La soirée de la veille avait été magique. Le réveillon de Noël auprès de mon amoureux l’était toujours de toute façon. Après avoir apprécié l’orchestre symphonique de la ville qu’il m’avait fait découvrir, nous avions partagé un excellent repas au restaurant avant de rentrer chez nous. Au sein de notre vrai chez nous. Je ne parlais pas de cet appartement dans lequel nous vivions ensemble depuis des mois. Non, là, je parlais de cette maison visitée qui nous avait fait craquer tous les deux. Cette maison qui était la nôtre depuis quelques semaines déjà. Cette maison qui restait encore un peu trop vide à cause des travaux qui ne s’étaient pas fait assez rapidement. Cette maison au sein duquel nous avions ramené l’essentiel pour y passer notre premier Noël. Le premier d’une longue lignée c’était certain. Comme bien trop souvent, les corps s’étaient trouvés dans le plus délicieux des moments avant que la fatigue ne vienne nous cueillir pour quelques heures. Quelques heures d’une nuit sans cauchemars pour moi. Quelques heures pendant lesquelles je m’étais réellement reposé. Quelques heures que j’aurai bien aimé éternelle lorsque le lit bougeait soudainement. La main de mon mari quittait mes cheveux tandis que je le sentais s’éloigner. Sa chaleur s’évaporait trop soudainement. Je grommelais un instant à moitié endormi. Gamin grincheux qui ne voulait pas que son mari disparaisse au loin et cesse ses caresses. Gosse grognon qui voulait dormir encore de longues heures auprès de l’homme aimé. Enfin… Ce n’était peut-être pas vraiment envisageable. Je désirais aller voir Summer et Aurore dans la matinée pour que ma princesse vive son premier Noël avec sa famille particulière. J’en crevais d’envie oui. Pourtant, malgré ce si grand désir, je ne parvenais pas à bouger du lit. Bien trop installé, je restais sous les draps les yeux fermés et totalement immobile. Le sommeil finissait même par revenir pointer le bout de son nez m’entraînant à nouveau pour quelques minutes de repos. Quelques minutes bien vite envoyées au loin lorsque l’odeur de la nourriture venait chatouiller mes narines. Le petit-déjeuner au lit arrivait. Mon mari revenait. Effectivement, il s’installait de nouveau sur le lit le faisant bouger avant de s’approcher de mes lèvres pour murmurer quelques mots et y déposer un baiser. Un baiser auquel je répondais. Papillonnant des yeux, je marmonnais encore trop endormi « ‘Yeux Noël ‘More… » avant de bâiller excessivement. Couché sur le ventre, je finissais par ouvrir les yeux pour observer mon amoureux. Mes sourcils se fronçaient alors que je soufflais « T’es habillé… » et que la moue boudeuse venait s’installer sur mon visage. M’étirant un instant, je finissais par me redresser pour m’asseoir sur le lit laissant le drap glisser et dévoiler le haut de mon corps. Tendant la main, j’attrapais la veste de mon mari pour la défaire et le pousser à l’enlever. Ce fut à ce moment que mes iris sombres tombaient sur le plateau du petit-déjeuner et… Et d’autre chose. Une clé ? Moue interrogative sur le visage, je demandais « C’est une clé en chocolat ça bébé ? » avec un sourire innocent.

Depuis que Mio Amore partageait toutes mes nuits, il m’était devenu bien trop difficile de dormir seul. C’était déplaisant. C’était angoissant. C’était dérangeant. Je m’étais tellement habitué à sa présence à mes côtés que je ne pouvais plus imaginer passer ma nuit seul. Nous n’avions même pas réussi la veille de notre mariage. Notre addiction était bien trop forte. Notre besoin était bien trop grand. Mes nuits étaient meilleures lorsque le mari se trouvait à mes côtés. Cette nuit avait été bonne après la soirée si parfaite et la décision de venir dans notre chez nous. J’aurai tant aimé prolonger encore plus cette nuit. J’en mourrais d’envie tant et si bien que je ne pouvais pas m’empêcher de retenir le ronchonnement au départ de Mio Amore. Je ne savais pas pourquoi il quittait le lit. Je ne savais même pas quelle heure il était en fait. Tout ce que je savais était que je me retrouvais sans caresse et sans chaleur. Gamin qui aurait aimé râler, mais qui était trop fatigué pour le faire. Gosse qui restait sans bouger et qui finissait par se faire attraper par le sommeil de nouveau. J’étais en sécurité ici. Chez nous. Et je savais que mon mari n’allait pas quitter la maison alors tout allait bien. Tout allait encore mieux lorsque l’odeur du petit-déjeuner venait effleurer mes narines et réveiller les grondements du ventre. Mon amoureux ne tardait pas à revenir dans la chambre s’installant sur le lit et m’offrant un baiser auquel je répondais tout comme je répondais à ses mots un peu trop endormi. Mes iris sombres finissaient par se poser sur le sexy musicien et je boudais presque aussitôt laissant entendre mon mécontentement. Un mécontentement auquel Mio Amore répondait. Levant les yeux au ciel, je lançais « Alooooors… Faut fermer les volets pour pas qu’ils te voient ou alors faut que tu t’balade avec une pancarte qui dit que tu es marié et qu’ils doivent regarder ailleurs… Puis si tu as froid faut rester au lit avec moi bébé… » Je bougeais à peine la tête comme pour dire que mes solutions étaient parfaites pour qu’il reste nu. D’ailleurs, je finissais par me redresser pour venir défaire la veste de mon amoureux. Une veste qui tombait tandis que son corps revenait contre le mien pour mon plus grand plaisir. Mon regard se posait sur le plateau pour voir ce qui m’attendait et la question passait mes lèvres suite à cette clé que je venais de voir. Une question qui faisait sourire mon copain qui lançait quelques mots. Il attrapait la clé pour la glisser entre ses dents et je l’observais quelques secondes avant de marmonner « T’veux que j’me casse une dent si c’est une vraie clé en fait ? » L’une de mes mains glissaient sur la peau de mon mari pour venir le chatouiller doucement pendant que je reprenais « Si t’veux que j’arrête les chatouilles, tu me donnes la réponse… Sinon je te tortureeeeee… » Accentuant les chatouilles sur le côté de son ventre, mes lèvres glissaient dans son cou pour maltraiter sa peau.

Le débat se lançait. Il n’était pas dangereux pour notre moment. Il n’aurait pas de grands impacts dans notre existence. Ce n’était qu’un doux amusement qui pimentait doucement le réveil. Ce n’était qu’une façon de se dire bonjour en se cherchant un peu trop. Ni Mio Amore ni moi ne lâcherions l’affaire. Tous les deux désireux d’être celui qui aurait raison et qui obtiendrait le dernier mot. Tous les deux capables de jouer aux extrêmes délicieux. Tous les deux capables de rendre l’autre fou juste pour avoir raison. Je tentais d’offrir les solutions pour que mon mari puisse se promener nu au sein de notre maison. Je désirais tant qu’il se promène nu dans notre chez nous. Un délice pour les yeux. Un désir fou pour le corps. Un amour toujours plus intense. Je lançais les mots, mais Mio Amore n’avait pas dit ses derniers. Il s’empressait de démonter le moindre de mes arguments. La moue boudeuse se dessinait lentement sur mon visage. Je tirais la langue à mon mari avant de rétorquer « C’pas ma faute si j’peux pas te résister déjà. Ensuite, je vais m’occuper de la pancarte avant même de m’occuper des travaux alors. Et enfin on aurait pu faire la cuisine ensemble comme ça j’aurai été suffisamment comestible pour toi… » Le doux rire glissait entre mes lèvres tandis que je n’abandonnais pas la partie. Gamin qui tentait d’avoir le dernier mot. Gosse qui refusait de perdre cette partie. D’ailleurs, je refusais de rester immobile à voir mon mari avec une veste sur le dos alors que je pouvais profiter de la vue sur son corps. Me redressant, je venais défaire sa veste qui tombait au sol. Les frissons glissaient le long de ma peau lorsque les lèvres de mon cher et tendre se promenaient sur ma peau. Elles ne suffisaient pas cependant à détourner mon attention du plateau et, en particulier, de cette clé que j’apercevais. Cette clé que mon amoureux glissait entre ses dents. Cette clé qu’il me proposait de goûter pour voir si c’était du chocolat. Cette clé que je refusais de goûter préférant attaquer mon mari. Les doigts glissaient sur ses côtes. Mes lèvres se perdaient dans son cou. Je maltraitais sa peau et mon mari ne tardait pas à réagir. Il gesticulait dans tous les sens lançant une phrase difficilement. Une phrase qui aurait pu me pousser à arrêter. Hors de question de gâcher mon petit-déjeuner. Cependant, avant même que je n’arrête, Mio Amore avait pris le contrôle.

Dans le fond, Mio Amore et moi étions restés ces deux gamins d’Italie qui se chamaillaient si aisément et toujours trop gentiment. Entre nous, il n’y avait jamais eu de coups bas ou de violentes bagarres. Il y avait eu des disputes parfois. Il y avait des disputes encore. Elles ne pouvaient pas disparaître du paysage. Elles étaient déplaisantes la majorité du temps contrairement à ces douces chamailleries. Ces chamailleries qui nous poussaient à nous provoquer l’un l’autre pour voir qui parviendrait à avoir le dernier mot. Deux gosses un peu trop têtus qui refusaient de s’avouer vaincu. Deux gamins qui se lançaient dans des débats sans réels grands impact. Ce matin le débat était la tenue de mon mari beaucoup trop chargée à mon goût. Je tentais de lui faire savoir et j’usais mes arguments. Des arguments qui ne faisaient pas taire mon amoureux. Bien au contraire. Il parvenait à répondre à mes mots. Il parvenait à me contrer une nouvelle fois laissant entendre sa voix. Levant les yeux au ciel, j’étais à deux doigts d’abandonner. Cependant, je le refusais. Gamin joueur qui voulait avoir le dernier mot. Gosse qui ouvrait de nouveau la bouche pour attaquer « Si j’suis sûr que tu as demandé à naître aussi désirable Amore. Et d’accord pour le jogging aujourd’hui. Demain ce sera la pancarte. Tu aurais quand même été satisfait et on aurait fait un p’tit déjeuner après. C’est les vacanceeeeees… » Des vacances un peu trop chargées. Des vacances dont je voulais profiter tandis que je bougeais laissant la veste de mon amoureux le quitter et rejoindre le sol. Mio Amore m’encourageait dans cette approche alors qu’il se délectait de ma peau et savait me rendre fou. Tout aurait pu déraper en une seconde. Mais, mes iris sombres avaient repéré la clé. Cette clé qui lançait un nouveau débat et de nouvelles chamailleries. Des chamailleries où je m’en prenais à mon mari presque certain de pouvoir gagner de ce côté là. Et je l’avais pensé trop vite. Mon amoureux ne tardait pas à renverser la donne.

Je m’apprêtais à reprendre la parole pour demander si nous avions du chocolat en bas lorsque mon mari m’embrassait et s’écartait bien trop rapidement. Ma bouche s’ouvrait sous le choc. Mes iris sombres le suivaient. Lui qui croquait dans un pancake avant de s’éloigner pour fouiller dans l’armoire et me lancer un caleçon au visage. Gamin plaintif, je lançais ce « Maiiiiiis… » qui demeurait sans suite. Mon mari avait déjà pris la fuite. Il était déjà bien loin de la chambre m’obligeant à me lever. Ronchonnant dans ma barbe, je me levais tout de même du lit m’étirant quelques secondes avant d’enfiler le caleçon. Je m’empressais ensuite de descendre les escaliers les sautant même deux par deux. J’étais prêt à appeler mon amoureux pour lui demander à quoi il jouait lorsque mon regard se posait sur lui proche du sapin. Lui qui me questionnait sur ce que je voulais en premier. Son sourire lumineux entraînait le mien et je m’approchais lentement de lui. Déposant une main sur sa hanche, je lui volais un baiser avant de répondre « J’vais ouvrir le cadeau d’abord parce que si cette clé est pour une sexroom, je l’ouvrirai pas avant des heures ton cadeau… » Sourire aux lèvres, je m’approchais du paquet cadeau me laissant tomber au sol pour l’ouvrir comme un gamin. Le papier cadeau valsait et je me retrouvais bien vite devant un coffre en bois. Un coffre avec les mains de mon mari et de ma fille. Mes yeux brillaient un peu trop. Mon cœur pulsait un peu trop fort. Je mordillais ma lèvre pour ne pas laisser les larmes de joie glisser le long de mes joues tandis que j’ouvrais le coffre. Ce dernier contenait tellement d’outil que j’en lâchais une exclamation d’émerveillement. Un vrai gosse. Mes doigts glissaient sur les outils quelques minutes en silence avant que je ne me relève soudainement venant embrasser mon mari et murmurant des dizaines de « Merci » entre chaque baiser. Passant le revers de ma main sur mes joues pour effacer les larmes échappées, je soufflais alors « Attends… Deux minutes… » avant de disparaître et de remonter à l’étage. Cet étage où j’avais planqué les cadeaux de Noël de mon amoureux pensant les mettre sous le sapin ce matin en me réveillant avant lui. Cela était un échec fulgurant, mais j’avais les cadeaux quand même. Je redescendais avec prudence dans les escaliers plaçant les trois cadeaux sous le sapin avant de me tourner vers mon mari « Voilàààà… Tu ouvres tes cadeaux et ensuite tu me fais découvrir l’utilité de cette clé… » Ça semblait un bon plan comme ça non ?