❝ Non mais tu t'fous d'moi ❞ rigole-je de plus belle, te scrutant de haut en bas en voyant bien en quoi je perds. Cette masse que j'ai gagné est certes tout en muscles mais ce n'est pas sur mon corps que je l'ai gagné sauf quand tu m'enlaces. ❝ Okay. ❞ Impossible de ne pas acquiescer, aimant bien trop les défis et la curiosité étant trop grande pour l'homme que je suis. On se prépare, on se regarde avant que d'un coup traitre tu m'immobilises avant de prendre la fuite. ❝ Bâtard de nique ta... ❞ Je ronge mon frein, te regardant avec rage, l'envie de te faire saigner le cou en y plantant mes crocs de loup. ❝ Toi, tu vas bouffer du sable par l'anus, tu rigoleras moins quand tu vas chier du sang. ❞ La rage a gagné du terrain et je me retrouve en position, fonçant vers toi sans avoir peur de la suite. Mes yeux scrutent tes mouvements alors même que tu m'évites mais j'ai la vitesse dans le sang, la haine dans l'esprit.

La claque sur les fesses est surement le geste de trop. Une insolence que je hais autant qu'elle me plaît mais sur l'instant, je ne peux en aucun cas te donner la satisfaction de te réjouir de me voir épris de tes actes. ❝ Tu me jètes du sable en plus ? Tu t'es pris pour l'homme sable toi ? Tu vas finir en gadou. ❞ Oui, je suis un enfant et je bafouille devant tant de ridicule. ❝ La tête de mes mères que tu vas avoir l'anus fleuri. ❞ Et là, détente enclenché. Tour malin, je charge vers toi et directement esquive d'un autre côté alors même que tu fais de même. J'ai l'avantage et je prends de la vitesse, bondissant tel un aigle sur sa proie et je finis sur ton dos à t'en faire tomber au sol. On espère que tu ne t'es rien cassé mais je suis trop pris dans le jeu pour m'en assurer. J'en profite pour t'aider à me faire face, alors que tu es allongé sur le sable et pose mes fesses sur ton torse en plaçant mes mains autour de ton cou. ❝ Alors, c'est qui le merdeux là ? ❞ Oui, je suis enfant et j'ai la rage.

Les mains lâchent la pression autour de ton cou, mon rythme cardiaque diminue en intensité. Regard perdant en intensité alors que je reprends mon souffle avant de me lever et te libérer finalement de mon emprise. Quel culot. ❝ Wow, surprise dans ton sac, c'est un joint ? ❞ Je prends les devants et retourne auprès de ton sac, l'ouvre et passe ma main dedans. ❝ Un pochon ? ❞ De quoi est-ce que tu parles ? L'incompréhension doit se lire sur mon visage mais, dans mon dos, tu ne pourras rien voir. Je fouille à peine trois secondes que je soupire d'agacement avant de me retourner ton sac en main et te le tendant entrouvert. ❝ Tu sais quoi ? Ta surprise, ton effort. ❞ J'ai encore l'adrénaline qui m'empêche d'être entièrement concentré et relax. Autant dire que je suis prêt à sauter comme une bombe sur laquelle tu aurais marché.

Ton visage devient une brique au moment où je te tends ton sac à m'en faire lever un sourcil. Soudainement, je suis pris d'une incompréhension galante en te voyant vider l'intégralité de ton sac sur le côté, ne laissant que ce pochon délivré dans ma main qui semble peser bien plus lourd qu'il ne l'est en réalité. Je n'ose pas te regarder alors que tu me lances cet ordre des plus calmes. Les quelques secondes qui suivent me semblent éternelles, me laissent patois et m'empêchent de commettre le geste aussi simple que de m'éxecuter. Il me faut prendre une grosse bouffée d'air avant de le faire, laissant l'objet au centre de cette fausse perle briller à cause de la luminosité du ciel. Mes poumons se bloquent, ma gorge se noue. Je tousse même l'espace d'une seconde en remontant mes yeux vers toi, le regard paniqué et brouillé. ❝ Niels ? ❞

Ce qui se déroule sous mes yeux me bloque instantanément. Les épaules sont relevées, le souffle est coupé, le visage ne répond plus comme si un médecin s'était amusé à vider son stock de botox dedans. Je me sens envahir d'une multitude d'émotions que je n'arrive pas à gérer, j'en fronce les sourcils, n'arrivant même pas à rire à ton humour. Sans rien dire, je prends machinalement la bague et la glisse aussitôt à mon doigt en la fixant. Je réalise enfin ce qu'il se passe, mes yeux se gorgeant d'une flopée de larmes que je voudrais ravaler sans que tu le vois. Est-ce que c'est putain de réel ou est-ce une blague de mauvais goût ? ❝ Oui, connard ❞ crache-je presque en gueulant en te regardant presque furax. Je profite que tu sois à genoux pour te pousser et me soulager de te voir tomber en arrière. Sans même te laisser le temps, je bondis sur toi et me cale sur ton torse presque menaçant. ❝ T'es vraiment un trou du cul ❞ clame-je haut et fort avant de sortir un bruit de mes entrailles au bord d'un sanglot avant de glousser comme si j'étais pris d'une passagère folie. Je tombe sur toi, capture ta bouche chauffée par la chaleur, en me sentant me détendre à mesure que le baiser s'éternise. ❝ Niels, t'es vraiment... ❞ murmure-je presque en coupant notre baiser... Nos mirettes se retrouvent et ton air satisfait, je le laisse perdurer. Tu l'as mérité. ❝ Je t'aime, mein liebibi. ❞ Pourquoi me sens-je aussi perturbé ? Je suis heureux mais c'est différent. Cette fois, c'est différent. C'est bien plus grand.