J'avais fait une allusion, c'est vrai. Je n'avais pas tout déversé sur lui, je ne lui avais pas ouvert mon coeur. Mais pourquoi le ferai-je ? J'parle à peine de mes sentiments à mes proches, je n'allais tout de même pas le faire à quelqu'un qui n'avait aucune pitié, ou même aucun respect pour moi. Le pire ? Je n'avais rien fait. Et il l'avait avoué lui-même. Mouai, cas typique de la petite princesse qui a besoin d'un peu d'aventure dans sa vie hein? J'arquai un sourcil. Une... aventure ? Quoi, il m'a pris pour Paris Hilton et Nicole Richie dans "The simple life" ? Non. J'ai pas besoin d'aventure. Si j'avais besoin "d'aventure", j'me serais envolé à Ibiza dans un jet privé avec Will Smith et Jackie Chan autour d'un bon verre de vin. J'suis sure que ça m'aurait donné des histoires à raconter. Lui répondis-je, un peu sèche. Puis, je me servi un deuxième verre.

- Bon, tu me paies ce verre j'espère? Après tout t'as les moyens, malgré ce que tu veux faire croire. J'hochai la tête et calai mon verre d'une traite. Ouep. Je me servi de la caisse pour faire les paiement. C'est bon, j'suis prête pour l'ouverture ! Et tant que j'y suis, je déposai une grosse liasse de cash sur le comptoir, juste devant Zane. Maintenant, toi aussi t'es riche. Connard. Bienvenue dans mon monde.

Après avoir déposé la liasse de billets devant lui, Zane se tourna vers moi... Il semblait étonné. Merci, mais en ce qui concerne tout monde, j'ai déjà donné. J'arquai un sourcil, pas vraiment certaine de comprendre. Il recula, après avoir rendu les billets. Je regardais le fric, puis le regardait à tour de rôle en dévisageant légèrement. Je préfère 100 fois être pauvre, je te laisse le rôle de princesse. Oh alors là... je riais sarcastiquement. Ah... Ah parce que oui... bien sûr. Je glissais de nouveau la liasse devant lui sur le comptoir. C'est marrant... Tu traites les riches comme des lâches et des égoïstes... Mais dès qu'on t'offre ce que tu nous reproches, tu prends la mouche et tu nous insultes encore plus. C'est toi, le lâche. T'as pas idée de c'que ça représente d'être pris au piège dans un monde auquel on nous met constamment sur un piédestal, et quand on veut te montrer l'envers de la médaille tu prends la fuite comme une mauviette. Je soupirai bruyamment. La patronne se dirigea vers les portes pour ouvrir le panneau illuminant qui indiquait que le bar était ouvert. Ça y est, ça allait commencer. Elle nous donna rapidement quelques instructions, en nous précisant que pour nos premiers soirs, elle nous assisterait de toute façon pour s'assurer qu'on ne fasse pas de bêtises. Meh. Ça s'annonçait long, et ennuyeux.

- Je n'ai jamais dit que tous les riches étaient comme ça. J'arquai un sourcil. Ah non, il n'a jamais dit ça ? C'est vrai. Il l'a jamais dit. Mais toutes ses actions font en sorte que c'est tout de même ça. Mais oui la plupart sont des petits snobs qui se pense au dessus de tout sous prétexte qu'ils ont les poches remplient de billet. Je ne déteste pas les riches, je déteste ceux qui n'ont jamais rien fait pour l'être. Ceux qui sont né avec une cuillère en argent dans la bouche et qui se prenne pour des rois. Je riais. Alors pour toi j'fais rien pour l'être ? Tu m'dis que depuis que j'ai 10 ans, toutes les réunions, toutes les soirées à dessiner et créer des vêtements, c'était dans le beurre parce que j'ai rien fait de "concret" dans le monde ? J'suis préparée à devenir héritière. J'vais pas juste en hériter sans aucune connaissances. Putain, j'étudie à Harvard. Ça t'dis rien peut-être ? Les étudiants à Harvard sont admis uniquement s'ils ont d'excellente note à travers leur parcours scolaire. Il me rendit les billets de nouveau. Et oui je pense que le lâche c'est celui qui accepterait cet argent, celui qui accepte d'avoir tout sans aucun mérite. Alors excuse moi, mais je vais plutôt gagner mon fric tout seul comme un grand. J'étais frustrée. Frustrée qu'il ne comprenne pas mon point de vue. Les premiers clients entrèrent, sans doutes les habituels qui étaient là dès l'ouverture jusqu'à la fermeture... Ils prirent place et commanda aussitôt. J'attrapai quelques bouteilles dans le silence, ainsi que des verres pour les servir. Je boudais visiblement Zane.

Fuck off. Non sérieusement, fuck off. Zane ne valait pas la peine que je perde mon temps à lui expliquer, de toute façon j'étais ici pour travailler non ? Je sais mieux que lui la vérité. Et la vérité, c'est que je dépense mon argent dans les œuvres de charités, ou pour Coraleen, ma fille. Surtout que je suis mère célibataire et son père l'a apparemment abandonné. Je continuais de servir de mon côté, en écoutant Zane s'adresser froidement aux clients J'vous sers quoi ? Je fronçais les sourcils, presque insulté qu'il leur parle comme ça sans raisons. Mais je continuais de l'ignorer, tout en papotant tranquillement avec mes clients qui semblaient vraiment ravis de rencontrer une nouvelle barmaid un peu plus jeune -et belle ahem-.

Si je draguais les clients ? Non, pas du tout. Ils étaient tous vieux, et peu attirants. Ils pourraient être mes pères quoi ! Puis bon, entre vous et moi, j'avais arrêté de chercher le parfait amour. Cette relation que j'avais avec Marshall était seine et sécuritaire pour moi : nous n'étions pas amoureux fou, mais on s'appréciait. Ce n'est pas en draguant la moitié du bar que tu vas réussir à faire tes preuves. ah tiens, il n'a pas perdu sa langue lui ? Je riais en continuant de servir mes deux monsieurs bien gentils puis une fois terminé, un 3e client me demanda de remplir son pichet de bière. Avec le sourire, j'attrapai le pistolet qui m'avait glissé des doigts au moment où je l'avais mis en marche... toute la bière s'est retrouvé sur Zane. Autant que j'avais envie de rire comme tous les clients -et la ptronne-, je ne voulais pas donner l'impression que c'était voulu. Oh zut... j'suis désolée. Je pris une serviette pour lui donner.