- Oh non je suis sûr que je suis beaucoup moins intéressant que toi, même avec un balais dans le cul. Et tu devrais être plus gentille, sinon je n'aurais vraiment aucune envie de t'aider. Il était vachement lourd, et peut-importe ce que je dirais de toute façon, il ne semblait pas être prêt à m'aider de toute manière. J'avais plutôt intérêt de m'y mettre maintenant si je ne voulais pas me faire surprendre par la patronne !

Je commençais donc à balayer, avant de me faire dicter : Il en reste un peu dans le coin à droite là bas. Je relevai les yeux vers Zane, juste pour qu'il capte le message : Dégage. Puis, je continuais mon boulot. Une fois terminée je jetai le tout dans la poubelle et pris un torchon pour essuyer les comptoirs. Tu veux pas t'rendre utile ? Je roulais les yeux. Comment va Charline ? J'vais au moins pouvoir essayer de dégoter quelques infos.

Je crois que c'est utile de te surveiller, tu sais... Pour éviter que tu casses tout avant la fin de la soirée. Je soupirais en continuant d'essuyer de mon côté, essayant d'oublier ce qu'il venait tout juste de dire. Mais t'as raison, t'es une grande fille, après tout c'est pas mon problème si t'es pas douée. tenter de l'ignorer était difficile. Peut être que je devrais finalement laisser tomber et chercher un autre boulot ? Non. Il me faut absolument ce nouveau défi pour me changer les idées, et puis je ne voulais pas non-plus le laisser gagner comme une lâche. Je lui posai donc une question à propos de Charline. Fidèle à elle même. Mais t'sais quoi? T'as cas aller demander toi même si tu veux vraiment savoir. Je hochai la tête. C'est ce que j'ai fait la semaine dernière. demander à jouer l'entremetteur? Je ne demanderai jamais ça à Zane. En fait, je ne demanderai jamais ça a personne. SURTOUT pas Zane. Je soupirais et terminai de frotter le comptoir, pour me mettre à frotter les tables. Il est quel heure là ?

- Et bah si tu veux savoir cette semaine, tu n'as qu'à recommencer. Je soupirai bruyamment. Définitivement, ça ne servait à absolument rien d'essayer de communiquer avec lui. Il était plus sourd qu'un sourd lui-même. Je terminai ma passe de ménage, et retournai auprès du comptoir. Il va être l'heure de montrer de quoi tu es capable princesse. Je fermais les yeux, en sentant le stresse monter. Okay j'ai besoin de boire. Je me tournais pour prendre quelques bouteilles et me faire un mélange. Il restait une demi-heure avant l'entrée des clients... j'avais droit de me gâter un peu non ? Je paie, évidemment.

- Oh bas vas y fait comme chez toi.

Merci, mais je n'avais pas vraiment besoin de ton consentement. En fait, je n'en avais pas besoin du tout. Je continuais de faire mon mélange tranquillement, puis en pris une gorgée, puis deux.

- Alors comme ça t'es tellement nulle qu'il te faut de l'aide pour affronter ce service? Eh bas ça promet. Je calai une troisième gorgée avant de tourner le regard vers lui pour lui dire d'un ton sérieux : Si seulement tu prenais la peine de comprendre pourquoi. Si seulement tu prenais la peine de faire un lien avec pourquoi j'ai quittée les Eliots, pourquoi je cherche un boulot... Et, j'arrêtai de parler, pour lâcher un grand soupir. Laisse tomber. T'es comme Charline de toute façon. Tu t'es fait une idée de moi et le reste, genre comment j'me sens, tu t'en fous parce que ça t'arrange de refouler la faute sur les plus riches que toi. Je fronçais les sourcils et pris une autre gorgée. Continue de rire, tu m'rappelles pourquoi j'ai pris la décision de faire ça à la base.

J'étais fâchée. L'alcool me faisait dire la vérité, me forçait à la dire tout du moins. Je n'avais jamais cherché la pitié, et je n'allais pas commencer aujourd'hui. Mais à rire de moi comme ça... Putain, qu'est-ce qu'il m'énervait. Je ne l'avais pas quittée du regard jusqu'à lui dire de laisser tomber... Ce qu'il ne semblait pas vouloir faire, étrangement. Tu sais quoi? T'as raison. J'prends pas le temps, je me donne pas la peine de comprendre. Mais alors vas y, explique moi. Explique moi maintenant ce que tu fais là. Parce que moi ce que je vois, c'est que t'as tout, alors ouais, j'ai du mal à saisir pourquoi tu te plains, à quoi ça te sers de faire ça. J'avalais ma salive, et bu une autre gorgée. J'avais besoin de temps pour réfléchir. Est-ce que j'avais envie de tout lui dire ? Déballer ma colère contre le monde entier, lui dire à quel point la vie m'a TROP gâtée et que maintenant j'en subit des conséquences. La richesse, définition parfaite de "Cadeau empoisonné". Je souriais en terminant mon verre. Je n'avais pas envie de tout lui expliquer, mais juste suffisamment pour qu'il me lâche les baskets... Au moins pour ce soir. Disons simplement que j'ai beaucoup de modèles "à ne pas suivre"... Beaucoup de personnes "comme moi" qui ont fait en sorte que je n'ai plus envie d'être "comme moi". Riche. Populaire. Héritière. Tout ça quoi. Tous m'ont déçu... Et je réalise de plus en plus avec le temps, que ceux qui me tenaient le plus à cœur ne sont pas riches, et que je les aient perdus justement à cause de mon argent. À cause de mon attachement envers les personnes qui n'en valaient pas autant la peine. Royce, Charline, juste par exemple... Bordel... Des erreurs dans ma vie, j'en ai fait à la pelle. Et il fallait que je me rattrape.