i still remember  ★ ─ w/ @Veïa Alvisio

Avoir un échange, c’était la base de toute relation. Et même si tu n’étais pas forcément en état de parler longuement de ta relation, je restais ouvert pour une conversation. C’était donc pas forcément étonnant que tu viennes discuter de ma personne, de mes relations amoureuses, d’une fille qui serait celle que j’aimerais avoir à mes côtés. Seulement, si t’as eu de la chance d’avoir quelqu’un à tes côtés dernièrement, ce n’était pas mon cas. Non pas que je veuille pas, mais je pense être encore bloqué par le fantôme de celle que j’apprécie un peu trop, et dont la réciprocité est à mettre en doute. « T’inquiète » Je vis la vie comme elle vient, et si ça ne devait pas se faire avec Roxane, je suppose que c’était mon destin. Si elle est heureuse avec son sportif, ainsi soit-il. Je n’allais pas foutre la merde sous prétexte que je la voulais elle. D’autant plus que j’étais certain de trouver chaussure à mon pied, que ce soit maintenant ou dans dix ans. Le concept d’âme sœur existait pour moi, donc la mienne est quelque part et arrivera dans ma vie en temps voulu, voilà tout. Pour changer de sujet, je glissais ma main peinturée dans tes cheveux, cassant alors cette blondeur angélique par du rouge. C’était peut-être un peu trop glauque comme interprétation, mais tant pis, ce qui est fait est fait. En tout cas, même si je cherchais pas à profiter de toi, de la situation, je ne pouvais m’empêcher de te regarder comme au premier jour. Admirer cette beauté naturelle qui émanait de toi, de ton visage, même si cette fois, ton cœur brisé était clairement identifiable. J’esquissais un sourire en réponse à tes mots, qu’importe la peinture sur mes doigts, sur ma main. On était là pour laisser libre court à notre imagination, à nos rêves les plus fous. « Attends, retire tout… enfin, sauf tes sous-vêtements, je reviens » Je déverrouillais la porte, refermant derrière moi pour me rendre rapidement dans la salle de bains, pour attraper deux serviettes. Je revenais dans la chambre et installais les deux linges de bain sur le sol. « Je me déshabille aussi, t’inquiète. C’est juste… je vais pas me contenter de ton visage et de tes bras. Je vais faire de toi toute entière mon œuvre. Et réciproquement, je serai la tienne. Si ça te va, bien sûr » Disons que c’était ce qui avait manqué la dernière fois, donc autant en profiter maintenant.

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Ce que tu avais partagé avec Milo ces quelques mois, je n’ai jamais connu ça, tu sais. Genre… pas de réelle relation passionnelle comme tu avais pu le vivre. Alors je sais pas trop ce que j’attends de la vie en vrai, parce que je ne connaissais pas le grand amour, si ce n’est ce que je ressens pour Roxane. Un crush persistant qui ne s’était jamais envolé en plusieurs années. Mais je doutais du fait que ça soit le grand amour. C’était un attachement certain, mais pas du niveau de ce que tu pouvais avoir avec ton ex. Qu’importe. Moi aussi je voulais m’évader ce soir, profiter de ta présence, profiter de ton désarroi pour oublier tout ce qui n’allait pas dans ma vie. L’alcool était présent, la peinture aussi. Seulement, la zone d’expression était quelque peu limitée. D’où me venait l’idée donc de passer des visages et des mains, au corps tout entier. C’était une possibilité que nous n’avions pas pu avoir la dernière fois, mais qui semblait être de bonne augure pour ce soir. T’intimant de te déshabiller, j’allais chercher deux serviettes pour protéger le sol de nos enfantillages, avant de revenir dans la pièce et découvrir que tu n’avais rien enlevé. « C’est un plan bien trop réfléchi pour être révélé comme ça, à la première occasion » plaisantais-je pour rentrer dans ton jeu. En tout cas, tu appréciais quand même l’idée et te mettais à te déshabiller, en même temps que moi. Je souriais à tes mots, non sans te regarder dans ton entièreté, ce qui avait tendance à me ralentir, forcément. Et toi, tu ne manquais pas de le remarquer. « Hey doucement ! C’est ma toile ça, pas la tienne ! » Oui, tu t’étais mis du rouge sur le ventre et moi, j’étais obligé de me dépêcher pour finir en boxer face à toi. Bon, contrairement à toi, j’avais laissé mes vêtements en boule par terre, pour ranger plus tard. Attrapant le tube de peinture orange, j’en mettais sur ma main, étalant sur l’entièreté de sa surface avec l’autre, pour avoir mes deux paumes totalement recouvertes. M’approchant de toi, je les posais délicatement en dessous de ta poitrine, de part et d’autre de tes côtes. Symétriques. « J’aurais du les faire dans ton dos, on dirait deux ailes » grimaçais-je, avant d’essuyer mes mains sur la serviette au sol. Maintenant que c’était ton tour, je me préparais à recevoir la froideur de la peinture sur ma peau, légèrement chaude. Le contraste serait remarqué, nul doute. Tout comme la caresse que je prodiguais sur ta cuisse dénudée. Je sais que tu aimais le contact, surtout dans un moment comme celui-là. Et forcément, je ne peux pas m’en empêcher.

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Le but était tout de même de rester le plus léger possible. Une soirée sans profondeur, qui rime avec bonheur et rêve, et non désespoir et tristesse. Je voulais te voir sourire, voir tes yeux briller de milles étoiles. Je voulais que tu oublies ce qui te rend triste pour laisser le reste t’envahir. En tout cas, le sourire que tu arbores face à moi semblait être de bonne augure pour le reste de la soirée. « Mh, je pense pas que ça soit si simple comme solution. Mais si tu continues de chercher, tu l’auras peut-être » Je hausse les épaules, tout en me déshabillant, mais pas assez vite à ton goût j’ai l’impression. Preuve étant, tu voulais commencer la session peinture sans moi, en t’en mettant sur le ventre. Je ne sais pas ce qui te passait par la tête en cet instant, mais de toute évidence, ça t’en faisait perdre toutes les priorités. « Tu es MON œuvre, alors oui » Je ne doutais pas de tes talents de peintre, au contraire, mais j’avais envie de m’amuser sur ce corps aussi blanc que neige, et ce rouge ne faisait pas partie de la vision que j’avais de mon œuvre. Quoi qu’il en soit, je me mettais au travail, appliquant du orange sur mes mains, pour les poser sur tes côtes. C’est froid, je le sens sur ta peau, mais je tente de rester le plus possible pour te réchauffer un minimum. Retirant mes mains, j’admirais le résultat, qui n’était pas celui escompté mais qui semble te plaire malgré tout. « Si tu apprécies, c’est que c’est pas si mauvais » Je fais une moue, avant de me réinstaller, non sans garder un contact avec toi, mes doigts sur ta cuisse qui longeaient ta peau doucement. Seulement je m’arrêtais quand tu te positionnais de nouveau face à moi, à genoux. Je t’imitais alors, pour être à ta hauteur, mais c’était pas la meilleure idée. Mon visage était proche du tien, mon regard se perdait sur tes traits et je sentais à peine la froideur de la peinture sur ma peau. Ta voix, cependant, me tirait de mes rêveries, me poussant alors à regarder ce que tu avais fait. Un sourire sur les lèvres, je finissais par te regarder en riant légèrement. « On dirait Maui dans Moana » J’attrapais une feuille, y mettant alors plusieurs noisettes de peinture avant d’attraper le pinceau afin d’y faire quelques mélanges. Une fois la teinte voulue obtenue, j’appliquais avec ce dernier la couleur sur ta peau. De ton cou, je descendais jusqu’à ton sein gauche, sans toucher ton soutien-gorge pour ne pas le salir inutilement, en faisant quelques petites arabesques. « On dirait du henné. Ou le truc des Shadowhunters là » disais-je, amusé.

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C’était agréable, en plus du toucher qui était mis en avant, il y avait cette chaleur, cette proximité entre nous. Seulement, il y avait toujours cette ambiguïté qui persistait. Tout du moins, de mon côté. Je ne voulais rien tenter, ne voulant pas te brusquer, paraitre sans cœur pour sauter sur la moindre occasion. Je ne voulais pas être un rapace, cherchant à tout prix à t’avoir. Disons juste que je retrouvais l’alignement d’étoiles qu’il y avait eu lors de notre premier rencontre, en plus du fait qu’on se connaissait mieux à présent. J’esquissais un sourire à tes mots qui se voulaient réconfortant, avant de me mettre au travail pour t’appliquer cette nouvelle couleur fraichement créée. Cette fois-ci, je troquais mes doigts pour le pinceau, ayant une précision plus accrue. Et forcément, le résultat était là. Les petites arabesques, glissant de ton cou jusqu’à ton sein, tout du moins le haut de ton sein, j’adorais. C’était beau et propre. « Tu es déjà parfaite comme tu es » tentais-je de te rassurer. Je ne voulais pas que tu tombes dans ce manque d’estime de toi, en aucun cas. Tu étais belle, gentille et adorable. Tu avais un tas de qualités pour toi, et je les appréciais toutes les unes après les autres. Et si tu te voyais comme je te vois, ces mots ne sortiraient jamais de ta bouche. A ton tour, tu te concentrais pour créer une nouvelle forme sur ma peau, grâce au mélange que j’ai pu faire. Je restais concentré, cette proximité un peu plus poussée ne me laissant pas de marbre. J’avais toujours eu un faible pour toi, dès les premiers mots échangés sur tinder. « Avec quel jury ? Toi ? » soufflais-je doucement, rieur, avant de sourire. « Bon, ferme les yeux » J’attendais que tu obéisses avant d’attraper le tube de peinture rouge, en appliquant une petite noisette sur mon doigt, que j’étalais alors sur mes lèvres. Le fait qu’on soit tous les deux à genoux l’un face à l’autre aidait pas mal, je l’admets. Du coup, j’approchais mon visage de ton cou, déplaçant les cheveux qui étaient en trop, pour déposer mes lèvres peinturées sur ta peau. Quelques secondes, pour bien marquer, avant de me reculer pour apprécier cette vision. Sans m’en rendre compte, j’avais fermé les yeux, j’avais humé ton odeur. Ce n’était qu’en reculant que je rouvrais mes paupières, pour te redécouvrir face à moi. Et merde, ton corps m’appelait et résister était de plus en plus compliqué.

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Même si j’avais du mal à l’appliquer sur moi, j’étais un adepte du “Love Yourself”. Donc aucune chance que tu te dénigres face à moi, j’allais te remonter le moral à coup de “tu es parfaite”. Et de toute évidence, ça fonctionnait plutôt bien puisque tu rougissais, sans rien dire de plus. Enfin, j’ose espérer qu’un jour, ça fonctionnera. Pas sûr que ça le fasse après une seule et unique fois. Mais je désespère pas. Un jour, tu sauras t’aimer comme il faut et je serai là pour voir ça. « Tu n’es pas objective, c’est tout. Je suis le meilleur artiste et ta conclusion ira à l’encontre de la vérité vraie » Je hausse les épaules avant de rire. Ces gamineries sont pour le coup assez enfantines mais au moins, on passait du bon temps tous les deux, sans que tu ne penses à ton ex ou au mal qu’il a pu te faire. J’étais assez ouvert à l’idée que tu puisses aller mieux assez rapidement. Sauf si tu trouves des écueils de votre histoire passée, qui te replongent alors bien trop rapidement dans les méandres de ton état actuel. Non, je ne voulais pas y penser, préférant alors te demander de fermer les yeux. J’avais une idée bien précise pour la suite et je ne voulais pas que tu découvres en avant première. Appliquant la peinture sur mes lèvres, je finissais par les poser sur ton cou, débarrassé des cheveux qui pouvaient y être de trop. Le cœur battant un peu trop, je finissais par me reculer, te regardant après avoir à mon tour ouvert les yeux. Et ce moment, je ne sais pas combien de temps il dure. J’en avais perdu toute notion de la réalité. Il était difficile de savoir ce qui se passait dans mon esprit et, en toute honnêteté, il en était de même pour le mien. J’étais perdu, chamboulé. Je savais que je te désirais, j’avais seulement oublié à quel point. La dernière fois, ou la première fois, tout dépend du point de vue, ça avait été mémorable et chaque partie de mon corps s’en souvenait… Elles voulaient réitérer l’expérience, je le sentais. Mais tu coupais court à tout ça, en me demandant de fermer les yeux, ce que je faisais. Le cœur battait vite, encore, et peut-être le sentiras-tu. Je me demandais ce que tu allais faire, jusqu’au moment où je sentais tes lèvres sur mon buste. Proche de mon cœur, proche de ce tambour qui ne se calme pas. Respirant de nouveau quand tu te reculais, j’allais ouvrir les yeux quand je les sentais contre le coin de mes lèvres. Pause. Ma respiration s’accélère, mon regard se perd dans le tien… Ça y est, je ne réponds plus de rien. Mon visage se rapproche du tien, mes lèvres frôlent les tiennes, comme pour les appeler à moi. Je sais pas combien de temps je reste dans mon hésitation, mais au bout d’un moment, je me lance, entrouvrant mes lèvres pour capturer les tiennes, glissant mes mains sur tes hanches pour venir coller ton corps au mien.

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