(1) Début de vie tendre. Des étoiles pleins les yeux. Gamine rêveuse qui était promise à un grand avenir. Maman aux origines françaises, cheffe comptable pour l'entreprise de papa. Papa, anglo-islandais, directeur de plusieurs petits hôtels en Angleterre qui n'était pas souvent là. Mais ça ne lui dérangeait guère, à Madeleine, élevée par une douce gouvernante avec laquelle elle allait se promener chaque jour. Enfant tranquille. Âme sage. Elle brillait à l'école, tant dans les matières scientifiques qu'artistiques. Rapidement, il a été décrété qu'elle était surdouée. Sa spécialité, c'était les chiffres. Madeleine qui portait encore de jolis robes roses à froufrous savait déjà diviser de tête sans le moindre effort. Elle fixait simplement le vide, quelques secondes durant avant de donner le résultat, fière. Une classe de sauter quand elle eut terminée d'apprendre à écrire. Douce gamine s'ennuyant à l'école. Elle répondait trop rapidement, semblait avoir un certain penchant très prononcé pour les études. Elle aimait ça, Maddie. Être la fierté de ses parents. De ce père qu'elle ne voyait que rarement et qui lui octroyait quelques cadeaux hors de prix, quand il rentrait finalement à la maison.

(2) Son douzième anniversaire a eu l'effet d'une bombe dans sa vie. Doutes et rancœurs. Maman avait finalement craché le morceau, de peur d'être quitté par papa. Les tests de paternité ont suivit sans qu'on ne lui explique quoi que ce soit. Mais Madeleine n'a jamais été idiote, elle savait que quelque chose n'allait pas. Alors, quand les résultats sont tombés et qu'on lui a hurlé au visage toute la rage du monde, la gamine a pleuré pour la toute dernière fois. Larmes ravageant son visage poupard, elle laissait la gouvernante préparer sa valise. Un simple coup de fil à un père soit disant biologique sortant de prison. Parisien de naissance, avec lequel, maman avait forniqué durant un voyage avec des copines il y a des années de cela. L'idiotie de trop, qui coûta à Madeleine de devoir aller vivre auprès d'un parfait inconnu. Parce que chez les Willigan, il n'y a pas de places pour les bâtards. Petit frère était en route, ventre arrondi sur lequel la gamine posa une dernière fois sa main avant de disparaître dans l'avion. Dernière fois qu'elle vu maman. Maman et ses beaux yeux clairs. Maman, qui avait foutue sa vie en l'air.

(3) Madeleine a eu du mal a accepté son arrivée dans la vie de Maxime. Il n'avait rien d'un père. Adolescent dans un corps d'adulte qui avait finit par faire deux ans de prison pour une raison qu'elle ne connaît toujours pas. Chaque famille possède ses propres secrets, n'est-ce pas ? Les premières semaines furent terribles. Enfant sage devenue exécrable. Il n'y avait plus personne pour l'habiller ou la coiffer. Il n'y avait plus personne pour l'emmener à l'école. Elle devait se débrouiller, seule. Les premiers mensonges commencèrent à cette époque. Nouvelle dans une école aux allures macabres, la gamine raconte alors que son père viendrait la chercher, qu'elle était forcée de vivre dans une famille qui n'était pas la sienne pour sa propre sécurité. Elle s'inventa un monde pour fuir la réalité, tentant de garder la tête hors de l'eau à sa manière.

(4) Des résultats toujours parfait à l'école et ce, même en arrivant au lycée. Madeleine était populaire. Elle était belle, elle faisait tourner les têtes. C'est à cette époque qu'elle explora sa sexualité. Tantôt les jolies filles. Tantôt les beaux garçons. La belle n'a jamais su quoi choisir, n'ayant aucune préférence, se disant simplement qu'elle s'amusait, que ça l'occupait, quelques semaines, quelques mois. Mais elle faisait toujours passer ses études avant toute autre chose. Pour qu'un jour, elle puisse monter les échelons et regarder de haut, cette famille qui n'a pas voulu d'elle, elle, l'enfant qu'il fallait cacher, qu'il fallait faire disparaître.

(5) Relation toujours froide avec un géniteur qui ne conversait peu. Même encore aujourd'hui, Madeleine a du mal à le cerner. Il a pourtant essayé de nombreuses fois de s'approcher, mais la douce lui a toujours montrer les crocs. S'il n'avait pas été là, tout ceci ne serait jamais arrivée. S'il n'avait pas fait les yeux doux à sa mère, Maddie ne serait jamais venue dans cet endroit pourri. Peut-être même qu'elle ne serait jamais née, mais à ses yeux, cela n'aurait jamais été pire que l'humiliation qu'elle a vécu à son début d'adolescence.

(6) L'entrée à l'université se fit sans problèmes, après une année complète à mettre de l'argent de côté ; à enchaîner les petits boulots pour pouvoir s'enfuir de cet appartement dans lequel elle ne se sentait pas bien. Des résultats incroyables, une mémoire des chiffres à faire pâlir les plus grands comptables. Tout lui réussissait, en dehors d'un compte bancaire de fauché. Quelques sous de côté finalement bien au chaud, chiffres numérisés, aucune valise remplie de billets. Madeleine déposa alors un dossier à l'université pour une première rentrée en 2017. Réussite complète. Une bourse lui fut offerte pour un logement et elle décida de prendre une chambre dans le campus directement. Madeleine en profita pour s'inscrire en Erasmus, désireuse de voyager, de s'éloigner de Paris, quelques mois.

(7) C'est à Boston qu'elle rencontra Emon. Si la belle n'a jamais cru en l'amour, il faut avouer que le garçon lui retourna complètement l'esprit. Mais, fidèle à elle-même, incapable d'être fière d'une vie qu'elle n'avait jamais voulu, la douce continua ses mensonges en tous genres, esquivant les questions trop personnelles, y répondant parfois vaguement en parlant de cette famille qui en réalité, ne voulait plus d'elle. Peu importait pour elle, Madeleine était persuadée qu'il n'en saurait jamais rien. Elle a finit par rentrer en France, le cœur lourd, mais les discussions continuèrent, jusqu'au silence radio de la part d'Emon. Madeleine a tenté de reprendre contact une seule fois, abandonnant très rapidement, préférant s'éloigner, oublier.

(8) Finalement, en avril dernier, Madeleine a décidé de s'inscrire à l'université d'Harvard pour sa troisième année d'université après une dispute violence auprès de son paternel biologique. Elle ne pouvait guère accepter qu'il tente de la faire revenir à la maison pour rattraper le temps perdu. Elle n'a guère apprécier qu'il essaie de jouer les pères modèles, après toutes ces années. Ainsi, la voilà désormais de retour à Boston depuis un petit mois, l'esprit en vrac, le palpitant paniqué. Mais elle y arrive, Maddie, elle y arrive toujours.

▲ ANECDOTES EN VRAC // Madeleine adore le thé à la cerise et le café macchiato. Les boissons chaudes sont certainement ses préférées. • Elle ne supporte pas l'odeur de la cigarette et n'en n'a même jamais touchées de toute sa vie, non désireuse de se bousiller la santé pour des idioties. Et puis, cela coûte bien trop cher. • Madeleine, elle aime le ciel. Elle adore les étoiles et les histoires de chaque constellation. • Le rouge se trouve être sa couleur préférée. • Elle semble avoir peur des chiens, ou plutôt, être mal à l'aise en leurs présences, sûrement est-ce parce qu'elle n'a jamais été habituée à la côtoyer depuis sa plus tendre enfance. • A contrario, la belle blonde adule les chats et les félins en règle générale. • Jolie brune adorant la pluie et les orages. • Néanmoins, elle ne sait pas nager. • Elle ne sait ni conduire, ni faire du vélo et encore moins du roller. Ses pieds sont ses plus fidèles alliés. • Madeleine tient très bien l'alcool, c'est une bonne fêtarde. • Elle bricole plutôt bien. Elle sait faire pleins de choses de ses dix doigts, signe d'un passé où elle appris à se débrouiller seule. • Maddie adore lire et écrire. Elle aime les poèmes et les récits philosophiques. • Elle espère toujours, inconsciemment, d'avoir des nouvelles de sa mère. • C'est un génie des chiffres.