— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
c’était dingue comme tout pouvait changer en un claquement de doigt. un jour, j’étais ziggy atkinson, tout allait bien dans le meilleur des mondes et le lendemain.. le lendemain j’étais meghan harrison, enceinte jusqu’au dent, découvrant petit à petit à quel point le monde n’était rien d’autre qu’un vulgaire mensonge. et j’étais encore en train de jongler avec tout ça. à essayer de trouver le moyen de respirer correctement sous toutes les conneries qui me tombaient dessus. ça devenait tellement oppressant que la moindre petite décision me semblait être un calvaire. tourner à droite ou à gauche ? du lait de coco ou du lait d’amande ? bref, c’était la galère. et dans tout ça, j’étais complètement en train de mettre les gens de côté. j’le faisais pas exprès au fond, mais je perdais le contrôle sur tout et surtout sur moi. alors quand ça frappait à ma porte, j’étais surprise sur le moment me demandant bien qui ça pouvait être. j’attendais personne et surtout, personne ne m’avait envoyé de message pour me prévenir d’une quelconque visite. alors quand je me retrouvais face à elliot, j’étais partagée. mais j’lui sautais dans les bras malgré sa mine renfrognée parce que bordel ce qu’il m’avait manqué. et j’savais que j’allais devoir m’expliquer sur un tas de chose mais j’avais bien le droit de réclamer un peu de répit dans tout ça en fait. et j’collais ma tête dans son cou restant accrochée à lui avant de murmurer un « désolée » un désolée pour l’absence, pour mes silences, pour tout un tas de chose en fait.

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
et je savais qu’il était pas la seule personne à qui je devais prodiguer des excuses. mais il était là et quelque part, j’en profitais. je savais que je l’avais laissé de côté, que j’aurais pas dû, que dans le sens inverse j’aurais probablement pété les plombs mais.. j’étais comme ça. c’était pas partie d’une mauvaise intention. j’avais juste été totalement dévastée et j’avais encore du mal à me retrouver dans tout ça. y avait pas pire sensation que de ne pas savoir qui est-ce que l’on pouvait être alors ouais, j’étais juste au bout. et même si j’sentais qu’il me donnait un peu d’affection, je sentais aussi la retenue qu’il mettait dans ses gestes et.. ok, j’allais pas régler les choses aussi facilement. levant les yeux au ciel devant la pique qu’il venait de m’envoyer, je me reculais légèrement le laissant passer avant de prendre la direction du salon. « t’es vraiment fâchée contre moi ? » non mais parce que du coup, j’voulais tâter le terrain avant toute chose histoire de savoir si j’allais devoir me faire toute petite ou pas. « je sais que j’aurais dû t’appeler mais.. j’avais pas le courage de grand chose » et ok, c’était pas du tout une excuse, j’en étais consciente mais j’préférais dire la vérité. assise sur le canapé, remontant mes genoux contre moi, je tapotais la place libre pour qu’il vienne prendre place à son tour. « vas y, lâche toi. dis moi tout ce que t’as à me dire. » les reproches, toussa. ça pourrait jamais être pire que ce que philip m’avait balancé dans la tronche alors ouais, j’pourrais encaisser le truc easy.

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
je ne dirais pas non plus que ça n’allait pas me toucher mais j’en prenait tellement plein la tronche ces derniers jours que je ne pensais pas que ça puisse être pire en fait. alors ouais, s’il avait besoin de vider son sac, qu’il le fasse. parce qu’en soit, le « oui » qu’il avait balancé de but en blanc, ça prouvait bien qu’il avait la rage contre moi. alors sur le canapé, je le regardais rester en retrait attendant juste qu’il balance les mots qui devait probablement lui brûler les lèvres. et.. ouais, ça faisait mal en fait. « bien sûr que tu le méritais. » mais ça c’était pas passé de cette façon et j’y pouvais pas grand chose. en soit, j’avais pas le pouvoir sur les publications de sullivan et.. pour ce qui était de philip bah.. disons que c’était difficile pour moi d’en parler à haute voix. est-ce qu’il se rendait compte au moins que c’était toute ma vie qui avait été foutu en l’air ? j’avais pas l’impression. « t’es sérieux là ? » j’pouvais entendre n’importe quoi, vraiment, mais qu’il envoie ça, ça passait pas. depuis quand est-ce qu’il remettait notre amitié en cause ? de cette façon ? et ouais, là, les piques elles étaient un peu trop forte en fait. « alors non, tu me balances pas ça dans la tronche pour te tirer après. » je me levais à mon tour pour le retenir. « donc on est pas amis elliot ? c’est ce que t’es en train de dire ? » non mais parce que là ça n’allait pas du tout passer en fait. j’acceptais pas du tout.

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
j’commençais à en avoir plus qu’assez de me faire traiter de la sorte. et ouais, de base, j’étais la gentille meghan mais fallait pas non plus me prendre pour une bonne poire. alors en soit, j’étais désolée de l’avoir mis de côté parce que certes, j’aurais probablement dû l’impliquer un peu plus dans ma vie mais de son côté, il aurait aussi pu comprendre que c’était difficile pour moi de gérer tout ça et que non, je ne m’étais pas raccrochée à mes proches à ce moment-là. « t’as pas le droit de dire ça, c’est totalement injuste elliot. » putain mais c’était sérieux là ? « y a pas de comparaison à faire, t’as toujours autant compté qu’eliot ou sullivan. alors ouais, on a pas les même relations mais j’ai toujours été là. à chaque fois que ça n’allait pas, j’étais là. je t’ai jamais laissé tomber et là, c’est moi qui n’allait pas bien. toi t’étais où elliot ? parce que t’as même pas appelé une seule fois et maintenant, c’est de ma faute parce que c’était encore à moi de venir vers toi ? » non mais ouais, fallait arrêter deux minutes, c’était une grosse blague tout ça. « je t’ai toujours soutenu. de a à z. à chaque fois que tu as eu besoin de moi, j’ai rappliqué parce que ouais, t’es mon âme soeur et ouais, j’ferais n’importe quoi pour toi. mais là, t’es en train de me cracher à la gueule parce que JE suis en train de vivre un truc putain de dur et que j’ai juste fait ce que JE fais toujours : garder les choses pour moi. » j’avais toujours fonctionné de cette manière, c’était traître de me le renvoyer à la tronche comme si c’était la pire erreur de ma vie alors que tout le monde était parfaitement conscient que j’étais pas du genre à m’étaler quand j’étais blessée. « alors si tu veux tout remettre en cause parce que j’ai gardé le silence vas y. mais j’crois sincèrement que t’as pas le droit de te pointer ici et d’agir comme si j’étais la reine des putes alors que t’as pas demandé une seule fois comment j’allais. »

— is it too late now to say sorry ?

— mars 2018
et j’finissais à bout de souffle. en vrai, ça me coutait de dire ce genre de chose. j’étais pas le genre de fille à m’énerver. je détestais hausser la voix parce que ça me ressemblait pas et dire des méchancetés gratuite c’était absolument pas moi mais là.. il me poussait à bout. il avait le droit de me faire des reproches s’il en avait envie mais il pouvait clairement pas tout me mettre sur le dos et me traiter comme si on avait jamais été amis. parce que concrètement, j’avais toujours été sincère avec lui et je le trouvais tellement injuste de me parler de la sorte. mais quand il disait que j’avais raison, je soufflais un coup comme un peu plus apaisée. je le connaissais assez pour savoir que c’était sincère et non pas ironique et l’entendre dire ça, ça me suffisait. « et t’as raison, ça me touche à un point inimaginable. t’es mon ami et tu me connais elliot. tu sais très bien comment je réagis alors pourquoi tu me le reproches ? » parce que me renfermer sur moi même c’était clairement pas cracher sur notre amitié. ça n’avait même strictement rien à voir. « j’te dis juste comment j’interprète les choses. » et peut être que c’était dur mais au moins ça lui faisait réaliser les choses. inspirant un coup, croisant les bras sur ma poitrine, je le regardais sans rien ajouter alors qu’il s’excusait. ouais mais est-ce que demander pardon était suffisant ? parce que ces derniers jours je me faisait attaquer de tous les côtés et clairement je commençais à être fatiguée de ce comportement envers moi. « non.. » que je finissais par souffler. « sauf si toi tu as envie de t’en aller » après tout, on ne savait jamais. mais moi, j’avais pas envie de le perdre. j’avais pas envie de tirer un trait sur lui et j’savais pas si je tiendrais encore longtemps si on m’infligeait un truc pareil.