Tu me retournes mon ‘je t’aime’ et je souris légèrement, mes yeux se perdant sur le plafond, la tête sur tes cuisses. J’ai mal au coeur, en fait. C’est comme si y’avait une main qui le serrait dans sa paume en permanence. Pas trop fort mais assez pour me tenir en haleine, me laisser suffoquer. Juste assez fort pour me couper la respiration, mais pas assez pour me laisser juste un peu d’air, pas assez pour pleinement respirer. Et ouais, ça fait mal, putain. J’ai cette ride qui me barre le front à force de trop réfléchir, à force de trop garder mes émotions pour moi, à force de me retenir, d’intérioriser. Mais c’est pas grave. Je vais prendre mon mal en patience et les choses finiront par s’arranger. Tout finit toujours pas s’arranger, non? J’ai les yeux brillants et je relâche la pression une demi-seconde à tes mots, juste assez de temps pour qu’une goutte s’échappe. Elle n’a même pas le temps de rouler sur ma tempe que je l’ai déjà rapidement essuyée d’un revers de la main. Ni vu ni connu. J’hoche doucement la tête. « J’vais essayer. » J’te promettais rien en fait, par peur de rompre ma promesse. Les doutes, c’était mon quotidien depuis la rupture avec Cléo. Depuis qu’elle avait préféré aller voir Hadès plutôt que moi. Il avait su écraser toute la confiance en moi que j’avais, tout en restant à distance. Aucune altercation, rien. C’était ça, leur monde. Le monde de la manipulation, du pouvoir. Et j’détestais ça. J’attrape l’une de tes mains que je viens poser au niveau de mon coeur. Juste pour avoir un contact. Comme si ton énergie se transférait à moi par le toucher. J’voulais juste te sentir, sentir que toi, peu importe ce qui se passerait, tu serais là. Dans les bons comme dans les mauvais moments.

j’sais pas si tu te rends compte de l’importance que tu as pris. et peut être que je suis pas la meilleure amie au monde. que parfois, je suis trop silencieuse à ton goût et que je fais pas assez d’effort pour me confier à toi mais.. parler ça n’a jamais été mon truc. pourtant, c’est toujours vers toi que je me tourne quand ça ne va pas. même si je ne dis pas les choses, c’est toujours toi que j’appelle pour parler de la pluie et du beau et éviter de fondre en larme une nouvelle fois. alors ouais, t’es tellement important et ça me fait de la peine que tu ne le réalises pas. clairement. et dans la finalité, tu ne me promets rien mais je vais me contenter de ça pour le moment. j’ai de toute manière pas le choix mais crois moi, je vais rester à côté de toi encore et toujours quitte à en être étouffante. parce qu’il est hors de question que je te laisse tomber. que je te laisse dans cet état. rappel toi que tu ne seras jamais seul. qu’il y aura toujours un peu de moi avec toi. et ça t’aidera clairement pas à être plus heureux mais j’serais toujours l’épaule sur laquelle tu pourras venir te reposer quand tu sentiras que les choses n’iront pas. et j’te laisse guider ma main jusqu’à ton coeur sans un mot. je la laisse là, poser sur toi, bercée par les battements qu’il émets. et je ferme les yeux, calme. juste toi et moi. pas besoin de grande conversation dans la finalité parce qu’on se comprends. et je crois que dans le fond, c’est ça le plus important.