après la nuit, avant le jour
J'étais perturbé. Par sa présence, par ses yeux bleus dans lesquels je plongeais soudain sans retenue. Par les mouvements de son dos nu et de ses cheveux qui tombaient en cascade lorsqu'elle enfilait mon sweat. Elle était parvenue à me déstabiliser et alors que je percevais de plus en plus cet élan qui me poussait vers elle, je faisais tout l'inverse. Je m'éloignais, presque effrayé par cette soudaine tension physique que je ne contrôlais pas, qui n'aurait pas dû être. Alors en bon réflexe de fumeur je me sortais une cigarette, solution toute trouvée pour calmer mes nerfs. Lorsque Brinley revenait pour me faire face, mais cette fois-ci bien camouflée derrière mon pull xxl sur elle, je lui proposais une clope presque machinalement, qu'elle saisissait sans hésitation. « Tu m'allumes ? » Mon regard se releva d'un coup vers le sien, piqué par le sous entendu alors que dans ma poitrine, c'était le bordel. Je ne savais pas comment interpréter son regard innocent qui rendait la situation terriblement excitante, et qui finissait de me faire tourner la tête. Elle était sérieuse ou elle se foutait de moi ? Soudain pris de panique je restais bloqué, puis lui allumais sa clope sans répondre, le cerveau tournant à mille à l'heure. « Non » répondis-je à sa question, bien trop sincère car trop perdu pour conserver ce rôle de beau parleur que je savais si bien cultiver. Puis soudain je descendais du plan de travail. « Finalement je suis fatigué. Bonne nuit » dis-je en éteignant ma clope avant de quitter la pièce sans me retourner. Je grimpais en silence jusqu'à ma chambre, m'allongeais sur mon lit, à bout de souffle. Mais qu'est-ce qui m'avait pris bordel ?
(Marcus von Habsburg)
obsession
Serait-ce juste dans ma tête, ou toi aussi c'est dans la tienne ? Mais chaque fois que je suis seul, je pense à toi je sais c'est bête. J'y ai pensé en boucle, je te veux. Je me le cachais sans doute, je te veux.