pluson ☾ take everything out of our chests
w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
En fait, ce concept d'âme-sœur, j'avais toujours eu du mal avec, dans le simple fait qu'on peut vouloir une femme pour le restant de sa vie, le destin fait qu'on se retrouve sur deux chemins totalement opposés. En l'occurrence, la première à qui j'ai pensé ça se retrouve dans un autre monde. La seconde tente de se suicider continuellement. La troisième est là, face à moi. Est-ce qu'elle est réellement la bonne ? C'est ce que je veux espérer de tout mon cœur. J'en peux plus de la détresse que je peux vivre à chaque rupture. Je veux vivre éternellement avec cette blondinette française aux goûts particuliers. Je la voulais elle. Elle et uniquement elle. « Si, la mienne est faite pour s'accorder à la perfection avec la tienne, un peu trop même, c'en est flippant » Si j'avais eu une période de doute concernant notre relation, la laissant prendre son envol à plusieurs reprises en pensant qu'elle trouverait mieux ailleurs, maintenant c'est clair. Elle est mienne. Elle est à moi et je ne la laisserai pas s'échapper. « Je suis désolé pour tout ce que je t'ai fait subir » Encore et encore, je crois que je me répéterai jamais assez à ce propos. Et je crois même que je m'excuse à l'avance pour ce qui se produira dans le futur. Mais finalement, je m'installais au sol, face à elle, pour parler de tout le reste, mais je voulais m'assurer que c'était bon pour elle sa partie. « Moi aussi j'en veux plusieurs. Au moins trois... idéalement cinq » Voilà que je faisais part de cette volonté pour la première fois. « C'était l'image de notre premier enfant » que je disais d'un sourire presque timide. Ouais, le premier cri du premier enfant qu'elle mettra au monde. Notre enfant. C'était une belle image et j'espérais qu'elle vienne à se concrétiser un jour. « J'instaurerai des limites, promis... J'te jure que je veux pas te blesser, je... je limiterai les contacts, les mots déplacés, tout. Je veux juste... vous avoir toutes les deux dans ma vie, d'une façon ou d'une autre. Mais si c'est trop pour toi, je couperai les ponts » Je peux le faire. Ça va être compliqué mais je peux le faire si c'est vraiment ce qu'elle souhaite. Mais ces mots par la suite, ils étaient tristes. Ouais, j'étais triste du coup, parce que je n'étais pas à hauteur de ses espérances. Enfin, je le savais de toute façon, je le savais que j'étais merdique comme petit copain. « J'suis désolé... » Parce que j'avais réduit à néant ses espoirs. Parce que je n'avais fait rien d'autre que la faire souffrir. J'étais imparfait à souhaits et j'étais loin de ce qu'elle aurait pu s'imaginer. Puis elle me posait des questions, me livrer tout ça... c'était pas moi. Mais j'allais faire un effort, pour la rassurer. L'imitant sur la position, remontant mes genoux contre mon torse, entourant mes tibias de mes bras. « Je... » Je soupirais, calant mon menton sur mes genoux. « C'est le deuxième que je perds en moins d'un an... Et la chute est d'autant plus dure qu'il était là depuis six mois » Je passais ma langue sur mes lèvres. « Je m'imaginais déjà dans cinq ans à l'emmener voir un match de baseball ou l'emmener à l'école, lui apprendre les étoiles et passer du temps tous les trois, avec toi, si Camila aurait été plus souple » soufflais-je. « Je me voyais pas père si tôt tu sais... C'est quand elle est tombée enceinte la première fois que j'ai commencé à me dire que ça pouvait le faire... et puis il disparait et c'est juste ce grand vide » Elle doit le savoir, elle aussi a perdu un enfant.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
C’est pas flippant, c’est beau. Nos âmes s’accordent. Elles vibrent l’une pour l’autre et moi, je trouve ça fascinant. Pourquoi la peur est-elle prédominante en toi ? Ce n’est que moi. Je n'ai jamais voulu autre chose que ton bien. « C’est fini. C’est du passé. Dès aujourd'hui, on écrit une nouvelle page, un nouveau livre, le tome 2 de nos aventures. » Je veux plus revenir en arrière ou alors pour me remémorer nos plus beaux souvenirs. Je veux uniquement reculer pour me rappeler de la rose rouge que tu m’as offerte ou de notre Spring Break passionné. C’est tout ça que je garde en tête, le reste, je l’efface. « Ne me fais plus rien subir et tout ira bien » Plus de parties de ping pong où tu rebondis entre elle et moi. Plus jamais s’il te plaît. Le reste, on le vaincra. Les épreuves, on en aura, mais on les dépassera tous les deux, main dans la main. Finalement, je finis sur le sol, au beau milieu d’un tapis que je caresse sous mes doigts. « Cinq ? J’ressemblerais plus à rien .. Et je sais oui, j’vois de quoi tu veux parler .. Tu serais le père parfait pour mes futurs enfants, c’est pour ça que je vais m’arrêter d’y penser. J'voudrais pas être trop déçue si on en arrive jamais jusque-là » Mes dents débordant sur ma lèvre inférieure, je goûte mes larmes qui ruissellent jusqu’à ma bouche. Les mots qui suivent tranchent mon coeur en fines lamelles, petites tranches de coeur cent pour-cent français. Des émincés. C’est douloureux. « Les mots déplacés ? T’as encore envie de lui en dire ? Pluton ! Putain .. Je veux pas, je te le dis clairement. Tu vas devoir espacer ça sur la longueur si tu veux vraiment être avec moi, je m’y ferais jamais. Et si je dois en faire de même avec Liam, je le ferais » Dites moi que je rêve. La déception s’amplifie. Je déchante complètement de jour en jour. L’amour n’est pas aussi magnifique que ce que l'on raconte dans les contes de fées. C’est un calvaire d’aimer. Une tuerie. Le chaos le plus total. Seulement, je suis là et je bougerais pas. Mes oreilles sont à ta disposition, tout mon être l’est, malgré le coût qu’occasionnent tes confessions. Essuyant les traces du torrent précédent, j’adopte un masque plus neutre, plus froid. « Je me voyais pas jouer le rôle de belle-mère non plus. Elle n'aurait jamais voulu et je peux la comprendre. » Je grimace et déconnecte nos regards. Je maudis cette conversation. Elle est insoutenable. Je peux pas te repousser à un instant si critique, mais je peux rien dire de profond non plus. J’ai la haine, la haine de ne pas avoir pu te donner ce à quoi tu avais commencé à t’y faire. Autrement dit, un gosse. « On va essayer de gérer ce grand vide tous les deux ok ? Et on va faire une jolie place près des étoiles à ton fils .. » J’ai rien de mieux à dire. Rien. Allô maman bobo. Ouais, non, maman est malade et probablement ivre morte à cette heure-ci. Me rapprochant de toi sur mes genoux, je dépose mes mains sur tes rotules, te surplombant alors de quelques centimètres « Tu voudrais peut-être lui dire quelques mots ? Lui dire un au revoir ? Lui dire que .. tu l’aimais déjà et que t’étais fier de lui .. » Peut-être que ça pourrait t'aider à entamer le processus de deuil ? Ça pourrait t’aider à rompre avec un éventuel déni et passer à l’étape supérieure, celle de la colère, puis la tristesse et un jour, peut-être que t’atteindras l’acceptation.

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Nouvelle histoire, à partir de rien, c'était certainement ce que je voulais le plus au monde. Plus rien ne me retenait au passé et il fallait que j'aille de l'avant, avec elle. Elle et uniquement elle. Plus de relation douteuse, plus de conversation sous le couvert. Non, j'allais être honnête et rester droit en ce qui concerne Camila. Plus de faux semblant, plus de manipulation inutile. Pluton et Louison, c'est comme ça maintenant, pas autrement. Plus rien d'autre ne compte, juste elle et uniquement elle. « Ça me plait... Tome 2. Et tu seras parfaite en tout temps bébé... avec ou sans les cinq gosses que t'auras porté » J'esquissais un sourire, avant de reprendre la conversation sur une histoire qui était légèrement plus compliquée : les entrevues avec Camila. Oui, j'allais la voir encore, sûrement pour m'assurer qu'elle ne mette pas fin à ses jours. Mais il fallait que je sois droit, des règles actées et décrétées ensemble, pour ne pas être totalement pris de court si je venais à dépasser les limites. « J'en dis pas non, j'en dis plus depuis longtemps ! C'est juste... je me comprends, j'en dirai pas. Je ne dépasserai jamais les limites, promis » Et je sais que cette fois, je m'y tiendrai parce que je l'aime merde, je veux continuer de construire cette relation qu'on a mis tant de temps à stabiliser. C'est pas pour tout perdre maintenant. Et je n'aimerais pas qu'elle dise ce genre de choses à Liam dans mon dos... Non. Je veux que tous ses mots d'amour soient pour moi et moi seul. « On teste comme ça... et si ça va vraiment pas, on coupe les ponts ? » que je finissais par demander, me doutant bien que ça ne serait pas facile mais quelque part, je voulais qu'elle soit heureuse. Et si ça passait par passer du temps avec son abruti d'ex, malgré la colère que ça engendrait chez moi, je le ferai. Je me sacrifie pour son propre bonheur. Mais maintenant installé face à elle, imitant alors sa posture avec les genoux repliés collés contre mon torse, mes bras enroulés autour de mes jambes pour les empêcher de s'étaler, je commençais à parler, à lui dire comment j'avais imaginé les choses et c'était triste d'entendre qu'elle ne se voyait pas être la belle-mère de mon fils. Aoutch, ça faisait mal. Ravalant ma salive, je préférais ne pas rebondir dessus, comprenant possiblement ce point de vue, avec difficulté. Hochant la tête à la suite de ses mots, je voyais bien ça ouais, une place parmi les étoiles pour mon fils, parti avant d'avoir réellement pu vivre. Puis les larmes me montaient aux yeux, sans la lâcher du regard. Putain... Glissant ma paume sur mes yeux pour sécher mes larmes, ça devenait de pire en pire. « Je sais même pas quel prénom elle lui a choisi... Je sais même pas comment le nommer » soufflais-je doucement avant de coller mon front contre ses mains, posées sur mes genoux. Les yeux fermés, le cœur tordu par la peine de cette perte, je finissais par me redresser pour la regarder elle, mon repère à présent. « J'suis désolé... » Je voulais pas lui infliger cette peine à elle aussi, je voulais pas être la source de sa douleur ce soir. Je voulais être son havre de paix, son repère qui la menait droit au bonheur. Pas ce poids qu'elle se trainait jour après jour.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
« Tu te comprends peut-être toi, mais moi je sais pas du tout où tu veux en venir là. T’es flou, toujours flou en ce qui la concerne. Ça me gave. Ma patience a des limites. » J’me braque. C’est aberrant. Ça continue. Je te sens pas sur ce coup-là. Sérieux, ça pourrait encore déborder ou quoi ? Les doutes, les voilà, ils reviennent. J’pourrais jamais avoir la conscience tranquille tant que tu continueras à la fréquenter. Qui serait serein à ma place ? Qu’est-ce que tu vas lui dire pour la réconforter dans sa détresse ? Que tu l’aimes ? Que t’es là pour elle ? Qu’elle est parfaite comme elle est ? Allez vous faire foutre, j’mérite pas ça. Pourquoi j’serais droite dans mes bottes pendant que tu fais ta tambouille dans mon dos ? « Ça n’ira jamais, je me connais. N’importe qui réagirait comme je réagis. Tu vas devoir réfléchir Pluton, vraiment réfléchir. » Pour moi, c’est clair et net. Mon bonheur, je le trouve dans notre fusion, sans rien autour de nous. Pour nous préserver, j’anéantirais le monde. S’il le fallait, j’enclencherais même l’apocalypse pour détruire toutes les menaces extérieures. J’suis folle à ce point tu vois, folle de toi. Le reste n’a pas d’importance pour moi. J'veux pas regretter de te foutre sur ce piédestal moi. Tu sais que je désintègre tout le monde sur mon passage ? Je le fais pas spécialement pour toi, je le fais parce que je ne me vois qu’auprès de toi. J’suis plus sur le marché, pour quiconque. Bref, en face-à-face, sur le sol, je m’éloigne ensuite de ce sujet qui est loin d’être bouclé. J’évoque ton fils. Je te livre mes ressentis sur les scénarios que tu suggères. Ouais, j’crois pas que j’aurais pu survivre en belle-maman. On s’en fout en fait. C’est toi qui comptes là et ta peine me pulvérise totalement. Sur mes genoux, je me rapproche alors de toi et je m’accroche aux tiens. « On s’en fout. Nomme-le comme tu l’aurais souhaité, il .. il n’a pas d’acte de naissance. ‘Mon fils’ c’est déjà pas mal non ? » Ton visage se baisse. Ton front ratatine mes petits doigts sur tes rotules. J’sais plus quoi faire. C’est comme si tu chutais si vite que je ne pouvais pas te rattraper dans ta descente. Ta face se relevant, je l’attrape alors entre mes mains et je l’embrasse de partout. « Ne t’excuse pas bébé » D’autres baisers parsème ta peau. Ton front, ton nez, ta bouche. « Je suis là. Je veux juste aimer un coeur qui m’appartient, tant que c’est le cas, tu n’as pas à t’excuser. Je suis avec toi, dans les bons et les mauvais moments. Je t’aime t’entends ? » Ma voix se brise. J’ai l’impression qu’on a mouliné mon coeur. J’suis peut-être encore le maudit sparadrap que tu flanques sur une de tes plaies.. Putain, pas encore. Stop, plus d'apitoiement. Je décide alors de me relever et je te tends ma main pour t'extraire des abysses « On va surmonter cette épreuve toi et moi. Allez, lève-toi. Viens dans le lit avec moi, au chaud .. »

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
« Non, non, je suis pas flou, je veux pas l'être. Je veux être avec toi, je t'aime toi. C'est tout ce qui importe, tout ce que je sais et que tu dois savoir » Et merde, je suis un total merdeux avec les mots quand il s'agit de la rassurer. Franchement, comment elle fait pour vouloir rester avec moi malgré toute la peine que je lui insuffle ? Je veux dire, elle pourrait très bien voir quelqu'un d'autre qui saurait la rendre épanouie plus que moi. Mais non, elle est tombée dans mes filets tout comme j'étais tombé dans les siens. Et il serait impossible pour moi de m'en remettre à présent, si ça venait à prendre fin abruptement. « Donc tu coupes les ponts avec Liam et je coupe les ponts avec Camila, c'est ce que t'es en train de dire ? » Parce que j'suis perdu moi là, je sais plus de quoi il en retourne, si c'était vraiment ça le sujet ou quoi. Je sais qu'elle n'aime pas ma relation avec mon ex, mais moi, je ne la nargue pas quand je l'appelle. Parce que je ne l'appelle pas d'ailleurs. Elle, elle fait exprès de me piquer et je ne dis rien, sans forcément me retenir de penser bien des choses. Mais là, il était question de mon fils, de celui que j'aurais du avoir dans les mois à venir, celui que je n'aurais jamais finalement. Pas de Camila en tout cas. Peut-être qu'un jour, Louison et moi aurons tout ça, j'en sais rien. Pas pour l'instant. J'ai bien trop peur d'essuyer un nouvel échec. « Orion... Je voulais qu'il s'appelle Orion » Parce que, comme mes parents, je voulais continuer la lignée des enfants lunaires, planétaires, solaires. J'avais un prénom atypique, je le savais, personne ne pouvait le nier. Et je voulais que mes enfants aient la même chose. C'était étrange mais c'était comme ça chez les Westerberg. C'était à présent la chute libre. Je pleure, face à elle, vulnérable comme jamais. Je pleure à en inonder mes joues et je ne pouvais tout bonnement plus m'arrêter. Me cachant, en collant mon front à ses mains, je finissais par me relever pour la regarder, m'excusant et ça semblait pas forcément être ce qu'elle souhaitait entendre venant de ma bouche. « Je t'aime... je t'aime, je t'aime, je t'aime » répétais-je en écho. Je l'aimais elle, je ne voulais pas qu'elle en doute. J'étais à elle, corps et âme et il fallait que je continue de le lui prouver. J'allais me mettre à caresser son visage, comme pour la rassurer mais elle se relevait, tendant sa main pour m'aider à me relever. Alors je l'attrapais et je finissais sur mes deux pieds, m'installant sur le lit après avoir retiré mes chaussures. Elle s'installait à son tour, tous les deux face à face, couchés sur nos flancs. Après quelques instants à la regarder, plongeant dans son regard, je finissais par rompre l'écart entre nous, collant mon corps au sien, enfouissant mon visage dans son cou, non sans entourer son corps de mes bras. « J'veux pas que tu t'en ailles... jamais » Ni aujourd'hui, ni demain, ni dans dix ans. Je ne voyais que par elle à présent et je ne pourrais pas survivre à une nouvelle rupture entre nous.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
C’est fatigant. Avoir peur, c’est épuisant. Lutter contre son angoisse, ça suce toute mon énergie. Et oui, elle me fait peur, j’suis consciente que votre histoire ne date pas d’hier et qu’un attachement est encore présent, d’où ma supplique flirtant avec l’ambiguïté. « En quelque sorte oui. Peu à peu. Que chacun fasse sa vie, sans remuer éternellement le couteau dans la plaie. De toute manière, pour ma part, ça se fait naturellement » Liam ne me donne plus de ses nouvelles et je ne cherche pas à aller en trouver. Je le laisse faire sa vie, je l’ai suffisamment déçu et meurtri. À quoi bon rester présente après tant de souffrance ? Il mérite de vivre et d’être épanoui sans mon fantôme qui rôde toujours auprès de lui. Peut-être que tu devrais m’imiter. Pour elle, pour moi, pour toi. Pour tous. Me rapprochant ensuite de toi, je décide de tourner cette page avec un peu de salive. Sans prendre de pincettes, je soulève ensuite le sujet le plus tragique, la disparition de ton fils. Je crois que c’est encore plus douloureux que le reste. Je t’écoute me livrer les scénarios que tu t’étais déjà imaginés et dans toute cette histoire, je m’y retrouve pas. Je vois pas de Louison auprès de toi et du petit .. Orion. Je crois pas que ça aurait été possible, j’aurais viré bien avant, j’en sais rien. Tout a changé. « C’est beau. À la hauteur des Westerberg. Qu’Orion rejoigne alors les étoiles et qu’il nous illumine chaque soir et nous moque chaque jour. » Et tu pleures. Un flot continu qui me fend le coeur et contre lequel je ne peux lutter. Je tape dans la tendresse, j’évite les maladresses. Tes ‘je t’aime’ m’assassinent, d’autant plus sous les sanglots qui t’étouffent. Ça doit cesser. Je dois réagir, couper ce débit monstre qui pourrait nous noyer dans cette chambre et éteindre toutes les bougies nous entourant. Me relevant la première, je t’aide alors à en faire de même. Je plonge sur le lit et je t’attends. Face à face, échoués sur le matelas, le silence nous enveloppe. La tension est toujours palpable. Je lis ta détresse, mais je refuse d’y plonger à nouveau. Je ne bouge plus. Je patiente, te souris et finalement, tu viens à moi. Je passe une cuisse sur ta hanche et j'attrape fermement ta tête qui se niche contre moi. Ton chagrin se transfère sur la peau de mon cou. Je frissonne et grimace. « Je ne bougerais pas. Je ne m’en irais pas. Je resterais là. J’suis constante, ta constante. Je soigne mon impulsivité pour toi, alors ça va aller. » Fermant les yeux, mes lèvres s'aventurent dans ta tignasse brune, cherchant à déposer un baiser sur ton crâne parfumé. Mes doigts massent toujours ton cuir chevelu et dégringolent dans ta nuque. « Dans quelques jours, on s’en va. Ça va nous faire du bien un peu d’air frais, tu verras. On va surmonter tout ça. Je te laisserais jamais tomber. » Arrachant ensuite ton visage de mon cou, je te fixe et lèche soudainement ta joue gauche de bas en haut.« Je bois ta peine, laisse moi faire » Ouais, donne moi toute ta tristesse, je la prends, je veux pas qu'elle reste en toi. Satisfaite de mon idée, je m’attaque ensuite à ton autre joue humide et salée.« De toute façon j’avais soif, mais c’est pas une raison pour continuer de pleurer ok ?  »

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
J'avais mal au coeur d'imaginer ma vie sans Camila. Même si je vivais depuis un moment sans faire le premier pas vers elle, la laissant vivre sa vie, j'avais cette envie de savoir comment elle se portait, si ses pensées suicidaires étaient de moins en moins régulières. Mais je m'abstenais, parce que je savais que parler à Camila faisait du mal à Louison. Cependant, c'était dur. Dur de la laisser partir, dur de se faire à l'idée que tout ce qu'on a vécu faisait partie du passé. Oui, Louison était mon présent et mon futur. Mais j'avais osé espérer que Camila puisse faire partie du tableau, ne serait-ce qu'un peu. Hochant doucement la tête, j'espérais pouvoir remettre ce sujet sur le tapis plus tard, quand les choses seront certainement plus tassées. D'autant plus qu'il s'agissait à présent d'Orion. Orion mon fils disparu, mon fils qui ne verra jamais le jour. Et je n'ose même pas imaginer ce que Camila a vécu en le perdant. Ça devait être affreux. Et c'était ce qui déclenchait alors l'inondation sur mon visage. Ses mots m'envoyaient dans un autre monde, un monde où je pouvais voir mon fils s'envoler dans les étoiles, être heureux de cette façon. Putain, il n'a rien pu vivre. Pas son premier souffle, pas son premier cri, pas son premier sourire. Rien, tout lui a été arraché et j'étais au bout. Elle le voyait Louison et elle essayait de me remonter à la surface, moi qui venait de plonger au plus bas, au plus profond de ma peine. Elle me remontait, me poussant à me redresser pour la rejoindre sur le lit, ce que je faisais sans mal. Et puis une fois allongé face à elle, je rompais la distance entre nous, enfouissant mon visage dans son cou, l'inondant de mes larmes. J'étais à chier ce soir, vraiment. L'écoutant, je resserrais mon étreinte autour d'elle, conscient des efforts qu'elle pouvait faire à mon encontre. Oui, on était pas parfait mais on faisait en sorte de se compléter du mieux qu'on peut, faisant des efforts pour que ça fonctionne, que ça fonctionne réellement. « Je te laisserai jamais tomber non plus » Et je voulais dire ça telle une promesse, parce qu'il était hors de question qu'on vienne nous séparer, rien ni personne. « Okay... okay » Je lâchais son corps pour venir essuyer mes larmes, tentant de me calmer, non sans cesser de la regarder. Elle était belle, magnifique même. Encore plus quand elle était proche de moi. Les yeux rouges mais à présent secs, je collais mon front au sien tout en frottant mon nez à son jumeau. « Je sais que je vais pouvoir tout surmonter avec toi à mes côtés » soufflais-je alors, laissant mes lèvres caresser doucement les siennes. Finalement, je clôturais tout ça avec mes lèvres sur les siennes, un baiser chaste mais nécessaire pour me permettre de respirer à nouveau. « Ça ira maintenant... »

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
On ne s’habitue jamais à la mort. Qu’elle emporte un être qui n’a pas pu voir le jour ou d’une grand-mère qui a pourtant vécu un siècle, on n’accepte pas. La mort est une de nos pires ennemies. Elle nous menace toujours et parfois, elle gagne. Cette fois-ci, elle a gagné. Elle a emporté un petit bout au paradis et elle rend l’homme que j’aime le plus au monde dans un état désastreux. Démunie, j’suis démunie face à tes larmes. Mais ça va aller. Je le sais. Je suis tombée amoureuse de toi pour tes capacités à rebondir. T’es un battant. Tu vas en sortir encore plus fort et plus beau, une cicatrice de plus dans ton coeur. Ton regard se ternira peut-être, mais je lui rendrais tout son éclat. Petit à petit. Tout contre toi, comme si nous formons plus qu’un seul être, j’étouffe ton chagrin. Une première promesse tombe du bout de ma langue. Tu me la rends. Mon coeur chauffe. Je te prie ensuite d’arrêter tes larmes qui affluent. Nos corps se dessoudent et nos regards se retrouvent. T’es complètement défoncé. J’crois que je t’ai jamais vu aussi brisé et au bout du rouleau. Pourtant, malgré ce rouge qui grignote ton visage un peu partout, je te trouve toujours aussi beau, voir plus. Je suis fascinée et aveuglée par Monsieur Pluton depuis le 14 février dernier. C'est comme .. inébranlable. « Ouais, on surmontera tout ensemble. Tout. L’apocalypse, une invasion zombie, la rébellion des singes. Je te protégerais au péril de ma propre vie Pluton Westerberg. » Le sourire aux lèvres, regonflée à bloc, tu m’embrasses tendrement, me transformant subitement en poupée muette. Et la suite, je suis pas convaincue. J’sais pas si tu te donnes du courage, si tu le penses vraiment, mais il faut que tu y croies. Ça ira maintenant. Je suis là. « Tout à fait. Louison de France va prendre soin de son suédois adoré. Elle va colorer sa vie comme jamais. Il va devoir supporter sa chérie arc-en-ciel. Elle va se consacrer à son bonheur avant le sien, comme toujours. Elle va l’aimer aussi longtemps qu’il le lui permettra. Pour que tu saches, elle vise l’éternité .. » Mes doigts circulant sur ta joue, je les laisse effleurer ta bouche entrouverte. « Est-ce que ça te convient ? C’est trop ? Pas assez ? Ça te donne envie tout ça ? »

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Je savais pertinemment que la suite des événements allaient être compliqués. Penser à cet enfant que j'aurais du avoir allait me pousser plus bas que terre. Mais je savais que Louison serait là, c'était ma bouffée d'oxygène, celle qui me permettait de remonter à la surface quand je me perdais un peu trop profond sous le niveau de la mer. Elle était mon meilleur soutien mais je savais que je ne pouvais pas uniquement me reposer sur elle. Il fallait que je fasse des efforts pour me relever, sans compter sur elle et juste sur elle. Je n'avais pas envie de l'écraser de par mes valises bien trop lourdes. Là, j'étais dans ses bras, à la regarder, à me morfondre contre sa peau et je me sentais complet, entier. Je me sentais à ma place malgré ce qui venait de se produire. Alors c'était évident pour moi de lui promettre la même chose qu'elle avait pu me promettre. Jamais je ne la laisserai tomber, jamais. JA-MAIS. « C'est moi qui doit te protéger... envers et contre tout, au péril de ma vie » C'était moi qui devais faire en sorte que le monde extérieur ne vienne jamais la blesser, tout comme je devais faire en sorte qu'elle ne soit pas non plus blessée par moi. Ma maladresse en avait pris pour son grade et ne devait plus subir mes faux-pas incessants. Laissant mes lèvres redécouvrir les siennes, je reprenais un peu plus d'oxygène dans mon organisme par ce simple contact. Elle était faite pour être avec moi, à mes côtés, contre mes lèvres. Et si j'essayais de me convaincre que les choses iraient mieux dès à présent, je me disais que ça pourrait finalement rentrer dans ma tête, dans mon crâne et que ouais, ça irait vraiment. « Je... non, ton bonheur passe avant le mien » soufflais-je doucement, ses doigts sur mes lèvres. « Le reste me va, me donne envie, mais pense à toi avant de penser à moi » Et même si je risquais de mal prendre quand elle ira voir son ex ou quoi, je voulais qu'elle profite de sa vie, sans dépendre de la mienne. Je voulais pas être ce boulet qu'elle pouvait se trainer la plupart du temps. « T'es trop parfaite pour moi... » que je glissais avant de récupérer ses lèvres une nouvelle fois, pour ensuite coller mon front au sien, non sans plonger mon regard dans le sien, le cœur battant. Effet Chamberlain, j'y peux rien.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Je suis un kleenex géant. J’absorbe ta peine. Je peux faire que ça. Tout ce que je pourrais formuler n’aura aucun impact. Je connais ce que tu vis. C’est une hémorragie que rien ni personne ne peut colmater sur l’instant. Ça coule, ça se déverse, c’est infini. J’ai beau appuyé là où ça fuit, ça déborde sur les côtés. J’suis insuffisante. J’dois lutter et ne pas abandonner. Je dois patienter jusqu’à ce que ton corps et ton esprit décide de ‘guérir’, si on peut appeler ça guérir. Faut que tu saches que je serais là et que je ne t'abandonnerais pas. T’as peut-être fléchi un genou, mais on te foutra pas le second à terre. J’empêcherais que ça se produise, tu peux compter sur moi. « On en est arrivé à ce niveau alors ? Tu serais prêt à mourir pour moi s’il le fallait ? » C’est forcément glauque, mais c’est sûrement la plus belle preuve d’amour qu’on peut faire à sa moitié. Donner sa vie. Plus proche que jamais, sur notre lit qui a désormais subi joie et tristesse, nos bouches se déclarent leur flamme à nouveau. Je te donne tout ce que tu veux, tout ce dont tu as besoin. Je réponds à tout. Je suis plus que réceptive. Sérieux, j’crois que t’es limite mon Dieu. Comme une nonne, je pourrais consacrer ma vie à toi, m’oubliant par la même occasion. Moi ? Ce n’est que superflu, ce qui compte, c’est toi et rien que toi. T’as pas encore pigé en fait. « Attends, t’es conscient que je trouve mon bonheur grâce à toi ? » Le bout de mes doigts retraçant le contour de tes lèvres, je poursuis sur ma lancée, emballée et inspirée par tout ce que tu réveilles en moi « Non. C’est impossible Pluton. IM-PO-SSI-BLE. J’ai gravi une autre marche de notre escalier. J’en suis au niveau où je pense à toi avant de penser à moi. Mon égoïsme n’existe plus en ce qui te concerne. Tu passes avant moi. T’es ma priorité. L’homme de mes rêves .. » Alors ça va de soi que je me sacrifie pour tes beaux yeux et ton joli fessier. Pour tout. Pour ce corps de viking et cette âme bousillée par les aléas de la vie. C’est mon choix, faut que tu me laisses faire. Ton superlatif est exagéré. J’suis pas trop parfaite. Quoique .. M’embrassant de plus belle, je me laisse cette fois-ci engloutir par le silence. Nos yeux se convoitant, je ne réponds plus de rien. « Ferme tes yeux mon amour, je bouge pas, tu peux t’endormir et partir dans le monde des songes. Je veille sur toi. Ça fera moins mal là-bas .. Tu veux quelque chose pour t’aider à t’assoupir ? »