Les hôtels ça existe ? Bien sûr que ça existe mais ça avait toujours existé et pourtant elle était là. C'est bien que cette option l'arrangeait plus, non ? Encore une fois tu pouvais paraître être un con irrattrapable mais tu n'étais pas un connard. Rendre service, tu pourrais le faire, et bien plus encore compte tenu du fait que tu la connaissais. Oui, et ça existait aussi il y a un mois. As-tu dit en la regardant alors que ton téléphone sonnait : Ellie. Tu n'as pas tardé à répondre alors que Dona se posait tranquillement sur tes jambes. En voilà une qui t'avait sacrément manquée. Quoiqu'il en soit tu discutais avec Ellie en prenant le soin de lui dire à quel point elle avait merdé. Tu détestais les cachotteries c'était un fait. Puis tes affaires sont tes affaires. Alors que tu raccrochais quelques minutes après tu finissais par dire. Reste si tu en as besoin, j'ai rien contre. Y'a de l'espace. C'étaut un grand et bel appartement c'est sûr. En attendant, tu étais agacé par Ellie bien plus que par Daisy finalement, et cette conversation téléphonique t'avait bien agacé. Tu avais besoin d'une douche.

Si elles s'étaient attendues à ce que tu ne remarques rien à ton retour, elles se plantaient. Si elles s'étaient attendues à ce que tu accueilles Daisy chaleureusement sans t'y attendre, elles se trompaient. Puis au fond même si tu avais été parfaitement au courant, tu aurais peut-être râlé un peu mais tu n'aurais forcément pas hésité trop longtemps. Tu étais le genre un peu relou par moment, mais parce que tu étais perfectionniste, et que tu vivais bien seul. Quoiqu'il en soit, tu n'allais pas la supplier de rester, tu n'allais pas non plus la foutre à la porte. Alors que tu t'étais glissé dans la salle de bain, à la recherche dans les placards de ton gel douche, et d'une serviette, tu l'entendis. « J'ai besoin d'une douche, Daisy. » Avais-tu répondu tout en continuant à regarder dans les placards. Mine de rien il manquait pas grand chose. Tu ne voulais pas parler, pas maintenant que tu t'apprêtais à te doucher. D'ailleurs tu finissais par te déshabiller pour te doucher, et une fois fini, tu te contentais de passer une serviette à ta taille. Tu ne savais pas si elle resterait ou non mais si oui, il allait te falloir apprendre à partager un appartement avec quelqu'un.

Tu n'avais pas entendu toute phrase. Et heureusement d'ailleurs. Tu avait entendu c'est pas grave. Voilà tout. Du coup en sortant, de la douche, serviette autour de la taille, tu as été surpris en la voyant assise par terre avec Dona en prime. « Qu'est-ce que tu fais par terre ? »As-tu demandé comme si il te fallait comprendre l'incompréhensible. L'appartement n'était-il donc pas assez grand ? Alors que Dona s'approchait de toi, tu saisissais assez vite qu'il lui fallait au moins s'abreuver. Tu ne lui avais rien donné avec toute cette histoire. « Il faut que je lui donner à boire. » Vous parlerez à l'évidence, mais tu ne voyais pas tellement ce qu'il y avait à en dire n'est-ce pas ? Mais cela dit tu n'avais pas bougé, regardant Daisy au sol.

Plus de facilité quand il s'agissait de l'embrasser ? Bien sûr ! C'était forcément plus intéressant après tout. Puis là, toi tu n'avais pas grand chose à dire, à part ce qui avait déjà été dit. Puis elle t'étonnait à parler de cette anecdote. Parce que oui finalement ce n'était jamais rien de plus qu'une anecdote. Quelque chose qui ne s'était jamais reproduit depuis. C'était il y a trois ans. Elle n'avait pas assumé, toi tu avais presque oublié. Presque, oui. « Tu penses encore à ce baiser ? » Oui c'était étonnant de l'entendre te parler de ça, là, maintenant. Ça finissait presque par t'amuser même si tu ne le montrais pas. Avec elles deux, tu finissais par rejoindre la cuisine pour sortir les gamelles de Dona qui semblait déjà ravie. « Alors tu squattes et en plus tu comptes me dire quoi faire.. chez moi ?  » Culotté la Daisy n'est-ce pas ? Tu devais t'habiller et ne pas avoir de pouf dans le coin ? La blague !

Les choses allaient peut-être beaucoup trop loin. Tu lui avais posé une question. Surpris qu'elle te parle de ce baiser qui n'avait rien à faire au milieu de votre conversation. Dans votre cas on pourrait même parler de baisers, puisqu'il y en avait eu plusieurs. Mais si tu lui avais demandé si vraiment elle y pensait encore, elle finissait par chercher à te blesser. « Oui c'est ça. Tu connais nécessairement mieux quiconque mon rapport aux femmes, Mendoza. » Les jugements de valeurs, ça t'insupportait. La calomnie tout autant. Mais il faut le dire ça ne t’atteignait pas. Elle disait des bêtises, basée sur la simple image qu'elle avait pu se faire de toi. Tu allais même vite finir par te dire qu'elle s'était montée ça de toute pièce dans sa tête pour se convaincre de ne pas craquer pour toi, il y a trois ans. « Faut te détendre Daisy. Tu veux rester, tu restes. Tu préfères te barrer, vas-y. Mais ne t'amuse à parler de ce dont tu ne sais rien. On finira tout les deux lassés, sinon. » Ton rapport aux femmes par exemple, elle n'avait aucun jugement à porter dessus, surtout qu'elle se trompait pas mal. Mais tu n'avais rien à prouver. Dona s'abreuvait, et pour le coup tu gardais ta serviette, te servant à boire à ton tour.