Je réfléchissais durant quelques secondes avant d'avoir une soudaine lumière. « Ha oui ! Quand on avait bu comme des trous au bar ! » Soit, y avait peu de chance que je m'en souvienne par moi-même. Il faudrait qu'on arrête d'avoir des conversations sérieuses complètement torché, mais c'était la seule façon pour nous de vraiment se confier et parler avec notre cœur. « Tu vas me manquer » Mes paroles étaient vraiment sincères. J'appréciais énormément de gens, mais les gens que j'appréciais vraiment vraiment, je n'hésitais pas à leur dire. Bon, l'alcool aide aussi à être plus sincère. « Si ça peut sauver ton mariage, j'te dis de foncer » Après tout si c'est la personne avec qui elle va finir sa vie, il vaut mieux ne pas passer à côté. « Mais j't'obligerais de me donner des nouvelles ! » L'avertissais-je en la pointant du doigt.

@Alexys C.-Mordachov

Je me disais bien que je lui avais dit. C'est qu'il a un petit cerveau Austin. Un petit cerveau ramolli par l'alcool et les trucs illicites. Je vous fais pas un dessin mais, ça me fait sourire moi. Mai je lève les yeux au ciel malgré tout. Il vaut mieux le prendre comme ça. Je lui explique ensuite que si je pars, c'est juste pour sauver mon mariage. C'est vrai en plus. Je veux pas partir de Cambridge du moins, j'aimerais bien que Zakhar soit à Boston avec moi mais, il semblerait qu'il en ait pas envie. Je sais pas trop si c'est Boston ou moi le problème. La meilleure chose à faire, c'est de discuter pour éclaircir la situation et j'ai pas envie de le faire par téléphone. Toi aussi tu vas me manquer mais, j'ai pas trop envie de parler de ça... ça va me faire déprimer, je vais chialer et tout ça ! Je soupire d'agacement. Pas trop envie de de quitter mes amis malgré moi. T'inquiètes pas... Je donnerai des nouvelles et puis, rien n'est fait encore... J'aimerais bien réussir à le ramener à Boston ! Je demande au barman qu'il me resserve un verre. J'en ai besoin.

En entrant à Harvard je ne m'étais jamais imaginé m'attacher à autant de personne. J'étais très sociable du coup je savais que je me ferais quelques amis, mais peut-être pas des amitiés aussi fortes. Il fallait qu'on pense à autre chose si nous ne voulions pas avoir l'alcool triste, car vous imaginé une morue et un mouton en train de pleurer toutes les larmes de leur corps façon dessin animé, accompagné de leur verre de whisky ? Ouais, ça ferait désordre. « Il n'aime pas Boston ? C'est cool pourtant ! Puis s'il t'aime vraiment, il pourrait aussi faire le premier pas » C'était une suggestion comme une autre. « Moi j'hésite à m'arrêter à la maîtrise et quitter Harvard dans un an et demi » C'était une vraie question et cela même bourrer. Déjà, je n'aurais jamais penser aller aussi loin dans mes études, mais de là à aller jusqu'au doctorat, je ne sais pas trop. Je finissais mon énième verre.

@Alexys C.-Mordachov

Harvard avait été comme une évidence pour moi. Evidemment, j'avais fait un an loin d'ici mais rapidement, j'avais compris que ma place était bel et bien à Boston aux côtés de mon frère. De mon frère, de Septembre et de sa connasse de jumelle que je n'avais jamais pu voir en peinture. Bref, je ne me voyais pas ailleurs. Je n'avais jamais voulu aller ailleurs si ce n'est rentrer à Toronto lorsque Jeno était parti ou encore, lorsque Zakhar m'avait lâché comme une vulgaire chaussette. Finalement, j'en étais arrivée à une conclusion : Y a que pour lui que j'étais prête à aller à l'autre bout du monde s'il me le demandait. Sauf que voilà, il ne l'avait jamais fait ! Il a toute sa famille en Russie et puis, je suis en train de me dire qu'il a du se trouver une autre meuf là-bas, surement mieux qu'une putain de Mather ! Ouais parce que je resterais toujours une Mather et lui un Eliot et forcément, ça plait pas à tout le monde et forcément parfois, Zakhar se sent obligé de mentir à mon sujet et ça me saoule, clairement ! Ensuite, Austin me fait part de son questionnement à lui et je hausse les épaules. Sans pour autant quitter Boston, rassure-moi ?! Non parce que sinon, c'était du grand n'importe quoi.

Je comprenais mieux pourquoi elle avait besoin d'autant d'alcool dans le sang. Je fis une légère grimace en entendant ses suppositions. « Je n'espère pas pour toi » Franchement, ça craindrait carrément et puis bon, ce n'est vraiment pas cool de faire ça à l'autre bout de la planète. Bon, ce n'est pas cool du tout en fait. « Hey ! J'interdis de dire ça, être mather ne veut rien dire, faut arrêter avec ses putains de clichés » Bon, même si pour le moment niveau stéréotype on battait des records, mais ce n'est pas un raison de se rabattre sur ça quoi, ça va deux minutes. « Bah j'avoue j'ai hésité à retourner à Cleveland vu que ma mère est morte et tout et que y a son resto, mais j'peux pas laisser Madi' ici. Enfin si j'pourrais, mais j'crois que j'ai pas envie » Je me reservais un verre pour boire à nouveau coup sec.

@Alexys C.-Mordachov

Elizabeth restait encore un sujet assez sensible pour moi. Je savais qu’elle était ici au Laos parce que j’avais vu son nom sur les listings d’équipe, et je savais que je serais amenée à la croiser. Je trouvais ça même étonnant de ne pas l’avoir vu à cette soirée d’arrivée. Elle marquait le début de nos vacances, et le ton que cela donnerait pour ces deux prochains mois. Peut-être que le décalage horaire avait eu raison d’elle, je n’en savais rien. Le fait de me poser intérieurement des questions sur ça « non présence » montrait bien que je n’étais pas totalement indifférente à son égard, mais je lui en voulais encore. Lui parlait maintenant me ferait sûrement dire des choses que je ne pensais pas. Voilà pourquoi je venais d’être aussi froide qu’un glacier au pôle nord à son sujet avec James.
Et pourtant malgré le fait d’avoir était glaçante, James n’avait pas fui. Au contraire, il restait là, son verre à la main, et c’était un long silence qui avait accompagné ma dernière phrase. C’était le moment où j’aurai dû décider de rentrer, surtout que j’étais un peu fatiguée du voyage. Je n’avais pas dormi dans l’avion, ni en arrivant à l’hôtel dans l’après-midi. La situation était vraiment étrange, je n’aurai pas su dire sur l’instant ce qui n’allait pas, mais le Winthrop allait très vite m’éclairait. D’ailleurs, pour l’avoir rencontrer dans un bar, je savais qu’il terminait toujours avant d’en boire un autre. Je ne connaissais finalement pas grand-chose de lui, mais ça je le savais. Surtout que là, nous n’étions même pas dans des conditions de soirée beuverie. Je lui jetais un regard interrogateur, son visage me donnait des frissons. James prit enfin la parole, me parlant d’une chose concernant son père. Ce n’était pas le moment pour moi de dire quoi que ce soit, je le savais. Je lui montrais juste un endroit un peu plus au calme, sans trop d’étudiants, embarquant les verres commandés avec nous, pour dire de pouvoir parler sans être entendu. Ou alors, le moins possible.
Posée contre un mur, je l’écoutais et sa révélation me fendait littéralement le cœur. Je n’étais pas douée pour les relations père et enfant, je cherchais quoi dire sans être maladroite dans mes dires. « Ne soit pas désolé. » dis-je en posant une main compatissante sur son avant-bras. Un contact qu’on n’avait pas eu depuis le bal, je cherchais à lui montrer mon soutien et ma présence par ce geste avant de retirer ma main. « Comment tu te sens ? » Question con, mais quoi dire dans ces moments-là ? Aurait-il fallu que je lui demande comment s’était arrivé ? Evidemment que ça n’allait pas, ça s’entendait dans sa voix. Mais vu sa façon de boire son verre, j’en déduisais qu’il se cachait de ses émotions à travers ça. Ce qui n’était pas une bonne chose, surtout après ce qu’il avait pu me dire au bal, comme pour sa dépression passée. « Je suis là, défoule toi si tu as besoin. ». J’attendais une réaction de sa part n’importe laquelle, quitte à hurler contre moi.

Je faisais part de mes doutes à Austin et comme on avait déjà bien bu forcément moi, ça me faisait rire. On verra bien ! Je ferais moins la maligne si j'apprenais que c'était le cas mais bon. Je m'empressais de rajouter que c'était pas difficile puisque j'étais Mather. Evidemment, Austin le prit mal et moi, je roulais des yeux. C'est pas moi qui fait dans le cliché, c'est lui ! Enfin, toute la famille ! Ouais au final, même sa mère ne savait pas que j'étais Mather. Il avait menti que ajoutant que j'étais une petite Student bien et posée autrement bien, tout le contraire de ce que j'étais vraiment. Voilà pourquoi elle m'aimait autant ! Mais, je suis plus étudiante de toute façon alors, peu importe ! Il n'y avait plus d'histoire au sujet de confréries du moins, je pense pas. Quant à Austin, il me confie qu'il serait bien parti lui aussi mais qu'il restait pour Madi ce que je trouvais trop mignon. C'est trop mignon ! Du coup, vous êtes de nouveau ensemble tous les deux ?!

Les gens et leurs clichés sur les verts ça dépassait tous ce que l'on pouvait entendre. Bon, c'est vrai qu'on est avant tout réputé pour les grosses soirées à débordement, mais je connais aussi très bien des mather qui ne boivent pas souvent et ne prennent aucune substance. Comme quoi, c'est tout à fait possible et pour plaire aux autres il faut mentir. Les parents de Madi' n'ont jamais rien eu contre moi, ils ont juste du mal dans le sens où j'ai brisé le cœur de leur fille à plusieurs reprises. Je souriais en buvant tranquillement mon verre. « Nan du tout ! » Pourtant on pourrait croire, mais du tout.

@Alexys C.-Mordachov