« Mouais. » Tu n’crois pas deux secondes à mon mensonge, mais je n’ai pas d’explication à t’offrir Moses. Pas sans devoir m’ouvrir et ça, j’peux simplement pas. J’saurais pas quoi dire, ni par où commencer. J’ai pas l’habitude et encore moins l’envie. J’suis pas ici pour me vider le cœur ou pour prouver que j’en ai un d’ailleurs. J’crois que je préférais quand on croyait que j’avais un cœur de pierre ou de glace en fait. Tu t’assois à ton tour et je reste planté là, à regarder la mer devant nous et à écouter le bruit apaisant des vagues qui vont et vienne sur le sable. Avant, je m’endormais avec ce genre de son rien qu’en ouvrant ma fenêtre et putain c’que ça me manque. « Si t’a peur, rien ne te retiens. » Je te regarde du coin de l’œil et fronce légèrement les sourcils. Tu sais que mon histoire n’est que mensonge, alors pourquoi j’aurais peur? Et de quoi surtout? Tu te lèves finalement et marche plus loin. Je fixe ta silhouette un moment, la lune créant une ombre géante derrière toi laquelle m’atteint presque. Je me relève à mon tour, en profitant pour secouer le sable de sur mes vêtements et dans mes cheveux. Puis, je marche jusqu’à toi et me plante devant pour m’assurer que tu me vois bien. Je reste là jusqu’à ce que j’arrive à capter ton regard et pose ensuite la main sur ton bras. « J’sais pas c’que tu t’es imaginé… mais quoi que ce soit, c’est pas ça. »

« Je ne dirai rien. » Je fronce les sourcils, pas certaine de comprendre une fois de plus. Tu ne diras rien? À quel sujet? Tu n’espères quand même pas que je vais m’ouvrir, pas vrai? Que je vais simplement déverser mes maux et te laisser porter ce poids avec moi afin de m’alléger et patati et patata? À d’autre Moses, j’suis pas de ces nanas qui aime parler d’elle-même contrairement à ce qu’on peut croire. C’est pas contre toi, j’ferais pareil avec n’importe qui. « Relaxe ok? » J’hoche la tête malgré tout. « Ouais, j’suis calme ça va. » Sauf que tu tires sur ton bras pour que je n’y touche plus et ça me fait reculer d’un pas, fronçant les sourcils sans comprendre. Une minute t’es tout contre moi et la suivante tu veux même pas que je te touche le bras? C’est quoi ton problème? « J’crois que je vais rentrer. » Je fronce d’avantage les sourcils et secoue la tête. « Non c’est bon, c’est moi qui s’en va. » Je serre la mâchoire et te contourne non sans te donner un coup d’épaule au passage. Non pas que je risque de te faire bouger vu ta taille, mais simplement pour prouver un point. Je ramasse mes sandales qui traînent plus loin dans le sable et commence à retourner vers l’hôtel d’un pas déterminé.

HJ: Tu la rattrapes ou tu clos