Ouais, la Corée, c'est vraiment un autre monde, et si mes amis et ma famille me manquaient ici, j'avoue avoir vraiment eu un coup de cœur pour là bas. Je hoche alors simplement la tête lorsque Aaron suppose que c'est une culture différente, là bas. C'est toujours différent et plus proche de notre vie que celle du Japon par exemple, mais ouais, la mentalité n'a rien à voir. « Très bien accueillie, ils aiment bien les américains là bas, et parlent même anglais pour la plupart. » Ça ne m'a pas empêché d'apprendre le coréen, cependant, par pure curiosité, et parce que c'est un atout que de parler cette langue de plus en plus demandée. Passées mes péripéties, Aaron me parle alors de son mariage. C'est bizarre, dit comme ça, et ça l'est encore plus lorsqu'il m'explique la situation. « Tu te maries et tu touches du fric en 24h? T'es quoi, une espèce de porte bonheur ? » Que je demande en riant, m'arrêtant enfin sur son expression en parlant de la "mariée". Oooh, je vois. « Ouuuh, alcool ou pas, elle te plait. Il s'est passé un truc plus sérieux du coup entre vous? » Si ça se trouve, la réalité a rejoint la fiction, eh.

C'est un autre monde, du moins, c'est ce qu'il en juge après des connaissances sur cette contrée lointaine. Mais le principal, c'est qu'elle en a profité, qu'elle ait aimé cette région mais surtout qu'elle ait été bien reçu. Non parce que l'Amérique leur a offert une perle rare. Bien que c'est mieux qu'elle rentre au pays, l'avoir près de lui... et oui, c'est un peu égoïste mais c'est bien ce qu'il pense. Il aime la savoir tout proche que trop loin. Oh ça ne t'as pas trop dépaysé. Tu savais où aller. Surtout au début. Oui, être dans un tout nouveau pays où la langue anglais n'est pas première, pas facile. Cela ne lui est pas arrivé, encore. Et il ne pense pas que ça lui arrivera. Mais je suis content d'apprendre que tout s'est bien passé. Oh vraiment, il n'aimerait pas apprendre de mauvaises choses. Voilà qu'il lui explique ce mariage assez complexe. S'ils n'avaient pas gagné le jackpot, c'est vrai que les choses auraient été plus facile et ils auraient évités bien des choses. Mais ce n'est pas le cas. Bien sûr, il faut toujours compliquer les choses, avec lui. Il rit, avant de sourire de façon amusé. J'ai jamais vu les choses comme ça ! Non et il aurait dû ? Mais le plus important, c'était la file, c'était elle.. Il hausse les épaules avant de lui répondre. Ouais, quelques fois, il y a des moments plus.. intime contrairement au quotidien. Nous sommes obligés de vivre ensemble et c'est trop souvent la guerre. Elle lui plait, malgré tout ce qui a pu se passer, entre eux.

Je suis pas folle, je sais qu’en partant, j’ai fait de la peine à certains de mes proches, à commencer par ma famille, même s’ils comprenaient tous globalement les raisons qui ont fait que je parte pour m’aérer l’esprit. Sauf que bon, de base, c’était prévu pour un mois, pas un an et demi. « J’ai vite trouvé mes marques oui, c’est l’avantage. » Que j’explique à Aaron, qui m’avoue être content de savoir que tout s’est bien passé pour moi, et c’est avec un large sourire que je lui répond « J’aurais pas pu rêver mieux, je t’assure. » Oh ça non, mais même si la Corée me manque en un sens, je suis contente d’être revenue. Et voilà qu’il me parle de son mariage, du fait qu’il ait gagné le jackpot, aussi, bonjour le bordel.  Ce qui m’intéresse le plus dans cette histoire cependant, c’est la « mariée », si on peut dire, parce que vu comment Aaron m’en parle, on dirait qu’y a plus que de l’alcool derrière tout ça maintenant, plus qu’une simple « erreur », ce qu’il ne tarde pas à confirmer. Curieuse – encore et toujours – je finis alors pour demander : « Et du coup vous comptez essayer un truc ? Fin, outre mariage, on commence pas tellement une relation comme ça en principe »

Peu à peu, Aaron apprend les conditions du séjour de Margot et oui, il est content que tout se soit bien passé. Vraiment. Mais encore plus, qu'elle soit de retour, pour de bon. Il peut avoir quelques réactions d'égoïsme, oui. Il le sait mais c'est plus fort que lui. Il hoche la tête, suivit d'un sourire en l'écoutant parler. Que des bonnes nouvelles. D'un côté, il est vraiment rassuré. Et oui, pendant des semaines, il n'a pas eu de ses nouvelles. Maintenant, tu ne repars plus ! dit-il amusé avant de parler du sujet de son mariage mais il redevient bien plus sérieux quand il s'agit de parler de Méline. Ouais, cette fille qui lui fait tourner la tête. Un peu trop. Et c'est justement ça, le problème. Je sais pas... c'est tellement compliqué... Je préfère pas prévoir. Le divorce sera prononcé et on verra bien, ce qui se passera après. Si quelque chose est cassé ou non. S'il y a une chance pour que les deux puissent se mettre ensemble.. Bien qu'il se rend compte de jour en jour, qu'il ressent plus que de l'attirance pour cette fille et ça, c'est mauvais, très mauvais car c'est le moment de dire : bonjour, les problèmes. Il secoue alors la tête, avant de reposer son regard sur Margot.

Est-ce que j'allais repartir ? J'en sais rien, pour l'instant, c'est pas tellement dans mes plans. Partir en vacances, peut-être, pourquoi pas, sachant que j'ai maintenant quelques amis en Corée prêts à m'accueillir, mais je pense que me concentrer sur mes études passe pour l'instant en priorité. « Ne t'en fais pas, je ne file plus. » Un sourire à Aaron, tout en lui affirmant que je ne bouge pas. C'est tout ce que je peux lui offrir pour l'instant, n'étant encore sûre de rien, mais c'est déjà pas mal. Quand à lui, à propos de cette jeune femme qu'il a "épousé" sur un coup de tête - ou de bouteille, plutôt - je fis la moue en l'entendant me dire qu'il ne préférait pas prévoir. « T'as pas forcément tort. » Fus-je obligée d'admettre en pinçant les lèvres, haussant une épaule. « Bon courage en tout cas, tout ça m'a l'air bien compliqué. » Avec un petit sourire, je me penche pour lui faire une bise sur la joue, me permettant d'être tactile alors que depuis mon arrivée, on avait gardé nos distances. « Et le piano, tu joues encore alors ? » Fallait bien que j'aborde le sujet qui a de base formé notre amitié.

Oui, qu'il se rassure et qu'il profite alors de la présence de la jeune femme, maintenant qu'elle est de retour. Commet, il réagirait face à un autre départ, de ce genre ? Il ne veut pas se poser la question. Non, parce qu'il ne veut pas que ça arrive. Depuis quelques années, il a l'habitude de voir les gens partir mais ça en devient frustrant. Il lâche un petit sourire avant de le perdre peu à peu, en parlant de son mariage qui devient si compliqué. Depuis le début, ça l'est mais pas autant que maintenant. Ouais, je verrais bien ce qui se passe... Pour le moment, il ne saurait quoi lui dire. Mis à part que l'appel du divorce arrive à grand pas et qu'il se rend compte de plusieurs choses. Et c'est mauvais. Très mauvais. Il retrouve le sourire par son baiser sur la joue. Moins qu'avant, je t'avoue que je trouve pas vraiment le temps. Non, depuis quelques mois, c'est le vide... Et il ne serait pas étonné qu'il ait perdu la main. Pourtant, c'est une activité qui le détend... J'aurai bien besoin d'une prof. dit-il amusé.

« Allez, courage, tu vas t'en sortir. »C'est tout ce que je peux faire, tout ce que je peux lui dire à propos de cette affaire de mariage qui m'a l'air bien compliquée. Lui donner un peu d'espoir, de courage même, en attendant qu'il se sorte de toute cette histoire. En attendant, changement total de sujet pour un plus neutre. Je fus incapable de retenir une petite moue triste lorsqu'il m'avoua ne plus tellement jouer de piano ces derniers temps. J'ai appris beaucoup de choses grâce à Aaron, et d'ailleurs, chaque fois que je pratiquais sur le piano de mon appart - en coloc avec une musicienne ça tue tout - je pensais à lui. Je pris un air surpris cependant à sa remarque « Moi ? Tu rigoles ? » Que je dis en me pointant du doigt avant de me mettre à rire. « Je suis sûre que même rouillé, tu joues toujours mieux que moi. C'est toi qui m'a appris le plus gros y a deux ans. Bon, après, j'ai progressé aussi en Corée, j'avoue. » Autre avantage d'avoir eu cette coloc. « Tu devrais essayer de t'y remettre. Pas comme activité, juste.. pour te détendre, de temps en temps. » Parce que damn, le piano, c'est le mieux. Ça, et chanter, me concernant, d'où ma décision de rejoindre les Lowells.

Quelques mots de Margot, qui lui font plaisir. Parce que ouais, il espère vraiment se sortir de là. De toute cette histoire. Comme quoi, les choses simples, le quotidien bien chiant et bien ça manque. Alala, qu'est-ce qu'on peut dire, parfois... Mais c'est ensuite qu'il avoue ne plus avoir le temps de jouer du piano. Vraiment plus et ça, depuis plusieurs mois. Alors, pourquoi pas une prof ? Margot ? Oh pourquoi pas ? Mais il s'en amuse, surtout. Il hoche vivement la tête, accompagné d'un sourire amusé. Ah tu vois ! Apprend-moi ce que tu as, appris ! dit-il en rigolant légèrement mais tout autant sérieux. Parce que ça peut lui permettre de s'y remettre mais de partager des moments avec elle. Et honnêtement, il a besoin de ses amis, en ce moment. Ouais, j'y ai déjà pensé mais... j'ai choisi une autre activité, pour ça.. Est-ce que marche ? Petit à petit, en fait, ça canalise surtout sa colère. Mais, ça serait cool de se voir, de temps en temps pour jouer. C'est vrai que dans le fond, ça ne peut que lui faire du bien. Il devra seulement trouver le temps nécessaire pour en jouer.

Qu'on se le dise, c'est principalement grâce au piano que j'ai fait la connaissance d'Aaron et qu'on est devenus amis. De base, on est diamétralement opposés. J'avais plutôt tendance à me planquer dans un coin lors de ma première année sur le campus, et lui... Ben, mather, hein. Est-ce que j'ai besoin d'en dire plus ? Alors forcément, apprendre qu'il a arrêté de faire le truc même qui a forgé notre amitié, ça me surprend, me choque, mais de là à lui donner des leçons? Moi ? Je sais pas, franchement. « Mais je suis sûre que tu sais déjà le faire, j'suis une quiche à côté de toi Aaron.. » Que je marmonne avant de rire en haussant les épaules. Quand il finit par dire qu'il a trouvé une autre activité pour se canaliser, se calmer, se détendre quoi, je hausse les sourcils, intriguée. « Quelle activité ? » Que je demande, curieuse, puis finalement, quand il dit que ce serait cool de se voir pour jouer de temps en temps... J'avoue, je cède. Par plaisir pour le piano, mais aussi pour le plaisir de retrouver le clavier à ses côtés. « Bon, alors... soit, on se fera ça. T'auras qu'à passer à la Lowell, on a un grand piano dans la salle principale. » Ou bien ils squatteront la salle de musique, whatever.

Le piano.. Il en pratique depuis des années. C'est presque un autre monde, pour lui, en y repensant. Mais il a toujours apprécié continuer. C'est seulement depuis quelques mois, seulement qu'il a mis tout ceci de côté... Manque de temps, pas l'envie qui venait.. ce genre de choses qui font que le temps passe vite et le voilà aujourd'hui, devant Margot. Mais non, t'es douée ! Qu'elle ne dise pas le contraire. Il hausse, ensuite les épaules avant de reprendre la parole. Je me suis mis à la boxe. Oui et il en a besoin, rien que pour canaliser cette colère au fond de lui. Histoire de retrouver un peu de sang-froid parce qu'il en a besoin... Mais c'est ensuite qu'il lui propose de se voir pour jouer, de temps en temps, ensemble. Oui, ça lui ferait plaisir et du bien. Et ça lui permettra de reprendre le piano petit à petit. Et de rattraper le temps perdu avec la jeune femme. Dès qu'il entendit sa réponse, il affiche ce sourire. Parfait, ça me fait plaisir. Tellement longtemps qu'il n'a pas touché un piano mais il retrouvera bien vite ses marques, ce n'est pas comme si c'était il y a des années puis c'est comme le vélo.A u début, ça va être juste mais après, tout ira. Alors, est-ce que mademoiselle Margot a fait des ravages, en Corée ? Large sourire.