Remember…douce mélodie qui monte pour parfois ne jamais s’accorder avec les nuances du présent
Le soleil étire ses longs rayons à l’horizon et chatouille ceux qui prennent le temps de s’extasier face à sa paresse tandis que le vent ne souffle que pour quelques fleurs qui daignent lui prêter attention. L’asphalte est baigné par le bruit des voitures alors que certains détaillent déjà la tenue guindée de son voisin. Les réunions de famille n’ont jamais fait partie de mes activités préférées mais lorsque s’écoulent les années, il faut se plier à bien des facéties pour paraître convenable. J’adressais un sourire des plus factices à mes parents, Helen et Patrick, fiers écossais prospères vivant sur les hauteurs de Glasgow dans un manoir typiquement « highlander », mon père se pensant héros parmi les faibles et ma mère paradant à son bras tel le dindon de la farce, trop farcie de produits de beauté, semblable à un clown mal habile. Si j’aimais mes parents ? Je les vénérais pour la vie dorée qu’ils m’avaient offert, petite, déjà, je virevoltais sans pleurer, je scandais mes commandements sans qu’on m’ignore et je possédais sans qu’on me refuse. Ils ont fait de moi cette fille à la mode un peu trop présomptueuse sur laquelle on crache et qui ne sait retenir ses mots, ni ses poings lorsqu’il s’agit de défendre son honneur, régie par des règles jamais établies, construites par sa seule petite tête. Le dédale tortueux de mon esprit n’est pas aisé à comprendre mais j’avais envie de me barrer rapidement plutôt que d’embrasser mon oncle Ben au parfum douteux à la salive de limace, qui traine sur ma joue des heures durant. Je me remémore mes années chaotiques celles où j’ai une fois ramené ce policier chez mes parents pour avoir tenté de voler ce sac à main insidieux, qui me faisait de l’œil, à l’époque où mon père avait tenté de sévir. Une bien triste action puisqu’à partir de là, j’ai pu fanfaronner avec sa carte de crédit accrochée autour de mon cou.

Je faute, tu fautes, nous fautons tous lorsque vient au détour du chemin la tentation
J’étais sage sans l’être, studieuse sans toujours le chercher, impérieuse en le désirant ardemment. Me sentir vivante, trouver ce but, autre que celui d’exister à travers mon nom, voilà ce que je désirai. Je n’étais plus la fille du PDG possédant le plus gros magasine d’informations du pays, j’étais simplement moi, Delilah. Mais ça ne suffit jamais et je commis quelques impairs…réparés par cette stabilité que je trouvais auprès de Douglas, amour passionnel,  présence charnelle, balayée par l’absence, son départ me sautant aux yeux seulement la veille de celui-ci. J’ai failli lui arracher le cœur mais au lieu de cela j’ai donné une chance à notre histoire, vaste mascarade qui perdure depuis 3 ans, depuis son départ. Mais dans le chaos de ma vie, il est un repère que je veux imaginer stable, tangible. Entre mes parents qui désirent que je lâche ces étoiles qui m’inondent la tête et que je devienne un peu plus visible dans cette société qui me plait mais me révulse en même temps et ma sœur qui a rejoint je ne sais quel groupuscule obscur où le leader se nomme Akalpa et demande à tous ces disciples de chanter dans une langue énigmatique, j’ai fauté, plus d’une fois mais lorsque cet équilibre que nous avions vint à me manquer, je réalisais qu’il fallait agir.

Avance tes pions sur l’échiquier de la vie pour construire ton avenir
Cette distance ne me convient plus, mes parents m’étouffent et j’ai fui, est-ce pour lui ? Pour moi ? Ai-je été si sage que cela lors de son absence ? Tant de questions laissées sans réponses, réponses dont il serait peut-être le détenteur. Laissant derrière moi ma famille guère cautionnaire de ce projet farfelu et cherchant des réponses quant à ma sœur ailleurs, j’ai trouvé mon projet, Douglas, reste à savoir s’il sera positif ou négatif. Aujourd’hui, je suis à Harvard, le Poudlard des moldus et compte bien renouer avec celui qui fit battre mon cœur, à coups de griffes et le sol rongé par le sang s’il le faut, selon mes futures découvertes…the game begins !