Encore une fois, j'avais tout perdu quand on s'est séparé. J'avais perdu le but de ma vie, j'avais perdu mon repère et mon guide. J'avais perdu ma meilleure amie et ma confidente. Ma moitié et mon futur. Alors ressasser cette épreuve douloureuse, ça pouvait être bénéfique, mais ça m'aiderait pas à aller mieux, à aller de l'avant. Peut-être que si j'avais l'espoir de te retrouver par la suite, je dis bien peut-être que je pourrais te donner les billes dont tu as besoin, parce que je saurai que tu seras là pour m'épauler. Mais en l'état, notre relation était encore trop fébrile pour pouvoir m'y aventurer. Je soupirais quand je te voyais retourner sur le banc, écrasant les éclats de verre sur ton passage et je t'imitais, m'installant à l'autre extrémité. Puis l'aveu franchissait tes lèvres et mon regard, encore rougi des larmes passées, se posait sur toi. « comment ça, c'est pas ton mari ? tu t'es pas mariée ? » En même temps, j'avais été étonné quand tu me l'avais dit, n'ayant trouvé aucune information sur un possible mariage d'une Anastasia Miller.

le bruit du verre captivait ton attention quelques instants, jusqu'à ce que tu avoues que tu étais, aux yeux de la loi, une femme célibataire. son étonnement n'était pas si grand et tu fronçais les sourcils en le regardant ne pas être si étonné et juste intrigué. — on est juste fiancés tu haussais les épaules avant de reprendre — enfin peut être plus maintenant.. tu secouais la tête de gauche à droite, rapidement. lassée par la vie qui te réservait toujours des surprises. — elle est plus si parfaite hein, ma vie disais-tu ironiquement en ne lâchant plus son regard d'une seconde. première fois que tu réussissais d'ailleurs à le regarder, à l'affronter vraiment. tu cherchais sa réaction, un signe. ce quelque chose qui t'avais toujours plu chez lui.

Je fronçais les sourcils. "Peut-être plus maintenant", c'était un signe que les choses allaient mal... au point que vous ayez rompu ? C'était une question qui me brûlait les lèvres mais je n'avais pas besoin de la poser, ta posture, le ton employé, les mots utilisés... Tout laissait transparaitre que tu étais triste et que votre relation n'existait plus au présent. Ton regard avait capté le mien et je me perdais dans les méandres de tes iris. Comment ai-je fait pour te laisser m'échapper ? T'étais la femme parfaite à mes yeux, encore aujourd'hui, malgré les larmes, malgré les mots durs. Je m'étais légèrement rapproché, suffisamment pour que ma main puisse caresser ton dos délicatement. « il a aucune idée de ce qu'il perd... » Contrairement à moi, qui en paye le prix encore aujourd'hui. « j'aurais préféré ne jamais le savoir » finissais-je par chuchoter.

tu sens que ta gorge est nouée pour en retenir les larmes. tu te sens si vulnérable depuis qu'il est parti. il était ta stabilité. celui qui avait pris le relai, qui avait pansé tes cicatrices. il t'avait tout donné et construire ta vie avec lui ne t'avais pas paru impossible à entreprendre, au contraire. mais son départ t'avais fait réaliser que vous aviez beau être là l'un pour l'autre, autant que vous aviez essayé, vous n'étiez pas des âmes soeurs. tu te sentais dévastée, effrayée à l'idée de te retrouver sans lui, même si tu savais qu'il était parti pour de bonnes raisons. tu n'arrivais même pas à lui en vouloir et tu étais persuadée qu'il serait toujours là pour toi et julian. son départ était justifié et ta seule crainte était d'être livrée à toi même, à affronter tes peurs. ton souffle s'accélère, ton palpitant s'emballe lui aussi. sa main dans son dos te laisse un frisson qui parcours ton corps entier. une décharge électrique puissante. — fais le murmures-tu en le fixant — embrasse moi avant que j'décide de me barrer. cela sonnait tout comme une supplication de ta part. tu savais que tu pourrais rapidement changer d'avis et que là, à l'instant présent, tu ne mesurais aucune répercussion, tu ne mesurais pas à quel point un baiser pouvait tout chambouler pour lui comme pour toi.

L'ambiance avait drastiquement changé, en cet instant où tu m'avais avoué ne pas être mariée, et ne plus être fiancée. Ça voulait dire quoi ? Que tu n'avais plus l'excuse de Casey pour ne pas vouloir me donner de seconde chance ? Ça m'allait, personnellement. Mieux, ça me rassurait de savoir qu'il n'était plus dans l'équation. Alors quand tu me suppliais presque de t'embrasser, je ne me faisais pas prier. Au contraire, ma main libre venait trouver place sur ta joue, les yeux plongés dans les tiens alors que mon visage se rapprochait du tien. Petite caresse du pouce avant que mes lèvres n'effleurent leurs jumelles. Impossible de nier ce cœur battant la chamade, ce rêve qui redevenait réalité. Je me décidais enfin à sceller le baiser, capturant tes lèvres dans un baiser langoureux. Nos langues se retrouvent bien assez rapidement... comme si elles étaient faites pour danser ensemble. Et c'était le cas, je me suis jamais senti aussi vivant qu'à tes côtés, à t'embrasser, à t'aimer comme au premier jour et plus encore.

vos lèvres se rencontrent et une sensation étrange t'envahie. une plénitude que tu n'avais plus retrouvée, que tu avais même oubliée. figée, les paupières closes, tu profites de cet instant. goût salé qui se glisse entre vos lèvres, les perles d'eau qui s'échappent de tes yeux. tu te décales un peu de lui venant essuyer tes joues. — je pleure toujours autant, même après des années.. dis-tu sur un ton rieur. cette soirée était comparable à une immense montagne russe. — j'ai jamais réussi à arrêté de t'aimer, je m'en suis juste convaincue pour continuer ma vie. j'ai fais en sorte de trouver une personne rassurante, bienveillante.. je crois qu'on s'est aimés tu voulais être franche avec lui et c'était le moment. il aurait toutes les cartes en mains pour décider de son avenir, ou non, avec toi.  — il a pris soin de moi tu pleurais de plus belle, te remémorant toutes les belles années passées à ses côtés.  — mais il est pas toi, donovan joyner. il n'est pas l'homme qui t'as charmé avec des crêpes et sa passion pour les lego. il n'est pas celui qui s'est accroché à toi avec tant de ferveur comme personne ne l'avait fait avant. il n'est pas celui qui t'as soutenu, sauver, aimer. il n'est pas ton âme soeur et il ne l'aurait jamais été. — c'est un père formidable, ça aurait sûrement été un mari génial. c'est un homme parfait, un ami loyal. il est incroyable casey.. mes parents l'adore, c'est le gendre idéal. mais malgré tout ça, il n'est toujours pas toi tes larmes ont cessées de couler et on laissé place à un visage détendu. les joues sûrement rosée par l'émotion, tes pleurs ont laissé des traces de maquillage sur ta peau, mais tu n'en a que faire. — j'ai pas besoin de te "laisser une deuxième chance", t'as jamais perdu ta première. t'as toujours été le seul. mon premier choix. c'était rare que tu t'ouvres à ce point et il le savait parce qu'il te connaissait comme personne. cette fois, te confier avait été si apaisant que tu te sentais libérer d'un point énorme. et pour ça, tu remerciais casey d'être parti.

J'oubliais tout, quand tes lèvres se liaient aux miennes. J'oubliais le lieu, l'événement, la discussion d'avant ou encore les gens qui nous entourent. Quand on s'embrasse, je retrouve cette bulle dans laquelle j'ai adoré me réfugier durant des années. Quand on a pris notre premier appartement ensemble, quand on a commencé à envisager le futur. Quand on a appris qu'on allait être parents... avant que tout ne s'envole en fumée. Cette bulle, la nôtre, elle a été mon refuge pendant si longtemps, même après notre rupture. Et c'est pour ça que tout ce que tu me racontes, j'étais incapable de le vivre de mon côté. Ça a toujours été toi et j'ai jamais cherché à te remplacer. Seulement, je t'en veux pas d'avoir essayé. Parce que t'avais besoin de ça, de te reconstruire. Et tant mieux s'il t'a aidé. Après tout, ton fils devait être ton plus gros pilier à présent, celui qui t'aidait à avancer chaque jour. Comme toi, l'émotion me gagnait. C'était plus rare mais ça m'arrivait et ce soir, c'était la soirée pour ça de toute façon. Mon corps se rapprochait davantage du tien, avant que mon front se colle au tien. « je t'aime, anastasia miller... je t'ai aimé dès le premier jour, et je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle » Le sourire qui s'esquisse sur les lèvres, mais impossible pour moi de t'embrasser de nouveau, pas ce soir en tout cas. « il faut... que je parle, à charlotte » Même si j'espère qu'elle n'est pas naïve au point de croire que j'étais l'homme de sa vie. « je veux faire les choses bien... alors je romps avec elle, pendant que tu retrouves ton fils. et demain.. demain on met tout à plat. la conversation que tu voulais avoir tout à l'heure, on l'aura » que je promettais. Parce que tes mots, ils résonnaient dans ma tête. J'étais celui que tu voulais, celui que tu aimais. Et un jour, tu deviendras Mme Joyner.

t'essayais a tout prix de capturer ce moment pour qu'il reste à jamais gravé dans ta mémoire. l'estomac noué, partagée entre l'excitation et la peur. ses mots résonnent en toi, les paupières fermées et un sourire léger étire tes lèvres. tu ne réponds rien pour autant, préférant garder ces trois mots pour un moment plus précieux. ton pouce caresse ses lèvres, prête à venir les embrasser de nouveau mais tu sens rapidement la distance qu'il met entre vous en parlant de sa copine actuelle. ta main se pose sur ta cuisse, abandonnant ses lèvres. tu ressentais un peu de peine pour elle, mêlé à une certaine jalousie que tu masquais fièrement. — hm disais-tu pour acquiescer ses dires. — on est pas obligé d'en parler si tu veux pas.. soufflais-tu. tu n'avais pas envie de remuer le couteau dans la plaie une seconde fois, vu comme la première avait déjà été catastrophique. — je.. sais pas si je pourrais faire garder julian demain. est-ce que tu pourrais venir là où je loge ou ça te dérange? la proposition était clairement bancale puisque tu lui proposais de te retrouver face à l'enfant que tu avais eu avec un autre homme. — sinon, je m'arrangerais avec aurea, elle sera super contente de passer un peu de temps avec lui.. dis-tu en essayant de te rattraper tant bien que mal.

L'impression de flotter, voilà ce que je ressentais en cet instant. Tes lèvres avaient un goût de reviens-y qu'il était difficile de lutter contre. Mais c'était pas cool pour Charlotte, qui était quelque part dans l'assemblée, toute seule. Enfin, je ne doute pas un instant qu'elle saurait trouver bonne compagnie, développer son réseau avec les bonnes personnes. « j'ai envie qu'on parte sur des bonnes bases.. alors faut qu'on en parle. ensemble. » Ma main glissait sur la tienne, sur ta cuisse. Je sais que j'ai remis un peu de distance, mais c'était avec toi que je voulais être, avec toi que je me voyais construire des choses. Le gamin que j'étais y'a dix ans, avec des rêves pleins la tête pour nous, il est encore là, et je ne le laisserai pas s'enfuir en courant à la moindre difficulté. J'esquissais un sourire à tes mots et mon pouce venait caresser ta joue, cherchant à te rassurer. « c'est ton fils ana... c'est normal qu'il soit présent... je vais m'y faire, t'en fais pas. plus tôt sera le mieux » Alors oui, ça sera pas facile au début mais... je voulais pas que tu te sentes obligée de le "cacher" pour moi. C'était toi toute entière que je voulais, et ton fils faisait partie de toi. Il était hors de question que je t'en prive. Je venais voler un baiser, avant de me redresser. « envoie moi ton adresse, je serai là quand tu seras prête à me recevoir, demain sans faute » Et sans te lâcher du regard, je me reculais. Je voulais pas partir, mais il le fallait. Pour toi, pour nous. Pour ce nouveau départ qu'on reprenait à deux. Deux pages se sont tournées ces derniers jours, pour pouvoir reprendre l'écriture du meilleur chapitre de notre vie.