Il ne pouvait pas nous atteindre, mais il pouvait nous faire peur. Rylan parlait très peu de surnaturelle avec son entourage, mais il y croyait. Encore une fois, il devait dire merci à sa mère. C’était une femme qui avait l’esprit ouvert et qui croyait que tout pouvait être possible. C’était elle son inspiration. Bien plus que son père.

Interrompu par le bruit d’un livre que l’on fait volontairement tomber par terre, les deux protagonistes, s’étaient diriger vers le lieu du crime. C’est de cette manière, qu’ils avaient découvert un livre sur l’histoire de France. Etrange. Seul le vigile avait accès à la bibliothèque la nuit. Ainsi que Rylan, mais ça, personne ne devait le savoir. Submergé par l’étrange atmosphère qui imprégnait les lieux, l’irlandais avait commencé à lui parler d’une rumeur sur une femme. Seulement, il fut interrompu par des bruits de pas provenant du fond de la bibliothèque. Comme si quelqu’un ne voulait pas qu’il la raconte. Aussi, Loïs s’était reculé jusqu’à buté contre lui. « Oui j’suis sûre. » Cette fois-ci, le jeune homme parlait avec conviction.

Pris par surprise, il se retrouvait plaqué contre les rayons par une Dunster pas très ravie. Levant les deux mains en l’air, il lui répondait avec sincérité. « Je te fais pas une blague, mais c’est pas la première fois que des choses étranges ce passent ici. » Les yeux braqués sur la jeune femme, le visage de Loïs était presque avalé par la pénombre. A nouveau, ils pouvaient entendre comme un bruit de bruissement sur le sol. « Maintenant qu’on est là... Autant voir ce qu’il en est ? » Se détachant de la jeune femme, Rylan prenait les devants. « L’histoire c’est à propos d’une étudiante qui avait fui la révolution russe pour recommencer une nouvelle vie. » Tout en parlant, l’irlandais prenait la direction d’un escalier qui menait vers la balustrade du haut. « On dirait que le bruit viens de là-bas. » S’arrêtant en bas des marches, il tendait vers sa main vers Loïs. Il faisait beaucoup trop sombre dans les escaliers. Autant qu’il la tienne si jamais elle trébuche. « On raconte donc qu’un matin, on a découvert son corps juste là. » Il pointait du doigt le sol ou qui était juste en-dessous du balcon. « Personne n’a jamais su pourquoi. Certains disent qu’un espion russe bolchévique l’aurait balancé par-dessus. »

Moi qui pensait passer une soirée tranquille, tous les deux, à la winthrop ou même ailleurs mais bon, j'aurai jamais pensé me retrouver ici, en plus dans une bibliothèque hantée.. En même temps, tout Harvard l'était, il s'était certainement passé des choses qu'on ne soupçonne même pas en plusieurs centaines d'années.

Depuis que ma mère était décédée quand j'avais huit ans, j'avais envie de croire aux esprits, en quelque chose ailleurs, après la vie. C'était en partie pour elle que j'aimais ce milieu, j'avais toujours espoir de communiquer avec elle, la revoir, lui parler.. Et puis au final, personne n'avait eu des soucis avec les défunts, peut-être simplement quand il s'agit de possession démoniaque, là c'était une autre histoire mais j'avais du mal à y croire totalement.

Dans cette bibliothèque, des bruits commençaient à se faire entendre, et tu étais sûr qu'on était bien que tous les deux. Fronçant les sourcils en me retenant de rire Pourquoi tu m'emmènes ici alors? Un avant goût d'Halloween..? certainement que tu voulais que j'ai peur et pourtant, je n'étais pas du genre à crier, m'affoler et pleurer. Non, ma curiosité prenait le dessus. On partait donc à l'aventure. Je te suivais en attrapant ta main pour grimper à l'étage, rapidement. Tout en t'écoutant me raconter l'histoire de cette jeune femme, aussi tragique soit elle. Mes yeux se dirigèrent vers le sol, en bas. C'était tragique quand même, je me reculais, regardant tout autour, il n'y avait rien, mais on avait pas non plus rêvé les bruits de pas..Tu étais dos à moi en train de guetter je ne sais quoi quand je vins poser mes mains contre tes hanches d'un coup en disant BOUH! puis je me mis à rire, j'étais sûre que t'avais eu peur.. Avoues que tu as eu peur Rylan..

« Crois moi, j’aurais pas choisis cet endroit pour te donner un avant-goût. » Il avait lâché ses mots, avant de se diriger vers l’origine du bruit. Durant le chemin qui menait aux escaliers, Rylan lui avait raconté l’histoire d’une jeune femme retrouvée décédée dans cet endroit. Sur le campus, il y avait des tonnes de rumeurs macabres sur des faits étranges et inexpliqués. Il n’était pas forcément connu. D’ailleurs, même les confréries avaient leur lot de mystère, mais il fallait être un initié pour les connaitre. Pendant qu’ils montaient les escaliers qui menaient à la balustrade, Loïs n’avait rien dit. L’irlandais avait seulement deviné ses regards en direction du sol. Malgré le fait que ce soit une bonne histoire à raconter à Halloween, c’était avant tout triste. Derrière ses mots, il y avait une jeune femme qui ne connaîtrait surement jamais la paix. Aller savoir.

Arriver en haut, le Winthrop inspectait les lieux du regard, avant d’entreprendre leur excursion. Essayant de discerner des formes à travers la pénombre, Rylan en avait presque oublié la présence de Loïs. D’ailleurs, ne s’était-elle pas mise à côté de lui ? Soudain, deux mains sur ses hanches lui arrachaient un léger sursaut. Et bien sûr, Loïs s’amusait de la situation. « Haha. Très drôle. » Ah oui ? C’est ce qu’elle voulait vraiment ? Ok. « J’pensais que t’étais à côté de moi. » Sur ce fait, il ne mentait pas. Néanmoins, il prenait un malin plaisir à foutre les jetons à la jeune femme. C’est alors, qu’une étrange lueur attirait son regard sur sa droite. « T’as vu … ? »

En haut, l'atmosphère était de plus en plus pesante, déjà il n'y avait pas beaucoup de lumières, puis tous ces livres s'était.. oppressants. L'odeur du bois ancien, des anciennes poutres, des murs frais et presque humides. Nos voix qui résonnaient ici..

Je t'avais fais peur juste après ta petite histoire pas très joyeuse, mais j'essayais de détendre l'atmosphère, et c'était nécessaire franchement. Je riais jusqu'à ce que tu me dises que tu me croyais à tes côtés. Y a personne à côté de toi.. je regardais à droite et à gauche, mais très rapidement, au fond de moi je commençais à flipper. Une étrange et rapide lueur se fit voir sur ta droite et donc ma gauche. Oui.. ça doit être.. des reflets. les reflets à l'extérieur? Oui, sûrement. J'attrapais ta main pour redescendre les marches aussi rapidement que possible pour retrouver l'endroit où se trouvait le bureau, l'ordinateur et mon sac à main. Ce serait pas mal de s'en aller d'ici non..? relevant mon regard au tien, je m'approchais de toi une nouvelle fois, tentant de chercher de la sécurité.

« Ou pas. » A la fois sérieux et amusé, Rylan se contentait d’observer le visage de la jeune femme dans la pénombre. Au fond de lui, il se disait que le mieux était de rentrer, mais l’aventurier qui était en lui, voulait aller jusqu’au bout. Le coupant dans ses pensées, Loïs lui attrapait la main comme pour se rassurer. Puis, d’une voix plus douce, elle lui proposait de rebrousser chemin. Peut-être était-ce mieux. En plus, il allait bientôt être vingt-trois heures et le vigile ne tarderait pas à faire sa ronde. Inutile qu’il croise Rylan avec quelqu’un. Cela marquerait surement la fin de son passe-droit. « T’as raison. Je te laisse prendre les devants. » C’était une façon de la protéger et d’éviter qu’elle soit dos à l’obscurité. La descente fut rapide et une fois en bas, l’atmosphère était plus légère. Moins étouffante. Silencieusement, ils faisaient le chemin inverse pour récupérer les affaires de la jeune femme. Durant tout ce temps, Rylan ne lui avait pas lâché la main. A croire qu’il y prenait goût.

En quittant les lieux, le jeune homme crut entendre un nouveau bruit étrange, mais il préférait ne pas se retourner. Aussi, il accueillait l’air nocturne avec joie. Certes, il avait toujours été attiré par ce que le monde pouvait cacher, mais ce n’était pas forcément ce qu’il préférait. Comme disait sa mère : ‘’ne joue pas avec ce que tu ne comprends pas.’’ Une femme sage sa mère. « T’es venue comment ici ? »

Au début on essayait de comprendre ce qu'il se passait ici mais on avait ni lumières ni information supplémentaires et à tout moment on pouvait se faire choper. Je commençais à plus me sentir trop à l'aise, tout ces bruits étaient bizarres.. Tu étais d'accord pour partir donc je te suivais, sortant par la petite porte comme pour arriver. L'air frais de l'extérieur faisait du bien, je serrais mon gilet contre ma poitrine, croisant les bras. Je suis venue en bus.. tu voulais que je rentre du coup? C'était ce que je comprenais. J'attrapais mon téléphone qui se trouvait dans mon sac à main, m'asseyant sur un petit muret Je vais appeler un taxi vu l'heure.. ou aller dormir à la Dunster ? Non, pas ce soir, j'avais pas cours demain matin et j'avais envie de rester tranquille dans mon studio.

Je me retrouvais seule avec toi, sans l'ambiance pesante de la bibliothèque et je n'osais plus parler de rien, ni même m'approcher de toi, je pensais tout et son contraire. Je tournais mon visage vers le tien Tu te rends compte, que cette jeune femme n'a jamais pu dire certaines choses à certaines personne.. elle n'a rien vécu quasiment. triste, la vie était bien trop courte.

En bus. Pourquoi ça ne l’étonnait pas. En y repensant, elle aurait pu lui demander de passer la prendre en voiture, mais elle ne l’avait pas fait. « Laisse, je vais te ramener. » Alors qu’ils étaient tous les deux au milieu de cet endroit désert, Loïs lui reparlait de la femme de son histoire. Si la rumeur était fondée, elle n’avait pas pu vivre longtemps. Elle avait fuie la révolution russe pour vivre une nouvelle vie, mais le passé l’avait rattrapé. C’est qu’elle devait être une personne importante pour qu’elle soit tuée comme ça. « C’est triste … Comme on dit, il faut vivre comme si c’était la dernière fois. » Ne rien regretté et vivre pleinement ses envies. Doucement, cette conversation le menait droit à un cheminement de réflexion. Autrement dit, sa relation avec elle. « On y va ? »

Marchant tranquillement vers la Winthrop House, Rylan pressait inconsciemment sa silhouette contre celle de la jeune femme. « J’ai parlé de toi à ma meilleure amie. » Merde. Pourquoi est-ce qu’il disait ça ? Hésitant, il finissait par lâcher le reste de l’information. « Selon elle, si je me pose des questions sur … enfin tu vois. C’est que peut-être… t’es différente des autres. » Pourquoi est-ce qu’il parlait de ça maintenant ? Il ne pouvait pas se la fermer et revenir sur un autre sujet ? Pourtant… il fallait bien en parler, non ? Puis, Noa avait pas tort.

Me ramener? T'as une voiture? ouais y avait plein de choses que je savais pas sur toi au final. On s'était vu les trois dernières fois en étant saouls, j'avais pas eu l'occasion de te voir conduire. J'avais le permis mais pas de voitures, dans une ville comme celle-ci je n'en avais pas trouvé l'utilité, et j'avais pas forcément les moyens en plus, les cours à Harvard étaient onéreux, sans compter mon loyer.

Oui, je te suis. et c'est ce que je fis, tu m'attirais doucement contre toi et ce n'était pas pour m'en déplaire. Je repensais à cette pauvre jeune fille et à toutes ces personnes qui n'ont pas eu le temps. Le temps c'était précieux. Tu m'avouais que tu avais parlé de toi à ta meilleure amie. Oh punaise, j'avais eu envie d'en parler mais sur le coup, j'avais envie de disparaître, looooin. La suite de tes mots me firent sourire sans que je ne puisse le contrôler. Tu te poses quoi comme questions? j'espérais que tu sois sincère, mais tu en avais l'air et c'était quelque chose qu'il fallait que je profite.. Je t'attend ici, le temps que t'ailles chercher tes clefs.. sur les marches de la Winthrop House. Comme ça, j'allais assimiler la révélation que tu venais de me faire.

« Ça t’étonne. » disait-il en souriant. « J’ai même une moto dans un garage que je loue pas loin. » La famille de Rylan était aisée. Du moins grâce au côté paternel. Seulement, l’étudiant n’était pas du genre à se vanter. Surtout que cet argent était celui de sa famille. Pas le sien.

Marchant jusqu’à la Winthrop House, Rylan s’était confié malgré ses barrières. Entre autre, il lui avait avoué tenir suffisamment à elle pour en parler à Noa. Et croyez-moi, c’était un exploit. Curieuse, Loïs lui demandait quel genre de questions il se posait. En passant, l’irlandais crut discerner un sourire sur ses lèvres. Est-ce que son avis comptait suffisamment pour qu’elle en soit heureuse ? D’ailleurs, pourquoi lui ? Belle comme elle était, Loïs n’avait surement aucun mal à se trouver des mecs. Heureusement, ils arrivaient devant la Winthrop. Ce qui lui laissait suffisamment de temps pour réfléchir. « J’arrive. » Rapidement, il pénétrait dans la demeure. A l’intérieur, un chao infernal régnait. Les mecs jouaient à la PlayStation. D’autres bavardaient dans la cuisine. Saluant quelques frères, il se dépêchait de prendre les clés sur son bureau, ainsi que sa carte bleue. Enfin, il rejoignait Loïs.

« C’est bon. » disait-il en sortant de la Winthrop House. Sans plus attendre, il se dirigeait vers le parking. Une fois devant son 4X4, il déverrouillait automatiquement les portes et se plaçait derrière le volant. Enfin, il attendait que Loïs se soit correctement installé, avant de démarrer. « Tiens entre l’adresse dans le gps. » Il se souvenait à peu près du trajet, mais n’était pas sur pour la fin. Puis, comme ça, sans crier gare, il laissait échapper une interrogation. « Parfois, j’me demande juste ce que t’attend réellement de moi. »

Tous les étudiants n'ont pas de voitures.. c'était pas vital dans une grande ville, mais c'était top, puis quand tu parlais de moto, j'en avais presque des étoiles dans les yeux. Non pas pour le côté je vais me faire balader, mais j'adorais la vitesse, les sensations fortes, les trucs de mecs, la preuve je faisais de la boxe depuis des années.. Ça me permettait de me lâcher, de m'apaiser, de donner le meilleur de moi-même.

Devant la Winthrop House tu montais et je t'attendais à l'extérieur, laissant mes mains au fond des poches de mon gilet, pensive. Je me retenais de ne pas fumer, ça faisait une semaine que je ne fumais plus, et c'était super dur, surtout quand je me sentais un peu stressée comme maintenant. Parler de ça, de relations, et de tout ce qui s'en suivait, c'était perturbant. Surtout venant de toi.. Tu avais vraiment parlé de moi? Donc tu pensais à moi, donc je ne me faisais pas de films, je te laissais pas indifférent.. Bref, tu étais bien vite là et on marchait jusqu'à ta voiture, enfin ton 4x4. Sans commentaire, je montais côté passager et je m'attachais, j'allais prendre la parole quand tu me devançais. Rien.. j'attendais rien, et de personne. J'attend rien de spécial de ta part Rylan.. j'tente de faire les choses sans réfléchir, sans me prendre la tête. prévoir ce n'était plus dans mes projets. J'avais eu deux longues relations où la surprise n'était pas au rendez-vous. Je démarrais le GPS en mettant mon adresse pour te regarder de temps à autre et regardant également la route, les gens présents dehors. Je joue pas à un jeu avec toi, j'suis moi-même et ça me plaît. Je veux pas que tu te forces à quoi que ce soit.. j'avais juste la trouille d'avoir des sentiments pour toi.