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« Qui sait, après tout je suis avec une Mather, sûrement que je vais tomber du côté sombre de la Force… » Petite référence à Star Wars mais je n’étais même pas sûr qu’elle le comprenne. Après tout, elle n’était pas très culture geek, et même si je ne l’étais pas à fond, j’avais quelques références. Quoiqu’il en soit, peut-être que la vie ne sera pas tendre avec moi non plus, Louison trouverait mieux ailleurs et je serai laissé pour compte sur le côté. Mais je tentais de ne pas y penser, me concentrant sur celle qui allait bien plus mal que moi à l’heure actuelle. Après tout, même si elle n’avait pas été là quand j’allais mal, je pouvais pas m’empêcher de vouloir être là pour elle. Pour une fois que je n’étais pas la raison de son mal. L’humour, c’est ce que j’essayais de faire et ça fonctionnait légèrement. « L’espoir fait vivre » confiais-je alors, même si je voyais bien son regard éteint qui me faisait peur. Je soupirais à ses mots, avant de venir la prendre dans mes bras, enfouissant mon visage dans son cou. « Tu vas t’en sortir… Tu as les meilleurs à tes côtés, d’accord ? Tu peux compter sur Cléo pour te faire remonter la pente » Par exemple, je ne connaissais pas le reste de ses amis, surtout si elle a renouvelé sa garde-amis. C’est comme une garde-robe, mais avec les amis. « Tu es plus forte que tu le crois… Je t’aiderai s’il le faut »  

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si c’était le cas, je voulais qu’il sache que je les haïssais tous de m’infliger autant de douleur. c’était fatiguant pour une seule personne de porter le poids du monde sur ses épaules. moi, j’arrivais plus à avancer. je me traînais juste d’un point à l’autre parce que je n’avais pas le choix mais j’arrivais plus à apprécier ce qui pouvait se trouver au tour de moi. j’te regarde sans saisir la référence. j’sais pas de quoi tu parles mais je relève pas. « l’espoir entraine les désillusions » ni plus ni moins. c’était le fait de trop espérer qui poussait les gens aux bords du précipice. parce qu’on avait beau vouloir des choses très fort, elles n’arrivaient pas et on finissait par se jeter d’une fenêtre juste pour que ça cesse. moi, je voulais que ça cesse parfois. mes yeux se posent sur toi et j’ai juste l’impression d’être vide. j’entends mais j’accorde pas d’importance à tes mots et c’est sûrement le pire. « peut être » peut être pas. qu’est-ce que ça change ? chacun ses problèmes, chacun sa vie. j’ai pas envie de réclamer de l’aide, je crois pas en avoir besoin. « qui dit que j’ai besoin d’aide ? » c’est une question sincère. je suis pas quelqu’un qui réclame de l’aide. j’demande rien à personne généralement, j’vais pas commencer maintenant. peut être que j’ai pas envie qu’on se penche sur mon cas parce que j’ai moi même abandonné. j’ai plus envie de faire d’effort et c’est peut être bien de laisser couler. y a pas si longtemps tu voulais que je te laisse vivre, que j’arrête de faire des apparitions dans ta vie. reste dans ce schéma là, ce sera sûrement le mieux.

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Camila était forte, Camila était celle qui avait le plus de force dans mon entourage. Je le savais. Après tout ce qu’elle a vécu, elle était encore debout, la tête haute. Je ne dis pas qu’elle va pas vaciller à tout moment, c’est fort possible puisque justement, elle en a vu des vertes et des pas mûres, mais je savais qu’elle avait le mental pour résister à tout ça le plus longtemps possible. « L’espoir donne pourtant envie de se surpasser, de se lever tous les matins pour qu’un monde meilleur soit enfin possible »  Mais j’avais l’impression de parler à un mur. Camila, elle était déjà bien loin. Ailleurs, dans un autre monde. Et ça m’attristait de la voir comme ça, parce qu’elle m’a poussé à trouver le bonheur pendant qu’elle l’était avec l’autre abruti, et maintenant que je le suis, elle ne l’est plus. Et c’était le karma qui jouait avec nos nerfs, de toute évidence. « Moi… Je le vois que tu as besoin d’aide, je te connais » Me reculant pour de nouveau plonger mon regard dans le sien. « Je suis ton meilleur ami depuis des années, je sais quand ça va pas, je sais quand t’as besoin d’une épaule sur laquelle t’appuyer… Je la serai s’il le faut. Je peux pas te laisser comme ça » soufflais-je alors, conscient que ça pouvait faire que de se sentir abandonné. Après tout, j’ai vécu ce sentiment pendant un moment après notre rupture à elle et moi.

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t’as raison dans le fond. je dois te laisser tranquille. et c’est vraiment ce que je m’efforce de faire depuis l’hôpital. là-bas, on a eu un instant de paix et puis t’as blessé mon égo, ma fierté. alors ouais, je me tiens à l’écart mais c’est toi qui n’a de cesse de revenir depuis. à quoi tu joues ? j’ai l’impression que quand l’un abandonne, l’autre revient. c’est un jeu incessant dans lequel on est et j’crois pas qu’il puisse y avoir de gagnant dans tout ça. c’est fatiguant putain, je te jure que je voudrais que ça s’arrête par moment. « un monde meilleur » je secoue la tête sortant une nouvelle clope. je les enchaîne, c’est moche. « c’est des conneries d’utopistes » parce que le monde, il s’enlaidit de jour en jour. on le voit partout, dans la télé, dans les articles, dans nos vies. le monde, c’est un cauchemar à lui tout seul, tu perds ton temps à espérer le rendre meilleur. il le sera pas parce que l’être humain est foncièrement mauvais. « tu crois me connaître » la nuance est là. tu peux pas me dire que tu me connais quand t’as cru dur comme fer les conneries que j’ai pu te raconter à notre rupture. tu peux pas dire que tu me connais quand tu clames que je m’en fous et que tu représentes plus rien. non, tu ne me connais pas. tu ne vois que ce que tu as envie de voir comme tous les autres, comme sûrement moi. et c’est quand tu t’éloignes que je me rends compte que j’étais bien dans tes bras. « bien sûr que tu peux et tu vas le faire. on arrive pas à faire coïncider nos bonheurs. ruine pas le tien pour le mien. » parce que si tu restes trop près, c’est louison que tu perdras et je serais l’éternelle fautive dans tout ça.

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« Alors je suis rempli de conneries faut croire » Parce que j’y croyais au monde meilleur, si tout le monde s’y mettait. Si on mettait un terme aux lobbyistes et qu’on détruisait tous ceux qui veulent nous détruire. Mais c’était pas aussi simple. Tout est une question d’argent dans ce monde, même la plus simple relation, comme celle que nous avions, avait été rompue pour une question d’argent. Elle et moi, on avait été heureux fut un temps et peut-être qu’on se raccroche à une idée de bonheur qui ne pouvait plus exister à présent, un souvenir. Mais je me suis rendu compte que je ne pouvais pas faire ça éternellement. C’est pour ça que je suis avec Louison à présent. Parce qu’elle me faisait penser à d’autres souvenirs, elle me rattachait à elle comme si sa vie en dépendait. « Je te connais » soufflais-je. Et c’était vrai, elle pouvait pas nier le contraire. Même si j’avais assez merdé dernièrement quand on s’échangeait nos paroles, c’était parce que j’étais blessé de la situation. Mais objectivement, je la connaissais, mieux que quiconque. Sauf peut-être Cléo. « Je peux pas… tu comprends pas ? Je peux pas. C’était un réflexe que d’être venu te rejoindre tout à l’heure, après ton prix de la plus intimidante. C’est un réflexe auquel je ne peux pas résister. Alors non, je peux pas » soufflais-je doucement, sachant pertinemment que ça pouvait entacher ma relation avec Louison, mais j’osais espérer que j’arriverai à concilier ces deux relations sans qu’elles ne soient blessées.

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j’suis sûre que tu le sais qu’aux yeux de ta copine je suis le diable en personne. et peut être qu’elle a raison. peut être que j’ai trop l’habitude que tu m’appartiennes et que j’ai pas envie de te laisser à elle. peut être que si je reviens à chaque fois c’est juste parce que je veux m’assurer que j’ai toujours assez d’impact pour me glisser entre elle et toi. et je ne sais pas pourquoi je joue à ce jeu là. je le fais juste. tout le temps. parfois de manière totalement inconsciente. « si tu le dis » c’est ma réponse bateau ces derniers temps. je cherche plus à me battre, à donner des arguments. si tu veux avoir raison alors j’abandonne. si tu le dis c’est la réponse facile. ça fait juste tomber le débat. ça marche bien avec abelard en tout cas. « mais tu ne pouvais pas non plus te battre pour moi » je ne suis pas la seule à avoir laissé tomber. tu l’as fais aussi. t’avais juré de me sortir de là mais t’as juste laissé tomber. et c’est pour ça que tu me connais pas. parce que t’avales tout ce que je dis sans réussir à discerner le vrai du faux. alors bien sûr que je te donne du fil à retordre, que rien n’est jamais simple avec moi mais tu ne me connais pas. si c’était le cas, t’aurais pas abandonné cette envie de me sauver. « t’as peut être raison. je devrais lui céder ce qu’il veut. y a bien longtemps que j’ai plus le droit de choisir pour moi. » et je resterais la marionnette dans cette comédie puisque ça convenait à tout le monde et que je ne savais plus qui j’étais.

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Cette discussion devenait sûrement un peu trop sérieuse… dans une direction que je ne voulais pas prendre. Elle avait lâché prise Camila et ça se voyait dans sa façon de se tenir, de me répondre. Et ouais, je sais pas si elle se rend compte de l’impact qu’elle avait encore sur moi malgré tout. Mais faut croire que ce n’était pas suffisant. « Tu peux pas me dire ça. Je me suis battu. Je me suis battu mais tu n’as pas cessé de trouver les mots pour me blesser, pour me repousser toujours plus loin » soufflais-je. Elle n’avait pas le droit de me dire ça, de me reprocher d’avoir abandonné quand elle même m’a donné le coup de grâce, me foutant à terre, comme une merde. « T’as pas le droit de dire que je ne me suis pas battu pour toi parce que je l’ai fait. Mais tu m’as remplacé et ça, c’était trop pour moi. Tu le savais que tu m’avais abattu, tu m’avais brisé le cœur en un million de morceaux quand tu m’as dit que tu l’aimais » Et parce que j’aurais cru qu’elle n’allait pas tomber dans ce genre de relation avec lui, parce que j’aurais cru qu’elle se battrait pour notre amour et qu’on s’aimerait de loin toute notre vie, ou même que j’allais trouver une solution pour qu’on se retrouve un jour. Mais elle a lâché les armes la première, non sans lancer la dernière épée droit dans mon cœur. « Ne lui cède rien » finissais-je par dire presque trop sèchement. « T’as le droit d’être maîtresse de ta vie. S’il t’aime autant que tu l’aimes, il reviendra et lui cédera à tes exigences. » avouais-je avant de me reculer un peu, remettant de la distance entre nous. Rouvrir les blessures, ça n’avait pas que du bon, de toute évidence.

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peut être que ça ne me ressemblait pas de lâcher les armes mais là, c’était exactement ce que j’allais faire. abandonner. juste ça. parce que je pouvais plus, j’avais plus envie et ouais, à quoi bon ? probablement que si je laissais juste tomber, je pourrais enfin être tranquille. et bien sûr, je n’aurais clairement pas la vie dont je rêvais mais y avait un moment où il fallait arrêter d’espérer. parce que l’espoir, dans la finalité, ne servait à rien d’autre qu’appuyer sur ce que l’on n’avait pas. « donc, tout est de ma faute. » à croire que j’avais choisi. à croire qu’un beau matin, je m’étais levée et avait demandé à ce qu’on me fiance au prince de belgique. à croire que j’avais moi même demandé à ma mère de me conduire à l’hôpital pour procéder à un avortement. c’était injuste parce que tout ça, je l’avais pas demandé. j’avais juste encaissé en silence dans l’unique but de te protéger. moi, je me suis battu pour ta sécurité. et toi ? « ça ne pourra jamais égaler l’amour que je te porte à toi. » et tu le sais très bien. t’as peut être envie de jouer à l’aveugle mais tu sais que je pourrais jamais aimer de la manière dont je t’aime toi. puis tu crois que je me sens comment moi quand je te vois avec une autre ? quand je te vois avec elle, les yeux en coeur et l’amour qui déborde ? parce qu’elle, personne ne te l’a imposé. tu l’as choisis tout seul et c’est cent fois pire tu vois. « abelard n’aime pas, il possède. » et j’avais mis du temps à le comprendre mais dans le fond, c’était la vérité. il n’aimait rien ni personne. il possédait les gens, rien de plus. j’étais sa possession alors non, y avait rien qui changerait.

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C'était le truc délicat de la situation. Dire que je ne me suis pas battu, c'était faux. Mais dire que c'était sa faute, c'était faux aussi. La situation était étrange, inattendue et pour le coup, on ne pouvait pas faire grand chose pour palier au fait qu'elle et Abelard étaient fiancés, allaient devoir se marier et j'allais devoir être témoin de tout ça. Après, j'étais heureux en couple, avec une fille que j'aimais. Deux mois qu'on était ensemble, deux mois qu'on apprenait encore à se connaître, à se chercher, se taquiner. Et dans le fond, je ne pouvais qu'idolâtrer cette relation sans encombre, pas comme celle avec Camila, qui était jonchée de hauts et de bas, même si les hauts étaient certainement les plus beaux moments de ma vie. « J'ai pas dit ça » La situation nous a tous les deux poussé loin l'un de l'autre, d'où la difficulté à revenir sur le même chemin. Je soupirais cependant à ses mots. Elle admettait qu'elle m'aimait encore et c'était difficile de lui résister, elle qui était mienne il n'y a pas si longtemps que ça. On aurait pu être le couple de l'année, on aurait pu être roi et reine ensemble, parce qu'on était beau et parfait ensemble. « Il t'aime.. Presque autant que moi » Ca se voit dans leurs photos officielles, ou celles prises à leur insu. Celles-là sont les pires, parce qu'on voit dans leurs yeux l'amour qu'ils se portent. Et c'était ça qui me blessait. Elle était tombée amoureuse de celui qui nous avait détruit, comme si c'était normal de pouvoir aimer cette personne.

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j’savais pas comment j’avais pu être aussi bête. comment est-ce que j’avais pu autant tenter de me persuader qu’il finirait par changer. il changerait jamais parce qu’il était pas comme ça. parce qu’il avait besoin que je sois comme lui pouvait le décider et que le reste il en avait pas grand chose à foutre. il ne ferait jamais d’effort, il n’essaierait jamais de faire des concessions. il se faisait passer avant tout le reste parce qu’il n’était rien d’autre qu’un type narcissique et égocentrique. et j’crois que j’avais mis juste un peu trop de temps à le réaliser. il était peut être un prince abelard mais il n’avait rien de charmant. certes, son physique était avantageux mais en dehors de ça, ce n’était pas une belle personne. et j’étais juste arrivée à saturation. je ne voulais plus me mettre dans ce genre d’état. descendre d’une scène en pleurant parce qu’il cherchait à m’atteindre par tous les moyens. « non, il ne m’aime pas. » il est juste fier de s’exposer avec une jolie fille. fier d’avoir pu conserver sa couronne grâce à moi. fier de voir que je rentre dans les rangs et que le public m’aime bien. c’est de la fierté, de la satisfaction, pas de l’amour. alors non, il ne m’aime pas. il joue juste son rôle et il est fort dans ce domaine. assez fort pour que j’y crois pas à mon tour. mais j’me suis juste lamentablement plantée de a à z. alors ouais, j’abandonne. j’abandonne cette fois. « tu devrais me laisser là. j’reviendrais quand j’serais plus calme. » quand j’aurais réussi à atténuer cette horrible envie de pleurer et que je serais de nouveau capable de faire face à tout le monde comme si rien ne me touchait. mais pour l’instant, je préférais largement rester dehors. réfléchir un peu à tout et peut être commencer à trouver des solutions.