Après avoir lu son mot je jetais un coup d'oeil à ma main. Je n'avais rien eu de casser, mais j'avais encore un joli bandage dessus et elle me faisait encore mal. Je me contentais alors de répondre d'une petite voix. "Oui...je, oui je suis clean." C'était un peu un mensonge parce que je n'étais jamais totalement sobre, mais avec un joint je ne pouvais pas être totalement shooté. J'étais donc pour ainsi dire clean. "Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ??" J'avais beau être shooté se fameux soir, je me rappelle de tout. Est-ce que j'aurais dis quelque chose que je n'aurais pas du se soir là ??

J’avais entendu dire que les mathers organisaient une soirée samedi soir, le thème original m’avait tout de suite donné envie de me joindre à eux, moi qui en temps normal ne refusait jamais de me rendre à une bonne fête. Le problème du jour ? Qu’est-ce que j’allais me mettre n’étant pas une groupie des tenues violettes. Ni une ni deux j’avais fait le tour des boutiques de Cambridge et trouvé un espèce de déguisement de sorcière violet que j’avais accompagné d’une paire de louboutins violets qui me donnaient une bonne dizaine de centimètres en plus. Histoire d’être en parfaite harmonie avec le thème j’avais acheté une cape de sorcier et un chapeau que j’avais à présent sur la tête. En retard comme à mon habitude je rejoignais le lieu de rendez-vous, il y avait du monde. En attendant de trouver quelqu’un avec qui faire connaissance ou tout simplement discuter –comprenez plutôt, danser– je me dirigeais au bar commandant une téquila. La soirée pouvait être géniale comme ennuyeuse au possible si je ne trouvais personne avec qui me divertir.

La soirée débutait pour moi, cette dernière était déjà commencée depuis quelques heures pour ceux qui étaient arrivés à l’heure annoncée ce qui était loin d’être mon cas. Quoi ? Il fallait se faire désirer n’est-ce pas ? Bon peut-être que ça ne marchait pas comme ça lorsque personne ne t’attendais mais je m’en fichais un peu. Le principal c’était d’avoir droit à ma présence, une cabot parmi d’autres mais la meilleure amie d’Apple, l’une de celles que tout le monde connaissait de près ou de loin. En attendant de me trouver quelqu’un sur qui mettre le grappin je dérivais vers le bar commandant une téquila que j’avalais cul sec, depuis le temps que je me tapais des cuites il me fallait plus que quelques shots pour avoir la tête qui tourne. Un garçon avec des cheveux longs que j’avais pris pour une fille le temps d’une petite seconde semblait m’observer mais je n’y prêtais pas attention pour le moment me contentant de recommander un second verre que je gardais pour plus tard. « Salut. Tu devrais goûter leur machin, là. C'est bizarre, mais ça déchire. » Je tournais la tête vers lui, hésitant une petite minute avant de faire signe au barman de revenir. « Annulez la téquila… Je voudrais ce truc-là… » Je lui montrais du doigt la fameuse bière dont on entendait parler dans Harry Potter. Je daignais enfin à laisser ma moue boudeuse habituelle au placard pour sourire à cet inconnu. « Merci… Lara… » Autant faire les présentations tout de suite, je buvais une gorgée de cette fameuse bière, c’est vrai que ce n’était pas dégueulasse malgré l’aspect rébutant.

Je n'avais pas eu le temps de répondre à Doryan que quelqu'un nous interrompit subitement. « Alors on s'amuse ? » Son visage m'était familier, j'avais rencontré cette fille un soir, alors qu'elle avait l'air de vagabonder sur la campus. Son attitude bien trop tactile m'avait forcé à l'éviter à chaque fois que j'eus pu la croiser à nouveau. « Salut ! Heu .. Zytha c'est ça ? Je suis surprise de te voir dans une fête ! » Au moins elle se rappelait de mon nom. Sa remarque sur le fait de me voir ici manquait certainement de tact mais était plutôt fondée. Je fis mine de ne rien avoir entendu, évitant au maximum de croiser son regard, pour ne pas avoir à converser. Pourtant elle semblait vraisemblablement être une amie de Doryan, je me devais alors de ne pas me renfermer sur moi même et de paraître le plus sociable possible. Je lui répondis alors timidement à son sourire. « Il fait soif ! Tequila, ça vous dit ? » S'il y avait une raison pour laquelle j'esquivais avec soin les fêtes, d'autant plus celles des Mather, c'était bien pour ça. Mon seul vice a toujours été uniquement la cigarette, jamais je n'ai bu d'alcool. Je fis alors non de la tête écrivant en suite quelque mots à l'intention de la jeune femme. « Sans moi, désolé je ne bois pas d'alcool. » J'écrivis ensuite le plus discrètement possible à Doryan : « Tant mieux, parce que .. je veux être sure que .. chaque chose que tu aies pu me dire, ou que tu me dises encore .. tu le penses vraiment. »

Je ne sais pas pourquoi est-ce que j’avais décidé d’accorder un tant soit peu de crédit à cet homme que je ne connaissais pas, en temps normal je n’étais pas la fille la plus méchante qui soit mais j’étais très forte pour mépriser les gens qui osaient m’aborder pour me faire perdre mon temps. Oui, ma réputation de cabot était saine, j’étais la garce qui n’avait peur de rien ni de personne et j’aimais ça. Pourtant ce soir je n’étais pas d’humeur à me montrer blessante avec ce petit brun aux longs cheveux volontairement old school ? Pas que je trouve ringarde sa coiffure mais… Peut-être que si à y repenser mais je n’aurais pas le toupet de le lui faire remarquer, j’étais d’humeur à être gentille je vous dis… « Docteur Zhivago, enchanté. » Je suis consciente que je n’avais pas le Q.I. d’Einstein mais là j’étais vraiment larguée. « On a déjà dû te la faire. Encore que, les jeunes ne regardent plus ce genre de films de nos jours... Moi c'est Cam Callums. Et l'accent, là, c'est l'Alaska. » Je souriais amusée, j’aimais l’accent et la culture de cet homme même si je n’avais pas compris de quel film il parlait. « Désolée mais comme tu le vois sur mes cheveux… Je suis blonde et ma culture cinématographique s’arrête aux années quatre-vingt… » Je le regardais prenant une petite gorgée de ma bière beurrée. « Enchantée ! » Je tournais la tête pour regarder les autres, certains dansaient sur la piste et me donnaient envie. N’oublions pas que j’étais étudiante en troisième année de danse, cette activité était en quelque sorte ma vie. « T'es pas accompagnée ? » Je plongeais mon regard dans le sien avec un petit sourire quelque peu aguicheur. « Ya pas un quarterback qui risque de surgir du néant pour me coller un pain ? » Je souriais une nouvelle fois prenant une nouvelle gorgée de ma boisson. « Pour être honnête… Il se pourrait qu’un quaterback soit là mais personne n’a l’exclusivité… » Je marquais une petite pause, il savait maintenant que je ne comptais pas être en couple, que la voie était en quelque sorte libre. « Tu comptes rester là toute la soirée où tu vas te bouger et me demander de danser avec toi ? » J’étais cash !

Ravenclaw style*

« Vous voulez danser alors ? »

Ezeckiel ne semblait pas ravi à cette idée, c’est vrai qu’il n’était pas du genre à se trémousser sur une piste de danse d’habitude alors Eileen n’était pas surprise. Cependant elle voyait bien à présent qu’il évitait de la regarder. Lui en voulait-il ? Ou était-ce lui qui avait honte de quelque chose ? La jeune femme n’aurait su le dire et dans la brume de son début d’ivresse, elle décida que cela n’avait pas d’importance, que si il voulait lui parler de quelque chose il le ferait. C’était son meilleur ami après tout. Ils buvaient leur verre et Jessy décidément d’humeur taquine remarqua le débit d’alcool qu’ingurgitait la Dunster.

« C'est qu'on joue dans la cour des grands par ici. Tu as une descente de bonhomme Eileen »

« On est à une fête chez les Mathers là, faut pas jouer les fillettes » plaisanta-t-elle.

Il était temps de se décider à bouger ou alors ils allaient rester toute la soirée en piliers de bar à se regarder dans le blanc des yeux, excepté pour Ezeckiel et Eileen dont le regard ne se croisait jamais ou presque.

« Ok, je vous propose de boire le verre cul sec et d'aller enflammer la piste de danse. Ca sera un peu difficile de danser à trois mais nous pouvons très bien faire une danse rock’n’roll en se passant la demoiselle. Après si vous avez peur d'être remarqué oublier direct l'idée. Me concernant je suis chaud comme la braise »

« Oui un dernier cul sec pour la route et on y va les mecs ! Mais je refuse d’être utilisée comme une vulgaire balle de ping pong entre vous deux »

Tous trois burent un énième verre et Eileen poussa les deux jeunes hommes en direction de la masse de monde agglutinée au centre de la pièce. Ils ne voyaient même plus où étaient Juliet, Tyler et Elia, sans doute perdus dans la foule. Arrivée sur la piste, la jeune femme commença à se déhancher sur la musique entraînante face aux deux garçons.