caractèreLoin d’être l’archétype du flic héroïque, Arkady n’est autre qu’un homme solitaire appréciant le calme de son appartement au brouhaha de la foule. Cependant, il se montre très déterminé, lorsqu’une enquête piétine, il est prêt à tout pour parvenir à démanteler le trafic de drogue, quitte à se mettre lui-même en danger ou encore ses indic’. Sa vie se résume à son boulot puisqu’il en est passionné, les affres de la drogue, il ne les connaît que trop bien, c’est pourquoi il ne vit que pour la détruire une bonne fois pour toute. Froid, distant, il n’est pas du genre à faire ami-ami avec les collègues, se contentant de faire son travail, néanmoins, avec certains il se permet quelques blagues, parfois très cocasses. Des vestiges de son passé sont encore là, son côté rebelle ne le quitte pas, il n’est pas un soldat obéissant naïvement aux ordres, ses actions, ses décisions doivent avoir du sens. Homme de devoir et d’honneur, il n’a qu’une parole, ce qui est bien rare de nos jours. Ceux qui lui mentent ou osent se jouer de lui se voient lourdement punis, rancunier, il ne pardonne pas et n’oublie pas. Ours mal léché, inaccessible, les rares personnes qui lui sont chères voient un tout autre aspect de sa personnalité ; protecteur, avenant, attentionné voire généreux, sa vie peut très vite basculer simplement pour protéger ses proches. Bien sûr, il ne le dira jamais de vive voix, sa fierté mal placée l’empêche de dévoiler ses émotions. Sentiments qu’ils jugent futiles et dangereux. Très franc, il ne rechigne jamais à dire ce qu’il pense, sans réellement avoir de tact, ce qui peut évidemment déplaire. Arkady déteste tourner autour du pot, préférant aller droit au but, surtout dans son travail où la réflexion doit être très vite suivie d’actions. Pragmatique, lucide, son impulsivité lui est parfois reprochée sur le terrain.

depuis combien de temps vis-tu ici ?Arrivé par bateau à l'âge de ses 18 ans, Arkady vit à Boston pour la simple et bonne raison qu'il a visiblement de la famille présente non-loin. Ce n'est aucunement par choix qu'il s'est rendu ici, préférant la campagne aux grandes villes. Lors de son arrivée, le climat tempéré l'a surpris, lui qui était habitué au froid polaire russe. Mais plusieurs années après, le voilà totalement habitué à cette nouvelle vie, comme s'il avait toujours vécu là. Seule chose pouvant le trahir : son accent russe que l'on peut aisément discerner, après tout, ça ne s'efface pas si facilement. La Mère Patrie coule encore dans ses veines. Ce n'est pas pour rien qu'il adore la vodka avec du citron, il n'y a que les ruskovs qui aiment cette boisson. Arkady ne compte plus les années, mais désormais, cela fait 17 ans qu'il foule la terre sale de Boston.

comment te vois tu dans 10 ans ? L'avenir, il n'y pense pas réellement, étant plutôt le genre à vivre au jour le jour sans se prendre la tête. Les nombreuses mésaventures de la vie lui ont appris à savourer chaque instant comme si c'était le dernier. Dans tous les cas, il ne compte pas changer de métier, l'appréciant bien trop pour le délaisser. Il espère en tout cas que d'ici-là, il aura retrouver ses demi-soeurs et que tous les trois formeront une famille, malgré le fait qu'ils ne soient pas du même père. Arkady se doute bien que ses recherches seront très compliquées, car rien ne lui prouve qu'elles soient encore là.

story of my lifeMoscou. Une date indéterminée, un soleil de plomb et des cris résonnant dans la cuisine d’une maison banale, modeste. Le sang est étalé, parsemant la table. C’est dans des conditions spartiates et une douleur intense que toi, Arkady Wladanovisk naquit. Ta mère n’avait pas les moyens de se rendre à l’hôpital, alors elle s’était contentée d’accoucher ici, chez elle. C’était un véritable exploit que de donner la vie ainsi. Ce n’était pas non plus un accouchement habitué au 20ème siècle. La médecine avait suffisamment évolué pour permettre d’accoucher sans douleur. Pourtant voilà, ce genre de scène existait encore chez vous, cette famille de paysans dont les nombreux enfants avaient été placés en foyer. Trop d’enfants et pas suffisamment de revenus pour assumer de telles responsabilités. Alors, ton destin ne changea pas de tes autres confrères, ta génitrice ne put assumer ton existence. Un soir d’été, son visage caché par une épaisse capuche, la femme te déposa devant la porte de l’orphelinat le plus proche, enroulé dans une couverture en laine, tu es d’un calme olympien, comme si tu sentais que cela arriverait. Comme si tu y étais préparé. Un dernier regard et elle s’éclipsa, à tout jamais. Durant la nuit, l’un des directeurs te récupéra enfin, et démarra ton aventure dans cet environnement inhospitalier.
Les mois passèrent et tu grandissais à vue d’œil, te forgeant un caractère digne d’un véritable russe. Et pour cause, les gamins n’étaient pas tendres, et en venaient souvent aux mains. Toi, tu étais le premier à entrer dans leur jeu, comme s’il s’agissait de la seule manière de communiquer ton manque criant d’affection. Tu ressentais un manque féroce, celui de tes parents. Et cette douleur était partagée avec les autres pensionnaires. Avec ta bande de potes, tu faisais la terreur, celui qui frappait à tout bout de champ. Tu n’avais peur de rien, pas même du gaillard plus grand que toi. D’ailleurs, tu lui donnas un coup d’épaule volontaire pour attirer son attention. Il se retournait, ses yeux rageurs se posant sur ton être, tu compris que la partie était loin d’être gagnée. « Qu’est-ce que tu veux la crevette ? ». Une fébrilité t’étreignit alors que tu osais le regarder dans les yeux, un affront de plus qui déclencha sa colère. Son poing rencontra ta joue, te faisant perdre l’équilibre. Du sang s’échappa de tes lèvres tandis que tu te redressais pour contre-attaquer et lui asséner un coup de poing, et s’en suivit une bagarre d’une rare violence, au beau milieu des élèves. Ces derniers se mettaient en rond, criant ton nom et celui de ton assaillant, que tu voulais détrôner, tu voulais prendre sa place en tant que terreur. Un mauvais coup sonna le glas de ton courroux, tandis que tu tombais, inconscient, au sol. Nul besoin de dire que tu étais déçu en ouvrant les yeux dans une chambre d’hôpital quelques heures plus tard. La blancheur de la pièce te fit grimacer, t’aveuglant, tandis que tu pouvais sentir l’amertume dans ta bouche : le goût du sang. Le goût de la défaite que tu t’étais promis à ne plus ressentir.


Les années passèrent. Ta vie était toujours aussi chaotique et empreinte d’une violence inouïe. Mais, un nouveau désir naissait en ton cœur, celui de retrouver ta mère, comprendre tes origines. Déplacé dans un foyer spécialisé pour enfants difficiles, cela n’arrangea pas ton caractère. Cette fois-ci, tu plongeais dans des affaires illégales et bien plus dangereuses. Le vol, le recel, les mensonges et la manipulation étaient quotidiens pour survivre, et avec un culot impressionnant. Tu n’hésitais pas à te mettre dans des situations impossibles, quitte à te mettre en danger. Parfois sans le vouloir, tu t’embarquais dans des histoires, en fait, tu avais tendance à être là au mauvais moment, au mauvais endroit. « Hey Arkady, faut qu’on aille chercher les trucs tu sais ? ». Tu hochais la tête nonchalamment, d’un air détaché. Vous entriez ensuite dans la voiture, et démarrant en trombe, direction votre fournisseur de craque que vous revendez aux petits accrocs. Un marché noir fleurissant, mais plus que jamais surveillé par les autorités. Arrivés sur les lieux du rendez-vous, un endroit discret et en périphérie de la capitale russe. Tu t'engouffras dans un hangar sombre, abandonné depuis des années. Deux hommes se tenaient devant vous, avec des gorilles de chaque côté, ces derniers te firent grimacer, ils n'avaient pas l'air d'être aimables. Tu n’avais pas être jaloux, car ton visage marqué par le temps et la haine n’était guère plus agréable. Des regards s’échangèrent, hésitants quant à l’issue de de ce rendez-vous aux raisons fortuites. « Est-ce que vous avez l’argent les gamins ? Vous savez que notre patron n’apprécie pas les retards. ». Tu gardais ton sérieux, ne perdant pas pied face à ce discours menaçant. « On l’aura bien vite, nous voulons de quoi tenir. ». Le rire de l’homme te glaça le sang, plusieurs minutes s’écoulèrent durant lesquelles il continuait à vous montrer son mépris. « T’as du culot, mais ça ne suffira pas. Alors, je repose la question, petit con, avez-vous l’argent ? ». Son ton était bien moins sympathique que précédemment, tandis qu’il s’approchait pour vous oppresser. « Vous savez que l’on déteste les menteurs. Tu nous avais dit que tu l’aurais Wladanovisk. ». Tu reculais et, manquant de tomber t’arrêtais pour te rendre compte avec effroi que l’un des gorilles pointait un flingue sur toi. « H-hey attendez… ». Ta voix se brisa face au bruit de l’arme. Une douleur intense te parcourut le torse, puis, plus rien, les ténèbres voilèrent ton regard.


Trois semaines s’écoulèrent depuis cet incident. Il était impossible de rester à Moscou, avec la moitié de la mafia à tes trousses. Par dépit, tu quittas sans prévenir personne le foyer dans lequel tu vivais depuis de nombreuses années. Là où tu avais pu rencontrer des amis, mais le choix ne t’appartenait pas. Encore blessé, tu te glissais hors de tes draps, attrapant ton sac à dos situé sous ton lit que tu avais préparé des heures avant. Une fois habillé, tu quittais ta chambre en passant par la fenêtre, tombant dans un épais feuillage, ce dernier te coupant partout. Bougonnant en russe, tu soulevais finalement tes fesses pour déguerpir et emprunter le long couloir. La pénombre ne t’effrayait pas, et tu avançais à pas feutrés. Tes pas te menèrent devant une porte close, le bureau administratif. Usant d’une épingle à nourrice pour l’ouvrir, tu entrais dans la pièce. Le bureau de bois était entouré de bibliothèques remplies de dossiers, de papiers innombrables. La recherche de ton dossier risquait de mettre du temps, surtout qu’il te fallait rester discret, ne pas faire de mouvements brusques. Après une vingtaine de minutes, tu trouvas le dossier à ton nom, feuilletant ce dernier, tu venais à t’asseoir sur la chaise, sous le choc de ce que tu étais en train de lire. Tes prunelles s’écarquillèrent alors que tu découvrais plus d’informations sur ton géniteur. Mais également, tu apprenais l’existence de demi-sœurs, quelque part. Mais également, tu apprenais l’existence de demi-sœurs, à Boston. Désireux de les retrouver, te voilà en direction des Etats-Unis, alors âgé seulement de 18 ans. Ce n’est certainement pas une vie facile qui t’y attend, mêlée d’obstacles en tout genre.

Arrivé depuis plusieurs mois sur le sol américain, tu obtiens la carte verte afin de pouvoir y travailler, pas forcément des boulots plaisants, mais assez pour que tu survives. Ta route croisa celle d’une femme ayant la cinquantaine ou la quarantaine, elle n’avait jamais dit son âge réel, richissime, visiblement seule. Tu savais qu’il fallait saisir cette chance, ta jeunesse étant la seule arme dont tu auras besoin pour la séduire.
Nul besoin de cela car une véritable relation maternelle naquit, elle était comme la mère que tu n’avais jamais eu, te procurant l’amour maternel qui t’avait tant manqué par le passé. Elle proposa donc le mariage blanc afin que tu puisses obtenir la nationalité américaine, arrêter enfin de vivre avec l’épée de Damoclès de te voir être obligé de quitter le territoire. « Mais tu sais que c’est contre-nature un mariage comme le nôtre ? » Disais-tu à plusieurs reprises, conscient que cette union n’était pas du goût de tout le monde. « Evidemment mais qui ne tente rien n’a rien, hm ? Si tu veux retrouver tes sœurs, tu n’as pas le choix. » Des yeux espiègles alors qu’elle venait prendre ta main dans la sienne. Face à son sourire, tu ne pus t’empêcher d’y répondre avec lui aussi un sourire. Longues allaient être les prochaines années, mentir ne faisait aucunement partie de son ADN. Alors, aux yeux de tous, il fallait se montrer comme des amoureux transis. Des gestes tendres, des baisers passionnés qui n’étaient absolument pas au goût de la famille de celle-ci, son frère et sa sœur, encore en vie visiblement et présents que pour son argent.
Bien évidemment, vous manquiez de très peu de se faire prendre par les autorités. Au bout de quatre ans, tu obtenais enfin la nationalité américaine, te permettant ainsi de respirer et espérer faire autre chose que des petits boulots mal payés. Tu débutas une longue formation pour devenir officier de police, ce choix de carrière était stratégique pour retrouver ta famille, mais aussi pour protéger ceux qui ne le peuvent pas le faire seuls.

Pendant cinq longues années, tu suivis la formation afin d'accéder au poste très sélectif de policier. Ces années sont très riches en émotions, mais tes résultats étaient très satisfaisants et te voilà diplômé. Mais nous savons aussi que les bonnes nouvelles s'accompagnent très souvent de catastrophes. Ta femme, du moins officiellement tombe gravement malade, secret qu'elle avait tenu à te cacher jusqu'au bout. Jusqu'à ce que, vêtu de ta tenue de diplômé, tu pénétras dans sa chambre. Tu t'asseyais sur le bord du lit, tes opales sombres remarquant à quel point ce foutu cancer l'avait fragilisé. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Des mots assez froids, emprunts évidemment de ta colère. Votre relation s’apparentait plus à une relation maternelle que celle de deux époux. Elle t’apportait ce que tu n’avais jamais eu : l’amour d’une mère. Oreille attentive et bonne conseillère, la voir dans cet état éveillait en toi une immense tristesse. « Je ne voulais pas t’inquiéter et passer mes derniers mois comme si tout était normal. » Tu baissais alors les yeux, le visage froid. « Je préfère te voir sourire que comme ça. Je ne l’aurais pas supporté. » De toute évidence, elle semblait condamnée, il ne lui restait que quelques jours d’existence. Elle posait alors son attention sur le diplôme que tu tenais entre tes doigts, récompense après des années de dur labeur. « Tu as réussi, je suis si fière de toi. » Un petit rire, des larmes, ces derniers moments de complicité étaient précieux.

Une semaine plus tard, tu te tiens devant sa tombe, le ciel couvert représentait plus que jamais ton état d’esprit. Quelques gouttes s’invitaient, en corrélation avec les quelques larmes sur tes joues, d’ailleurs l’on ne pouvait plus distinguer tes larmes de la pluie. Tu restas ainsi des heures durant, pendant que sa famille se déchirait pour l’héritage qui te revenait presque en totalité. Cette relation n’était aucunement dictée par cela, désormais au sein des forces de police, tu n’allais plus en manquer. La majorité de l’argent, tu le donnas à des associations, dans le plus grand des secrets. Après tout, elle n’aurait pas été contre, c’était toujours mieux que de le léguer à sa famille remplie d’hypocrites. Ta petite vie reprenait son cours, veuf mais avec surtout un manque immense. Si elle n’était pas ta mère, c’était tout comme. Loin d’en oublier ton objectif : retrouver ta vraie famille.