La nouvelle tombe et j'aurais salement préféré que ce con de médecin ne balance pas ça devant tout le monde. À quel moment est-ce déontologique de balancer le dossier médical d'un patient ? Putain quoi ! J'ai toujours sa main dans la mienne et quand il bouge, je reste figée, stoïque. Je suis sûre qu'il a tout entendu et ce n'est pas vraiment le genre de nouvelles dont on a besoin à son réveil, loin de là même. Mon pouce caresse doucement sa main et je n'arrive pas à bouger. Pas avant qu'il dise qu'il aurait préféré mourir. " Dis pas ça Kale... " Parce que je ne supporterais pas de le perdre, c'est clair et net. Je lâche doucement sa main et me déplace entre tous ces gens que je ne connais pas vraiment, entre les phrases de soutien et celles qui sont sensé le faire rire. " Tu pourras pas sortir dans l'immédiat... " Autant qu'il n'espère pas sortir dès demain parce que c'était foutu d'avance. Il fallait suivre l'évolution de ce qui causait sa paralysie. C'était l'affaire de quelques jours. " Ça va aller Kale... T'es bien entouré, ça va aller " Ça allait pas être facile. Et tout ça, cette détresse, cette nouvelle qui tombe comme un couperet à la con, ça me ramène quelques années en arrière. La vie c'est vraiment pile ou face. J'embrassais sa tempe gauche avant de contourner le lit et de quitter la chambre en m'excusant, fixant mon bippeur, comme si j'avais une putain d'urgence. Craquer devant lui, même pas en rêve.

OUT
@M. Kale Manning @Salinger Walsh (Ça m'a bien fait rire la remarque de Salinger Il a qu'à aller vérifier )

Clairement, t’es aussi inquiète que tous ceux qui se sont ramenés aujourd’hui. Tu te dis que t’aurais peut-être dû attendre qu’il y ait moins de monde pour éviter un trop gros stress, pour Kale autant que pour les infirmières et le médecin. Rapidement, tu finis par te faire attraper par Salinger et tu t’enfuis dans ses bras. Quand il te demande depuis quand vous vous connaissez tous les deux, t’as un léger rictus qui s’affiche, mais tu dis rien. Et il comprend. C’est qu’il est malin le gamin. « Chut, c’est pas l’endroit. » que tu réponds d’un large sourire ; vaut mieux éviter que ça s’ébruite, surtout ici. Autant que ça reste entre vous, et vous avez suffisamment de temps pour en reparler une autre fois. Un médecin ne tarde finalement pas à vous inviter à entrer dans la chambre du Winthrop pour vous donner davantage d’informations le concernant. Et quand t’apprends ce qu’il lui arrive, t’as un pincement au cœur qui se fait ressentir. Tu secoues la tête de gauche à droite, doucement, comme pour essayer de te réveiller, de te dire que c’est pas vrai. Ca te fait de la peine pour lui, parce qu’il le mérite clairement pas. Et alors que tout le monde s’approche de son lit, tu préfères rester légèrement à l’écart pour pouvoir le trouver avec un peu d’intimité, quitte à attendre ton tour.

@salinger walsh @m. kale manning

J'entrais finalement dans la chambre, Kale allongée, entouré de tout ses proches, à croire que je n'avais pas ma place ici quand je voyais à quel point il était entouré. Pourtant, je me faufilais à travers toutes ses personnes pour venir glisser ma main dans la sienne. Je savais ce que t'allais vivre et je voulais te montrer mon soutien, parce que j'étais là, que j'avais vécu cet accident avec toi. J'avais cette boule au ventre, encore perturbé par ce qu'on avait vécu, mais aussi parce que j'avais peur que tu m'en veuilles. La gorge nouée, les yeux humides, je resserrais légèrement ma main dans la sienne.

« Je suis désolée.. Je.. Je serais là pour toi, je vais appeler les meilleurs chirurgiens du monde pour trouver une solution et te rendre ta mobilité. » Que je disais la voix tremblante.

Je devais faire tout mon possible, parce que tout ceci était de ma faute, c'était ma proposition, c'était donc ma responsabilité de trouver le moyen pour lui d'avoir à nouveau l'usage de ses jambes et pouvoir à nouveau pratiquer sa passion.


@M. Kale Manning

Il avait reçu un SMS Sullivan, ne sachant pas quoi penser de ce qui se passait. Kale était à l'hôpital apparemment. Mauvaise blague ? Pas vraiment non, mais le fait est qu'il se retrouvait inquiet et ne savait pas s'il devait se rendre sur place. Après tout, il appréciait Kale oui, mais était-il nécessaire d'aller encombrer la salle d'attente des urgences ? Il avait sûrement bien d'autres amis. Mais non, il refusait de rester sur place à ne rien faire. Alors il s'y rendait, en bus comme d'habitude, et cherchait là où des personnes pouvaient être à même d'en savoir un peu plus sur l'état de santé de son frère Winthrop. Et une fois n'est pas coutume, il arrivait en retard dans la chambre ou bien des gens se trouvaient là. Et ils avaient tous des têtes d'enterrement, remarqua-t'il. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » Il remarquait la présence de Cléolya, qu'il avait rencontré il y a peu de temps au Starbucks. Amie de Kale ? Faut croire. Sacha aussi était là et il se rendait immédiatement vers elle pour la prendre dans ses bras, avant de tourner la tête et découvrir Kale dans ce lit, lui aussi avec une tête d'enterrement. « Kale, qu'est-ce qui se passe ? »

De voir tout mes amis comme ça et là pour moi, c'est touchant et ça me montre clairement que je ne suis pas seul, que je ne le serai probablement jamais. Ils sont présents et je leur dois une fière chandelle, il y a des amitiés qu'on n'oublie pas, ils en font clairement parti. Alors que je prends le nournous que me tend le fils de mon meilleur ami, Milena s'approche de moi et me fait comprendre qu'elle est là, qu'ils sont tous là et qu'ils ne me laisseront pas seul. J'essaye de sourire, mais difficile quand je vois Cléolya qui s'approche. Elle n'a rien, dieu merci. Cléo.. C'est moi qui suis désolé de tout ça, je suis heureux que tu n'aies rien eu. A part quelques égratignures, je vois qu'elle n'a rien et j'espère que c'est le cas. Ma tête se tourne vers Sully, un bon ami de la Winthrop que j'avais décidé de prendre sous mon aile. Un accident de voiture et apparemment... je suis paralysé. Je baisse les yeux, n'acceptant pas le fait que je sois devenu paraplégique.

Au chevet de Kale, malgré toutes les personnes qui l'entouraient, j'étais simplement mal. Je me sentais mal, coupable même, parce que c'était mon idée, que c'était moi qui voulais faire un saut en parachute, alors je m'en voulais de ne pas être à ta place.. C'était moi qui aurais du être sur ce lit alors que j'étais complètement indemne ou presque...

« Chuuut... T'as pas à t'excuser. »

S'il savait tout ce qu'il se passait dans ma tête, tu me prendrais pour une folle... Finalement, c'était au tour de Sullivan de faire son entrée. Jeune homme que j'avais précédemment rencontré au Starbucks. Je lui adressais un petit sourire, faible, bien trop perturbé par les circonstances pour être réellement joyeuse et j'entendais à nouveau le mot "paralysie" qui me glaçait le sang. Émue, j'en avais la gorge nouée, les yeux pratiquement embaumés de larmes alors que je reprenais la parole.

« Non.. On va trouver une solution Kale, j'vais faire tout mon possible pour que quelqu'un de compétent te soigne. »

Depuis que tu es revenu de New York, tu passes littéralement ta vie à l'hôpital, que ce soit au chevet d'Agathe ou de Maxine même si cette dernière ne te reconnaît toujours pas. Savoir qu'elles ont toutes les deux frôlé la mort t'a profondément secoué, en plus du bouleversement qu'a engendré la mort de Rhiannon. Comme si l'univers avait décidé de s'acharner tout d'un coup sur ton entourage. T'avais déjà prévu de passer voir les filles en fin d'après-midi ou début de soirée lorsque le couperet est à nouveau tombé. Cette fois-ci c'est Kale, ton ami et ancien bizut, auquel le destin s'en est pris. Arrivé sur place avec un peu de retard, tu te fais indiquer le numéro de sa chambre et constates un attroupement conséquent de proches déjà à son chevet, tous inconnus en dehors de quelques Winthrops. Parmi eux Sullivan, qui pose la question qui te brûle les lèvres. Ton sang se glace lorsque tu entends le mot "paralysé" sortir de la bouche de ton frère de confrérie. A côté de lui, une fille qui semble à deux doigts de fondre en larmes refuse ce diagnostic, comme toi. « Mais c'est temporaire n'est-ce pas ? Tu vas te remettre mec, c'est obligé, t'es le plus solide d'entre nous. »

Il avait bien du mal à croire ce qui se passait, après tout, c'était un coup fatal du destin. Kale paralysé ? C'était impensable mais voilà, il en était réduit à ça et avec un peu de chance, il saura retrouver la motricité de ses jambes. C'est tout du moins ce qu'espérait Sullivan. Il n'imagine même pas si ça devait lui arriver à lui, alors qu'il était à deux doigts de connaître l'ascension vers une équipe de la NBA, quand un recruteur saura voir le potentiel qu'il a. Il comprenait à peine que Cléolya était également impliquée dans l'accident. Peut-être était-ce de nature connue, mais Sullivan n'en avait eu aucune idée ou n'avait pas forcément compris le message reçu. « Tu n'as rien du tout ? Tout va bien ? » qu'il demandait tout de même inquiet à l'attention de l'Eliot. Mais en tout cas, ça le chamboulait le jeune Winthrop, de voir les dégâts d'un accident de voiture. « Après, faut voir le bon côté de la chose.. aucun de vous deux n'est mort ou pire encore, en mort cérébrale » Ou tétraplégique. Tout ce qui constituait une vie impossible à vivre. Sullivan, malgré son côté intello, il avait ce besoin de bouger, de se dépenser et le basket avait été le sport parfait pour lui.

Je suis trop malheureux, trop triste et je n'arrive pas à regarder mes amis qui sont venus me voir. Comment le pourrais-je ? J'ai l'impression maintenant de ne plus être le même qu'auparavant... Je viens de le dire à voix haut : je suis paralysé. Je n'ai plus de jambes, je ne suis qu'un pauvre légume maintenant et je peux dire au revoir à tout ces projets que j'avais alors en tête. Cléolya m'apporte son soutien, je sais qu'elle ferait tout pour moi mais je ne sais pas si je peux l'accepter alors que Philip ne comprends pas. Il pense que tout ira bien, que ce n'est que temporaire mais rien n'est sûr. Pff. Je suis pas vraiment le plus solide là... Je soupire, m'empêchant de couler mes larmes, ne pas craquer devant eux, je le ferai plus tard. J'aurai préféré crever. Une voix froide et sèche. Et, Sullivan devait comprendre, non ? Sa vie est le sport tout comme moi alors s'il n'avait plus ces jambes, voudrait-il continuer à vivre et se battre ?