maintenant plus d'une semaine que tu as quitté ton pays natal pour rejoindre la france. le mariage de capucine et aidan était un moment fort en émotions et tu t'es pris quelques jours en plus pour flanner à la française. arpenter les villages de la côte d'azur, dessiner sur la plage et lire à une terrasse ensoleillée. tout ça, seule et ça te semblait nécessaire avant de rentrer à boston, voire même, avant d'aller n'importe où ailleurs. tu t'étais rendue à l'évidence, vivre comme tu vivais depuis ta séparation avec travis n'était plus possible. tu te t'infligeais un niveau d'exigence beaucoup trop élevé et surtout, tu mettais à mal la seule relation qui te faisait du bien. donovan. c'était incompréhensible et tout se bousculait dans ta tête. t'avais beau essayé de tirer les choses au clair, mais tu ne comprenais toujours pas comment tu pouvais pousser cette relation à se dégradé. un mécanisme de défense idiot ou peut être simplement parce que t'avais appris a mal aimer.
capucine t'avais poussé de ta falaise bien trop haute en volant ton téléphone et en lui envoyant des mots que tu n'aurais certainement jamais initié de toi même. et les choses avaient suivi leur cours. jusqu'à maintenant. ce moment où tu traversais les couloirs de l'aéroport de boston, à la recherche du brun. sourire qui illumine ton visage, sans que tu puisses le contrôler, lorsque tu le repère au loin. lui et sa pancarte. arrivée à son niveau, tu attrapes la pancarte pour qu'il la baisse. — arrête ça, c'est super gênant ! lances-tu en rigolant sans vraiment remarquer les mots rédigés en plus petite taille. et puis il y a ce petit flottement de silence, où tu ne sais pas trop comment le saluer. les yeux dans les siens, gênée par la situation, tu attrapes ta valise et fait quelques pas. signe de tête — on y va ? tu replaces ton sac à main correctement sur ton épaule et lui tends la main pour qu'il t'emmène où il veut, loin du monde qui grouille dans l'aéroport.

t'as imaginé cette scène pendant des heures. paris-boston, c'est assez long pour que tu puisses faire tous les scénarios possible. et rien ne c'était passé comme tu l'avais pensé. vous étiez tous les deux, deux idiots, gênés et qui ne savent quoi faire de leurs corps. l'impression d'être étouffée par le monde qui fourmille autour de vous. l'envie aussi d'être à l'abris des regards indiscrets. alors que soyons honnête, sûrement personne ne vous observait. mais c'est ça le sentiment de gêne; avoir l'impression que tous les regards sont braqués sur nous. toujours aussi silencieuse, tu t'installes dans la voiture. silence qu'il brise en te saluant, comme si vous ne l'aviez pas fait cinq minutes avant. tu t'installes sur le côté pour être un peu plus en face de lui. — hey.. souffles-tu en le fixant. tu peux pas t'empêcher de sourire et même presque de rire. putain qu'est-ce que tu te sens conne. tu mordilles ta lèvre inférieure et quitte son regard. tu viens remettre une mèche de cheveux derrière ton oreille. et.. merde, tes lèvres sont venues rencontrer les siennes. parce que tout ça devenait trop gênant et que si il prenait pas cette initiative, il faudrait bien que l'un de vous deux le fasse.

cœur qui s'apaise quand tu te retrouves loin de la foule, mais qui continue de s'emballer parce que sa proximité est dangereuse. quelques minutes ont suffit à ce que tes lèvres se retrouvent déjà sur les siennes. mouvement incontrôlé, dont il a également fait preuve. un peu rassurée et en même temps paniquée de la suite des évènements. mille scénarios défilent dans ta tête, et quand vos lèvres se désolidarisent, tu te rends compte ne même pas avoir vraiment profité. la pulpe de son pouce vient caresser ta joue et te faire frissonner. paupières closes à cet instant. quelques secondes de répit pour ton cerveau qui fulmine. baiser à nouveau échangé où cette fois plus rien ne se passe dans ta tête. seulement ton corps léger comme porté sur un nuage de bien-être. — j'ai un peu la trouille de rentrer chez moi ton corps s'éloigne du sien, mais ta main reste sur la sienne. — on peut aller manger un burger et voir après ce qu'on fait ? t'avais vraiment envie de manger un burger bien gras, comme les américains savent le faire.

pendant le trajet, ton stress redescend et tout ce qui était normal entre vous se réinstalle. sa main sur ta cuisse n'est même plus étonnante, elle est agréable. le contact devient fluide et vous parlez de tout et rien facilement. la route est rapide, en un claquement de doigts tu te retrouves à la table d'un dinner bostonien. — j'ai pas mangé dans l'avion, je dormais. j'ai une fin de loup ! grand sourire et main qui tient ton ventre. il gargouille pas, mais presque. tu saisi la carte et te mets à feuilleter chaque page à la recherche du repas parfait. — je me casse la tête alors que je sais déjà ce que je vais finir par prendre.. difficile de changer les habitudes. tu refermes le livret et le repose sur la table. — hey tu m'as pas dit, t'as fini ton projet? sourcils qui se froncent. t'espères que oui, parce que tu risquerais de le forcer à rentrer pour qu'il aille bosser. tu veux pas être la cause d'un potentiel échec.

ta main soutient ton visage et ta tête dodeline de haut en bas, les opales rivées dans les siennes. il parle mais tu ne l'écoute pas vraiment. chant mélodieux dans tes oreilles seulement. un flot de paroles qui résonne sans sens. quand tes oreilles finissent de vibrer, tu te surprends à le fixer avec un peu trop d'insistance. — ah euh ouais.. bah j'espère que ça ira ! pitié que t'aies pas répondu à côté de la plaque. ta mâchoire se serre, un peu gênée de t'être perdue comme ça, et ton regard se décentre de lui. tu balayes la salle à la recherche d'un eye contact avec un serveur. bras qui se lève pour interpeller une blonde qui se dirige instantanément vers vous avec son petit calepin de commande. — je vais vous prendre un double cheese avec des frites et un sprite s'il vous plait. tu lui lances un sourire. — ah et sans cornichon dans le burger ! qui mange ces horreurs? tes yeux se posent sur lui pour l'écouter donner sa commande. tu réunis les deux cartes pour les rendre à la serveuse qui repart. — quand est-ce que tu pars déjà ?