Mes lèvres contre les siennes, puisqu’on a jamais pu s’exprimer correctement par mots, je sens la pression qu’il donne pour que je le relâche. Manque de réponse de sa part au baiser, j’ai déjà compris. Je n’oppose donc pas de résistance et retourne sagement sur ma chaise, détournant la tête pour ne pas croiser son regard. Me prenant son “non” durement, j’en baisse quelque peu la tête, fixant un point invisible sur la table. Je crois que la réponse est claire désormais… C’est ce que je voulais, non? Arrêter de se poser des questions à tout moment. Arrêter de ne plus savoir comment agir l’un face à l’autre. C’est ce que je récolte. Au final, il connaît son point de vue en ce qui me concerne… Et il me gratifie même d’un passe-droit pour ce que je viens se faire, me permettant de ne pas faire une marque de plus à une ardoise déjà plus qu’entachée.

Posant mon regard sur la scène, vide malheureusement pour moi, ça ne prend pas si longtemps avant d’entendre à nouveau sa voix. Accusatrice. Avec raison. …ou du moins en partie. Et lorsqu’il ajoute qu’il n’a pas besoin de ma pitié, un rire triste m’échappe, sans la moindre once de joie, sans le moindre amusement.

- C’est pas de la pitié. Et t’as jamais été un jouet, corrigeais-je sans oscillation de ma voix, avant que ça ne casse légèrement, lorsque j’énonce la suite : J’aimerais revenir près de toi, mais j’ai fait le con et j’ai perdu ta confiance y’a longtemps. Et je comprends que ce soit irrévocable…

C’est normal comme réaction. Après tout, c’est moi qui s’est nourrit de chimères d’avoir cru que je pourrais un jour revenir près de lui. Oh j’ai jamais pensé que ça se ferait en un claquement de doigts, je savais que si c'était possible, ce serait pas pour autant facile. Mais je l’aurais fait volontier, parce que ça signifierait être à nouveau avec lui. Donc de me prendre un “Non” catégorique blesse tout de même. Parce qu’au fond, peut-être que je le savais. Peut-être que je savais que ca marcherait pas et qu’il faut bien que je paie le prix de mes conneries.

- Je te fous la paix, soufflais-je finalement, le regard tourner vers la scène qui, dieu merci s’illumine pour le show, laissant le reste de la salle dans le noir, permettant de ne pas remarquer, je crois, mon regard embué, bien que je ne pleurerai pas. Pathétique, mais apparement je garde une once d’ego.


• @Jaysaël S-Castellan

Un rire crispé prend place sur mes lippes alors qu'il me répond. Pas de pitié à mon égard ? Alors c'est quoi de la moquerie de sa part ? Il a bien du capter avec les fleurs que je lui ai envoyé que je suis encore amoureux de lui, que j'arrive pas à être quitte de cette attirance que j'ai pour sa personne et pourtant il fait mine que non, agissant comme bon lui semble au risque de me blesser encore, de me briser d'avantage. Comme si il ne m'avait pas assez fait de mal par le passé, après, je suis bien masochiste de continuer à le voir, pire que le syndrome de Stockholm. Je le fixe alors qu'il me balance qu'il aimerait revenir vers moi, qu'il sait qu'il a fait le con, etc. Je ne pige pas ce qu'il a dans la tête, je n'ai jamais su le comprendre et maintenant encore moins... Je dois faire quoi ? Lui demander des comptes maintenant ? Qu'il s'explique un peu plus sur son but vis à vis de moi. Est-ce uniquement à cause des remords de l'époques peut-être qu'il désire revenir vers moi pour se sentir moins coupable ? Pour tenter que je passe l'éponge ? Car je doute fortement que lui, il ai encore des sentiments pour moi. Surtout qu'il jette l'éponge bien rapidement, me laisse entendre un je te fous la paix preuve en est que pour moi et pour m'avoir il ne se battra jamais, que je ne suis qu'une petite lubie temporaire, comme à l'époque. Je suis bien loin de représenter pour lui ce que lui, il représente pour moi. "Je t'ai attendu quand tu es revenu en ville Oliver." Soufflais-je. "J'ai attendu que tu reviennes vers moi, mais au final tu t'es mit avec un autre mec pendant un bon moment, t'as tiré un trait sur moi alors je ne crois pas que tu es en droit de dire ça, parce que tu n'as jamais rien fait pour tenter de me récupérer depuis que tu es revenu, tu n'es jamais venu me trouvé, tu ne m'as jamais donné d'explication réelle, j'ai du tiré mes propres conclusions sur tout ça. Elles ne sont peut-être pas bonne, mais je suis sûre d'une chose, tu aurais voulu réellement retrouver ta place à mes côtés, tu serais revenu vers moi, tu ne me dirais pas après un non je te fiche la paix." Peut-être que je suis trop cash, peut-être que j'en attends trop de lui, mais moi je n'ai plus à prouver les sentiments que je peux avoir à son égard alors que lui, il a tout à prouver pour regagner ma confiance parce que si réellement il l'espère cette place comme il vient de me le dire, alors il se battrait pour celle-ci.

Il ne semble pas me croire lorsque j'affirme que ce n'est pas par pitié que j'ai agi. Il a toujours eu du caractère, a toujours détester se faire prendre pour un con, alors aujourd'hui, quand je lui balance que je joue pas avec lui et que j'aimerais revenir, est-ce qu'il peut réellement agir autrement? Même si c'est la vérité. Non. Ma parole n'a pas la moindre crédibilité pour lui et j'en suis le seul responsable. J'ai pas à lui en vouloir le moins du monde pour ça. Incapable de faire autrement, j'en baisse cependant la tête, fixant mes doigts nerveux sur la table, lorsqu'il me rapelle qu'il m'a attendu lorsque je suis revenu en ville. Il m'a attendu alors que j'ai essayé de le fuir, essayant de me convaincre qu'il serait mieux sans moi… Je l'ai laissé tombé, trop apeuré pour affronter problèmes et vérités. Et si je m'enfoncerai normalement dans le mutisme, n'osant rien dire de plus que ce qui est déjà dit, sa dernière phrase me pique plus que de raison.

- Si je te dis que je vais te foutre la paix, c'est que je sais clairement que j'ai aucun droit d'essayer de revenir vers toi, lui indiquais-je en relevant un regard résolu vers lui, arrêtant de jouer nerveusement avec mes jointures, la voix claire bien que basse pour ne pas qu'on se fasse foutre dehors. Je sais très bien que j'ai aucun droit de te dire que je t'aime encore et que suffit que tu entres dans une pièce pour que mon cerveau arrête de fonctionner correctement! Mais pourtant c'est réellement ça. Alors faudrait que je fasse quoi? Que je te force à m'aimer et me reprendre? Le questionnais-je, n'attendant pour autant aucune réponse avant de continuer : Je peux pas faire ça; j'ai aucun droit d'avoir une place à tes côtés même si c'est tout ce que je veux. C'est les faits; c'est pas de la pité, c'est pas un jeu malsain, c'est que je t'aime encore, que j'ai jamais arrêté. Que t'y crois ou non. Et je sais très bien que je te mérites pas. Que j'ai rien d'autre à t'offrir que moi et mes excuses de mec trouillard… Que c'est pas beaucoup et probablement loin d'être suffisant, expliquais-je avec franchise et énergie, avant de m'adoucir pour le questionner à nouveau : Alors si tu me dis "non" clairement, est-ce que je peux vraiment insister? Demandais-je sans le quitter des yeux, même si la douleur y passe. Assez pour que je lui laisse finalement savoir : Jaysaël, si tu me dis que j'ai la moindre chance, même si ça prend du temps, même si je dois y mettre des années, je le ferai. Je ferai tout ce que je pourrai pour regagner ta confiance et pouvoir être à nouveau dans tes bras. Mais je t'ai déjà trop blessé, je veux pas recommencer, alors j'essaierai pas de te forcer, indiquais-je doucement, la voix emplie de regrets. Plus jamais je veux lui faire du mal.

• @Jaysaël S-Castellan

Il me regarde à nouveau, le silence ne prenant pas place entre nous malgré la musique qui se laisse entendre et annonce ainsi le début du spectacle. Je le laisse parler, me répondre et j'écoute ses paroles. Je reste cependant silencieux un moment, la serveuse venant déposer nos assiettes et nous servir du vin pour que l'on puisse se régaler en profitant du spectacle. Mais je n'ai ni l'envie de manger, ni l'envie de regarder ce qu'il se passe sur scène à cet instant. Je reste à le regarder et prend finalement une respiration. "Je t'ai dit que j'en savais rien Oliver, je ne sais pas ce que je veux parce que j'ai peur que tu me blesses encore, parce que je ne te fais plus confiance. Rien ne me dit que tu ne vas pas refaire la même chose, partir pour x ou y raison du jour au lendemain et me virer encore de ta vie." Souffles-je doucement, mais un brin d'agacement bien présent dans ma voix. "Tu dis que ma présence te fait réagir, mais j'ai rien qui le prouve, t'as jamais rien fait pour tenter de te rapprocher de moi, même quand je t'ai proposé qu'on couche ensemble t'as juste tourné les talons encore une fois. T'as même pas sauté sur cette occasion pour qu'on repasse un moment ensemble. Non tu m'as juste encore tourné le dos comme tu sais bien le faire et je parie que tu vas le faire encore ce soir, que tu vas finir par te lever de cette chaise et partir en me laissant encore une fois comme un con derrière." Je prends un pari risqué, mais justement, c'est parce que j'ai l'habitude qu'il me fasse cela et putain, j'ai pas du tout envie qu'il me donne raison, mais à tout les coups, il va le faire, parce que comme il le dit, c'est un mec trouillard et me tenir tête, je sais que c'est compliqué. Je peux avoir un caractère de merde parce que dans le genre têtu et rancunier je doute qu'on fasse pire que moi. Peut-être qu'un autre mec lui aurait déjà pardonné et qu'ils fileraient déjà le parfait amour avec lui. Mais moi, je ne peux pas passer l'éponge aussi facilement, malgré les excuses qu'il m'a déjà présenté, parce que un pardon ne fait pas tout, il ne change pas le passé et ne permet pas de se racheter, il faut des actions et concrètement, je n'attends que cela de sa part.

La serveuse passe, laissant les paroles se taire entre nous pendant qu'elle dépose les assiettes et remplit les coupes de vin. Pourtant, je n'ai qu'un faible regard sur ce qui vient d'atterir devant moi, même pas assez pour définir ce que c'est, juste assez pour savoir que ça se trouve là. Quelqu'un retient toute mon attention et encore plus lorsqu'on se retrouve à nouveau que tous les deux au milieu de la foule et que sa voix se porte encore à mes oreilles. Hochant la tête doucement, le regard et le sourire tristes, j'acquiesce à sa remarque : oui, il m'a dit qu'il ne sait pas. Et il m'a dit "non" aussi. Sauf qu'il m'explique pourquoi, me donne son point de vue et je ne peux que l'écouter, n'ayant aucune envie de le couper. Ce n'est que lorsqu'il semble prendre une pause assez longue pour me laisser répondre que j'ose le faire.

- Si je me souviens bien, t'as utilisé le terme "baiser" et c'était pour "faire une bonne action dans ta grande générosité", indiquais-je, me permettant un léger rire en repensant à notre rencontre - ô combien délicate - lors de ma première journée de boulot. J'ai cependant un mouvement pour l'empêcher de relever, parce que ce n'est pas pour l'attaquer et que je lui tiens pas rigueur pour ça. On était tous les deux en pétard ce jour-là. Plus tard, quand tu m'as embrassé, en vacances, par contre, lui rappelais-je plus doucement : …c'était un défi que je t'avais donné, pensant que t'arriverais pas à mettre les gestes aux paroles que tu lançais. …mais être resté près de toi, t'aurais pu me déshabiller sans que j'émette la moindre résistance, parce que je peux pas faire autrement quand tu me touches. Suffit que tu poses tes doigts sur moi et je flambe. J'ai hésité toute la nuit qui a suivie à me demander si je devais aller cogner à ta porte, puis à me traiter de con parce que y'avait aucune raison pour que tu me reprennes. Même comme jouet pour une nuit, expliquais-je doucement. Et quand on est revenus, tu m'as dit pour Igor, grimaçais-je en mentionnant le nom de l'autre blond. Et j'ai su pour ta fille aussi, mentionnais-je beaucoup plus doucement. Et je suis terrifié, avouais-je en toute franchise. Terrifié à l'idée de te blesser encore et de blesser ta fille. J'ai peur d'entrer dans ta vie à nouveau et d'y apporter que des problèmes, alors que vous ne le méritez pas. Et que je vous mérite pas, précisais-je. Je faisais un pas, je reculais, j'en faisais un autre, tellement minime et je reculais encore plus… Mais tu m'as envoyé les fleurs aujourd'hui. Fleurs que j'aurais jamais pensé recevoir de ta part. Que des noires, peut-être. Et t'aurais eu pleinement raison. Mais toutes les autres… Et le mot… C'est la première fois que j'ai réellement l'impression que j'ai pas fait que rêvé en songeant que je pourrais te retrouver, ajoutais-je doucement. Et si tu sais pas… Commençais-je avant de faire signe "1 minute" avant d'aller détacher l'une des chaînes d'argent à mon cou, faisant glisser le pendentif pour l'extraire et le poser sur la table avant de le remplacer par l'anneau de tungstène noir qui trône à l'un de mes doigts depuis un moment déjà. Je doute qu'il te fasse alors autant que tu prennes les deux, commentais-je en tendant le combo à Jaysaël. Quand tu sauras quoi penser me concernant... Tu pourras me le remettre, si tu ne veux plus me voir dans ta vie ou tu m'en offriras un si tu souhaites que je reste. Tu prends le temps que t'as besoin. Et d'ici à ce que t'aies décidé, je tenterai de te donner des preuves concrètes que je veux revenir et que je veux être là pour toi, proposais-je avec un léger sourire. Je m'enfuirai plus. Pas plus dans dix jours, un mois, huit mois, que ce soir, précisais-je en ne détournant aucunement le regard.

• @Jaysaël S-Castellan

Il est clair que je n'ai pas été le plus tendre avec lui, que le choix de mes mots n'a pas toujours été le plus judicieux et que glisser une pique ci et là était un petit plaisir pour moi, pour lui montrer que je lui en voulais, que je ne passerais pas facilement au dessus de ce qu'il m'avait fait. Tension stupide et je n'arrivais pas à m'empêcher de le faire, par frustration aussi de ressentir toujours cette foutue attirance pour lui, cette envie de le retrouver malgré la peine qu'il m'a causé. Je l'écoute alors, un petit sourire prenant place sur mes lèvres malgré moi à la mention d'Igor, bien que cela est une preuve qu'il n'a pas regardé mon profil meetsachusset depuis notre rupture, qu'il n'a pas vu les informations passée, ni les photos, sinon il aura su que Igor n'était autre qu'un chocosaure... Preuve en est au final qu'il ne fait pas attention à ce qui me concerne, qu'il ne cherche pas réellement les informations surtout quand elles sont accessible si facilement... Autant pour ma fille, j'ai pu comprendre la méprise, le fait qu'il ai pensé que je l'ai trompé, parce que de son adoption je ne parle que rarement, parce que le monde entier n'a pas besoin de savoir ce qu'il se passe dans ma famille.
Je le laisse parler, parce qu'il me fait comprendre qu'il n'a pas fini, je dois juste l'écouter et garder en tête ce que je veux lui dire en réaction à ses différentes paroles, mais son monologue étant long, je vais louper des choses importantes probablement. Je l'observe alors retirer la chaine et puis la bague avant de me tendre le tout une fois assemblé. Je ne bouge pas, observe simplement le bijou entre nous. Je me recule contre le dossier de ma chaise et croise les bras. "Donc, si je résume, tu viens de me reprocher mon attitude avec toi, d'avoir parler d'un autre gars alors même que ce gars n'a jamais existé et t'aurais pu le savoir en, je sais pas." Je fais mine de réfléchir. "Regardant mon profil meetsa ? Igor était le dinosaure en chocolat que j'ai offert à ma fille." L'informais-je alors. "Tu dis que tu veux te rapprocher de moi, mais au final, tu ne fais rien dans ce sens, étant donné que même les info que je publie tu les vois pas. Tu trouves ensuite l'excuse d'Elena pour ne pas te rapprocher de moi. Super, merci de me dire que ma fille est un obstacle pour une relation entre nous." Je continue de le fixer. "Sache que si il se passe un truc entre nous à nouveau, Elena ne sera pas dans l'équation avant un moment car je sais comment préserver ma fille." J'hausse les épaules, ayant l'impression de passer pour un père indigne. J'enchaine ensuite pour continuer de réagir à ce qu'il m'a dit. "Je suis sensé te faire confiance alors que toi même tu dis que tu as peur de me blesser, c'est vraiment encourageant aussi ce genre d'attitude." Soulignais-je en le regardant toujours. "Et pour conclure ? Tu veux me passer un collier comme si j'étais un chien pour marquer ton territoire ? Je refuse ton bijou, si il se passe un truc entre nous, ça se fera, il est pas question de collier, bague ou que sais-je." Mes mots encore une fois sont dur, mais il vient de toucher des cortes sensibles et pas de la bonne façon, je me bouge d'ailleurs pour attraper mon verre de vin et en boire une première longue gorgée sans même lui proposer de trinquer. J'ai besoin d'un peu d'alcool là.

Le regardant un instant, les yeux ronds, ne disant rien, ne faisant rien, alors qu'il attrape son verre pour en prendre une gorgée, je reste figé par ses paroles. Sortant finalement de mon immobilisme au bout de quelques instants, je secoue la tête comme lorsque je finis un round totalement sonné en boxe. Me tournant pour regarder devant, j'arrives avec difficulté à croire tout ce que je viens de me prendre au visage.

- Wow… marmonnais-je, posant les bijoux que je tenais sur la table entre nous, m'étirant pour prendre mon verre et y tremper mes lèvres à mon tour.

Reniant l'assiette qui se trouve devant moi, la repoussant même légèrement pour appuyer mon bras sur la table, je fixe le spectacle devant moi sans vraiment le voir, des morceaux de ce qu'il vient de me dire continuant de me passer en tête, dans l'ordre et dans le désordre. Wow… je sais pas quoi dire d'autre.

- T'as une de ces façons de comprendre les choses parfois… commentais-je tranquillement. Laissant passer quelques cabrioles sur scène pour essayer de flanquer de l'ordre dans mes pensées avant de tourner la tête vers lui à nouveau. Premièrement, - et je tiens sérieusement à clarifier ce point en premier - : ta fille sera jamais un obstacle, indiquais-je pour qu'il imprime. Continuant, je reprends d'une voix plus normale : Et c'est pas une excuse, non plus. Sauf que de savoir que t'as un enfant, tu m'excuseras, c'est pas rien comme information. Parce que ça veut dire que si je m'engage avec toi, c'est d'être là pour toi et - lorsque tu le décideras - être là pour elle, aussi. Que tu le veuilles ou non, elle fait partie de l'équation; t'es père. Quiconque voudra être avec toi, devra accepter qu'elle est là et devra la traiter comme son enfant aussi. J'ai jamais dit que sa présence était mauvaise. Mais j'ai admis que j'étais terrifié, fis-je remarquer. Parce que j'ai jamais songé avoir quelqu'un sous ma responsabilité. J'ai jamais vraiment eu de parents et t'es bien placé pour savoir que je sais déjà pas prendre soin de moi. Alors ajoute le facteur que c'est quelqu'un qui t'es cher, même que c'est ta fille… oui, j'ai la trouille, d'accord? Lui expliquais-je, en toute franchise. Et pourtant, je t'ai quand même dit que je voudrais revenir près de toi, lui pointais-je. C'est pas que je pose Elena comme une excuse; c'est que je te dis que je sais pas si je suis à la hauteur pour vous deux, mais que je veux essayer de l'être.

• @Jaysaël S-Castellan

Agir en adulte, avoir une discussion compliqué tout en restant calme, c'est pas réellement la spécialité pourtant, ici, je suis contraint de le faire, je pourrais me lever et partir, mais non, parce que ça ne réglera rien et ça me mettra encore plus mal. Parler sans hausser le ton, c'est compliqué, mais on est contraint de le faire ici, pour ne pas se faire pousser dehors ou regarder de travers. Après mon monologue, pour reprendre ses mots et lui faire comprendre que je ne les accepte pas, je prends mon verre pour en boire une longue gorgée. Le goût du vin dans la bouche, un brin amer, mais il reste bon, je me concentre sur ça, sur la dégustation de ce breuvage alors qu'il reste silencieux et que je cherches à me calmer un peu. Utiliser ma fille comme excuse, c'est bien une chose que je n'accepterais jamais. Ok, il m'arrive parfois de dire que je ne peux pas sortir parce que j'ai Elena, mais quand je dis ça, je passe réellement la soirée avec elle, que cela soit à regarder la reine des neiges, Encanto ou Vaiana, je fais réellement un truc avec elle quand je la mentionne de la sorte, mais jamais elle n'est une excuse pour tenter de me rapprocher de quelqu'un.

Je l'écoute alors quand il commence à parler à nouveau, posant mon regard sur lui plutôt que sur le verre que je tiens toujours entre mes doigts. Je finis par le fixer en silence pendant un moment et ce même si il a fini de parler, de se défendre. "Essaie pas." Soufflais je alors. "Fais le." Précisais je alors, parce que dans mon sens, essayé, c'est s'autoriser l'échec, c'est accepté dès le début que l'on peut rater. "Si effectivement tu veux revenir dans ma vie et être dans la sienne dans le futur, c'est pas en me disant ça que je vais l'accepter. Parce qu'a t'entendre tu dois apprendre du jour au lendemain à t'occuper d'elle, alors que je serais là si effectivement ça se fait. Contrairement à moi, tu vas pas te retrouver avec la petite du jour au lendemain." Parce que moi, je n'ai pas eu le temps de me préparer, j'ai pas eu quelqu'un pour m'épauler comme ça serait le cas pour lui si il tente de s'approcher à nouveau de moi comme il l'entend. Je ne sais même pas comment on en est venu à faire ce genre d'hypothèse alors que quelque minutes plus tôt, je ne voulais même pas penser à ce genre de discussion entre nous, parce que nous ne somme plus un nous depuis bien longtemps. Je pose à nouveau mon verre sur la table. "Je ne sais pas si réellement il se passera finalement quelque chose de sérieux à nouveau entre nous, mais on peut tenter... Mais ça sera ta dernière chance, je ne te pardonnerais plus ensuite." Oui, parce que si il vient encore à me faire du mal, je tirerais un trait sur lui pour de bon, du moins je tenterais de le faire, je ne me permettrais plus d'espoir et j'avancerais alors sans plus me retourner...

Le silence s'installe après mes paroles et je n'ose pas le déranger à nouveau. Comme si c'était le court instant qui fait pencher la balance et que je n'ose pas l'influencer au risque de tout faire tomber dans le mauvais sens. Soutenant le regard de Jaysaël, j'attends son verdict. Même si je tenais à corriger ce qu'il a interprété lorsque j'ai parlé de sa fille, ça ne veut pas dire qu'il va pour autant apprécier que j'aie abordé le sujet à nouveau. Sauf que je voulais qu'il comprenne que je ne cherche pas à écarter sa fille : elle vient avec lui, c'est package deal. Faudra que j'apprenne, mais je veux le faire si on en arrive là, un jour.

Lorsque ses premières paroles tombent, mon regard baisse. Ne pas essayer. C'est perdu d'avance. M'apprêtant à lui dire que j'ai compris le message, je relève plutôt rapidement les yeux pour croiser les siens lorsqu'il me donne un nouvel ordre. Fais-le. Sans condition. Sans hésitation. Fais-le. Pour lui. Pour revenir avec lui. Pour un possible nous. Il m'explique alors sa pensée et un nouveau sourire apparaît sur mes lèvres, doux, faisant effet jusqu'à mon regard.

- C'est une notion que j'ai pas, alors oui, je devrai apprendre, expliquais-je tranquillement. Si je peux me permettre, pour quelqu'un qui s'est fait bazarder dans une vie parentale du jour au lendemain comme tu dis… t'as l'air de t'en être sorti magnifiquement et de continuer de le faire, soufflais-je.

Ma parole a probablement pas de valeur, mais ça reste qu'il m'impressionne pour ça. Pas que je le croyais pas capable, mais parce que le résultat est beau à voir. J'ai encore l'image en tête des deux souriants dans les bras l'un de l'autre, comme je les ai vu aux films cet été, et le choc de la découverte passé, j'admets que j'apprécie cette image de plus en plus. Parce qu'ils ont l'air heureux ensemble tout simplement.

Hochant inconsciemment la tête lorsqu'il s'adresse à nouveau à moi, retrouvant un large sourire au fil de ses paroles.

- T'auras pas à me pardonner à nouveau; je m'enfuirai pas et je veux plus te blesser, lui assurais-je. Je voulais déjà pas avant, je veux certainement pas recommencer. Baissant le regard un faible instant, je le relève pourtant, brillant. Merci, soufflais-je. Même si c'est rien de garanti. Merci de me laisser une chance, précisais-je avant de pointer mes bijoux restés sur la table : C'était pas pour te traiter comme un chien, t'étais pas obligé de le porter, non plus, mais mes mains sont toujours plus minces que les tiennes alors si tu voulais, je te laissais la chaine aussi, lui fis-je remarquer en me permettant de rire doucement. J'ai toujours adoré ses mains d'ailleurs et il le sait. J'ai toujours adoré tout son corps et le mec qui vient avec vous direz, mais bon… C'était plutôt comme une promesse, de ma part surtout, que tant que tu l'auras, je ferai tout ce que je peux pour te prouver que je veux être à toi, expliquais-je en haussant les épaules légèrement. Mais t'as raison, y'a pas besoin de bijoux, hochais-je avec un sourire en allant le rechercher tranquillement pour le remettre à mon cou. Et j'aurais compris, s'il me l'avait remis, que j'avais plus rien à faire dans sa vie...

• @Jaysaël S-Castellan

Je ne disais pas du tout cela pour retourner la conversation sur moi, sur ce que j'ai vécu avec l'arrivée d'Elena dans ma vie. Non j'ai nullement envie de changer le sujet de la discussion, bien que peut-être il le faudrait en vue de ce qu'il se déroule maintenant... Qu'est-ce que je suis entrain de faire putain ? Je suis réellement entrain de tout faire pour me bruler encore les doigts et lui donner ainsi l'occasion de me faire encore du mal. Je le fixe, mais il est déjà trop tard, mes paroles sont sorties et je ne suis pas du genre à revenir en arrière, surtout que dans le fond, j'aimerais revenir dans une relation comme avant avec lui, retrouver un nous harmonieux même si celui-ci est qu'un rêve de ma part... Un rêve qu'il tente de vouloir concrétiser avec ses paroles, malheureusement, juste des mots ne peuvent suffire...

"Je ne disais pas cela pour que tu me félicites ou quoi." Je n'ai jamais prit Elena dans ma vie dans ce but, je l'ai fait uniquement pour elle, pour qu'elle puisse avoir une bonne vie et ne pas se retrouver ballotté de foyer en foyer parce que ma sœur est incapable de s'occuper d'elle. C'est même étonnant que la petite n'ai aucune séquelle des consommations de Leighton.

Je laisse mon regard trainer sur les bijoux qu'il reprend maintenant, m'exprimant par la même occasion ce qu'il avait dans la tête en me proposant cela un peu plus tôt. J'avais prit la chose assez mal, mais en même temps, je ne me vois pas porter un bijou appartenant à un mec qui n'est même pas mon copain, m'obligeant à m'afficher dans une relation qui au final n'est pas encore là et dont je ne suis même pas sûr de la finalité au final. "Je ferais sans. Tu sais que je ne mâche pas mes mots, alors si je décide de passer à autre chose, tu seras le premier au courant." Parce qu'alors, c'est moi qui lui tournerait le dos pour la première fois et cela de façon définitif, car si je prends cette décision une bonne fois pour toi, je ne reviendrais pas ensuite la queue entre les jambes. Je me demande si je ne devrais au final pas faire cela pour éviter de souffrir encore, mais j'ai toujours eu cet arrière gout d'inachevé dans notre histoire... Le clap final, je ne l'ai jamais donné et visiblement, en vue de ses paroles, lui non plus même si il a prit un autre chemin. "Je vais être totalement indiscret, mais c'est important pour moi. Pourquoi t'es plus avec l'autre gars ?" Parce que la réponse qu'il me donnera aura son importance pour la suite, que j'apprécie ou non de parler de ce type pour qui il n'est pas revenu vers moi à l'époque.