« Pour le moment, je n'ai pas trop envie de t'oublier » admit-il d'une voix sérieuse, mais également avec ce petit malice qu'elle avait déjà vu lors de leur petite soirée où ils s'étaient avoués leurs fantasmes. Il attendit qu'elle revienne pour la reprendre dans ses bras et de l'embrasser de nouveau, comme s'il ne pouvait plus se passer de ses lèvres. Comme il s'agissait d'une petite soirée confidences, il fallait qu'il réponde à toutes ses questions avec franchise et honnêteté. « J'ai vécu au Japon jusqu'à mes douze ans avant que mon père ne soit désigné ministre en Australie. » rajouta-t-il avant que son sourire ne s'illumine encore plus lorsqu'elle lui avoua qu'elle était également en médecine. « Ouah ! Ça nous fait un nouveau point commun. Ce que tu fais dans ce centre spécialisé est vraiment remarquable. Moi j'aide parfois des associations, comme la Croix-Rouge ou Médecins sans Frontières. » dit-il d'une voix émerveillée, lui caressant délicieusement le dos tandis qu'elle lui demandait quand est-ce que tomberait son anniversaire. « Le 15 août... ». On sonna à la porte, alors il se leva pour enfiler son peignoir avant d'aller ouvrir. Il donna un pourboire substantiel au room-service man avant de revenir avec le chariot auprès de la jeune femme.

On ne sait jamais... Bambi ne brillant pas de confiance en elle, s'imaginer qu'il puisse rencontrer quelqu'un de mieux avant la fin de vacances lui traversa l'esprit. Mais elle n'en dit mot, préférant de loin se concentrer sur les sensations extraordinaires qu'il faisait naître en elle, d'un simple baiser ou à l'aide d'une caresse... bien évidemment, toutes les informations que le jeune homme lui confiait, l'italienne les gardait jalousement au fond de son âme, persuadée de ne jamais les oublier. Tu as voyagé... un peu comme moi avec mon père ! Et oui, j'aime être au contact d'enfants. Ils me donnent une force incroyable. expliqua-t-elle, des étoiles dans le fond de ses yeux turquoises. La jolie brune sentit son corps se tendre légèrement alors qu'Adrian caressait son dos, consciente que ce dernier dévoilait d'autres confessions silencieuses : les stigmates de profondes blessures passées. Mais par chance, le doom service frappa à la porte, offrant à la demoiselle l'opportunité de parler de tout à fait autre chose, mais surtout de mettre à son tour un peignoir - de soie, presque transparent - pour ouvrir la bouteille de champagne. Je sais déjà quel cadeau t'offrir... mais comme tu ne pourras pas le savoir avant même sous la torture, tu peux me demander autre chose à la place ! minauda-t-elle tout en leur servant deux flûtes.

« Comme je t'ai dit, je ne ferais pas de promesses inutiles mais saches que mes mots sont toujours sincères. » admit-il d'une voix douce, en la regardant longuement dans les yeux avant de commencer à faire ses confidences. Il remarqua qu'elle était en train de l'écouter attentivement, tout comme lui lorsqu'elle lui fit ses confidences sur son amour des enfants. « Oui, j'ai beaucoup voyagé en effet. Ça se voit dans tes yeux que tu adores ça, ils s'illuminent complètement. » sourit-il d'un air attendri avant qu'il n'aille récupérer le chariot avec les amuses-bouches et la bouteille de champagne. Par la suite, il avoua que son anniversaire tombait le 15 août et il s'était doué qu'elle comptait lui offrir un cadeau inoubliable. « Je préfère découvrir ma surprise le jour-j. » sourit-il d'un air taquin tout en récupérant sa flûte de champagne puis il la leva afin de proposer un toast : « A nos retrouvailles et à ses vacances qui s'annoncent encore meilleures désormais ». Il trinqua avec elle avant de boire une lampée de son verre puis il reporta son attention sur elle. « Puis-je savoir ta date d'anniversaire aussi ? »

Ne va surtout pas te mettre en tête que je doute de toi, ce n'est pas ça... je crois que je n'ai juste aucune confiance en moi et je me dis toujours qu'il y a mieux que moi finit-elle par avouer à l'aide d'un faible sourire, ses joues rosies ne l'aidant pas à paraître moins fragile. Par chance, Adrian n'avait pas remarqué son trouble ni sa tension à propos de son dos et s'occupa plutôt de ramener le charriot de délices vers le lit, lui offrant l'opportunité d'ouvrir la bouteille de champagne et de les servir aussitôt. Trinquer n'attendait pas, n'est-ce pas ? A nos retrouvailles exceptionnelles... fit-elle en le regardant bien dans les yeux, ponctuant la chose d'un délicieux baiser avant de boire une longue gorgée. Je crois que je suis un peu trop lisible... éclata-t-elle de rire au sujet de son métier, n'ayant aucun mal à le cacher, au même titre qu'elle ne cachait pas son désir de vouloir lui faire un cadeau dont il se souviendrait, pour sûr. Je suis née un premier janvier... un petit pétard je suis ! s'esclaffa-t-elle en déposant sa flûte, prenant une fraise au chocolat, la mordant avec sensualité. Si tu pouvais réaliser un désir personnel et non sexuel, lequel choisirais-tu ?

« Je comprends... Et avec ce que tu as vécu, ce sentiment s'est accru n'est-ce pas? Ne t'en fais pas, je veux que tu prennes ton temps. » répondit-il d'une voix douce. En allant récupérer le chariot rempli de victuailles et de la bouteille de champagne, il avait aperçu quelques stigmates sur le dos de la jeune femme et ça l'intriguait mais pour le moment, il se contentait de proposer un toast une fois qu'il eut sa flûte de champagne dans la main. Ils trinquèrent aussitôt tout en échangeant un baiser langoureux et délicieux, puis ils purent boire avec délectation ce délicieux breuvage. « En effet ! » rit-il en retour alors qu'ils parlaient de son anniversaire, du coup il demanda quelques instants plus tard, la date d'anniversaire de la jeune femme. « Je note ça alors... » sourit-il malicieusement alors qu'il avait déjà des idées bien farfelues pour son prochain anniversaire. Mais c'était dans quelques mois... Néanmoins, ça voulait dire qu'il se préparait à se projeter dans l'avenir. « Le pouvoir de rendre les gens heureux partout dans le monde. » dit-il sans hésitation, avec un grand sourire et le regard brillant. « Et toi ? »

Bambi se figea à nouveau lorsqu'il parla de ce qu'elle avait vécu, mais se reprit rapidement : Adrian parlait forcément des trahisons évoquées ensemble lors de leur rencontre et non de choses plus graves, vécues par l'italienne, dont il n'avait heureusement pas conscience. Je m'en remettrais... j'ai confiance. Je ne dis pas que le fait de ne plus me soigner ne m'a pas traversé l'esprit, mais... Le désespoir s'apaisait, enfin. Le chemin était encore long à parcourir et ses frayeurs restaient là, latentes, mais la brune voulait y croire. Un espoir de fou... aussi fou que leur rencontre. Tu n'es pas obligé de faire quelque chose, tu sais... surtout si tu es en famille ou entre amis reprit-elle en caressant délicatement son torse d'un geste tendre. Cette façon de se projeter la touchait d'une manière qu'elle n'aurait su exprimer, et pourtant, l'italienne avait du mal à s'imposer à la vie de quelqu'un. Même si l'envie de passer son anniversaire en sa délicieuse compagnie la rendrait plus qu'heureuse, et que ça, nulle ne le savait mieux qu'elle. En dehors de faire le bien autant que je le peux autour de moi... si je dois choisir un désir plus personnel encore je crois que je voudrais avoir une famille à moi. La mienne est une cata et ce serait une belle revanche, mais... c'est un souhait un peu trop ambitieux je pense sourit-elle tristement, sa maladie l'empêchant de se projeter comme elle le voudrait. Tu as une âme magnifique, à vouloir aider autrui à ce point. Ne la perds jamais...

« Considères-moi comme une épaule sur laquelle tu pourras t'appuyer si tu as besoin de souffler. Je vois ce que tu veux dire... Je ne peux qu'imaginer tout ce que tu as pu vivre... Et j'en suis sincèrement désolé pour toi. Tu ne le mérites pas... » dit-il d'une voix douce, tout en lui adressant un sourire tendre, compatissant. Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il avait pitié d'elle... Mais il était vraiment prêt à l'aider de son mieux, sans pour autant s'immiscer dans sa vie. Lorsqu'ils parlèrent de leurs anniversaires respectifs, il s'amusa de ce qu'elle lui préparait avant de dire qu'il noterait sa date à elle parce qu'il comptait lui offrir quelque chose à ce moment-là. « Cela ne m'empêchera pas de t'offrir un cadeau ou autre. Et de toute façon, je passe rarement les fêtes de fin d'année en famille. » admit-il d'une voix douce. Sa famille étant très influente dans le monde de la politique et tout ce qui l'entoure, ils avaient peu de temps à consacrer à toutes ces futilités. Par la suite, il lui avoua son désir personnel avant de lui retourner sa question. Honnêtement, la réponse de la jeune femme le surprit complètement. « Mon paternel dirait que mon altruisme me perdra un jour... J'espère sincèrement que ton désir se réalisera un jour. » dit-il sans se dépêtrer de sa voix douce avant de demander : « Tu ne voudras peut-être pas en parler... Et je le comprendrais... Mais j'ai remarqué que tu évitais de montrer ton dos... Donc cela m'intrigue un peu. ». Il rougit instantanément de honte, espérant sincèrement qu'elle ne s'effarouche pas et qu'elle s'en aille.

N'aie pas peur de me considérer comme tel également... je ne sais pas bien ce que t'as fait cette femme mais je l'imagine et tu ne le mérites pas davantage... reprit-elle d'une voix mêlant tendresse et sincérité, un cocktail dont Bambi avait le secret. Au même titre qu'elle était certaine de faire mouche pour l'anniversaire d'Adrian, ayant commencé à cerner quelques uns de ses désirs profonds, elle trouva dommage que sa famille ne soit pas plus présente. Du moins fut-ce son sentiment face à la confession de l'australien. Je serais très heureuse de le passer en ta compagnie... au moins ma mère ne me le gâchera pas celui-là ! s'amusa-t-elle bien qu'hélas il ne s'agisse là de la pure vérité : sa mère était une plaie, la détestait et ne ratait jamais une occasion de lui pourrir l'existence. N'écoute pas ton père. C'est une qualité formidable que tu as là... renchérit-elle aussitôt, s'approchant du jeune homme au moment même où il posa la question qu'elle redoutait tant. L'italienne se figea, son visage subitement marqué par la frayeur, la douleur, un mélange effrayant de sentiments indescriptibles. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre contenance et ôter son peignoir pour montrer l'horreur des brûlures et cicatrices englobant la totalité de son dos, pendant un très bref instant. Elle se retourna ensuite vers Adrian, incapable de le regarder après cela, pourtant. Parce qu'il n'est que laideur et est la preuve d'un passé... Hélas, les mots ne sortaient pas. Pourtant Bambi luttait.

« Oui, je compte te considérer comme telle. Notre rencontre est vraiment incroyable, nos points communs nous rapprochent inéluctablement... » dit-il d'une voix douce avant de rajouter d'une voix un peu plus triste : « La pire des trahisons possibles... Je pensais que cela n'existait que dans les séries télévisées ou dans les films... ». Elle comprendrait probablement ce qu'il avait envie de lui dire actuellement. Il n'avait pas trop les mots pour expliquer ses déboires amoureux. Qu'importe, par la suite il avouait que sa famille était bien trop occupée à ses obligations qu'à célébrer les fêtes. Pourtant, ils étaient anglicans donc assez portés sur la religion. « Nous verrons en temps voulu alors. Ça sera bien meilleur qu'en famille. » sourit-il malicieusement. Elle disait que l'altruisme était une qualité formidable, ce qui fit sourire le jeune australien d'un air heureux. Finalement, il osa lui poser une question assez personnelle sur les stigmates qu'elle avait dans le dos. Il crut qu'elle allait s'enfuir mais finalement elle retira son peignoir. Il fut attristé par ce spectacle désolant et les mots de la jeune femme ne firent qu'augmenter son sentiment de tristesse. Néanmoins, il l'attira dans ses bras avant de murmurer à son oreille : « Je ne le trouve pas laid... Au contraire, je trouve que tu es courageuse alors que tu es marquée aussi durement... Est-ce que tu sens à quel point je te désire ? Cela prouve que même en ayant vu ton dos, je ne vais pas m'enfuir comme un lâche. J'ai envie de passer mes vacances en ta compagnie. ». Tout en parlant, il avait fait en sorte que l'intimité de la jeune femme rencontre sa virilité qui se réveillait avec noblesse.

J'en suis heureuse... car je sais que c'est loin d'être la fin ajouta-t-elle mystérieusement, laissant un sourire ourler un moment son beau visage. Bambi s'empara aussitôt de la main d'Adrian à ses mots, ressentant aussi bien sa colère que sa détresse face à la trahison amère de son ex petite amie. Nous sommes tous les deux tombés du quinzième étage sans parachute. Elle ne méritait pas un homme tel que toi... et j'aimerais prendre ta peine pour la faire mienne, t'en soulager ne serait-ce qu'un instant murmura-t-elle d'une voix si douce, si tendre qu'il était impossible de douter de sa sincérité. L'italienne savait que chaque moment qu'ils passeraient ensemble, qu'il s'agisse de leurs anniversaires respectifs ou bien de moments privilégiés comme celui-ci, resterait unique. Unique au point de ne pas la pousser à fuir, malgré la question suivante de l'australien, qui paniqua pourtant suffisamment la jolie brune pour qu'elle ne vienne à en lâcher sa main. Cette fois, impossible de se démonter, elle lui montra les stigmates de sa propre souffrance silencieuse, à jamais ancrée à même sa chair. Un tatouage indélébile qu'il lui faudrait porter à jamais. Je le sens... répondit-elle à son tour avec émotions, dans ses bras, tremblant telle une petite feuille d'automne prête à quitter son arbre de vie. Des larmes coulèrent le long de ses joues alors qu'elle resserrait son étreinte sur le corps puissant du jeune homme, se sentant non seulement désirée, mais aussi protégée. Comment tu peux désirer mon corps marqué Adrian ? Ce n'est pas seulement la laideur, c'est tout ce qu'il représente... j'ai tellement de casseroles à mes chevilles que je ne veux pas t'imposer et pourtant, tu me dis les mots que personne n'a jamais su me dire... ce n'est pas toi le lâche, je ne l'ai jamais pensé...