Ca fait plus d'un mois que je me suis remise avec ma petite femme et je nage dans le bonheur. Je l'ai invitée à passer quelques jours en amoureuses. J'ai prévu la totale : soirée love, et petit dej romantique. Je l'attendais avec impatience. J'étais sous la douche quand j'entendais frapper à la porte. Je sortais de la douche rapidement et enfilais une culotte avant d'aller voir par le petit trou de ma porte si c'était Cloé. Elle avait quarante cinq minutes d'avance, ce qui me montrait bien que je lui manquais. J'étais super heureuse de savoir qu'elle serait rien qu'à moi pendant plusieurs jours. Je me précipitais pour ouvrir la porte en restant discrète, car j'étais en serviette et j'avais  à peine eu le temps de me couvrir. « Rentre bébé. Désolée, je sors de la douche je suis trempée. » Lui dis-je avant de me jeter sur elle pour lui faire un gros bisou toute mouillée. Je jetais ma serviette en direction de la salle de bain. Je me retrouvais presque nue devant elle et j'aimais ça. C'est naturellement que je sortais deux verres de mon placard en lui demandant ce qu'elle voulait boire « Je te sers à boire mon amour ? Que veux tu ? »  J'étais trempée, je ne me suis même pas séchée et c'est en passant ma main dans mes cheveux que je me rendais compte que j'avais encore de la mousse. Il fallait que je retourne me rincer et bien évidement je demandais à Cloé de m'accompagner d'une façon légèrement détournée « Faut que je retourne me rincer, j'ai de la mousse dans les cheveux. D'ailleurs bébé, si tu veux prendre une douche tu peux venir. » lui dis-je en essayant d'être le plus normal possible pour pas qu'elle comprenne que ma proposition était en faite une demande. Un sourire venait se dessiner sur mon visage et je sentais qu'elle avait bien compris mon message. C'est en retournant dans la salle de bain et en enlevant la seule chose que je portais que j'attendais discrètement de voir si elle allait me rejoindre.

Après avoir passé ma soirée de la veille au poste, en garde à vue dans une situation assez gênante, et être sortie il y a deux heures à peine, j'étais passée dans mon nouveau chez moi pour récupérer des affaires suite à la proposition de ma chérie, de passer quelques jours ensemble. Je n'aurai pas pu rêver mieux comme sortie de garde à vue. Dans mon sac à dos, quelques fringues, mon petit bordel d'hygiène, mes clopes et une petite surprise pour ma Kim. On avait prévu de se voir dans 45 minutes seulement, mais j'étais trop pressée de la voir, de la serrer dans mes bras et de me sentir de nouveau en sécurité. J'venais toquer à sa porte, et j'attendais avec impatience qu'elle m'ouvre. J'avais envie de lui sauter dans les bras et de m'y accrocher comme un koala. Elle arrivait assez vite, m'accueillant en serviette de bain, et donc, assez dénudée. Je rentrais dans son appartement, où il y avait bien plus de décorations que la première fois où je suis venue. « J'ai raté ça, c'est triste. » lui dis-je en riant, avant qu'elle ne colle son corps humide contre moi pour m'embrasser. Elle jetait ensuite sa serviette, me laissant entrevoir son corps presque nu, seulement drapé dans une culotte, et mon regard se perdait au creux de ses reins, avant que je ne la vois de profil, à chercher des verres dans son placard. J'ai bien fait d'arriver là, en fait, c'est Noël pour mes yeux. « Je bois ce que tu bois, mais ce que je veux, c'est toi... » lui dis-je alors en la dévorant du regard et en me mordant la lèvre inférieure. Je me secouais la tête discrètement pour chasser mes idées tordues avant qu'elle ne me propose de prendre une douche. Message reçu cinq sur cinq, un large sourire s'étire sur mon visage. « J'veux bien prendre une douche, ouais. Soit froide, soit bouillante. » dis-je en riant, en m'approchant d'elle pour l'embrasser langoureusement. Si là elle comprend pas, elle comprend plus rien.

J'étais super heureuse d'avoir ma femme près de moi. Et quand je lui demandais ce qu'elle voulait et qu'elle me répondait qu'elle me voulait moi, je comprenais direct que la température était déjà très chaude entre nous. Je la voyais se mordre la lèvre et je rougissais. Je voyais bien qu'elle avait envie de moi. Ca faisait longtemps qu'elle m'avait pas autant désirée. « Ah carrément ! Dis que tu veux qu'on passe tout de suite au choses sérieuses. Je suis toute à toi. Tu as tous les droits ce soir, je vais t'obéir ma chérie. » Lui dis-je en rigolant avec un sourire coquin. J'étais dans la salle de bain, entièrement nue, à attendre qu'elle arrive. En même pas deux minutes elle était contre moi et venait m'embrasser langoureusement. C'est pendant ce magnifique baiser que je glissais mes mains sous ses vêtements pour la déshabiller. Je lui enlevais son haut et puis son bas avant de passer ma main dans son dos pour lui détacher son soutien-gorge. Je venais passer ma main sur ses fesses pour lui baisser sa culotte et je l'embrassais sur ses hanches en remontant sur sa poitrine. Je lui prenais la main pour l'attirer sous la douche avec moi. Je venais d'ouvrir l'eau et je voyais au fur et à mesure son corps mouillé qui commençait fortement à me rendre dingue. « Putain bébé je te kiffe trop. Viens la ! » Lui dis-je en l'attrapant par les hanches et la collant entièrement contre mon corps. Je fermais les yeux en passant ma tête sous l'eau pour me rincer les cheveux. Je remplissais ma bouche d'eau pour lui cracher dessus histoire de la faire râler un petit peu. « Oups » Lui dis-je en lui tirant la langue pour jouer avec elle.

Quelle idée elle avait eue de m'accueillir à moitié nue, franchement ? Elle veut que j'crève ? J'suis plus maîtresse de mon corps là, ni d'mon cerveau. J'suis pas sûre d'en avoir été maîtresse un jour, de celui-là, mais quand même. Jamais d'ma vie j'ai été autant subjuguée par la beauté d'un corps que par le sien, mais là, j'sais pas ce qui a pu changer, mais c'est pire qu'avant. Elle me disait que si j'voulais passer aux choses sérieuses j'avais qu'à le dire, ce qui me faisait rougir de honte en riant. J'cachais mon visage derrière mes mains tatouées. « Vas-y arrête de m'afficher, mon amour. Tu déconnes ! En même temps, quelle idée de m'ouvrir la porte si peu vêtue ? Tu l'cherches. » dis-je en riant encore plus. C'est vrai que là, c'était un sauna dans mon corps. J'essayais de ne pas répondre au fait que ce soir elle allait m'obéir, parce que sinon, c'était Fukushima dans ma tête. Elle partait dans sa salle de bain, et juste le temps que j'prenne mes affaires dans mon sac, je venais la rejoindre. Elle était là, sans aucune fringue sur son corps sur lequel ruisselaient des perles d'eau de la première partie de sa douche. Elle m'attendait, et quand je venais vers elle pour l'embrasser, une étreinte de ses bras venait me dévêtir sensuellement. Mon corps entier n'était plus qu'un frisson de malade. Elle m'entraînait dans la cabine de douche, où nos corps pouvaient ne former plus qu'un. Sans que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit, ses mains agrippaient mes hanches pour me coller à elle. C'est tellement caliente que mon coeur bat comme une kalashnikov et que mon souffle est haletant. Mais elle nique tout mon délire quand elle vient m'cracher de l'eau à la gueule. « Alors toi, tu perds rien pour attendre ! J'vais te défoncer ta race ! » dis-je en riant, en prenant le pommeau de douche dans mes mains pour lui envoyer toute l'eau dans sa gueule. C'était une ambiance bon enfant, jusqu'à ce que je repose le pommeau à sa place pour m'enivrer d'elle. Après quelques minutes, j'entends un téléphone sonner. « Mon coeur, j'crois que ton téléphone sonne. » dis-je alors, après avoir terminé de me savonner et de me rincer le corps.

On était sous la douche, complétement amoureuses l'une de l'autre et la chaleur était au maximum. J'étais dingue d'elle et elle était dingue de moi. Depuis qu'on s'est retrouvées, c'était comme si on se redécouvrait mutuellement. Je ressentais des choses pour elle que je n'avais jamais ressenties avant, je me sentais libre de l'aimer comme jamais je n'avais su le faire à l'époque. J'étais aux anges de pouvoir jouer avec elle et de pouvoir la tripoter autant que j'en avais envie. « Je t'aime Cloé. Je suis folle de toi. » Je regardais sa jolie petite poitrine avant qu'elle me foute de l'eau plein la tronche. Une fois bien douchées, on passait quelques minutes à profiter du moment présent, quand elle me disait que mon portable était en train de sonner. « On s'en fout, bébé. Je verrai après » Lui dis-je en la plaquant sauvagement contre la paroi de la douche et en lui mordant le cou doucement pour la chatouiller. « Putain qu'est-ce que tu m'as manqué, chérie. » J'avais oublié ce que c'était de ressentir autant de bonheur. Je comprenais que je ne l'abandonnerai plus jamais et que je ferai tout pour la garder avec moi. « Tu veux qu'on sorte ou tu veux genre... voilà t'as compris ?. » J'avais envie qu'elle me rappelle quelques merveilleux souvenirs. Mon cœur battait super fort et j'en ai oublié même que mon portable avait sonné. Je voulais rester encore dans notre bulle avant de revenir a la réalité. Les vacances étaient prévue pour dans 3 semaines à peu près et j'avais hâte d'y être.

Ca faisait longtemps qu'on avait pas été aussi complices, et je dois avouer que ça m'avait grave manqué. J'ressentais un tas d'émotions tellement fortes que j'avais presque envie de pleurer de joie d'être à ses côtés. Ca fait près d'un mois qu'on s'est retrouvées et que c'est le parfait amour, comme au premier jour de notre histoire. J'redécouvrais à chaque fois, tous les espaces de sa peau, toutes les lueurs qu'il y avait dans ses yeux, les ravages que provoque son sourire au fond de moi. J'ai déjà passé des nuits à la regarder dormir, à veiller sur elle. Elle est mon trésor, ce que j'ai de plus cher à ma vie. J'adore voir son visage quand elle dit qu'elle m'aime, voir son regard dévorant sur moi quand son coeur est prêt à bondir. « Moi aussi j'suis folle de toi. C'est tellement rare de te voir comme ça, j'suis pas habituée. » dis-je en riant légèrement. Quand j'parlais de son téléphone qui sonnait, elle disait qu'elle s'en foutait, qu'elle verrait plus tard. Je n'allais pas la forcer à voir ce que ça pouvait être, sachant que ça pouvait être une simple connaissance à elle ou j'sais pas quoi. Mais j'avais pas eu le temps d'avoir une quelconque réaction qu'elle me plaquait contre la paroi de la douche. Un sourire malicieux se dessinait sur mes lèvres, jusqu'aux chatouilles. « AAAAAAAAH BORDEL DE MEEEEEERDE T'ES UNE SALOPE ! » criais-je entre deux crises de rire. Elle me demandait si j'voulais sortir de la douche ou bien si je voulais passer plus de temps ici. J'comprenais bien qu'elle n'avait pas spécialement envie qu'on sorte de là, alors j'me montrais plus entreprenante avec elle. « Ferme les yeux, mon amour. » dis-je simplement, dans un murmure. Je voulais lui rappeler de belles choses, lui faire redécouvrir ces sensations perdues.

J'étais libre de dire toutes ces choses que je m'étais toujours interdites. C'était comme si je me sentais bien plus légère d'être revenue en ville il y a un peu plus d'un mois, et d'avoir su la reconquérir. Le fait qu'elle me fasse patienter autant m'a montré à quel point je tenais à elle et à quel point je ne voulais plus souffrir de son absence. Alors je m'exprimais comme je ne l'avais jamais fait. Elle me disait qu'elle n'était pas habituée à autant d'expressivité chez moi, ce qui me faisait sourire. « Je me dis que ça sert à rien de garder tout ça pour moi, qu'il faut que tu le saches. Alors je m'exprime. » dis-je simplement, en profitant de cette proximité. J'avais envie de jouer avec elle, et c'était pour cette raison que je venais la chatouiller. Je sais à quel point elle craint les chatouilles et c'est pour avoir cette réaction que j'en avais profité. J'étais explosée de rire, mais je continuais ce que je faisais, la laissant malgré tout reprendre son souffle. Elle est trop belle quand elle est heureuse. « C'est Madame Salope, d'abord. » dis-je en riant à mon tour, avant d'arrêter de la chatouiller. Puis elle devenait plus entreprenante, à mon grand plaisir, pour me rappeler des souvenirs d'une certaine époque. Je m'exécutais alors sans rechigner. La passion et la tendresse entremêlées jusqu'à l'extase. Puis on sortait de la douche, je m'enveloppais dans une serviette, avant de prendre mon téléphone. Je voyais un numéro inconnu, ainsi qu'un message vocal. « Bonsoir mademoiselle Wiley, je voudrais que vous me rappeliez assez rapidement, c'est au sujet de votre père. J'attends votre appel. Merci, au revoir. »[/color] Je raccrochais, en regardant Cloé. « C'est un mec qui m'appelle au sujet de mon père, il veut que je le rappelle. » Je n'étais pas sereine, mais je rappelais ce fameux numéro. C'était un médecin légiste. « Bonjour mademoiselle Wiley, je suis au regret de vous annoncer que votre père est décédé dans un accident de la route. Les obsèques seront célébrées dans deux jours, à Tampa, en Floride. Au revoir, mademoiselle, mes condoléances. » J'étais sous le choc. En raccrochant, je posais mon téléphone sur la table basse, sans un mot. « J'suis orpheline. Je dois partir en Floride demain… Tu viens avec moi, s'il te plait ? » dis-je simplement, le regard vide.

Si seulement j'avais pu imaginer il y a quelques années en arrière que Kim était le genre de meuf expressive, j'crois que je lui aurai demandé de m'épouser. Elle n'avait jamais osé dire clairement ce qu'elle ressentait jusqu'à aujourd'hui, comme si elle était dirigée par une peur panique d'un rejet de ma part. Avec toutes les belles choses que j'ai pu lui dire par le passé, j'ai jamais compris pourquoi elle se retenait. C'était pas comme si j'étais une fille froide, qui ne dit rien, au contraire. « Si tu avais été comme ça avant, on serait déjà mariées, tu sais ? » dis-je en riant. A l'heure actuelle, je veux qu'on prenne notre temps, mais j'crache pas sur l'éventualité qu'un jour, peut-être, ça puisse arriver. Sous la douche, j'prends les commandes. J'veux la guider, l'emmener là où elle n'a jamais été. Et j'pense que j'y parviens plutôt bien, avec douceur et passion. J'suis contente de voir la satisfaction sur son visage. En sortant de la douche, elle s'enroule dans une serviette et je fais de même, en prenant un peu plus mon temps qu'elle dans la salle de bain. En la rejoignant dans le salon, elle me dit qu'un mec l'a appelée par rapport à son père. Et quand elle le rappelle, j'la vois blanchir comme jamais, et je m'inquiète grave. J'essaie d'entendre ce qu'il se passe, de comprendre avec ce qu'elle dit, mais j'comprends pas, ça m'rend dingue. Mon regard fixé sur elle, j'attends qu'elle raccroche. Son silence me paraît être une éternité, avant qu'elle ne lâche la bombe. Son père, le seul être encore vivant de sa famille, n'est plus. Elle doit partir en Floride et me demande de l'accompagner. Je viens attraper ses mains, machinalement. « Bien sûr que j'viens avec toi. J'vais pas te lâcher, mon amour. Tu veux quelque chose ? Je m'occupe de tout. » J'savais pas quoi lui dire, ni quoi faire pour la sortir de cette torpeur. C'était une situation que j'connaissais pas. Et c'était pas le bon moment pour lui dire que j'étais en garde à vue hier soir. J'crois que j'vais rien lui dire sur ce sujet pendant un bon moment. Je venais la serrer dans mes bras, comme si ça allait changer quelque chose.

Avant de sortir de la douche, je regardais Cloé nue face à moi et je laissais mes mains glisser sur son corps en fermant les yeux. Je me souvenais de chaque courbe de son corps. Je venais lui déposer un bisou sensuel dans le cou, timidement. Elle me disait que si j'avais été comme ça avant, on serait déjà mariées. « Je savais pas faire avant, mais maintenant je sais, donc tout va changer, mon amour. Il ne passera pas une journée sans que je te dise combien je t'aime. » Lui dis-je en souriant. J'étais heureuse comme jamais. Personne n'aurait pu m'enlever mon sourire, du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'on me dise que mon père n'était plus de ce monde. On venait de passer un super moment sous la douche et là, tout s'écroule. Mon père était le seul membre de ma famille encore en vie. J'avais du mal à réaliser, je restais choquée. J'étais jamais redescendue aussi vite. Mon corps devenait froid et mon visage blanc. « Aide moi à m'asseoir, chérie, je suis… je crois.. Donne moi.. Non, assis toi là, s'il te plait.» Lui dis-je les yeux pleins de larmes. Je savais plus quoi faire ni quoi dire. « Il faut préparer les affaires pour partir. Tu peux m'aider. On prend ma voiture ou la tienne ? Tu te sens de conduire ? Je prendrais la relève à mi chemin. » J'essayais de reprendre mes esprits et de m'occuper pour pas pleurer maintenant. J'avais pas envie d'être faible devant Cloé. Je voulais essayer de tout porter sur mes épaules. Je ne voulais pas être un poids pour elle. Je savais aussi que je serai obligée te taper dans les économies que j'avais fait depuis mon arrivée en faisant du black un peu partout. « Regarde dans la cuisine, placard de gauche en haut derrière les pates, il y a un portefeuille, tu le prend bébé. » Je me levais pour aider Cloé à tout préparer.

Elle est trop mignonne quand elle est amoureuse, en fait. Elle me fait craquer à fond, parce que jamais j'ai pu entendre des mots comme ça sortir de sa bouche, sauf quand elle était défoncée. Mais qu'elle me dise ce genre de choses en étant sobre, ça prend un tout autre sens. Je peux enfin me sentir libre de l'aimer totalement, déraisonnablement et profondément. Je peux enfin m'abandonner à cent pour cent dans ses bras, sans le moindre doute qu'elle ne me laisse encore. « Je ne demande qu'à voir, mon coeur. » dis-je simplement en déposant mes lèvres sur les siennes délicatement. Du moins, j'ai eu cet instant de quiétude un petit instant. Quand elle a appris la mort de son père par téléphone, l'angoisse de la revoir partir en couilles m'a chopé les tripes. J'ai vu sur son visage qu'elle sentait son monde s'écrouler sous ses pieds. Je venais l'aider à s'asseoir sur le canapé, et j'étais choquée par la froideur de ses mains. Je ne l'ai jamais sentie comme ça, et en voyant ses yeux pleins de larmes, la seule solution pour moi, c'était de la serrer contre mon corps. J'comptais pas la lâcher, ni ce soir, ni les autres jours. « Je suis là, ne t'inquiètes pas... » dis-je doucement. Je voyais à quel point elle était perdue. Elle ne savait plus ce qu'il fallait faire, dans cet état de choc. Elle disait qu'il fallait préparer les affaires pour partir en Floride, me demandait quelle voiture on prenait et si j'pouvais conduire une partie du chemin. Je me levais du canapé pour sortir un sac de voyage et des tenues pour les quelques jours qu'on allait passer à Tampa. « On prend la mienne, et j'conduirais tout le long s'il le faut. T'es pas en état de prendre le volant. On passera à la coloc histoire que j'récupère des fringues, d'accord ? » lui demandais-je alors, avant qu'elle ne me dise de chercher un portefeuille dans le placard de la cuisine. J'trouvais la planque assez incongrue, mais pas mal trouvée. Il y avait quand même pas mal de pognon dedans, et j'connaissais ses galères de fric. Elle a dû bosser à mort pour avoir tout ce fric, et ça me faisait chier qu'elle doive s'en servir. « Tu veux pas que j'paye moi, mon coeur ? Je sais à quel point t'as dû en chier pour avoir ces économies...» lui demandais-je en lui ramenant le portefeuille. J'en profitais pour l'enlacer et déposer ma bouche sur sa nuque. Je sais qu'elle fait tout pour être forte, mais je veux qu'elle parvienne à se libérer de sa tristesse et qu'elle comprenne que je suis là pour la soutenir, quoi qu'il arrive.