« C’est ce que tu répètes souvent. » Il lui semblait que la dernière fois, elle lui avait dit la même chose. Pourtant, elle ne voulait pas être une fille avec qui il couche de temps en temps. Alors, qu’est-ce qu’elle voulait ? Et puis, un coup ils étaient amis ; un coup plus. C’était… déstabilisant. Alors que Loïs mettait le gps en route, Rylan lui, allumait le poste de radio. « Je ne me force pas. » Il avait parlé presque trop vite. « Ce que j’veux dire, c’est que j’ai aimé ce qui s’est passé entre nous la dernière fois. » En mémoire, lui revenait leur moment dans la salle de détente des Winthrop. Cette nuit-là, il avait aimé lui donner du désir et de l’avoir complètement à sa merci. Une part de lui-même en redemandait et une autre, avait peur. Indécis, il se taisait pendant plusieurs secondes. « J’aime passer des moments avec toi, mais je ne suis pas sûr de ce que tout cela implique. » Est-ce que cela voulait-il dire qu’ils sortiraient ensemble vu qu’elle ne voulait pas juste passer de bons moments ? Rylan n’était pas sûr de vouloir ça. Du moins, pas comme ça. Pas tout de suite.

Parce que je sais pas comment l'expliquer autrement.. c'était beaucoup trop flou dans ma tête et si tu devais m'écouter tout essayer d'expliquer, ça prendrait plusieurs longues minutes. Tu conduisais, et on arrivait bientôt devant chez moi. Est ce que tu allais rester un peu? Ou allait-tu partir dormir? La première option me semblait bien, pourtant.. J'ai aimé aussi.. ce serait mentir que de dire que je n'avais pas envie que ça se reproduise. J'inspirais, tout en évitant de te regarder pour le moment. On peut pas être amis.. mais je suis pas prête à être en couple.. si ça pouvait te rassurer, je n'attendais pas ça de toi. Tiens, gares-toi là.. y avait une place dans la rue, c'était un exploit! Je me détachais et enfin, je te regardais, mordillant légèrement ma lèvre de l'intérieur. Tu montes..? j'avais envie de poursuivre cette soirée avec toi, ailleurs, chez moi..

Elle ne savait pas comment l’expliquer. Autrement dit, elle était aussi perdue que lui. « On dirait bien que je suis pas le seule à être paumé. » disait-il en ricanant doucement. En l’écoutant dire qu’elle avait aussi aimé leur moment, l’irlandais sentie une douce chaleur se répandre en lui. Tout haut, Loïs rajoutait qu’elle n’était pas prête à être en couple et pour être honnête, cela le soulageait. Lui non plus, n’était pas prêt. D’ailleurs, il n’était pas sûr d’être un parfait petit ami. Surtout avec son emploi du temps chargé. « Pareil. Puis, je ferais un mauvais copain. »

Arrivant en bas de chez la jeune femme, elle lui indiquait une place où se garer. Un vrai miracle ! En plus, elle était suffisamment grande pour sa voiture. Mais attendez… S’il se garait c’est parce qu’elle allait l’inviter à entre ? Bingo. Devant son air candide, il ne put se retenir d’acquiescer. Maintenant, il était fichu. Pas question de se ridiculiser en changeant d’avis. Alors, qu’ils marchaient vers l’entrée de l’immeuble, l’irlandais verrouillait de loin sa voiture. « Tu vas pas trop être fatigué demain ? A moins que tu commences plus tard. »

Je n'étais pas prête non. Je ne voulais plus m'engager sans avoir de sentiments, sans être amoureuse.. Avec Lauri ça avait été passionnel, mon premier amour et je ne regrettais rien, mais je n'avais pas eu l'occasion de m'amuser, savoir vraiment ce que je voulais et la rupture avait été douloureuse. Tom avait été mon pansement mais avec lui, je m'étais renfermée sur moi-même. En y réfléchissant, je n'avais jamais été vraiment amoureuse, complètement. Et j'avais envie de prendre mon temps, que ce soit avec toi ou avec un autre..

Tu t'étais garé et tu avais accepté de venir puisque tu me suivais. Je n'ai pas cours avant 11h30.. puis je ne dormais pas énormément, 6 heures de sommeil me suffisait en ce moment. J'entrais à l'aide de ma clef en te faisant entrer, me dirigeant vers l'ascenseur pour taper sur le troisième étage. Ce n'étais pas la première fois que tu venais, mais là c'était différent, on était davantage proche.. J'ouvrais la porte de mon appartement et tu pouvais y voir quelques cartons. Fais pas attention à ça.. je vais me mettre en coloc d'ici quelques jours.. quand j'aurais le temps enfaite. Je posais mes affaires sur un tabouret du bar, retirant mon gilet et allant allumer une petite lumière vers la TV, fermant les volets et les rideaux. Pourquoi tu ne serais pas un bon copain? curieuse, je te questionnais.

« Ça va tranquille ton emploi du temps. » Entrant dans l’immeuble, les deux étudiants prenaient l’ascenseur pour arriver au troisième étage. Cette fois-ci, l’atmosphère était différente. Plus lourde de sens. Rapidement, ils pénétraient dans l’appartement de la jeune femme. A l’intérieur, une pile importante de cartons avait envahis la pièce principale. Observant la jeune femme allumer les lieux, il fut vite renseigner sur le pourquoi. Apparemment, elle allait vivre en colocation, mais avec qui ? Et où ? « Ah oué. Avec qui ? » Rylan avait posé cette question d’un air détendu, mais en réalité, il appréhendait sa réponse. Du moins, un petit peu. Est-ce que c’était un mec ? D’ailleurs, est-ce que cela le dérangerait ? Certainement. Faisant passer son sweat par-dessus sa tête, l’irlandais se retrouvait vêtu d’un t-shirt avec les armoiries d’Amsterdam. Aussi, il posait son sweat sur le dossier d’une chaise. « Pourquoi ? » La question de Loïs, l’avait rapidement ramené à la réalité. « A cause de mon emploi du temps qui est pas mal chargé. Entre les cours, les entrainements et la fraternité. J’suis pas sûr d’être un petit ami hyper présent. » Reculant une chaise, il s’y asseyait. « Et aussi, parce que j’suis pas quelqu’un qui est franchement à l’aise avec les sentiments. »

Une fois chez moi, l'ambiance avait changé. Plusieurs filles et un mec j'crois, je les ai pas encore tous rencontré.. mais je payerais moins, et c'est une magnifique villa.. en attendant d'avoir un truc à moi plus tard, faudrait déjà que je trouve un job étudiant, ce serait pas trop mal. Je vins vers toi, laissant claquer doucement les talons de mes bottines contre le sol en parquet pour attraper ta main et te faire te lever, contre ton gré. C'est plutôt la deuxième raison la vérité.. toutes ces excuses d'emploi du temps.. c'était qu'un détail. On avait tous plus ou moins de temps en étant à Harvard. T'avais la trouille. Je te tirais plus franchement contre moi, j'en avais assez de me retenir, j'avais envie de te sentir contre moi. T'as peur de tomber amoureux de moi. Que je fasse ce que j'veux de toi, de devoir changer tes plans pour moi.. T'es bien seul ou tu te convains toi-même que c'est ce qu'il te faut, puisque ta routine te convient pour le moment, t'as envie de garder une part de liberté, tu veux pas être dépendant de qui que ce soit et j'comprend parfaitement ce que tu ressens.. Puis là peut-être que j'te fais peur mais tu meurs d'envie de m'embrasser pour que je me taise.. pendant tout ce temps, je n'avais cessé de te regarder, manger chaque parcelles de ton visage, que je commençais à connaître presque par coeur.

Elle allait donc vivre un mec. Loin d’être ravi, Rylan avait préféré s’abstenir de tout commentaire. Préférant changer de sujet, l’irlandais avait répondu à l’une de ses interrogations. Et comme toujours, Loïs avait visé juste. L’étudiant ne serait sans doute pas le meilleur petit ami au monde. Premièrement, son emploi du temps était assez chargé. Ses entrainements lui prenaient énormément de temps et la plupart du temps, il finissait tard. Et deuxièmement, il n’aimait pas se sentir entravé par des obligations sentimentales. Il était plus à l’aise en étant libre. Sa mère disait souvent de lui qu’il était indomptable. Un peu comme les cavaliers de la chasse sauvage dans les contes. Ce qui n’était pas forcément un compliment. « Peut-être. »

Le surprenant davantage, la jeune femme l’avait attiré à elle. Rylan s’étonnait même de sa puissance, en raison de son fin gabarit. Pris de stupeur, il écarquillait les yeux en écoutant la tirade de Loïs. Pourquoi est-ce qu’elle trouvait toujours les mots justes ? Sans doute un truc de gonzesses encore. La gorge sèche, l’irlandais se redressait, avant de prendre la parole. « Qui à parlé d’amour ? » Rylan tentait de reprendre le dessus et de ne pas la laisser avoir raison. Même si au fond, c’était le cas. « J’suis plus d’accord sur le fait de ne plus être indépendant. Vous les nanas, vous en demandez toujours plus et je ne suis pas sûr de pouvoir donner autant. » Etait-ce égoïste ? Peut-être.

Au final je ne connaissais pas bien ton passé amoureux, à part ta petite histoire avec Ella, mais tu n'avais pas l'air de l'aimer tant que ça.. c'était et ça resterait un ressenti de toute évidence. Donc je ne pouvais pas me mettre à ta place mais je comprenais parfaitement ce qui te faisait peur, et ce n'était pas la peine de trouver des excuses par rapport à ton emploi du temps.

J'avais pris les devants à venir te tirer de la chaise pour que tu sois debout, contre moi, commençant une explication plutôt longue mais j'avais raison, je le savais et dans tes yeux je pouvais discerner l'étonnement et peut-être même la peur. J'en ai parlé parce que c'est ça qui te fait peur.. pas tout l'reste, et tu le sais tout autant que moi. la complicité, le sexe et les parties de fou-rires, tu pouvais les avoir avec une toute autre personne qu'avec ta petite-amie. C'était l'amour la base de tout, et tu flippais. Et arrêtes de parler pour moi au nom de toutes les meufs de la planète.. tu sais pas ce que je veux. je laissais mon regard entrer dans le tien, en affichant un très fin sourire. Je n'avais aucunement envie d'être en couple, me sentir prisonnière ou même te demander de changer. J'avais juste envie de profiter de l'instant présent. Mes mains lâchaient les tiennent pour remonter doucement jusqu'à tes joues. Tu as été jaloux quand j'étais avec Tom.. lâchais-je le plus doucement et calmement du monde, comme une certitude, une évidence.

De fierté, il ne disait rien. A quoi cela servait, puis qu’elle avait touché le point sensible. D’une certaine manière, avoir des sentiments l’effrayait. Il n’était pas prêt pour ça. Involontairement, le ton rebelle de Loïs lui arrachait un sourire. Peut-être qu’il se trompait sur elle. Peut-être qu’elle pourrait parfaitement se satisfaire de cette étrange relation, mais tôt ou tard, elle pourrait réclamer plus. Même si pour l’instant, la jeune femme disait non. Rylan ne voulait pas prendre de risque. Pourtant, lorsque Loïs laissait ses mains entourer son visage, il se laissait rêver à cette possibilité. Celle de passer des bons moments ensemble. De ne pas passer à côté. « T’es sur de toi ? » Jaloux, lui ? Est-ce que l’animosité qu’il avait ressentie envers la Dunster pendant des années, était en fait autre chose ? Lors de cette fameuse sortie en boite à Washington, Rylan l’avait trouvé belle. Inutile de le cacher. Elle lui avait plu et une part de lui, avant envié Tom. Maintenant, il s’en souvenait.

Le regard brulant d’une fièvre connue, l’irlandais fermait les yeux pour reprendre le contrôle. Sa proximité avec Loïs le rendait nerveux, mais aussi, elle le remplissait de désir. Rare étaient celles qui avaient réussis à provoquer ça chez lui. Parfois, il se surprenait en train de fantasmer sur ses formes. Son visage lui apparaissait en songe et le lendemain, il se réveillait avec un sentiment tenace : la déception.

Ton regard ne pouvait pas mentir, j'avais compris quel était ton point faible: les sentiments. Est ce que tu avais déjà aimé éperdument quelqu'un? Est ce qu'une fille t'avait brisé le coeur? Toutes ces questions pour le moment restaient sans réponse, mais j'étais sûre d'une chose, c'est que pour le moment tu n'assumais pas que je puisse exercer un certain pouvoir sur toi. Comme tu le faisais avec moi, c'était tout autant réciproque..

J'en suis certaine.. tu l'enviais, tu avais envie de prendre sa place, de pouvoir avoir cette proximité et je me suis demandé moi aussi pourquoi j'avais fais le mauvais choix.. voilà, tout était dit. Toute cette ambiguïté malsaine et ces non-dits éclataient en pleine figure. Tu m'avais plu dès la première fois où j'avais croisé ton regard, et ta façon d'être me plaisait la plupart du temps, à part peut-être les fois où tu m'envoies balader sans raison, mais même ça, j'trouve que ça met du piment et c'est pour mieux se retrouver. Je te retournais et te poussais contre mon canapé-lit, qui était encore en lit, j'avais la flemme de le mettre en mode canapé. Je t'y poussais pour venir m'asseoir sur toi à califourchon. A chaque vêtements que je vais enlever, tu vas me dévoiler quelque chose sur toi.. ok? je retirais tout d'abord mon gilet.