Sortant de la cage d'ascenseur, je réajuste la bretelle de mon sac et ma prise sur le plateau de café. Il est encore trop tôt pour que je croise qui que ce soit. Ou peut-être quelques âmes errantes qui terminent tardivement une soirée. Après tout, c'est la maison de prédilection pour ça! Pourtant, tout est calme dans le corridor et lorsque j'atteins la porte de la chambre de mon petit ami, j'ouvre doucement celle-ci.

Paresseusement, Dearon lève la tête et roule sur le côté avant de s'étirer et venir me saluer, ce qui me laisse le temps de déposer mon sac de cours par terre et les cafés et petit dej sur le premier bureau à portée. Tirant de la poche arrière de mon jean un os de cuir que Shirley a acheter la dernière fois qu'elle a été à l'animalerie pour chercher de la nourriture pour chat, je le refourgue à la peluche en même temps qu'une caresse. Non, je ne me trimballe pas avec des friandises pour chien dans les poches à tout moment, je l'ai mis dans mon sac hier lorsque ma belle-soeur me l'a remis et je me suis dit que ça ferait une bonne distraction pour le quadrupède lorsque je rentrerais dans la chambre, aussi j'ai profité de la montée en ascenseur pour le sortir et laisser à portée. Et la méthode à l'air de plutôt bien fonctionner puisqu'il repart vers son coussin, dodelinant comme à son habitude.

Étouffant un rire, je retire rapidement mes bottines pour les laisser près de mon sac. Le soleil qui perce difficilement au travers des nuages filtre à peine par la fenêtre, mais me laisse tout de même la très belle vue de mon petit ami endormi. Pour ma part, j'étais censé dormir chez Jason hier, mais au final, je n'ai pas fermer l'oeil, alors quand mon aîné est parti travailler à l'aurore, j'ai profité du trajet de voiture. J'espère que Jax me pardonnera de le réveiller aussi tôt, mais je crois pouvoir trouver de bons arguments s'il le faut!

Me glissant sous les draps après m'être déshabillé, n'ayant gardé que mon boxer, j'embrasse la mâchoire du bel endormi.

- Bon matin, chéri, murmurais-je en riant doucement, continuant de distribuer des baisers sur sa peau.

Encore endormi, il répond à ma salutation, le nouveau terme utilisé accentuant mon rire. Mais sa voix rauque au réveil… F*uck! Après qu'on vienne pas me dire que son surnom que je lui ai trouvé ne lui va pas! Il est sexy sans même essayer! Réprimant la vague de frisson qu'il déclenche en me parlant, je ne précise pas que, si j'avais assuré que je viendrais le retrouver au matin, je suis largement en avance sur mon horaire parce que je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Pas très bon pour le corps vous me direz, mais artistiquement parlant, ça m'a permis de remplir plusieurs pages de sketchs pour m'occuper et ne pas débouler chez lui pour lui bousiller sa soirée.

Le visage de mon petit ami planqué dans mon cou, je sens bien que Morphée tente de l'embarquer, mais je suis peut-être encore trop sur un trop plein d'énergie pour la laisser faire. Aussi, délicatement, je m'esquive de l'étreinte de Jax pour embrasser lentement sa peau couverte d'encre. Celle tendue de son cou d'abord, suivant la descente jusqu'à sa clavicule qui me guide vers ses pectoraux, obliquant ensuite sur sa cicatrice, je me fais un peu plus doux encore. J'ai bien l'intention de le réveiller de la plus agréable des façons! Quitte à le voir retomber dans le sommeil pendant un court temps pour reprendre des forces. Au moins, il aura le sourire des bienheureux sur les lèvres!

Je l'entends parlé, faiblement d'abord avant que sa voix ne deviennent un peu plus claire. Cependant, je ne réponds pas à sa question, ou peut-être un léger rire, parce que je n'ai pas besoin de préciser : il a très bien ce que j'avais en tête. Ou si ce n'est pas le cas, il va le comprendre assez vite puisque je continue doucement ma descente sur son corps. Qui plus est si je lui dit clairement, je peux tout aussi bien le rendre mal à l'aise par une trop grande franchise de ma part. Il n'est pas encore chaud au point que tout coule et qu'il se permet lui-même de parler de la sorte. Bien que je ne suis pas certain qu'il me mettrai encore la main devant la bouche pour me faire taire.

Embrassant sa peau, j'en suis rendu à son nombril lorsqu'il soulève le drap pour me regarder me demandant ce que je peux bien faire alors que c'est assez évident. Une question rhétorique.

- Je prends soin de mon petit ami, expliquais-je simplement avant de retourner à mon projet qui m'amène à saluer une partie précise de son anatomie.


- Tiens, fis-je simplement en lui tendant le café pour emporter que j'ai pris en passant par le Starbuck du Yard.

Déposant mon propre café sur sa table de chevet, je retourne chercher le sac contenant quelques viennoiseries ainsi qu'une enveloppe dans mon sac. À mon aise, même si je ne suis encore qu'en boxer, je déambule sans gêne dans sa chambre pour apporter à Jax son petit déjeuner au lit, m'asseyant à ses côtés. Ce n'est qu'une fois le sac dans ses mains et mon café dans les miennes que je lui tends l'enveloppe.

- Si tu n'as rien de prévu ce weekend, expliquais-je avec un sourire que j'essaie de contrôler.

S'il l'ouvre, il pourra trouver deux laissez-passer pour le weekend de Formule 1 à Montréal. Jason devait y aller avec Shirley, mais suite à voyage d'affaire, elle a été demandé en urgence pour un autre évènement, elle n'est donc passé qu'en coup de vent à la maison pour repartir. Et si mon ainé s'était fait à l'idée d'y aller seul ou avec un de ses potes d'autrefois, il a rapidement changer ses plans puisqu'il est pris sur une grosse affaire qui lui demandera tout son temps. Il était assez étonné que je lui demande si je pouvais puisque je n'ai jamais véritablement eu d'intérêt pour quelconque événement du genre ou pour les voitures ou pour la course, bref, vous comprenez qu'il m'a regarder comme si j'étais un extra-terrestre. Et le fait que je veuille y aller avec Jax ne l'a pas calmé, mais il s'est rangé sous l'argument que, au moins, de cette façon, il saurait en partie où je me trouve. Et puis, je lui avais déjà dit qu'on irait passé un weekend, alors la partie frère protecteur s'est un peu calmé. Même si j'ai dû lui promettre 25 fois de ne pas tourner dans des coins où je peux croiser le paternel. Pas comme si j'en avais l'intention de toute façon!

Mais pour en revenir à mon petit ami, je ne sais pas s'il a un intérêt quelconque pour la course de F1. Et c'est un peu ce qui me fait me retenir de montrer que je suis heureux que Jason m'aie céder ses billets au lieu de les vendre en ligne ou de les perdre. Ça m'a coûter le repas d'hier et quelques tâches, mais bon… ça m'a occupé puisque je n'ai pas fermé l'oeil.

- Hôtel inclus, précisais-je. Et j'ai téléphoné, ils acceptent les chiens en chambres si on le garde en laisse dans l'hôtel et autre mineures conditions.

C'est un des points qui l'aurait peut-être fait hésiter alors je tiens à le lui dire. Et c'est aussi pourquoi j'ai pris la peine d'appeler hier soir avant de me mettre à sauter partout. Si Daeron n'aurait pas été accepté, j'aurais rendu ses billets à mon frère, même s'il ne savait plus trop quoi en faire.

Tendant son café à mon petit ami, je ne me gène pas pour laisser mon regard flâner un moment sur son corps que je sais complètement dénudé avant de me détourner pour lui apporter son petit déj, ainsi que l'enveloppe contenant la proposition de weekend que je lui tends. La curiosité l'emportant apparement sur l'estomac, la viennoiserie est mise de côté tandis que je ramène mes jambes sous moi, m'installant sur le matelas, tout près de lui pour profiter des premières gorgées d'un café qui a légèrement tiédi depuis que je l'ai acheter. La surprise qui se peins sur les traits de Jax me fait retrouver un large sourire.

- Jason, fis-je simplement avant d'expliquer : il les a gagné dans un concours et me les a cédé parce qu'il est sur une grosse affaire et qu'ils auront besoin de tous les effectifs disponibles ce weekend.

La précision pour l'hôtel inclus et le fait que je me sois renseigné si Daeron pourrait venir avec nous semble particulièrement l'enchanter et j'ai soudainement l'impression de lui avoir fait avaler des tablettes de sucre, il s'élancerait tout de suite faire sa valise s'il n'attendais pas encore des renseignements de ma part. J'en pouffe de rire. Moi qui m'inquiétait à savoir s'il aimerait ou non, j'ai ma réponse! À dire vrai, on se ressemble peut-être sur ce point lorsque quelque chose nous intéresse. On en retrouve une énergie enfantine qui nous permet d'apprécier les joies simples comme les weekends de ouf au gros soleil près d'une piste de course. Moi qui n'aie jamais été porté sur le sujet, j'ai nouvellement hâte d'y aller, simplement pour y voir le sourire que mon copain affichera.

- Deux choix : vol demain début d'après-midi ou on peut échanger la valeur des billets en cartes d'essence et on part quand on veut, décrivis-je. Ce ne sont pas les vrais billets, c'est moi qui les ai fait hier soir ...principalement parce que je tenais pas en place, expliquais-je en riant doucement. On doit passer prendre les billets d'avion à l'aéroport, si on choisi cette option, et les billets pour le weekend de F1 nous attendent à l'hôtel. La chambre est disponible à partir de midi demain. Je n'ai pas oser décider du moyen de transport parce que je ne sais pas si Monsieur-sur-son-tapis, indiquais-je en faisait un signe de tête vers Daeron qui ronge encore son os de cuir comme un bienheureux, supporte bien l'avion ou non.

Je suis pas certain qu'une peluche malade soit la meilleure façon de passer un weekend. Oh je dis pas qu'il sera pas chouchouter jusqu'à ce qu'il aille mieux, il aura son maître ultra attentionné pour veillé sur lui et je pourrai pas m'empêcher de faire tout mon possible pour aider! Mais si on peut l'éviter, je crois que ce serait mieux pour nous trois.

M'étonnant que Jax se sente désolé pour Jason, j'ai un petit sourire, du moins jusqu'à le voir éclater de rire. Je le regarde un moment, surpris qu'il soit pris d'un fou rire, mais son hilarité contagieuse a raison de mon sérieux et j'esquisse un nouveau sourire, allant même jusqu'à échapper un léger rire lorsqu'il me regarde d'un air vaguement désolé.

- Ça lui passera par-dessus la tête quand il serait sur le terrain, il vit pour son boulot, expliquais-je. Le fait que je lui demande si je pouvais profiter du prix m'a valu de me faire regarder comme si j'étais un extra-terrestre, mais le fait de lui dire que j'y allais avec toi, m'a valu un sermon. Pas vraiment contre toi, cependant, précisais-je. Il s'est dit que je voudrais sûrement te montrer où j'ai grandi, mais il ne veut pas que je passe dans des coins ou j'ai des chances de tomber sur le paternel, fis-je avec un petit haussement d'épaules.

Il veut nous éviter les ennuis en gros. Aux vues des derniers face à face avec le géniteur, j'ai pas tellement envie de forcer la rencontre. Qui plus est, juste pour son look, je me dis qu'il emmerderait sûrement Jax. Et si on se retrouve au poste, c'est pas garanti que ce sera simple de sortir de là. Quand j'ai quitté Montréal, le paternel était respecté partout sur l'Ile. Ce serait au plus chiant. Et peut-être légèrement douloureux dans mon cas, si on se fie aux dernières fois.

Oubliant la menace, je discute plutôt avec mon petit ami des détails, lui laissant le choix du plan d'action. Je n'ai pas oser choisir parce que je ne savais pas si Daeron supportait bien l'avion puisqu'on avait simplement discuter d'un road trip lorsqu'on avait parlé d'y aller. L'ayant renseigner qu'il ne tenait pas les vrais billets, je suis d'abord surpris quand il me fait signe qu'il les accrochera au mur, mais un sourire tendre prend rapidement la place. Adorable!

Il me pose son idée de la marche à suivre, indiquant que ce sera le plan avion et je ris doucement quand il m'explique que je n'ai pas à m'en faire pour la peluche, qu'il a même son propre passeport. Honnêtement, je savais pas que ça existait. Cependant, mes pensées ne s'attarde pas longtemps sur ce sujet puisque Jax me plaque contre lui dans un baiser intense. Lorsqu'il me relâche, j'ai un léger rire quand il me précise qu'il est pressé.

- Faudra te trouver de quoi t'occuper jusqu'à demain matin alors, riais-je. Faudrait préparer un sac de voyage et si t'as des courses à faire, faudra y aller, mais outre ça… t'as une idée de comment on pourrait te faire passer le temps? demandais-je avec un air innocent.

J'ai bien une petite idée, mais ça vient reporter pendant un bon moment son petit déjeuner! Et puis, autant que j'aime cette activité, je crois pas qu'on soit vraiment conçu pour faire que ça pendant les prochaines 24h! Alors il faudrait trouver autre chose aussi. Parce que quelque chose me dit que dormir n'est plus trop au programme.