Cela fait du bien de revenir sur le terrain. De se vider l'esprit, de reprendre les entrainements comme avant. Avec la catastrophe qu'il y a eue au concert, tout le monde était chamboulé, les activités extra-scolaires avaient été suspendues. Mais maintenant, tout a repris. Je ne peux pas dire que tout est redevenu normal car ça ne l'est pas. Heureusement que je suis resté avec Theodora ce soir là, heureusement qu'on a préféré se faire une soirée tranquille et de regarder la diffusion du concert sur grand écran. Le coach nous fait courir sur le terrain pour s'échauffer. Quelques personnes viennent assister aux entrainements en s'asseyant sur les gradins. Certains prennent juste l'air, d'autres écoutent la musique, révisent et certains viennent pour se rincer l'oeil. Il faut dire ce qui est. Mais maintenant, je ne prête plus attention aux regards des demoiselles. Je ne suis plus sur le marché. Chacun à son tour, on doit shooter dans un ballon pour l'envoyer le plus loin possible vers le goal. Lorsque c'est mon tour de faire le kicker, je shoot dans le ballon de football et celui-ci prend une toute autre trajectoire. J'entends des voix de surprise vers les gradins. Le ballon a atterrit sur quelqu'un. Merde. Les gars de l'équipe éclatent de rire et moi j'accours vers la personne qui a réceptionné la balle... en pleine tête. " pardon, désolé, ça va ? " que je demande à la personne en grimpant le dernier gradin pour arriver à sa hauteur. J'sais pas ce qui m'a pris mais en tout cas, j'ai bien fait fort sur ce coup-ci.

La matinée était bien douce ce matin. Après les deniers événements, Lilia était bienheureuse de retrouver de l’ordre et du calme surtout dans les alentours. Certains se remettaient des blessures à l’hôpital et d’autres renforçaient leur corps avec du sport. Lilia était dans la deuxième catégorie, malgré le moral qui se dégrade petit à petit, elle tenait à ce que son corps ne la lâche pas également, un seul suffisait.

Après un footing autour du complexe sportif, la jeune brunette décida d’y faire un saut à l’intérieur pour un plongeon rapide à la piscine, elle pensait que cela ne pouvait que lui faire du bien. Une demi heure plus tard et après une bonne douche, la jeune femme avait une meilleure mine, le regard ailleurs mais elle était plus réveillée qu’au réveil. Elle décida alors d’entamer sa lecture sur les gradins, en face du terrain de foot. Un environnement inhabituel maïs permettait de casser un peu sa routine. De nombreuses filles étaient présentes afin de jouer aux cheerleaders et de mater les beaux corps des sportifs ici présent surtout. Lilia était dans son monde, elle n’était pas venue relooker, même si, il fallait bien se l’avouer, que le paysage n’était pas moche à voir.

Alors qu’elle était plongée dans ses cellules, elle sentit une douleur atroce à son crâne. Elle prit quelques secondes pour se rendre compte qu’on venait de lui lancer un ballon sur la tête. Complètement sonnée, elle se releva afin d’essayer de comprendre le pourquoi du comment mais se rassit aussitôt, son cerveau étant toujours à l’ouest. C’est à ce moment qu’un jeune homme vint à ses côtés et commença à s’excuser. C’était donc bien lui. Lilia le regarda avant d’hocher négativement la tête. « Je crois que je survivrai ne t’inquiète pas ». Il semblait paniqué alors elle rajouta. « J’espère que tu es étudiant en médecine, va falloir checker si ce n’est pas une commotion cérébrale là » fit elle pour détendre l’atmosphère.

@Lilia Arnault Gustin le maladroit. D'habitude, je ne rate aucun coup, mais celui-là, je ne l'ai pas vu venir. Elle non plus d'ailleurs. Je devais avoir les pensées ailleurs, ou un coup de fatigue. Bref, ne cherche pas à te justifier Mahoney, les erreurs, ça arrive. Je vais me faire ramasser par le coach, mais c'est pas grave. J'accours jusqu'à la victime de mon lancé. La jeune femme a l'air un peu sonnée même si elle est toujours consciente et qu'elle parle. " attends, laisse-moi regarder. " car justement, je suis étudiant en médecine. Je me mets à genoux devant elle et je regarde bien ses yeux, en faisant bouger mon doigt de droit à gauche. " tu sais quel jour on est ? comment tu t'appelles ? " un coup de sifflet retentit derrière moi et les joueurs m'appellent. Ils veulent récupérer le ballon. Je leur fais un signe que la demoiselle va bien puis je fais passer le ballon jusqu'au terrain, en veillant à mieux viser cette fois-ci. Puis je reviens vers ma patiente. " où est-ce que tu as reçu le ballon ? " sur le nez, sur le front, sur la tête, dans la mâchoire. Je dois aussi prendre ses infos là pour une meilleure intervention. Et s'il y a quelque chose d'inquiétant, je l'accompagnerai à l'infirmerie.

Lilia ne s’attendait pas à ce que sa lecture soit interrompue par un grand coup sur la tête. En même temps, quelle idée de quitter la bibliothèque pour continuer sa lecture en face du terrain de foot. Les joueurs se faisaient la passe en criant et les filles, venant se rincer les yeux, étaient encore plus bruyantes avec leur ricanement et les messes basses. C’était peut-être bien la dernière fois que la jeune brunette viendrais avec une intention d’étudier.

Cependant, elle s’attendait encore moins à retrouver un jeune homme en panique devant elle. Lilia avait mentionné la médecine pour rigoler mais il prenait les choses très aux sérieux. Elle était légèrement sonnée par le coup reçu plutôt mais elle pensait survivre sans problème. Elle ne savait pas encore si elle pourra passer outre l’humiliation reçue en cadeau en plus, la petite cerise sur le gâteau après le grand coup. La jeune brunette suivit tout de même les instructions du jeune homme à ses genoux et répondit à ses questions. « Euh… j’avoue que je m’y perds même avec toute ma conscience mais je dirai le 29 avril ? Et moi c’est Lilia, enchanté monsieur j’envoie des ballons volants. » Il avait l’air stressé alors Lilia voulait le rassurer et lui montrer qu’il n’avait pas à s’inquiéter autant. Mais malgré cela, il ne lâcha pas. Il voulait absolument savoir où est-ce qu’elle avait reçu le coup. « Là, entre le lobe frontal et pariétal » fit-elle en pointant du doigt la partie de son cerveau. Elle était connaisseuse alors autant donner des informations détaillées, les médecins adoraient ça les détails. « Mais je t’assure que je vais bien, pas besoin de m’amener à l’hosto ou quoi que ce soit. Va juste me falloir une capuche pour me cacher parce que je viens de me faire clairement afficher là.» Lilia n’aimait pas être le centre des messes basses, là elle était bien servie grâce à lui.

@Lilia Arnault Je suis vraiment embarrassé pour cette demoiselle. Elle a rien demandé et je suis venu lui foutre un coup sur la tête avec mon ballon. J'aurais pu tuer quelqu'un. Un accident est vite arrivé. Heureusement qu'elle ne portait pas de lunettes. Heureusement pour beaucoup de choses, elle va bien. Du moins, elle en a l'air mais j'ai quand même envie de vérifier. Est-ce qu'elle voit net ? Des trous de mémoires ? Je ne vois pas de sang s'écouler de son nez ou de ses oreilles donc ça m'a l'air d'être bien parti. Ah, et elle parle en plus de ça. Je souris un peu et ça me détend. Si elle est apte à faire des blagues, c'est que son état va bien et que je ne vais pas passer un mauvais quart d'heure. Sait-on jamais, j'aurais pu tomber sur quelqu'un de plus arrogant. Comme un type baraqué qui m'aurait refait le portrait et enterré dans la pelouse du terrain. " enchanté, moi c'est Gustin. " peut-être qu'elle me connait, peut-être pas. En général, je n'ai pas très bonne réputation. J'inspecte l'endroit qu'elle m'indique et je fronce légèrement les sourcils. " mh, ça devrait aller. une petite bosse en cadeau. mais si t'as des vertiges ou des envies de vomir dans la journée, hésite pas à aller aux urgences. " le Gustin célibataire aurait dit ou sinon tu m'appelles, mais Gustin n'est plus célibataire. Lilia est plus embêtée pour son image que pour ce qu'elle pourrait avoir sur la tête. Je me mords la joue, tourne les yeux vers tous ceux qui la regardent. " crois-moi, ils vont vite oublier ça. " y'aura d'autres scoops par d'autres qui passeront au-dessus. " comment puis-je me faire pardonner ? " car on ne dirait pas mais j'ai la culpabilité qui s'est bien installée et je me sens horriblement désolée pour elle.

Maintenant que le check-up était fait, le jeune homme en face d'elle était plus soulagé, il avait évité le pire. Et puis il était tombé sur elle plutôt que quelqu'un d'autre, Lilia était très pacifiste mais tout le monde ne l'était pas. Gustin l'avait donc échappé belle. Elle réussit même à connaître son prénom par la même occasion. «Enchanté Gustin !» Fit-elle avec un sourire. Tel un vrai docteur, le jeune sportif lui donna un dernier conseil qu'elle suivra en cas d'urgence bien évidemment. Elle hocha la tête en signe d'approbation avant de regarder autour d'elle, pour l'instant le seul hic était cette mésaventure. Gustin lui demanda comment il pouvait se racheter suite à cet incident, la jeune biologiste n'était pas du genre rancunière ni profiteuse. «Si tu peux simplement me raccompagner jusqu'à la sortie du complexe ça m'ira.» Elle tourna la tête vers le terrain où toute l'équipe était présente. «Après, je ne voudrais pas non plus que tu rates ton entrainement à cause de moi.» Maintenant qu'il savait que rien n'était cassé, Lilia ne voulait pas lui faire plus perdre son temps avec elle, il avait surement mieux à faire que lui tenir compagnie. Alors qu'elle descendait doucement des gradins pour rejoindre la sortie, la jeune femme ressentie un liquide chaud au dessus de sa lèvre supérieure. Son nez venait-il de baver devant tout le monde ? Avait-elle attrapé froid en sortant de la piscine ? Lilia passa sa main droite contre son nez et remarqua que le liquide était rouge et que ce n'était pas de la morve mais du sang. Ah. Elle se retourna vers Gustin toute désolé. Il n'en avait toujours pas fini avec elle... «Je crois que je vais abuser encore une fois mais, n'aurais-tu pas un mouchoir par hasard ?» Ce n'était pas grand chose, elle allait simplement l'essuyer et rentrer chez elle, mais elle n'avait rien sur elle. @Gustin Mahoney

@Lilia Arnault Ca c'est tout moi. Maladroit jusqu'au bout des doigts. Je déteste avoir l'attention sur moi et je déteste encore plus mettre quelqu'un mal à l'aise par ma faute. Lilia, qui s'est présentée juste avant, est d'humeur plutôt calme. J'aurais pu tomber sur une grosse brute qui me refait le portrait devant tout le monde, mais ce n'est pas le cas. J'essaye de me faire pardonner et j'accepte évidemment de l'évacuer. " le coach comprendra, ne t'en fais pas. " on descend les gradins, ma main sur son bras pour la rattraper si jamais elle vacille. Je fais un signe au coach qui comprend et qui siffle pour reprendre l'entrainement. Sur le chemin, Lilia attire mon attention en me demandant un mouchoir. Ecoulement nasal. Je n'avais même pas remarqué qu'elle saignait. Sans doute le choc a pété quelques vaisseaux dans le nez, endroit sensible. Elle ne doit pas s'alarmer. " non mais suis-moi, je t'emmène aux vestiaires. " tant qu'à faire. Elle pourra se débarbouiller le visage et on sera plus tranquille qu'aux yeux de tous. " pince ton nez et incline légèrement ta tête en arrière. " pas en avant, car en avant, ça attire encore plus le liquide. Je guide la blessée jusqu'à l'intérieur et je la fais asseoir sur une chaise. Je reviens avec un tissu légèrement humide pour nettoyer sa bouche pour avoir plus facile d'inspecter l'écoulement qui vient de son nez.

Maintenant qu’ils s’étaient tous deux assurés de son bien être, Gustin et Lilia décidèrent d’un compris afin que le jeune homme puisse se racheter puisqu’il y tenait vraiment. La jeune brunette voulait simplement qu’il la raccompagne à la sortie, rien d’autre. Mais elle ne voulait tout de même pas le voler à son équipe alors qu’ils étaient en plein entraînement. Gustin la rassura lorsque le coach lui donna le feu vert. «Bon d’accord, si tu le dis.» Une fois rassurée, Lilia descendit les gradins avec Gustin qui l’aidait justement afin qu’elle ne se retrouve pas le front ouvert à cause d’une marche ratée. Malheureusement, Lilia ne réussit pas à arriver à destination puisque son nez se mit à couler soudainement. Lilia essaya de ne pas paniquer et de prendre les choses à la légère, elle demanda simplement un mouchoir au jeune homme à ses côtés qui finit par lui ordonner de lever la tête afin d’éviter les écoulements abondants. «Je te laisse me guider puisque je ne vois rien du tout.» Maintenant qu’elle s’était pincé le nez et qu’elle avait la tête levée vers le ciel, le brunette ne savait pas où elle allait. Mais elle faisait confiance au jeune homme qui l’aida jusqu’à arriver aux vestiaires. Il l’aida ensuite à s’asseoir avant de revenir avec un mouchoir humide pour l’aider à essuyer tout le sang qui coulait. «Je suis désolé de te déranger comme ça» Il s’était déjà excusé, elle ne voulait pas qu’il se sente obligé à jouer à l’infirmier avec elle. «Je peux m’en occuper, merci encore. Ça serait bête de rater ton entraînement pour ça.» Elle culpabilisait un peu à vrai dire. @Gustin Mahoney

@Lilia Arnault J'ai fait une connerie, je dois la réparer. Je n'ai pas envie que cette demoiselle aille se plaindre auprès de je-ne-sais-qui. J'ai bien honte de ce que j'ai fait même si je ne l'ai pas voulu. En plus, elle est jolie, il faut dire ce qui est. Voir cette tête étourdie et ce nez en sang ne la met pas trop en valeur. Elle est toujours consciente, elle parle, elle comprend ce que je dis donc c'est toujours bon signe. Je nous éclipse jusqu'aux vestiaires pour qu'on soit plus tranquille. " désolé pour l'odeur. " ça sent le renfermé, le shampoing et surtout la transpiration de testostérone. Mais je ne suis pas le seul à être désolé. Lilia ose s'excuser de ce qui lui est arrivé. " tu es désolée d'avoir reçu un ballon sur la tête ? " je me mets à rire doucement. Celui qui doit s'en mordre les doigts, c'est moi, pas toi. On dirait qu'elle s'excuse d'être là, qu'elle s'excuse d'exister... Les épaules qui se haussent. " tu ne me déranges pas. " que je lui dis calmement en plongeant mon regard dans le sien. J'ai mis plus de fermeté dans mon intention, en espérant qu'elle comprenne et qu'elle arrête de se sentir coupable pour du vent. Mon entrainement tant pis. J'irai au prochain et tout cela sera qu'un souvenir. Quoi que, je pense que mes camardes vont me charrier encore longtemps sur l'incicent.

Gustin avait fini par accompagner la jeune brunette jusqu’aux vestiaires puisque du sang de son nez avait coulé. Les yeux tournés vers le ciel, elle titubait et se laissait guider par le jeune homme qui connaissait le chemin par cœur. Une fois à l’intérieur, on pouvait rapidement deviner qu’il s’agissait d’un vestiaire d’hommes. Les t’shirts trainant un peu partout et l’odeur n’épargnait aucun nez, même de passage. Lilia, polie comme elle est, haussa simplement les épaules avant de s’assoir. «Ne t’inquiète pas, avec mon nez pincé je ne risque pas de sentir grand chose.» Elle s’excusa cependant de l’importuner avec toute cette histoire mais elle fut surprise de voir la réaction de Gustin. Il refusa d’accepter ses excuses et surtout, refusa qu’elle en rajoute d’autres. Il était bien déterminé à lui faire comprendre cela avec son regard bien ancré dans le sien. Lilia avait fini par hocher la tête. «C’est compris je ne dirai plus rien.» Elle leva sa main gauche en guise d’abandon, puisque l’autre main était occupée à tenir son nez qui coulait toujours. «Je te laisse t’occuper de tout ça alors.» En montrant son nez du doigt. Elle n’allait plus contester quoi que ce soit. @Gustin Mahoney