Y a pas tellement de façon appropriée de dire à ses amis qu'on est de retour à Harvard. Qu'on est plus à l'autre bout du monde, alors qu'on était censé partir quelques semaines, un mois tout au plus. Un mois, pour moi, c'est devenu un an et demi. J'avais besoin de cette indépendance nouvelle, de ce monde différent en Corée, et ça m'a fait du bien de ne plus pensée aux horreurs survenues ces dernières années autour de l'université, près, bien trop près de chez moi. Et voilà, depuis une semaine, je suis de retour. Après un détour rapide au Dunkin Donuts le plus proche en sortant de cours, je me promenais avec un smoothie entre les mains, longeant Harvard Square et quelques maisons. Sauf qu'au final, au lieu de retourner à la Lowell House, je longe cette dernière, dépasse même la Winthrop, et je finis par rejoindre Charles River, sentant immédiatement le vend passer dans mes boucles rousses. Ca fait du bien. Au loin, je voyais la Dunster et la Mather, alors que j'avance, mais surtout, je reconnais une silhouette sur un banc, penchée sur son téléphone. Oh putain. J'accélère mon pas, sans trop savoir si c'est une bonne ou une mauvaise idée. Trop tard, je me retrouve alors face à ladite silhouette, relâchant la paille de mon smoothie que j'ai torturée tout le long de ma marche. « Aaron ? » Pitié, me déteste pas, me déteste pas. Je l'ai tenu au courant de mon périple par mail, mais avec le temps.. Forcément, les échanges se sont fait plus rares, d'un côté comme de l'autre.