qui nous rends différents. peut être que j’ai merdé, que j’aurais dû me confier un peu plus à toi. je l’ai pas fait et faut juste avancer avec ça. c’est pas un manque de confiance ni rien de semblable, juste moi et mes problèmes pour m’exprimer quand les choses vont vraiment mal. je sais pas si tu te rends compte dans le fond de ce que je suis en train de traverser. c’est tout sauf facile, ça me déchire le coeur un peu plus à chaque seconde. mais moi je suis meghan, la gentille quincy qui aime aider les autres et qui tente d’apporter le sourire à tout le monde. sûrement que j’avais pas envie de fondre en larmes un millier de fois. « si tu continue de t’excuser de la sorte, je vais finir par croire que tu n’es plus la même personne » que je lançais d’un sourire railleurs. parce que c’est pas toi ça. et j’apprécie mais je sais aussi qu’on est plus fort que ça. qu’on a pas besoin de se demander pardon pour continuer à être présent l’un pour l’autre. « t’as même interdiction de t’en aller. » elle est peut être là notre chance d’enfin se dire les choses. du moins, je l’espère fortement. et à tes mots j’hochais la tête reculant de quelques pas pour aller jusqu’au canapé où je prenais place. « je commence ou tu commences ? » parce que je crois que dans le fond, on avait des milliards de choses à se dire toi et moi.

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
et je sentais que ça allait nous prendre un temps infini. vraiment. au point où je me disais qu’on devrait peut être commander des pizzas parce qu’on risquait de rester ici pendant une bonne partie de la soirée. en soit, j’savais que ça pourrait nous faire que du bien. on avait énormément de chose à rattraper, à se dire. et sûrement que ça allait nous libérer de vraiment dire ce qu’on avait sur le coeur. puis peut être qu’il m’en voudrait un peu moins si je balançait tout. alors quand il me disait que c’était à moi de commencer, je craquais doucement mes doigts cherchant une position confortable avant de commencer. « alors.. comme tu peux le voir, je suis enceinte. » ouais enfin, c’était tellement visible que n’importe qui croisant mon chemin serait capable de le dire. « bientôt cinq mois. un déni de grossesse en fait et je l’ai su en rentrant du spring break. » donc déjà, fallait pas croire que ça faisait cinq mois que je jouais à la menteuse avec tout le monde parce que ce n’était clairement pas le cas. disons que moi aussi ça venait de me tomber sur la tronche, comme ça. « et.. comme j’ai toujours dit qu’il fallait assumer ses erreurs, j’assume les miennes. » ni plus ni moins. j’étais pas le genre à donner des leçons que je n’appliquais pas, loin de là. alors ouais, je prenais mes responsabilités même si j’avais la trouille, même si c’était compliqué, même si j’avais aucune idée de comment faire. « et j’fais vraiment ce que je peux donc.. si tu pouvais éviter de dire que je suis nulle, ça m’arrangerait » que je lançais d’un ton un peu plus léger. non mais parce que je n’étais clairement pas prêt à reprendre les même reproches que ceux que philip avait pu m’envoyer en pleine tronche.

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
ça avait déjà été assez douloureux d’entendre tout ce qu’il avait à me dire. j’arrivais d’ailleurs pas à me remettre de l’impact de ses mots et ouais, j’en souffrais. j’en souffrais parce que même si j’étais consciente qu’il n’allait probablement pas sauter de joie, je m’étais quand même attendu à un peu de soutien de sa part. c’était pas le cas. j’avais rien eu d’autres que des mots bien trop violent qui m’avait foutu dans un état lamentable alors non, j’avais clairement pas besoin de revivre ça une seconde fois. j’étais déjà parfaitement consciente que c’était prématurée mais.. j’avais quoi comme choix ? qu’est-ce que je pouvais bien faire en fait ? j’agissais comme une adulte en assumant mes erreurs, mes actes et je me prenais un flot d’insulte en pleine tête. j’crois que clairement, j’avais déjà assez donné de ce côté là. « j’crois qu’on peut jamais vraiment être sûre » que je soufflais haussant les épaules. personne n’était réellement prêt à être parent tant que l’enfant n’était pas là. « j’crois qu’il est même bien plus prêt que moi » que je lançais avec un petit sourire pour tenter de rendre les choses moins dramatiques. « on va trouver des solutions, on se débrouille mais.. je sais qu’il ne me laissera pas tomber. » parce que c’était sullivan et qu’il était parfait. j’avais aucun doute de ce côté là. « j’ai quoi d’autres comme choix elliot ? » parce qu’en fait, la vérité était que j’en avais pas. « et les faire adopter.. je peux pas. j’pourrais pas me regarder dans un miroir si je leurs fait subir la même chose que moi. » clairement pas. parce que c’était en train de laminer toute ma vie le « harrison thing » et j’pouvais pas faire endurer ça à mes propres enfants. « je sais que je vais les aimer et.. j’me dis que ça sera suffisant. » suffisant pour trouver les solutions. pour me battre suffisamment et leurs offrir une vie décente. pourquoi pas après tout ?

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
en vrai, ça me faisait du bien de te voir là. t’avais toujours eu ce don de réussir à m’apaiser. de me faire croire que la vie était plus facile et.. ouais, savoir qu’en plus de ça on était en bon terme, moi ça me convenait. j’avais déjà mon lot de problème et d’histoire pour avoir envie de te rajouter sur le tas. alors ouais, j’voulais juste qu’on aille bien, qu’on discute de tout et de rien comme avant. en vrai, j’étais sincèrement désolée de ne pas t’avoir parlé de tout ça. j’crois que dans le fond, je me suis juste laissé submerger par la vie et.. ouais, c’était pas facile en fait. à ton question, je me mordillais la lèvre haussant les épaules. « tu sais que parfois je peux être.. distraite ? » tous mes proches le savait en fait. j’étais hyperactive, c’était une maladie dont on parlait trop peu d’ailleurs. et malgré un traitement, ça avait des conséquences. des problèmes de concentration, toussa toussa. alors ouais, j’avais été distraite et maintenant, j’en payais le prix. « j’avais fait poser un implant parce que je suis le genre de meuf à ne jamais penser à cette foutu pillule même si je met des rappels. sauf que l’implant à une date d’expiration et que je l’ai pas changé. » parce que j’avais repoussé une première fois à plus tard puis que j’avais oublié. ni plus ni moins. et quand tu reprenais la parole, j’esquissais un sourire timide en ta direction. « je sais.. » mais tu me connais aussi assez pour savoir que je demande jamais de l’aide financière. que je déteste ça parce que ça me donne l’impression d’être bonne à rien. « t’en fais pas, j’vais y arriver. j’ai sully et.. on trouvera des solutions. » j’voulais vraiment qu’on le fasse en tout cas. qu’on se prouve et qu’on prouve aux autres qu’on était capable de traverser ça.