Une fois de plus, Noa ne rentrerait pas ce soir. Ces derniers temps, Adélaïde avait cette impression de passer ses soirées seule dans ce grand loft ou alors avec Rylan, la pièce rapportée ou le SDF comme la blondinette aimait le surnommer. Un fond de musique dans le loft, confortablement installé sur le comptoir de la cuisine avec son ordi, l’anglaise entendait frapper à la porte. Fronçant les sourcils, ce n’était pas Noa qui ne passerait pas alors tout de suite, elle pensa à Rylan. Ce mec c’est pire qu’un pot de glue. Impossible de s’en débarrasser, malheureusement. « Sérieusement, tu peux pas dormir sous un pont ou chez une de tes conquêtes ?! » elle hurlait presque en s’approchant de la porte pour l’ouvrir rapidement. Le choc. La surprise de voir Erwin devant sa porte et non l’autre imbécile. Ce mec, il l’a rendait dingue… « Win ! » D’un coup, sa colère se dissipait en le voyant. « Oublie ce que j’viens de dire, ce n’était pas pour toi. » Non, juste pour le crétin qui prenait son appartement pour un hôtel.

@D. Erwin Malard

Alors qu'il était désormais devant la porte de l'appartement de sa meilleure amie, Erwin se posait pas mal de questions dont la principale concernait sa venue ce soir. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Eh bien la réponse était toute simple, il fallait qu'il voit Adélaïde parce qu'il avait longuement réfléchi dernièrement et qu'il ne pouvait plus se cacher maintenant. Outre ce qu'il avait fini par accepter, il avait également appris qu'il était père et cette nouvelle avait le don de le mettre dans une situation assez inconfortable. Tout simplement parce qu'il n'y connaissait rien, et deuxièmement, il avait une vie bien trop compliquée pour y accueillir un bébé. Et troisièmement, et pas des moindres, comment allait réagir Adé lorsqu'il lui annoncerait ça ? Son avis comptait beaucoup trop et il n'était pas trop serein là devant la porte. Il fut dans la tentation de repartir plusieurs fois depuis qu'il était arrivé, mais ce n'était pas un lâche donc il fit par frapper quelques coups à la porte. Il pouffa de rire en l'entendant hurler. « Surprise! » lança-t-il dès lors que la jeune femme eut ouvert la porte. « C'était pour qui du coup ? » demanda-t-il d'un air intéressé tout en la suivant à l'intérieur. « J'ai ramené la bouffe, parce que te connaissant, je sais que t'as pas encore mangé. Je me trompe ? ». Il lui montrait le sac plastique rempli de sa nourriture préférée.

Quelle surprise de voir Erwin sur le pas de sa porte. Elle détestait les surprises et il le savait mieux que personne. Pourtant, il faisait en sorte de lui en faire souvent. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, ça a toujours été ainsi entre eux. « Un autre mec, une personne sans importance. » dit-elle en se décalant pour le laisser entrer chez elle. Il connaissait l’endroit comme sa poche vu le nombre de fois qu’ils se sont retrouvés tous les deux chez elle sans personne autour. « Et j’comptais pas manger, mais comme tu me mes ça sous le nez, comment dire non. » Il savait la faire craquer et le pire, il savait qu’elle ne mangerait pas. Souvent, elle faisait l’impasse sur le repas du soir ce qui avait le don de l’énerver. La preuve, il venait lui apporter le dîner. « T’as peur de me voir mourir de faim ? » Comment ne pas arranger son cas en une étape : s’enfoncer un peu plus. Elle s’avançait jusqu’à la cuisine, refermant son ordinateur au passage et prendre des couverts pour pouvoir grignoter comme il le fallait. « C’est moi ou c’est derniers temps t’oublie souvent de me dire que tu viens me voir ? » Le summer camp, l’autre fois à l’hôpital et maintenant chez elle. Elle se posait des questions à force.

@"D. Erwin Malard"

Il va s'en dire que le jeune homme se demandait si c'était une bonne idée de venir ce soir parce que sa meilleure amie n'apprécierait probablement pas l'une des choses qu'il comptait lui annoncer. Mais ce n'était pas un lâche et tôt ou tard, il fallait qu'il en parle avec Adélaïde donc le voilà devant chez elle. Il savait mieux que personne à quel point elle détestait les surprises, et c'était pour cela qu'il ne la prévenait pas quand il venait la voir. Il aimait la voir surprise de la sorte. « Je vois... » dit-il simplement avant d'entrer chez elle, faisant comme s'il était chez lui vu qu'il ne comptait plus le nombre de fois où il avait franchi le pas de cette porte. Il lui montra le sachet de bouffe qu'il avait ramené pour elle. « Impossible de dire non à l'appel de la nourriture... Et même les meilleurs médecins du monde, mangent. Il faut que tu manges pour confirmer à tout le monde que tu es la meilleure, même si on le sait déjà. » la taquina-t-il en lui tirant légèrement la langue, avant de la suivre jusqu'à sa cuisine. « Mon téléphone est à plat... Tu sais mieux que personne que je l'utilise assez rarement. » justifia-t-il en haussant les épaules.

« J’te rassure, t’es de bien meilleure compagnie que lui. » Si seulement il savait. Ce mec, il l’a rendait folle et le pire dans tout ça, c’est qu’elle lui répondait à chaque fois alors qu’elle pourrait faire l’ignorante et ne pas le calculer. « J’y peux rien si j’ai autre chose à faire que de me préparer à manger ou même manger. Ça prend du temps, les études n’attendent pas. » et oui, même derrière ces airs de princesse, blondie se montrait très studieuse. « Mais bien sûr… Tu crois vraiment que j’vais croire ce qui sort de ta bouche ?! » Elle secouait la tête pour bien lui montrer qu’elle n’y croyait pas du tout. « T’as de la chance que je t’aime bien, t’aurais pas le même accueil sinon » Simplement parce que mademoiselle n’aimait pas les surprises. Posant les assiettes et les couverts sur la petite table du salon, elle se retourna aussitôt en fonçant sur son meilleur ami. Une pulsion soudaine. Elle ne lui a même pas dit bonjour comme elle aimait si bien le faire. Venir le serrer dans ses bras. « J’en oublie mes bonnes manières. » Voyons Adé, ne pas saluer la personne qui compte le plus pour elle après sa sœur ? C’est très mal.

@Erwin Rothschild

« J'espère bien. » dit-il avec un petit sourire malicieux alors qu'ils se rendaient jusqu'à sa cuisine parce qu'il lui avait apporté de quoi s'alimenter. Il n'aimait pas vraiment qu'elle loupe des repas comme ça, même s'il se doutait qu'elle avait autre chose à faire. « Tu es une future médecine chaton... Tu ne peux pas te laisser mourir de faim, même pour les études. Et je vais devenir quoi moi, si tu n'es plus là... » répliqua-t-il d'un ton légèrement triste tout en levant les yeux vers elle. Certes il ironisait un peu mais là il était assez sérieux quand il disait cela parce qu'il refusait clairement de la perdre. « Regardes, il est dead le phone. ». Comme elle avait du mal à le croire, il lui montra son téléphone éteint avant de sortir son chargeur afin de le brancher. « Ah oui ? J'aurais quel genre d'accueil sinon ? » demanda-t-il l'air très intéressé avant de hausser les sourcils d'un air surpris. La jeune femme venait d'avoir une pulsion incroyable et si soudaine, et elle atterrit aussitôt dans ses bras. « Je commençais à croire que tu n'aimes plus mes câlins... » murmura-t-il tout en la serrant fort dans ses bras, puis il déposa un baiser sur son front. Il mit finalement un terme à son étreinte avant de s'installer dans le canapé tout en l'invitant à s'installer sur ses cuisses.

Il allait un peu loin dans les conclusions. Ce n’était pas en manque un repas qu’elle allait se retrouver six pieds sous terre. « T’exagère un peu là... » Elle levait les yeux au ciel, c’était gros comme fin surtout qu’elle était en bonne santé. Elle n’a juste pas autant d’appétit que son ami d’enfance. « Je vois… Donc tu viens pomper mon électricité c’est ça ? » C’était une simple remarque. Il était chez lui. Après tout, Noa laissait Rylan squatter alors pourquoi elle ne ferait pas autant avec Erwin. « Je t’assure, t’as vraiment pas envie de le savoir… Ce ne serait pas un accueil rempli d’amour. » Il connaissait assez bien blondie pour savoir qu’elle pouvait être très mauvaise et certains mots pouvaient être blessant à entendre. « Tes câlins sont les meilleurs, impossible de m’en passer. » Elle finissait toujours dans ses bras, même après une dispute ou un désaccord. C’était ainsi entre eux. « T’as rien de croustillant à raconter à ta meilleure amie ? » demandait la princesse après l’étreinte et en s’avançant jusqu’au canapé pour venir s’installer à califourchon sur son meilleur ami. Une position étrange pour des gens de l’extérieur, une habitude pour les deux étudiants. « J’suis la pire amie que tu peux avoir car je n’ai pas eu le temps de te prendre un cadeau… Qu’est-ce qui te ferais plaisir ? » Avec les gardes et les études, elle n’avait plus trop le temps pour s’adonner au shopping.

@Erwin Rothschild

Elle avait probablement raison en disant qu'il exagérait sur le coup, mais tout de même, le jeune homme avait frôlé la mort une fois à cause de son métier à risque... Du coup, il chérissait beaucoup plus la vie maintenant et celle de sa meilleure était encore plus importante pour le jeune homme. « Je sais bien, mais tu comprends que je ne veux pas perdre ma meilleure amie pour une chose aussi minime... Qui pourrait s'aggraver. » dit-il doucement avant de montrer son téléphone complètement déchargé, puis il le brancha afin de le charger. « Un tout petit peu oui. » répondit-il en haussant les épaules d'un air malicieux. Par la suite, il se mit à rire légèrement en l'entendant expliquer qu'il n'avait pas envie de savoir pour l'accueil qu'elle lui aurait réservé si jamais elle ne l'aimait pas autant. « Je vois, je vais éviter d'y penser dans ce cas. » sourit-il, puis il l'accueillit finalement dans ses bras pour une tendre étreinte comme ils en avaient l'habitude. Ses mots lui redonnèrent du baume au cœur, du coup il lui donna un baiser sur le front. Alors qu'ils s'installaient sur le canapé, elle demandait s'il avait des choses croustillantes à lui raconter et le jeune homme s'interrompit légèrement de parler avant d'afficher un sourire. « A la base je suis venu pour toi mais oui j'ai des choses à te dire. » admit-il d'un ton plus sérieux, alors qu'elle était à califourchon sur lui ; une position bien étrange mais ils étaient habitués à être aussi proches. « Au contraire, t'es la meilleure amie dont je puisse rêver... Et en cadeau, j'aurais bien dit que je veux un baiser. Mais c'est probablement une mauvaise idée... Du coup, être avec toi me suffit Adé. »/

@Adélaïde Windsor

La vie est courte et l’anglaise le savait que trop bien. Il y a quelque temps, elle aurait pu perdre Erwin à tout jamais et pour elle, ça serait la fin. Elle ne pouvait pas expliquer ce lien, cette alchimie qui les liait. Non, c’était si naturel et toujours sans réfléchir. Depuis leur plus jeune âges, ils sont proches, très proches et quand elle a intégré Harvard et que lui non, la distance fût compliqué pour la blondinette. « Encore heureux que tu viens que pour moi. J’me poserais des questions sinon. » Il manquerait plus qu’il passe par chez elle pour voir sa meilleure amie et colocataire Noa. « Raconte-moi les derniers potins, j’veux tout savoir. » Parce qu’elle n’arrivait plus à suivre l’actualité de ses proches ces derniers temps… La preuve, elle n’avait pas eu le temps de lui prendre un cadeau pour son vingt-cinquième anniversaire. Elle ne s’attendait pas à ce « cadeau », ce « souhait ». Elle se retrouvait le cul entre deux chaises. Ne pas lui avoir pris de cadeau comme elle le fait chaque année et lui refuser ce baiser sachant que c’est la seule chose qu’il souhaitait. Elle ne disait rien, le regardait juste. En fait, elle réfléchissait. Un baiser, il ne précisait pas où. « Comme celui-ci ? » Elle s’approcha de lui pour déposer un simple baiser à la commissure de ses lèvres. Un acte innocent.

@Erwin Rothschild

Erwin pouvait sembler chiant avec la bouffe mais on ne pouvait pas lui reprocher de veiller à la bonne santé de sa Princesse, de sa meilleure amie et son âme sœur depuis toujours. Cette alchimie entre les deux jeunes gens ne pouvait s'expliquer, elle se vivait tout simplement. « Inutile de te poser des questions... Je n'ai jamais parlé avec ta meilleure amie donc ce n'est pas pour elle que je viendrais ici. » répondit-il avec un sourire malicieux, comme s'il cherchait à la taquiner un peu. « Je suis officiellement un Mather, après avoir réussi pleinement mon bizutage. Ensuite ben tout le monde semble avoir oublié mon quart de siècle... C'est triste. » dit-il d'un ton faussement triste parce qu'en réalité, il préférait recevoir des cadeaux uniquement de la part de sa meilleure amie. Par ailleurs, il comptait lui révéler sa paternité qu'un peu plus tard parce qu'il ne voulait pas la rendre folle dès maintenant. En effet, il savait pertinemment qu'elle allait le tuer en apprenant cela donc il limitait malicieusement la casse. « Oui un peu comme celui-là... » acquiesça-t-il alors qu'elle venait de lui déposer un baiser à la commissure de ses lèvres et comment dire, ça lui donnait envie de l'embrasser littéralement. « [color=#27AE60Je crois qu'il aurait été encore meilleur si c'était carrément sur mes lèvres.[/color] » ironisa-t-il en pouffant légèrement de rire.